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Börte Krân | 09/05/07 12:06

Le forgeron du Krân martelle ardemment la hache d'arme d'une petite dame qui le reluque d'un air hautain et impatient. L'homme tente de retenir la goutte de sueur qui s'échappe de sa tempe en inclinant doucement mais avec tension la tête sur le côté. Le pied da la dame tape une fois. Le forgeron, rouge comme tranchant de la hache, s'active d'autant plus, son visage est crispé. Un deuxième "tap" lui annonce qu'il est trop lent. Après deux trois coups bien placés, il trempe l'arme dans une barrique et le doux son du liquide qui bout et s'évapore fait naître un rictus sur le visage de la naine. Le forgeron, toujours aussi rouge et crispé, s'agenouille et lui présente son oeuvre la tête baissée.

-Monglïk, ton travail comme d'habitude, est bien au delà de mes espérances. Je suis bienheureuse que feu mon époux ai vu en toi il y a quelques années les bribes d'un forgeron de génie.
...Prépare tes valises, dit "Adieu" à ta femme et tes enfants. A la prochaine Lune, nous partons conquérir de nouvelles Terres, découvrir de nouveaux horizons, afin de pouvoir promettre à nos pairs un avenir meilleur et propice à l'évolution de la société Krân. Rejoind nous ce soir devant ma yourte.

-Tout de suite.

Börte retourna alors vacquer à ses occupations du moments, fendant l'air de sa nouvelle hache.

Le soir venu, cinq hommes attendaient au coin d'un feu.
L'un d'entre eux était le forgeron, mais son habit de soirée était celui d'un chaman, une masse dans une main, et un baton dans l'autre. Deux d'entre eux, les plus grands, se ressemblaient comme deux gouttes d'eau et s'echangeaient quelques coups de haches. Un autre avait un costume fluide et coloré et son regard semblait voir ailleurs, autre chose... Le dernier, tout petit, était agité et sa tête scrutait sans cesse tous les horizons. Il semblait aux aguets.

-Monglïk, Boro'ul, Bo'orcu, Muqali, Cila'un. Vous avez été choisi pour m'accompagner dans ce long périple. Il risque d'être difficile et Ô combien exceptionnel. Nous risquons de rencontrer des choses inconnues, inexplicables, et effrayantes. Nous partirons vers l'Est, au delà de l'Océan. Cela dit, ils vous est toujours possible de décider de ne pas m'accompagner, c'est légitime, et nous organiserons ainsi vos funérailles ce soir. Alors?

Les cinq voix approuvèrent le voyage d'une seule.

-Très bien. Reposons nous. Demain nous partirons avant l'aube.

Orcan Tueur De Squig | 09/05/07 13:42

Partir ou mourir... Ce ne serait pas du chantage?

Börte Krân | 21/05/07 15:46

Le village dort encore profondément. Le vent froid du Nord secoue les yourtes et le foyer au centre de la place ne contient plus que des braises.
Une botte vient alors les remuer brusquement du talon. Elles s'échauffent vivement et s'enflamment au contact d'une poignée de brindilles.
La lumière éclaire désormais à quelques pieds. Börte Krân se tient droite du haut de son mètre vingt-trois. Les poils de yacks de sa botte roussissent encore.

Trois feux apparaissent enfin derrière une yourte. Le premier flotte au dessus du bâton de Monglïk. Derrière, les lanternes du chariot tiré par les deux brutes laisse entrevoir son contenu. Quelques ustensiles de cuisine et morceaux de viandes sèches pendent d'une corde suspendue d'un bout à l'autre de la cariole. Sous la grande toile étanche, Muqali était étendu sur les couvertures, regardant d'un oeil hagard les leurres de chasse et de pêche, et le caillou que les autres appellent "Pierre de Feu". Sur l'autre moitié, armes, armures et boucliers s'entrechoquent bruyament. Cila'un était à côté de Börte. Personne ne semblait l'avoir entendu arriver.

Après de brèves salutations et quelques recommandations sur le silence à apporter à une expédition, ils prirent le pas en direction des écuries.
Un garçon les attend, à moitié endormi, mais un sourire large de courtoisie et de grands yeux ronds brillants. Après les courbettes de rigueur, il commença:

"-Grand Krân, j'ai choisis pour vous et vos compagnons, les plus forts de nos bestiaux."
Montrant deux imposants Yacks noirs qui se battaient une touffe de foin, il dit:
"-Tonnerre et Tempête! Ces deux-là sont d'une force surpuissante: ils tireront votre chariot sans effort et pourraient tuer un ork d'un coup de sabot. Celle-ci, ajoutait-il en tirant à lui une jument à la robe gisée, est la plus rapide de nos plaines, et son pas léger la rend très discrète. Nous l'avons appelée Eclair. Et votre monture est dans l'enclos du fond."

Au dessus de l'entrée, une pancarte en bois indique "TORNADE". L'antre est obscure, mais les yeux rouges de la bête qui râle brillent comme deux feux. Ces flammes dansent au rythme du souffle chaud de ses naseaux. Börte tend alors sa main dans le noir. Le garçon d'écurie semble ne pas oser le lui déconseiller, malgré sa connaissance de l'animal et son devoir de protéger son Krân.
Un grand claquement lui laisse s'échapper un cri.
L'étalon vient de croquer le bras de la naine. Mais brusquement sa deuxième main vient saisir la gorge du cheval qui n'en démord pas.Le regard de Börte est plongé dans celui de la bête. Les flammes semblent avoir changé de personnage. Tenant toujours sa gorge, elle arrache violemment son membre de sa gueule. Il n'y a aucun bruit, c'est toujours aussi sombre. De son bras ensanglanté, elle caresse le nez de Tornade. D'un sourire, elle dit:
"-Son nom lui va bien, quoi qu'un peu modeste. C'est parfait Jebe. Merci, voilà pour vous."
Et elle sort son destrier en le tenant toujours à la gorge.

"-C'est parti. Arnachez-moi tout ça, le ciel commence à s'éclaircir. Ne perdons pas une seconde."
Elle jette sa couverture sur Tornade et saute dessus avec une aisance déconcertante au vu de sa carrure.
L'étalon se cabre un peu, puis stoppe net son mouvement au coup de talon dans le bassin de sa cavalière. Elle regarde les cinq hommes préparer l'attelage et celà semble déjà beaucoup trop lent. A l'horizon est, le ciel commence à jaunir.
"-Bon les gars. Je vous annonce tout de suite que ça ne se passera pas comme ça tout au long du voyage. D'ailleurs vous allez vous dépêcher dès maintenant. C'est pas une croisière, c'est pas parce qu'on ne part qu'à six que c'est une ballade champêtre. Alors bougez-vous!"
Et sur ces bonnes paroles, elle prend la route. Qu'ils aient fini ou non, ils doivent la suivre avec tout le chargement. Cila'un est déjà à côté d'elle sur Eclair, se fichant bien des autres. Boro'ul et Bo'orcu sont chacun sur un yack, les faisant avancer et tentant toujours de fixer la chariole. Muqali et Monglïk, quand à eux, font en sorte que rien ni personne ne tombe, tout celà dans un silence qui laisse encore à désirer...

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