Forum - Rendez-vous sur Mortauxvachesdhil !

Kei Kishimoto | 26/04/18 08:30

L'odeur. Franchement ça pue. Elle renifle en regardant consciencieusement autour d'elle, mais elle doit se rendre à l'évidence : c'est elle qui dégage cette odeur pestilentielle. Elle n'a donc plus qu'une chose à faire si elle ne veut pas qu'on la confonde avec l'un de ses éluros : se laver. Elle appelle son larbin du jour qui se précipite pour exaucer ses ordres. Ce larbin est désigné chaque matin par tirage au sort et il doit obéir à tous les ordres de la commandante en chef sous peine de ne rester toute sa vie qu'un orc voué au nettoyage des latrines. Et les latrines du camp, c'est quelque chose !
- M'dame, à vot'service M'dame.
- Orc-Y Day, il me faut de l'eau dans un récipient qui puisse me contenir ! Avant une heure, je dois ensuite signer le traité de paix de Pusiladhil.
Orc-Y Day se gratte la tête, perplexe.
- On a gagné M'dame ?
- Faudrait suivre un peu, mon p'tit, si je signe le traité c'est que...
Orc-Y Day ne la laisse pas finir :
- Grand comment M'dame le récipient ?
Elle soupire : autant ses troupes sont vaillantes au combat, autant ils n'ont pas la plus petite étincelle d'imagination !
- Grand comme ça et comme ça...
Ses gestes complètent sa réponse et l'orc du jour se débine à la recherche d'un tel contenant.
Deux heures plus tard, Keï trempe. Elle a ôté tous ses vêtements et elle s'est frotté dans les moindres recoins pour ôter la crasse et tout le reste. Orc-Y Day lui a dégotté une vraie baignoire, elle ignore où mais le fait est là. Une vraie baignoire rien que pour elle. La vapeur d'eau embue toutes les surfaces à sa disposition, transformant sa ourte en un vrai sauna mais elle n'en a cure : elle trempe. Ses pensées s'envolent loin de Pusiladhil, une silhouette apparait dans un champ, une grande blonde comme elle, des fleurs dans les cheveux, des étoiles dans les yeux :
- Maman !
Son cri réveille la sentinelle qui passe la tête par l'ouverture de sa ourte, mais rien d'étrange à l'intérieur si ce n'est ce récipient dans laquelle la patronne se prélasse. D'ailleurs au passage, la sentinelle se régale à la vue de cette paire de seins qui pointe hardiment dans la mousse et de ce visage d'ange qui peut devenir si vite aussi froid qu'un glacier. La comparaison s'arrêtera là car les orcs de l'armée de Keï n'ont encore jamais mis les pieds sur un glacier.
Keï rêve de sa mère. Elle ne l'a jamais vue, mais elle a retrouvé des documents qui lui ont confirmé que c'était une grande guerrière, un exemple à suivre. Puis elle voit défiler tous ceux qui lui sont chers : Hans, Truhania, Diablamat. Les trois derniers membres de l'Eclipse sont là, présents dans son esprit, ils forment sa famille. Mais soudain une silhouette menaçante se dresse derrière eux, une énorme hache à la main. Keï veut les avertir mais elle est paralysée par l'effroi, elle distingue clairement le tranchant effilé de la hache se lever et puis s'abattre, fauchant d'un seul mouvement ses trois compagnons qui se retrouvent sectionnés en deux au niveau des hanches...
- Aaaahhhh !
Cette fois la sentinelle se précipite, craignant le pire, un attentat terroriste, une grève de la sncf, une zone à défendre. Le spectacle qu'il découvre le laisse pantois : la commandante en chef est debout, toute nue, au milieu de sa baignoire, les yeux écarquillés, les mains tendues en avant comme pour se protéger d'un danger. L'orc aperçoit une silhouette qui semble dissimulée dans la vapeur d'eau qui s'échappe de la baignoire. Sans hésiter, il se précipite pour saisir cet intrus mais il glisse sur la serviette de bain mise par terre et perd l'équilibre, se retenant à tout ce qu'il trouve sous ses mains, c'est à dire le corps humide de sa patronne. Brusquement enlacée, Keï tombe en arrière et se retrouve coincée sous l'orc, dans l'eau sale de son bain.
Elle manque de périr noyée mais la sentinelle se relève rapidement, confuse d'avoir tenue la commandante en chef dans ses pattes velues et surtout d'avoir sucé par mégarde un des tétons drôlement dur de cette même commandante en chef.
Keï reprend ses esprits avec difficulté, étonnée de se retrouver là, à poil, alors qu'elle doit...
- Bon sang, je vais être en retard, on règlera ça plus tard, vite, mes vêtements !
Elle hurle et Orc-Y Day accourt tandis que la sentinelle s'éclipse. En moins de deux, Keï s'habille et se précipite en courant dans la salle de la Signature, heureusement toute proche, où l'attendent déjà Nerdash et Afterdeath pour conclure la paix et se réjouir de cette nouvelle victoire.

Lorsque les formalités sont remplies, il est temps de passer aux choses sérieuses : la fête ! Pourtant un zest de mélancolie embrume les beaux yeux bleus de la guerrière. Qu'est-ce qui se passe ? Est-ce ce rêve dans sa baignoire qui aurait laissé des traces dans son esprit ? Soudain un mur se dresse devant elle : elle redescend sur terre et s'aperçoit qu'Orc-Y Day lui barre l'accès à la salle des réjouissances :
- On vous demande, Madame.
Les deux yeux perçants de son larbin essaient en vain d'apercevoir ses mamelons mais pour une fois, ils sont sagement rangés au chaud dans sa tunique qui ne présente qu'un col très sage au ras de son cou. Déçu, le larbin insiste :
- On vous demande Madame, un messager de l'Ordre.
Keï lui fait signe qu'elle est prête à le suivre. Orc-Y Day lui ouvre le chemin et l'amène à la limite du camp. Serait-ce un traquenard ? Les seigneurs du coin sont rancuniers et un rendez-vous de ce style serait bien un piège pour lui offrir une belle correction. Mais non, le messager est bien là, arrêté par trois orcs tous plus menaçants les uns que les autres.
Keï s'approche de lui et le messager s'incline avant de débiter d'une traite :
- Madame, tous les membres de l'Eclipse ont embarqué sur Mortauxvachesdhil, ils n'attendent plus que vous.
- Mortauxvachesdhil ? Tous les membres de l'Eclipse ?
- Oui madame, c'est pour fêter le retour de Diablamat ! Tous vous attendent sur Mortauxvachesdhil.
Keï hoche la tête. Très bien, ça va peut-être réveiller Daifen et secouer un peu le cocotier comme on dit. Néanmoins elle aurait bien pris une paire de vacances, là, aller se faire bronzer toute nue sur une plage déserte...Hum... Résignée, elle hoche la tête :
- Très bien, rendez-vous sur Mortauxvachesdhil !

Edité par Kei Kishimoto le 26/04/18 à 08:31

Kei Kishimoto | 28/04/18 18:04

Elle court comme c'est pas permis. Coudes au corps, concentrée sur chacune de ses foulées. Elle a ralenti l'allure au bout de cinq cents mètres car elle sait que pour aller loin, il faut ménager sa monture, et sa monture, c'est son corps. Derrière elle, dans la poussière du chemin, Orc-Y Day tente tant bien que mal, et pour tout dire, plutôt mal, de rester à sa hauteur, mais elle va encore trop vite pour l'orc lourdaud et maladroit sur ses jambes. La vue du popotin de sa patronne qui bouge joliment trois mètres devant lui n'arrive pas à le divertir et à lui faire oublier ses poumons en feu. Il commence à en avoir ras le bol, Orc-Y Day : il voudrait bien retourner dans le rang et reprendre une vie de combattant normale plutôt que de servir de larbin à Keï. Bien sûr, cela présente quelques compensations, la voir par exemple vêtue uniquement d'un morceau de tissu, les seins à l'air, en train de se faire bronzer derrière sa ourte, ça c'était hier midi. Orc-Y Day est resté un bon moment avec un gourdin dans son froc en train de regarder une petite goutte de sueur ramper difficilement entre les mamelons de la jeune femme : il aurait bien été l'essuyer délicatement du bout du doigt et s'attarder sur les tétons érigés. Mais bon, il ne faut quand même pas pousser trop loin ! La patronne a le droit de vie et de mort sur son armée et Orc-Y Day tient malgré tout à cette vie d'orc mal léché... Ouf, ce souvenir lui a permis d'avaler un bon kilomètre sans perdre trop de distance. Tout ça parce qu'un des signataires du traité a mangé la commission et a oublié son stylo dans son campement, obligeant ses deux partenaires à patienter avant la signature définitive ! Keï a failli lui envoyer son armée d'éluros pour l'aider à retrouver son bic. Il y serait bien allé, Orc-Y Day, et son stylo il lui aurait bien enfilé dans le ....
Au loin, le port apparait avec sa forêt de mâts. Keï a encore accéléré, mettant trois cents bons mètres dans la vue à Orc-Y Day. Elle s'engouffre comme une folle sur la jetée et aperçoit bon nombre de malles, d'armes et de guerriers vautrés sur les bagages. Encore quelques mètres et elle s'arrête enfin, essoufflée. Sa poitrine monte et descend comme les vagues sur la grève, elle a les joues toutes rouges et son maquillage n'a pas résisté. Un homme se détache du groupe, c'est... Diablamat ! Il est rejoint aussitôt par Truhania et Hans, ce dernier balançant sa hache à bout de bras et tenant en laisse un Dang-Dang : la bête semble manifester une attirance pour la jeune guerrière car il s'élance vers elle la gueule ouverte sur ses crocs luisants. Heureusement, au dernier moment, le bras musclé du nain arrête l'animal en pleine extension et la bestiole retombe sur le sol avec un bruit étouffé.
Keï sourit de toutes ses dents et se jette dans les bras de ses compagnons. Hans confie son Dang-Dang à Orc-Y Day qui vient d'arriver :
- Tiens mon bonhomme, garde-moi Choupinou, mais tiens-le bien, il aime beaucoup ta patronne !
Puis il se dirige vers les trois autres toujours enlacés :
- Eh, j'y ai droit moi aussi ?
Keï se tourne vers lui, ses deux obus à la hauteur des yeux de Hans :
- Comment vas-tu mon ami !
Et elle l'enlace à son tour, menaçant de l'étouffer entre ses globes jumeaux...
Truhania sourit et dit :
- Bon, les amis, maintenant que tout le monde est là, nous allons pouvoir embarquer sur Jeanrochefortdhil pour fêter le retour de Diablamat !
Hans, qui a repris son souffle, ajoute :
- En attendant, allons faire la fête, c'est moi qui vous invite !
Diablamat le toise de haut et sourit :
- Si c'est toi qui payes, j'ai bien fait de revenir mon ami !
Et tous les quatre prennent le chemin de la taverne, laissant derrière eux Orc-Y Day aux prises avec un Choupinou bien décidé à fourrer son museau dans une partie anatomique de Keï qui lui est défendue...

Edité par Kei Kishimoto le 28/04/18 à 18:04

Bart Abba | 02/05/18 00:01

L'Ork de Barbarie tapotait nerveusement le couvercle de son fût de bière en fixant sa montre lunaire d'un oeil impatient.
- Bon alors, k'est-ce k'elle fout ??

Mr Ouille releva le nez de son manuscrit.
- Qui donc, Chef ?
- Bin Keï ! Elle a donné rendez-vous ici et... Rien, pas l'ombre d'un téton...
- Bah, t'as pas lu les nouvelles, Chef !?
- Nan... Pourkoi ?
- Elle a retrouvé ses potes de l'OEN, même que Diablo est revenu... et elle a viré de cap...
-Ha... Dommage... Bon, on dékanille ! Envoies les explorateurs nous dégoter un p'tit koin trankille, on va se la jouer kool...
- Bien Chef !

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Bart Of Ze Horde
Nul n'est censé ignorer la Horde.

Edité par Bart Abba le 02/05/18 à 00:02

Pépé Narvalho | 14/05/18 10:47

Sauf erreur de ma part, ça a quand-même fini dans l'eau, n'est-ce pas ?

Je présume que je vous trouverai facilement sur Terminadhil... Je n'ose vous proposer un duel un contre un, votre lacheté habituelle vous incitera probablement à débarquer en masse une nouvelle fois.

-- Memento mori --
Pépé Narvalho, pourfendeur de 2 clans... malgré lui

Pépé Narvalho | 14/05/18 23:50

Au moins cette fois-ci vous avez réussi à écrire mon nom correctement.
Je suis venu seul chez vous, puis d'autres m'ont rejoint la lune suivante, qu'y puis-je donc ?
De votre côté vous n'avez même pas daigné venir chez moi, et m'avez envoyé deux de vos accolytes.
Je pense savoir où se situe l'honnêteté, et où se situe la mauvaise foi.

-- Memento mori --
Pépé Narvalho, pourfendeur de 2 clans... malgré lui

Kei Kishimoto | 16/05/18 15:30

Keï pose ses armes sanglantes à l'entrée de sa ourte et se masse les reins : depuis cinq lunes, les batailles se suivent et ne se ressemblent pas, et la jeune femme commence à être fatiguée. Un bruit de pas se fait entendre derrière elle et Orc-Y Day apparaît, tout essouflé :
- Madame, chef, général, patronne, heu....
Keï le regarde et note le léger bond en arrière de son orc-à-tout-faire, elle se dit qu'elle doit être effrayante à voir. Il est vrai qu'elle a coupé un nain en deux d'un seul coup, dans le sens de la hauteur, sous l'emprise de la colère, et elle a eu du mal à dégager son épée des deux morceaux qui l'ont évidemment aspergée de sang. Ses cheveux blonds sont devenus rouges, sa tunique blanche a aussi changé de couleur instantanément, et depuis, le sang ayant séché, elle a l'impression d'avoir une seconde peau sur le corps, corps qui apparait dans toute sa perfection et dans ses moindres détails, sa tunique la moulant comme un gant rouge.
- Je suis la Fille du Diable, se dit-elle, tout en attendant de savoir ce que Orc-Y Day a de si important à lui dire.
- Madame, chef, général...
- Oui, ça va, j'ai compris, alors ??
Orc-Y Day balbutie, respire un grand coup puis balance d'un seul jet :
- Faut que vous veniez, ça vaut le déplacement à la taverne.
- Tu as vu dans quel état je suis ?
- Mais c'est important, madame, il y a un certain Truhania, un jeune barde qui vient d'arriver et qui est en train de chanter...
- Truhania ? Un barde ? Il chante ? Bon sang !
Sans se changer, elle emboite le pas à Orc-Y Day, bien aise d'avoir pu ramener sa patronne pour qu'elle puisse juger elle-même de cette situation.
La taverne ressemble à un bateau ivre, tous ses hublots éclairés sur une mer déchaînée. La foule déborde sur la place et si ça continue, les autorités de Daifen vont devoir installer un écran géant afin de satisfaire tous les fans. Orc-Y Day en éclaireur, Keï réussit à se frayer un chemin, aidée par son allure effrayante, aussi effrayante que celle de son armée d'orcs-vivants. Au centre de la grande salle, Truhania est debout sur une table, une petite harpe coincée dans son avant-bras, l'air soucieux. Il voit Keï arriver, lui fait un sourire et entonne :

"Ohé, ohé, Narvalho abandonné
Ohé, ohé, mets des ailes à ton voilier
Sonnez, sonnez, les sirènes au vent salé
Sonnez, sonnez la dernière traversée
Ouh, ouh, ouh
Si tous ces dieux t'ont fait rêvé
Ouh, ouh, ouh
Tu peux toujours t'embarquer
Mais si la tempête t'enlève
A l'heure où ton rêve s'achève
Garde bien ces mots sur tes lèvres
Ou
Ta liberté"

Et les spectateurs d'entonner le refrain avec lui...
Keï ne peut s'empêcher de sourire : ce sacré Truhania serait-il en train de rendre hommage à cet ennemi intransigeant ? Sans s'en rendre compte, elle reprend elle aussi de plus belle le refrain tandis que tout le monde frappe dans ses mains et chante à tue-tête :

"Ohé, ohé, Narvalho abandonné
Ohé, ohé, mets des ailes à ton voilier
Sonnez, sonnez, les sirènes au vent salé
Sonnez, sonnez la dernière traversée"

Keï Kishimoto, bonsaï !!