Forum - Chimiedhil

Kei Kishimoto | 22/08/18 09:39

Tout commence par une minuscule étincelle verte. Les matières inflammables contenues dans le mélange n'en demandent pas plus : les chlorures s'agrippent, se mélangent et un calme de très courte durée s'instaure avant la déflagration finale. La colline pelée sur laquelle est installé le laboratoire se transforme en quelques secondes en un geyser de pierres, de boue et de débris végétaux de toute sorte, le tout couronné par une auréole de flammes verdâtres. La terre, fâchée de cette interruption, se met à trembler et de toute part jaillissent des colonnes de vapeur issues de ses entrailles les plus profondes. Le campement voisin semble brutalement se liquéfier et les ourtes bâties à l'abri des palissades en bois explosent en mille morceaux qui s'élèvent dans le ciel avant de retomber brutalement sur le sol ravagé.
La secousse tellurique issue de ce mélange de chlorures se propage à la vitesse de la lumière. Loin, très loin du lieu de sa naissance, dans un tombeau enfoui sous des mètres cubes de terre, elle effleure un cercueil de bois blanc. Cette caresse pénètre au plus profond des ossements qui reposent là depuis des lunes, oubliés de tous. La paix, un instant troublée, retombe sur ces secrets ensevelis, mais quelque chose a changé en une fraction de seconde : une entité mystérieuse se met à l'oeuvre et brusquement, une main diaphane se pose sur le rebord en bois blanc.
Orc-Y Day se relève difficilement. Il a l'impression que le ciel lui est tombé sur la tête. Pourtant il ne faisait rien de mal, il s'apprêtait à aller chercher de... De quoi, au fait ? Sa mémoire lui joue des tours, il essaie de remettre en route ses neurones, ce qui s'avère plus difficile que prévu. Voyons, pourquoi se retrouve-t-il cul par-dessus tête ? Ah oui, une explosion. Quelque chose est parti en vrille dans le laboratoire de sa patronne. Sa patronne ! Bon dieu ! Que lui est-il arrivé ? Qu'a-t-elle fait ?
Debout, l'orc à tout faire de Keï Kishimoto jette un oeil autour de lui : des débris partout, plus de campement, plus de colline, plus rien, pas la moindre trace d'un éluros. Il y en avait pourtant quelques-uns qui s'entraînaient là, avant que tout ne pète. Incrédule, il se dirige vers ce qui lui semble être les restes de la colline : un petit monticule de quelques centimètres, à peine digne d'un trou de taupe. Il tourne autour de ce tas, l'esprit vide. Où est sa patronne ? Il se souvient qu'elle lui a dit qu'elle allait tenter de fabriquer un produit dont elle avait trouvé la formule dans un grimoire elfique avant de s'enfermer dans son laboratoire sur Chimiedhil. Et puis, plus rien... Ou plutôt si : un grand boum !
Inquiet, Orc-Y Day inspecte les alentours : rien, à part les morceaux de bois de la palissade, la paille des toits des ourtes, et des monticules de gravats de toute sorte. Un arbre a résisté, un chêne au feuillage vert sombre. Il lui semble d'ailleurs voir bouger une branche basse, comme si...
Orc-Y Day se précipite vers le dernier vestige debout : ce chêne. Du feuillage jaillissent deux jambes fuselées, couvertes de traces noires de suie. Les deux jambes sont suivie d'un cul appétissant puis d'un dos et de tout ce qui s'y rattache, avec pour finir, une tête surmontée de mèches hirsutes, vaguement blondes. C'est elle : elle est vivante !! L'orc soupire de soulagement et s'empresse d'aller aider Keï à se remettre debout. La jeune femme titube, visiblement sonnée : ses yeux roulent dans leurs orbites, ses seins semblent vouloir jaillirent de ce qui reste de sa tunique. Elle s'agrippe à lui, le souffle court.
- Ça n'a pas marché, souffle-t-elle tout en essayant de respirer normalement, je crois que j'ai fait une erreur de dosage...
- Ça pour une erreur, c'est une erreur, se dit Orc-Y Day sans toutefois oser formuler sa pensée à haute voix.
Soutenu par son orc, Keï fait quelque pas avant de se laisser choir sur un tronc abattu en plein milieu de ce qui fut son campement sur Chimiedhil. Elle secoue la tête :
- Je n'aurais pas dû mettre autant de chlorure de potassium, mon mélange manquait de soude caustique, ça ne pouvait pas marcher... Tout a explosé, n'est-ce pas ?
Orc-Y Day fit oui de la tête.
- Bon, continue Keï, on laisse tomber, je n'ai plus d'armée, plus d'espions, plus rien. C'est fichu.
Orc-Y Day se contente d'acquiescer sans proférer le moindre son. Il en a marre lui aussi, il va lui falloir un peu de temps pour se remettre de tout ça, l'explosion, le camp détruit, tous ses potes envolés, disparus en un claquement de doigt.
Sa patronne se redresse, une lueur au fond des yeux :
- Trouve-moi une monture, on s'en va ! lui dit-elle.
Orc-Y Day hausse les épaules, l'air incrédule :
- Une monture ? Mais où ça, M'dame, y'a plus...
Soudain un bruit sourd semble provenir du fin fond du continent : Keï lève les yeux en l'air, inquiète. Le bruit enfle, devient assourdissant avant de prendre la forme d'une énorme armée au galop. La jeune femme regarde autour d'elle : que faire ? Remonter dans son arbre ? Elle est sur le point de tourner les talons pour mettre ce plan à exécution lorsque Orc-Y Day se met à sauter sur place :
- C'est eux, c'est eux, c'est notre armée, M'dame !
En un clin d'oeil, les puissants guerriers encerclent Keï et son orc à tout faire. Les montures se mettent au pas puis s'arrête. Une humaine descend de son cheval et s'avance vers elle : elle est brune, solidement bâtie et des zébrures sanguinolentes maculent ses bras et ses cuisses découvertes. Une longue épée à double tranchant s'agite à son côté. Elle s'arrête à deux pas, s'incline et dit :
- Keï Kishimoto, votre armée nous a vaincus, je me rends, le continent est à vous.
Se disant, elle détache son épée et la balance aux pieds de Keï. Deux orcs viennent aussitôt l'encadrer et l'emmènent vers l'arrière.
- Qui est-ce ? demande Keï à son orc à tout faire.
- Je ne sais pas, je vais me renseigner. En attendant, il faut vous préparer pour la Signature.
Keï acquiesce. Pourtant cette victoire ne la comble pas de joie comme les autres. Que se passe-t-il donc ?

Edité par Kei Kishimoto le 22/08/18 à 09:40

Eroz | 26/08/18 20:11

Le Seigneur Eroz lisait la gazette Daifeniene, tranquillement installé sur un hamac de son radeau quand il tomba sur l'article relatant l'explosion qui eu lieu sur le continent Chimidhil...
Il regarda fixement dans les yeux une mouette venu se poser sur le mât.

- Bah tu vois Grisouille... Euh. Ca te derange pas que je t'appelle Grisouille ?

La mouette continuait ses petites affaires sans même preter attention à l'Humain affalé dans son hamac

- Donc je disais. Tu vois Grisouille, cette Orc est assez stupide pour se faire peter toute seule... Mais pas assez talentueuse pour disparaitre de ces terres... Allez Grisouille, vu qu'il faut tout faire soit même, la prochaine fois, elle est pour moi !

Seigneur Eroz'
- Euuuh... C'etait pas toi sous le masque à plume à l'auberge l'autre nuit ? -