Forum - Un message pour la Comtesse

Madeleine De Montalia | 20/01/22 17:21

Agenouillée sur son prie-Dieu déniché à la dernière brocante, Madeleine de Montalia prie. Ben oui, c'est normal lorsqu'on est agenouillé sur un prie-Dieu d'invoquer le Tout Puissant. La Comtesse est immobile, seules ses lèvres remuent. Elle enchaîne un Pater, puis un autre avant d'évoquer la Vierge Marie...
- Marie, fille de Dieu, mère de toutes les mères, Marie, pardonne-moi, j'ai pêché. J'ai eu des pensées frivoles, Marie je t'en supplie, châtie-moi comme je le mérite, j'avoue Marie, je me suis...
Soudain la porte de son petit boudoir s'ouvre et un nain hirsute fait irruption dans la petite pièce embrumée par les relents d'encens dont Madeleine est frivole.
- Madame la Comtesse, heu, désolé de vous déranger, un message de la plus haute importance.
Ce disant, le petit homme lui tend un rouleau de parchemin jauni entouré d'un ruban rouge. La Comtesse se retourne, dévisage le nain et se dit qu'elle ne risque rien. Elle se relève doucement et fait deux pas en direction du messager. Celui-ci recule, un peu effrayé tout de même : la Comtesse fait pratiquement le double de sa taille et est deux fois plus large que lui. Mais le nabot ne distingue aucun signe de graisse et il se dit qu'il n'aimerait pas ramasser une beigne de la part de cette fille-là. Ladite fille saisit le message et lui dit :
- Passe par l'office et fais-toi servir un bon repas, tu l'as bien mérité : je n'ai pas reçu de message depuis au moins quatre cents lunes !
Le nain ne se fait pas prier : l'idée d'un bon repas l'emporte sur tout le reste. Restée seule, la Comtesse lève les yeux vers la statuette de Marie qui est posée dans un renfoncement du mur, et dit tout haut :
- Marie, je suis désolée, les affaires reprennent.
Puis elle saisit un coupe-papier, déchire le ruban et déroule le parchemin d'où s'élève une fine poussière. Elle lit le message, puis pose une main sous son sein gauche qui est charmant avant de s'écrouler sur son prie-Dieu, terrassée par l'émotion. Elle pâlit, puis rougit, puis redevient toute pâle.
- Mon Dieu, punissez-moi, car je viens encore d'avoir des pensées frivoles...
- Frivoles ? Tu te moques de qui ? lui glisse une petite voix au fond de sa tête, tu ne penses qu'à une chose... ajoute cette voix qui a la fâcheuse habitude d'intervenir à des moments inopportuns.
- Toi, tais-toi ! crache Madeleine. Son souffle redevient plus maîtrisé, sa poitrine reprend sa place, elle se sent maintenant prête à affronter son avenir.
- Bon, se dit-elle, il faut donc que je m'engage sur un de ces maudits continents si je veux caresser l'idée de le revoir !
A ces mots, elle sent une nouvelle fois ses joues s'empourprer. Mais elle est décidée à sortir de son château et à affronter ses peurs. Il est grand temps de se remettre en selle et d'aller guerroyer si elle veut rencontrer le seul homme qui lui a fait un jour bouillir le sang et tout le reste...

Edité par Madeleine De Montalia le 20/01/22 à 17:47