Forum - Confinementdhil

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Madeleine De Montalia | 08/04/20 10:03

Jour 1

- Madeleine, debout, c'est l'heure!
La jeune domestique entre en coup de vent dans la pièce qui sert à la fois de bureau, chambre et cuisine à la Comtesse Madeleine de Montalia. Elle porte un masque sur le visage, masque insuffisant à dissimuler son joli minois espiègle encadré de boucles brunes et agrémenté de deux beaux yeux verts. Elle écarte d'un geste brusque les tentures et le soleil d'avril inonde la pièce, sans se soucier de la jeune femme qui essaie d'échapper à cette atmosphère poussiéreuse et tente en vain de se rendormir dans le grand lit qui occupe une bonne partie de la pièce. Mais ladite jeune femme, qui se prénomme Madeleine, a beau essayer de se réfugier sous son oreiller, la domestique est intraitable.
- Allez, dit-elle, sinon vous allez rater l'heure du rapport, il vous reste à peine quelques minutes...
Un semblant de raison perce l'esprit embrumé de Madeleine.
- Le rapport! grogne-t-elle, c'est vrai, le putain de rapport!
Kira, la jeune domestique, préfère se boucher les oreilles, elle n'apprécie pas que sa maîtresse utilise un langage indigne de son rang de comtesse. Celle-ci s'étire langoureusement, laissant échapper deux seins aux auréoles brunes de sous les draps, draps qu'elle rejette carrément pour enfin se mettre debout. Elle ferme les yeux et soupire:
- Merde, je n'aurais pas dû abuser de la fumette hier soir, soupire-t-elle.
Kira laisse échapper un grognement sourd. La fête d'avant continent a duré une bonne partie de la nuit mais ce matin, c'est terminé: tous les seigneurs sont confinés, port du masque obligatoire, étreintes lascives interdites, seuls sont autorisés les combats entre armées, mais encore faut-il que les commandants soient munis de toutes les autorisations.
Madeleine réussit à se lever sans que le passage de la position assise à la position debout ne l'oblige à courir dans les toilettes pour vomir. Toute nue, elle saisit un déshabillé prune et le passe négligemment. Kira préfère ne pas trop loucher sur les formes splendides de sa maîtresse. Elle s'empresse de faire le lit tandis que Madeleine se dirige d'un pas hésitant vers la salle de bain: il faut qu'elle soit prête pour le premier rapport de ce continent si particulier dans les annales.

Jour 2

Les deux espions sont debout, serrés l'un contre l'autre et n'en mènent pas large. Devant eux, la Comtesse de Montalia tient une feuille sur laquelle ne figure aucune inscription. Madeleine a un masque fuchsia sur le visage, masque dont la couleur est en harmonie avec ses deux yeux qui flambent de colère. Un pantalon en cuir noir, des bottes qui montent jusqu'à ses genoux et une chemise blanche en lin complètent son habillement. Elle ne porte ni épée, ni dague apparentes, pourtant, devant les yeux ébahis de ses espions, un stylet jaillit soudain dans sa main gauche et la pointe en effleure dangereusement la joue du plus petit.
- Aucun royaume découvert, qu'avez-vous fait durant la nuit?
Le petit espion se met à trembler. La pointe du stylet entame sa joue et des larmes de sang se mettent à couler sur son visage avant de disparaître dans le col de sa tunique. Le plus grand des deux tente de se justifier:
- Nous n'avons trouvé personne, madame la Comtesse, tout le monde se planque à cause du confinement, on n'y peut rien. Les armées sont encore en formation, il semble que le camouflage sur ce continent soit extrêmement sophistiqué.
La Comtesse ne dit rien. Elle semble réfléchir puis elle dit:
- Très bien. Je vous laisse une dernière chance: si demain, vous n'avez rien trouvé, je vous donne à bouffer à mes chiens! Dégagez maintenant!
Puis elle se désintéresse des deux espions. Kira qui se tient derrière elle, lui tend une autre feuille:
- Madame la Comtesse, nous venons de recevoir ça.
La Comtesse se saisit du message puis éclate de rire:
- Le président veut inspecter le continent pour voir si les mesures de sécurité y sont respectées. Il va choisir une armée en lice et venir vérifier par lui-même avec toute son équipe d'incompétents. Il va donc falloir se tenir sur nos gardes, vérifier que chaque paladin soit doté d'un masque et de lotion alcoolique. Et si jamais ce freluquet de président se pointe ici, je te jure qu'il va avoir l'accueil qu'il mérite!
Ce disant, toujours suivie par Kira, elle sort pour aller constater de visu la construction de son église, même si elle ne croit en rien. Mais telle est Madeleine de Montalia.

Jour 3

Les épées s'entrechoquent, accompagnées du bruit des corps qui se télescopent et des cris d'encouragement des spectateurs. Dans l'arène, Madeleine se tient debout face au plus costaud de ses hommes. C'est un challenge qu'elle s'impose depuis le début du confinement: faire du sport tous les jours, mais là, face à cette montagne de chair constituée entièrement de muscles, elle se demande comment elle va pouvoir s'en sortir.
Son adversaire s'appelle Zoltahn Kodaly, c'est le capitaine de sa garde rapprochée. Mais pour l'instant, ce n'est qu'un adversaire dans une lutte où le perdant aura les deux épaules collées au sol. Madeleine adopte l'attitude "racoleuse": bien cambrée sur ses deux jambes, elle cambre sa poitrine avec pour effet de mettre en évidence ses deux seins dont les pointes hardiment dressées semblent faire de l'œil à son capitaine. Mais celui-ci n'est pas né de la veille: il a arpenté maints continents et remporté pas moins d'une quinzaine de victoires, il lui faut plus qu'une humaine en chaleur pour se déconcentrer de son objectif. Il fait mine de sourire et fonce droit devant lui, tête baissée. Madeleine ne voit pas le coup venir et reçoit le taureau en pleine poitrine. Le souffle coupé, elle fait un vol plané de trois mètres en arrière et s'écrase sur le dos. Zoltahn Kodaly continue sur son élan et s'aplatit sur le corps de la Comtesse. Les spectateurs hurlent leur joie: ils adorent voir les chefs en difficultés, comme dans tout corps de métier. Des paris se mettent à courir, des billets changent de main, anticipant sur l'issue désormais pliée du combat. Pourtant...
Madeleine a repris son souffle. Sa jambe gauche est libre, son adversaire ayant atterri sur son ventre à elle. Alors d'un mouvement fluide et puissant, elle remonte son genou gauche et percute de toutes ses forces l'entrejambe de Zoltahn Kodaly. Sous l'effet de la douleur, celui-ci se met à hurler et se dégage, les deux mains autour de son membre écrasé par le genou de Madeleine. Il n'en faut pas plus à cette dernière pour immobiliser l'homme et lui maintenir les deux épaules au sol. Cette fois-ci, le combat est bien terminé.
Haletante et toute endolorie, la Comtesse se prélasse dans un baquet rempli d'eau chaude et exposé au soleil d'avril, derrière ses appartements. Kira arrive en courant, un message à la main.
- Comtesse, le Président parle lundi soir...
Madeleine entrouvre un œil, hausse une épaule, fait jaillir un sein hors de l'eau:
- Et?
- Il doit parler du confinement.
- Ah?
Kira reste indécise, les deux bras ballants. Madeleine referme son œil et se rendort, bercée par le bruit des charpentiers qui construisent une seconde église.

Edité par Madeleine De Montalia le 10/04/20 à 16:26

Ryuk | 11/04/20 14:14

[Je n'avais pas vu les edits mais hâte de lire la suite :)]

- Chhhheeeeeffff !!!
cache sa choppe de pépé karnaj
- heu non c'est pas ce que tu crois :o
- Hein ? Quoi ? Bref. 8) y a Zoltahn Kodaly ki est là !
- C'est qui ? Un acheteur de Hamaks ? :o
- C'est le premier à t'avoir menacé à notre arrivée sur ces terres...
- Ah ouai c'est vrai. Ça fait longtemps. Je l'aimais bien lui il avait des principes, buvons à sa santé ! :b :b
- Son rétablissement tu veux dire ! Il s'est fait détruire par une fille de bonne famille dans un combat de katch. :o
- Tiens nous éloigné de cette dame alors, elle ne doit pas rigoler très souvent :o Sauf si elle aussi veut karnajer les moches trop vivants :o

Ryuk Dread
Prince d'Hordadoum et aîné de la famille Dread :o :o

Edité par Ryuk le 11/04/20 à 14:24

Madeleine De Montalia | 11/04/20 16:39

Jour 4

Les paladins sont tous aplatis, le nez dans l'herbe haute du pré. Ils attendent le signal. La nuit est tombée depuis un bon moment mais il ne fait pas froid et toute l'armée de Madeleine est sur le qui-vive. La Comtesse est au milieu d'un groupe de dix hommes, Zoltahn Kodaly à ses côtés. Le géant est parfaitement remis de sa défaite et ses parties génitales, même si elles restent un peu douloureuses, ne constituent pas un handicap. Une chouette lance son cri stridulant depuis les plus hautes branches d'un chêne. Au-delà de la lisière dentelée de la plaine, des éclairs embrasent l'horizon.
- On se bat ailleurs, dit Madeleine tout bas.
Soudain, le son d'un cor retentit droit devant. D'un commun accord, les hommes se lèvent et foncent vers la palissade qui entourent le camp des Orcs. En moins de trois mouvements, les sapeurs percent une brèche dans les rondins assemblés à la va-vite et l'enfer se déchaîne. Madeleine se rue dans l'ouverture et voit face à elle un mur d'Orcs tous plus costauds les uns que les autres. Sa hache dans la main gauche, un léger bouclier en chêne dans la droite, elle s'avance au contact de cette masse de muscles, encadrée par Zoltahn Kodaly et son lieutenant, un certain Mcfly. Un Orc se détache du mur et s'avance vers elle, menaçant, un solide gourdin au bout du bras. Madeleine feinte à droite, puis à gauche et fend l'air de sa hache. La lame heurte le gourdin et lui échappe des mains. L'orc braille quelque chose et charge. Madeleine tombe à la renverse tout en faisant jaillir son stylet, maintenu sur son avant-bras par un étui en cuir souple. L'orc emporté par l'élan de son gourdin se fiche sur la lame effilée qui le transperce de part en part. Il tombe sur Madeleine, empalé sur son stylet. Zoltahn Kodaly réussit à la dégager de dessous l'Orc tandis que Mcfly bataille afin d'éloigner les autres orcs. A peine debout, il faut de nouveau affronter un nouvel ennemi. Les cris fusent de part et d'autre, Madeleine n'arrive pas à voir comment la situation évolue. Elle esquive, feinte, plonge, se redresse et fend l'air, broyant les chairs, perforant les panses. Des intestins jaillissent, des têtes sautent, détachées des troncs. le secret est de rester en mouvement. Soudain, une douleur jaillit dans son épaule, tandis qu'elle a l'impression qu'un fer rougi la pénètre. Elle tombe sur ses genoux, essaie de comprendre ce qui lui arrive. C'est une flèche qui l'a touchée dans le dos. Elle tente de se relever, sans y parvenir. Zoltahn Kodaly se tourne vers elle:
- ça va? hurle-t-il.
- Oui, continuez...
Madeleine voit ses hommes la dépasser et continuer à ferrailler. Le doigt de feu qui la paralyse lui cause une douleur insoutenable. Elle essaie une nouvelle fois de se relever, sans y parvenir. Tout devient confus dans sa tête, elle se dit qu'elle est en train de glisser dans le néant lorsque soudain, deux bras la saisissent sous les aisselles, lui arrachant un cri de douleur.
- Allez, je vais te sortir de là, appuie-toi sur moi.
Madeleine a le temps de reconnaître la voix de Kira et alors qu'elle s'étonne de voir sa jeune servante en plein champ de bataille, elle part dans les vapes une bonne fois pour toutes.

Edité par Madeleine De Montalia le 11/04/20 à 16:39

Doob | 12/04/20 16:08

Jour 0

Comme tous les jours avant la Pleine Lune, le jeune Doob prépare son panier de courses et se rend au marché. Passant le portail de sa Ka'Ban de pêche, son oeil est attiré par un petit drapeau rouge baissé à l'entrée de son pigeonnier.
Tiens, du courrier !? S'étonne le jeune Orkidé.

Son œil s'illumine quand il voit le sceau de la Horde apposé sur le papyrus. Il déroule la missive et saute de joie.
Tonton Bart me convoque !! Se dit-il à lui même en affichant un large sourire.

Lâchant son panier dans l'herbe, il cavale jusqu'à sa remise. Soulève le couvercle poussiéreux d'une malle de voyage et en extirpe sa tenue de Lieutenant Patrouilleur, ainsi que son Black Katana.

Le lendemain, il est sur le quai jouxtant la Taverne. A ses pieds, un baluchon et un sac à dos gisent sur le sol. Il balaye l'embarcadère d'un œil aiguisé quand la foule s'ouvre soudain dans un concert de jurons.

Bart bouscule encore quelques badauds et arrive à grandes enjambées vers un Doob tout sourire. Une tape amicale sur l'épaule propulse le jeune peau verte trois mètres sur le côté.
SBLAAAAAAAAAMMM!!
- York, Dooby !! T'as l'air un peu faiblard du g'nou ! :D Une petite virée au grand air te fera le plus grand bien ! ;)
- Heuu.. :#)... Au grand air ? :o C'est à dire, Tonton ? Balbutie Doob en revenant au point d'impact.
- Prend ton attiraille et suis-moi, p'tit kon ! :)

L'Ork de Barbarie s'arrête à hauteur d'une ligne jaune zébrée de noir où l'on peut lire.
LIMITE DE CONFINEMENT
- Tu vois cette inskription au sol... Tu sais ce ke ça fait kand on met un de ses nougats de l'autre kôté ? :D
- Biin, non, Tonton ? ça fait qu...
SBLAAAAAAAAAMMM!!

Jour 1

- ...ouaaaaaaaahhhhh!!

Doob traverse la frontière jaune sans toucher terre. :#) A peine un de ses arpions effleure-t-il le sol que tout s'accélère. Il file droit sur un ponton qui s'avance sur la baie comme s'il était sur un TGV (Tapis Grande Vitesse).
Au bout de sa trajectoire un tremplin se rapproche vitesse grand V. Doob ferme les yeux en se cramponnant à son baluchon.
Il file maintenant comme une flèche dans les airs. Ouvrant un œil, il aperçoit un point noir à l'horizon qui semble grossir rapidement. -oÔ

Après quelques ricochets sur l'eau et un suite de roulé-boulés sur le sable, il est stoppé par quelque chose de moelleux qui passe de la position verticale à l'horizontale en un ralenti Matrixien.

Doob ouvre les yeux entre deux doux coussinets aux senteurs subtiles de violette. Un choc suivit d'une légère douleur intercostale le fait basculer sur le côté. Quelque chose de dure s'imprime dans son dos.

A plat ventre sur le dos, Doob observe la jolie Humaine se redresser puis s'épousseter le fessier. Elle porte un masque fuchsia ne laissant apparaitre que l'amande de ses yeux de même couleur que le masque.
- Désolé Madame... Bredouille Doob en clignant des yeux sur les formes de l'inconnue. Je n'ai pas l'habitude de voyager en vol plané et...
- N'en parlons plus. Coupe la Dame des sables d'un ton calme en réajustant ses bottes de cuir souple à ses genoux.

Doob fait volte-face puis se relève à son tour. La Dame est déjà repartie vers l'intérieur des terres. L'Orkidé détache ses yeux de la démarche ondulante de l'Humain et tourne la tête vers une petite sacoche enfoncée dans le sable. Il la saisi et la lève au-dessus de sa tête.
- Madame ! Madame !! Vous oubliez ça !! :o

Mais la jolie silhouette disparait déjà dans les feuillages de la forêt du bord de mer.
Doob ramasse ses affaires à la hâte et tente de rattraper la mystérieuse femme de la plage. S'engouffrant dans la sylve, le sourire s'efface de son visage vert olive quand il découvre la multitude de chemins qui s'enfoncent dans les bois.

Il marche quelques heures vers le centre de l'île et tombe sur les ruines d'une ancienne caserne. Une partie est encore habitable et il décide de s'y installer pour la nuit.

Après avoir fait le tour de sa nouvelle propriété, Doob s'assied face au petit bagage à main. Il décide de l'ouvrir après une courte hésitation.

Il en sort une flopée de sous-vêtements affriolants, un déshabillé rose bonbon transparent et une chemise blanche en lin. Au fond de la mallette se trouve une feuille de route adressée a une certaine Madeleine de Montalia. Voilà qui lève le masque sur l'inconnue de la plage. Doob continue à examiner le contenu de la valise en s'imaginant Dame de Montalia les porter

La porte de la chambrée s'ouvre soudain à la volée. Quatre têtes de guerriers burinées par le temps s'alignent sur le pas de porte.
- Bonjour Seigneur Doob ! Nous sommes mandatés par le comité de Confinementdhil pour vous apportttt... La voix se meure dans un hoquet de rire..... mouhouhouhahahaha...

Doob, debout au milieu de la carrée, a coincé de son menton l'encolure du déshabillé rose sur son torse nu alors que ses mains maintiennent les mini-bretelles à hauteur de ses épaules. L'Ork relève les yeux sur le quatuor hilare, son visage vire du vert au violet...
- Ce... Ce n'est pas ce que vous croyez... :o Je... Je... J'ai... trouvé...
- Vous inquiétez pas ... heuu... Monsieur ... Madame... :D On a l'habitude mais là, c'est pas banal. Nous dormirons dans l'étable si vous n'y voyez pas d'inconvénient... :D:D:D:D
- Je.. Je peux vous expliqu... 8)

Mais les hommes de main ont déjà disparu. Doob soupire profondément et lâche à voix basse.
- Reste plus qu'à retrouver cette Damoiselle pour lui rendre ses affaires...

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Doob le Tranchant - Lieutenant Patrouilleur du Clan du Capricorne.

Madeleine De Montalia | 12/04/20 17:16

Jour 5

Madeleine ignore si elle est consciente ou si elle rêve. En tout cas, elle est soulagée: là où elle est, plus d'autorisation, plus de masque, plus de gel pour se laver les mains, plus de virus, rien que le soleil, la plage, le sable... Le sable? Non, elle serait plutôt sur un bateau car ça tangue autour d'elle... Un léger bruit parvint à sa conscience, elle sent qu'on est en train de lui parler, oui, elle ne saisit que des bribes éparses, que des mots qui pour l'instant n'ont aucun sens.
- Madeleine... tu es blessée... je vais prendre soin de toi... le royaume... rasé... on l'a échappé belle...
Elle tente en vain de remonter à la surface sans y parvenir, non, c'est trop bon, elle replonge dans les profondeurs bleutés d'un lac sans fond, apaisée, pour une fois heureuse, plus d'autorisation, plus de masque, plus de...
Kira soupire: elle est au chevet de Madeleine depuis deux lunes. Elle a réussi à l'extirper du champ de bataille grâce à Zoltahn Kodaly et Mcfly, à la hisser sur un chariot et à rentrer au campement pour découvrir qu'un drame s'y était déroulé en leur absence. Profitant de l'absence de son armée, une horde de guerriers en avait profité pour tout détruire. L'église fumait, ne laissant apparaître que des moignons calcinés, le donjon était par terre, les corps des gardes qui étaient restés sur place gisaient partout sur le sol carbonisé.
Dépitée, Kira avait continué son chemin et réussi à trouver un passage sur une embarcation malgré le confinement: elle avait dû sacrifier sa bague en or et le pendentif que Madeleine portait autour de son cou afin d'assurer leur sécurité à toutes les deux. Et depuis, elle ne quittait plus le chevet de la Comtesse, une cabine de cinq mètres carrés uniquement garnie d'une paillasse.
Madeleine s'agite, Kira ouvre les yeux et passe une main sur le front bouillant de Madeleine. Celle-ci ouvre enfin les yeux et balbutie:
- Où sommes-nous, Kira?
- Sur un bateau, Madeleine...
- Le campement?
Kira hésite puis se dit qu'il vaut mieux dire la vérité.
- Détruit, anéanti.
- Miséricorde, souffle la Comtesse en fermant les yeux. Puis elle reprend:
- C'est toi qui m'as sauvée?
- Oui Madeleine...
- Merci, Kira, merci...
Des larmes montent aux yeux de la jeune servante.
- Si elle savait, se dit-elle, si elle savait...
Le charme féminin d'un parfum légèrement amer émane de la Comtesse. Kira caresse son front d'une main légère. Madeleine se rendort et plonge de nouveau dans un océan de douceur.

Edité par Madeleine De Montalia le 12/04/20 à 17:17

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