Forum - [Certadhil 3] Les contes de Crimm
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Brantröocq | 21/10/10 20:27
-Grand-mère, grand-mère! Raconte-nous une histoire!!!
La vieille succube soupira. Vivement que leurs parents rentrent. Ce n'était plus de son âge de s'occuper de 2 petits monstres comme ça. Nounou, merci bien! De son temps, on dévorait bien plus facilement sa progéniture! Mais de nos jours, il fallait préserver les maigres forces du Mal...
-Il est déjà tard, vous devriez être couchés tous les 2, le soleil pointe déjà à l'horizon. Bon, une toute petite alors? Vous voulez celle sur les loups-garous qui ont dévorés toutes les méchantes petites filles en rouge et leur maquerelle?
-Oh non, pas celle-là! On la connait par coeur! crièrent d'une même voix les 2 petites goules.
-Bon celle des 3 Spider Koschon saignés dans leur dortoir par le démon loup de la cheminée?
-Oh non , elle donne trop faim celle-là!!!
-Argggllll...mais vous voulez quoi? J'en connais pas d'autre moi!
-ça! ça!
Et les petits cadavres de sortir de sous leur satin de cercueil un beau livre parsemé d'hémoglobine encore pas coagulée et tout déchiqueté , intitulé " Les contes de Crimm"
-Mais, d'où vous sortez ça vous?
-On l'a chipé sur le corps du nécromancier que Papa nous a donné à manger à minuit...
-*soupir* et bien allons-y mes enfants.
La succube toute ridée tourna les premières pages et tomba sur un chapitre bien mystérieux: "De la naissance des démons à l'apocalypse" . Elle commença la lecture:
Lune 93: Grulll dans sa grande complexité savait que son heure viendrait. Le Mal aurait son époque. Mais Grulll n'aimait pas les situations trop simples. Alors sa Grandeur préférait semer à tous vents. Semer des milliers et des millions de suppôts de lui-même, de démons plus ou moins grotesques, plus ou moins effrayants. Semer des adeptes démoniaques et des militants à sa cause.
Un jour, toutes ces graines germeraient et le grand but de Grulll apparaitrait! Mais pour l'instant tout cela ressemblait à un gros bordel sans nom et sans reflexion, un entremêlement de crachats, de sang, de crocs et de griffes qui lacéraient, tranchaient, étripaient et dévoraient. Les voies de Grulll restaient impénétrables...même probablement pour lui!
Mais Grull savait qu'il gagnerait! Le chaos submerge tout! Toujours. Alors il mit la pression à tous en attendant son heure. Et puis il envoya quelques favoris dans l'Univers. Ses Elus. Chacun aurait son rôle à jouer. A sa façon. A son temps. Avec son savoir-faire ou son ignorance.
Les plaies s'étaient donc répandues sur la terre des mortels et préparaient l'avènement du Mal. Les démons majeurs faisaient leur trou. Les démons mineurs rebouchaient les trous. Un beau cycle Grullesque quoi!
Alors Grull comprit que ça ne fonctionnerait pas tout seul. Le libre arbitre jouait certes en sa faveur. Mais le Bien avait préparer des défenses: empathie, altruisme, générosité...
Alors Grull envoya dans les dimensions qu'il convoitait ses armes les plus acérées: Convoitise, Intolérance, Zizanie et Discorde, Haine et Colère...
Les goules dormaient. Grand-mère Succube ferma le livre et tira un lourd pan de jute face à la fenêtre du caveau. Elle passa dans la crypte, le livre à la main, un intérêt soudain pour ces contes...
Edité par Brantröocq le 21/10/10 à 20:33
Brantröocq | 21/10/10 20:44
Chapitre 2: Discorde, celui qui fera pencher la balance.
Grulll savait que tous étaient importants et avaient leur place dans le tableau final, même ceux qui voyaient leur défaite les recouvrir et les ensevelir avaient amené une pierre à l'édifice du chaos. Car ils étaient là pour amorcer. Amorcer les énergies pour les suivants.
Une île maudite avait été choisie: Certadhil.
Grulll savait qu'il faudrait s'y reprendre à plusieurs fois. Plusieurs de ses fils avaient tenter de renverser l'Univers du côté sombre et humide en ce lieu. Aucun ne réussirait si facilement.
Il fallait en incarner un pour qu'il apprenne la chair et la mortalité. Ainsi il serait plus fort de cette expérience et la croyance en lui prendrait tout son sens et ainsi éclairerait les Ténèbres.
Alors les partisans du Bien , bien trop au courant de cette nécessité empêchaient cette incarnation...et bien malheureusement réussissaient assez bien à faire barrage!
Mais Grulll et son pouvoir sont partout. Même là où Grulll lui-même ne s'y attend pas! Par un malheureux hasard, un démon avait réussi à s'incarner! Un démon primitif! La Discorde. Mais l'incarnation avait eu un effet imprévue! Loin de la magnifier, elle avait englué les pouvoirs de la Discorde, la rendant esclave du corps qui la contenait et de ses lubbies. Revenons sur l'histoire de la Discorde, alias le démon Brantröocq comme on dit par chez nous...
Edité par Brantröocq le 21/10/10 à 20:45
Brantröocq | 21/10/10 21:14
Lune 93: Grulll entrevit le chaos et fut séduit, il décida de répandre celui-ci dans l'Univers
Lune 94: Grulll créa ses démons majeurs, Elus du Mal pour préparer son avènement.
Lune 95: Le Bien comprit les projet de Grulll et envoya ses forces vives contrer les démons.
Lune 96: le grand TOUT décida de donner sa chance au Bien et au Mal: il créa le Libre-arbitre pour tous les Mortels. Zéro/ zéro, balle au centre.
Lune 97: Le Libre-arbitre permit très vite aux 2 parties de comprendre que le Mal gagnerait alors le Bien créa des valeurs essentielles: Empathie, Générosité, Altruisme, Courage, Bienveillance, Fraternité et Amour
Lune 98: Grulll riposta et envoya sur les mortels les plaies essentielles à toute chose: Egoisme, Convoitise, Intolérance, Zizanie et Discorde, Haine et Colère
Lune 99: les valeurs du Bien et du Mal s'incarnèrent. Anges et Démons élémentaires apparurent. Parmi ceux-ci: Discorde prit l'apparence du démon Brantröocq qui vint s'établir dans une petite forêt daifenienne pour y répandre ténèbres, peur et mort. Chaque nuit, le démon traversait la forêt et envahissait la part de noirceur de chaque être: les animaux se chassaient, se dévoraient, se mutilaient. Les hommes se faisaient la guerre. Le frère tuait le frère. le mari battait la femme.
Lune 100: Brantröocq était heureux.
Lune 300: Brantröocq s'ennuyait. Les animaux se terraient. Les hommes se faisaient rares. Il ne restait qu'un tout petit village fortifié. Ses actes ne révolutionnaient plus le monde.
Il n'était plus adulé par personne. Le Bien et le Mal avait continué leur course à l'armement et des démons tout frais avaient vu le jour: des démons derniers cris avec toutes les invocations et les malédictions à la mode, pleines de strass et de paillettes. Des démons vaniteux sous les feux de la rampe. Lui n'était plus qu'un has-been que tout les colporteurs avaient déjà oublié.
Lune 550: Brantröocq pensait sincèrement à mettre fin à son existence en se matérialisant en plein milieu de la cathédrale Lumineuse. Il espérait que le grand Ristournel aurait une invention grullesque à lui abattre sur la substance ectoplasmique afin de le renvoyer à la Source. L'ennui et l'indifférence avaient raison de sa raison! Alors il se lança. Grulll aimait ses fils. Grulll les faisaient donc souffrir. Brantröocq mit son plan à execution mais le seul mal qu'il obtient fut une conjonctivite chronique provoquée par le souffle de l'explosion de la machine Ristournellienne.
Lune 597: Le destin est parfois bien malicieux. La fin de l'existence de Brantröocq se fit de manière si brutale et si subtile...au moment où il la voulait le moins!
Cette lune-là, le démon sentit un tiraillement dans sa chair. Des picotements qui annonçaient l'inespéré!!! Une invocation majeure se déroulait dans sa forêt et elle avait pour but de l'incarner dans de la chair de mortel!!! Youpppppiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii ! Il fit briller ses cornes et ses tentacules, lissa sa toison puante et laissa son essence s'élancer vers le cercle cabbalistique. Mais ... coup de frein!!! Ce n'était pas un sorcier de magie noire qui préparait ce sort d'incarnation mais un mage du Bien venu l'emprisonner dans la chair pour le piéger...trop tard le coup de frein...poum, le voilà dans un cachot de chair. NOIR!
Lune 985: Je vous l'avais dit que Grulll avait un esprit tortueux non? Ses précédentes tentatives pour faire briller le Mal ayant échoué, il réveilla son joker: ce fils oublié tel un parasite mort dans une carcasse de chair. Brantröocq reprit conscience dans son véhicule semi-mortel, à l'insu de son hôte. Mouhahahahahaha, il était temps de le diriger vers sa destinée glorieuse...mais tout ceci va encore longuement vous être conté... 
Pépé Narvalho | 22/10/10 09:05
Plus séduisante est la voie du Mal, mais plus puissante est celle du Bien.
Vous échouerez !
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Pépé Narvalho, Bouleute du Firmir et adorateur de Tosrm
Brantröocq | 22/10/10 11:59
Ne généralisons pas, épargnez-moi vos clichés. Je vais développer et vous comprendrez. (mais probablement trop tard)
Brantröocq | 22/10/10 12:51
La vieille Succube referma le livre de contes. Trop flou tout cela.
Brantröocq, brantröocq...mais où avait-elle déjà entendu parler de lui? Elle était sure qu'il était évoqué ailleurs dans sa bibliothèque.
Elle partit se coucher avec cette interrogation à l'esprit, ne pouvant s'empêcher de cogiter, ignorant pourquoi une alerte résonnait dans sa tête lui disant qu'il s'agissait d'un détail important.
Dans son rêve, une forêt sombre déroulait ses tiges autour d'elle. Les odeurs étaient si fortes, musc parfumé. Les couleurs et les nuances, même en pleine pénombre, sautaient à ses yeux encore peu habitués à fixer tant de détails. Elle se sentait légère. Légère et joueuse. Elle ne pouvait sentir le vent sur sa peau mais ses sens lui soufflaient qu'elle se déplaçait avec célérité. Il y avait un but à tout cela.
Un groupe d'humains avait établi un campement sommaire en pleine forêt. Le feu grésillait. Les plus jeunes dormaient. Les plus expérimentés veillaient en attisant les braises. Elle s'était arrêtée juste à l'abri des fourrés pour les observer, invisible et attentive. Bizarrement, ses instincts de succube ne la titillaient pas: aucune envie de charmer, de rapter un enfant, de dévorer un cou pulsant de chaleur et de sang.
Elle en était là de ses surprises lorsqu'un évènement étrange la saisit. Sans même le décider, elle se déplaça. D'un subtil mouvement tortueux, elle contourna le groupe et s'élança vers l'homme qui semblait le plus robuste. A à peine un mètre de lui, une magie affolante la gagna et, en même temps qu'elle sentait tout son être se contracter et se ramasser en quelque chose de bien plus petit, elle bondit vers l'oreille de sa proie.
Voilà qu'elle avait l'impression d'avoir enfiler un costume. Plus à l'étroit. Plus gourde. Comme enfermée. Mais aussi assaillie par des milliers de petits fourmillements, de petits picotements, de minuscules contrariétés qu'elle avait du mal à faire taire. Elle avait pris le contrôle de l'homme! C'était la première fois que cela arrivait mais instinctivement elle le savait. Tout comme elle était en train de réaliser que ce n'était pas son rêve et qu'elle n'était pas elle...Elle revivait un instant, un souvenir de l'existence d'un autre.
Dans la tête de l'homme, tempête d'idées et de réflexion. Des souvenirs, des désirs, des envies, des peurs, des projets. Tout s'entrechoquait. Celui qu'elle incarnait avait l'air de savoir s'y retrouver dans ce capharnaüm de pensées. Il triait, réarrangeait, associait. En fait il semblait que cela faisait déjà plusieurs nuits qu'il se livrait à ce petit jeu...et ce soir serait le bon!
Après un long quart d'heure de ce classement et de cette étude sans logique des méandres de l'esprit de l'homme, elle, ou plutôt celui qu'elle possédait, ressortit pour observer la scène et le résultat de son travail. L'homme suait. Il avait un regard qui ne lui appartenait plus. On y lisait la peur, la confusion, le combat avec des démons intérieurs. Ses mains tremblaient. De ce qu'elle avait pu glaner dans le crane du pauvre homme, il était un guide et un protecteur, mercenaire embauché par une tribu de nomades pour les mener vers des terres plus fertiles de l'autre côté d'un pays maudit. Mais depuis 2 nuits et 3 jours déjà, il était en proie à des hallucinations et des bouffées de paranoïa aigües. Son travail s'en ressentait et ils s'étaient perdus dans la forêt. Le regard vide, les pieds trainant et buttant dans le moindre obstacle, il avait mené le clan toute la journée sans aucune idée de ce qu'il faisait. Mais ce soir, tout était pire. Le meurtre et la folie se lisaient dans ses yeux.
Soudain, l'homme se leva de manière un peu trop précipitée. La dague à sa ceinture fut dégainée et fichée en plein coeur de son voisin avant même que quelqu'un ne remarque son mouvement. Il attrapa dans le même geste son épée et trancha dans la chair des autres adultes éveillés. Puis méticuleusement il alla égorger chaque être endormi, jeune ou vieux. en quelques secondes il anéantit la tribu composée pourtant de 13 personnes. Le travail accomplit, le regard toujours mort, une fièvre semblant le faire cuire de l'intérieur, il se dirigea vers le ruisseau en contrebas pour y laver ses armes de toute trace de sang puis après un instant d'hésitation pour s'y plonger lui-même sans penser à agiter les bras ou même à respirer...
La succube et celui qu'elle hantait se retirèrent, le sentiment du devoir accomplit...
Elle se réveilla quelques minutes plus tard, un frisson parcourant sa chair pourtant froide. Maintenant elle se souvenait où elle avait entendu le nom de ce démon. Elle venait de vivre un instant de sa vie à lui pourtant déjà ancienne. Elle comprit.Tous les éléments coïncidaient...les temps à venir allaient crépiter de magie et de phénomènes étranges annonçant la mort et la désolation.Il fallait prévenir le monde...une vile manigance se tramait et allait tous les faire courir à leur perte. Faire le mal oui c'était dans sa nature; mais tout anéantir non elle était nettement moins d'accord!
Edité par Brantröocq le 22/10/10 à 12:56
Pépé Narvalho | 23/10/10 09:21
Si même Mamie succube commence à s'inquiéter de ce qui se trame...
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Pépé Narvalho, Bouleute du Firmir et adorateur de Tosrm
Gzor | 02/11/10 16:01
C'est un bon récit.
Gzor.
Iä, Iä, Cthulhu fhtagn ! Ph'nglui mglw'nfah Cthulhu R'lyeh wgah'nagl fhtagn!
Jarx le Vieux Loup de Mer | 02/11/10 16:09
Ouah j'aime 
La suite!
Brantröocq | 02/11/10 18:17
Bon? Aime?
Pouah!!!
Si vous voulez tant m'encourager dites-moi que c'est exécrable et que vous détestez, je suis le Maaâl quand même!
Xüne Syphonn | 02/11/10 18:26
Mince je croyais que vous étiez le Mâle... c'est pour ça que je suis parti là bas moi, pour trouver un Mâle....
Phaeril | 02/11/10 19:21
Bouh, c'est mauvais !
C'est assez reposant tout cet humour !
"Mieux vaut commettre une erreur avec toute la force de son être que d'éviter soigneusement les erreurs avec un esprit tremblant."