Forum - CARNET DE BÖRTE: A la dérive

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Börte Krân | 22/06/07 17:01

-Que les Lunes sont longues... et toutes aussi mornes les unes que les autres. J'm'ennuie grand Krân Börte.
Je posais alors mon regard sur Cila'un.
-Mais c'est vrai grand Krân. Je suis sur que vous aussi. Il n'y a rien à explorer ici... Nous sommes en pleine mer. Nous continuons d'avancer, mais c'est très aléatoire... il nous est impossible de calculer la trajectoire, ni de la dévier d'ailleurs. Nous n'avons plus qu'à nous laisser trainer... La carrière est terminée. Malgré le peu de main d'oeuvre, nous avons extrait énormement d'or. Monglïk s'ennuit tellement lui aussi qu'il travaille sans arrêt. Il a forgé déjà l'équipement d'une petite armée. Buqali a réécrit toutes ses notes au moins trois fois, et les marmone machinalement tout au long de la journée... Boro'ul et Bo'orcu s'amusent dans le sable...

Je ne pouvais qu'acquiesser. Je commençais à en avoir marre de voir toujours les mêmes têtes. Je m'étais mise à parler aux poules. Et puis j'ai vite arrêté, parce que, mine de rien, ça n'a pas beaucoup de discussion, une poule...
J'errais sur nos cinq hectares, cherchant quelque chose à faire... Au sommet de la falaise, le vent soufflait fort, me montrant à nouveau qu'il avait tourné, changeant ainsi encore une fois le fil de notre trajectoire... Je m'assis sur le bord, les pieds dans le vide, essayant de calculer sur mon calepin les méandres du courant qui nous portait. Je vis soudain au loin un petite tache noire s'approcher. Je focalisait mon regard sur ce point, attendant de voir s'il s'agissait d'un navire ou d'une île. Ca y est, je le voyais enfin, c'était...

-Grand Krân, grand Krân!! Une île à l'horizon... Plein Nord!... enfin, je crois que c'est le Nord...
- Au bout de mon doigt, c'est ça? Merci Cila'un, je crois qu'on l'a tous vu... on attendait tous ça. Préparez-vous à les accueillir... Si le vent ne change pas à nouveau, nous devrions ne pas passer loin...
Les contours de l'île étaient coupés par les silhouettes d'hommes trapus, nous yeutant eux aussi. Nous allions passez à quelques mètres d'eux, sans pouvoir les atteindre, au risque de voir notre "navire" s'échapper sans nous...
Mais un nouveau vent nous poussa directement sur eux...

-Accrochez vous à se que vous pouvez!!! ...et qui vous semble stable, adressais-je à Buquali qui s'était accroché à sa malle de bouquins. Bo'orcu; tiens bien ton frère.

Plus que quelques secondes avant l'impact... KRAOUWWW!! Le sol se plissait sous la pression exercé par l'ilot voisin. Les arbres se retrouvaient maintenant à l'horizontale... toujours enracinés, mais les nouvelles collines qui venaient de se former leur donnaient de nouvelles bases. Plusieurs roches s'étaient effondrées et notre île semblait avoir totalement changée. Après avoir vulgairement pris des nouvelles de mes compagnons, je partis voir la nouvelle moitié de la nouvelle île, ce nouveau morceau de terres habitées que nous venions d'aborder. Sur le chemin je remarquais que le tremblement nous avait fait perdre au moins trois brebis, écrasées entre les décombres. Les poules voletaient en tous sens et comble de l'ironie, elles pouvaient enfin atteindre la cime des arbres... De l'autre côté, les nouveaux hommes étaient bien amochés... ils n'avaient jamais vu ça, à priori, et ils ne l'avaient pas imaginé d'ailleurs... ils étaient tous allongés sur le sol détruit, à moitié morts... en tous cas très largement blessés. Monglïk arriva et sous mes ordres leur lança un sort de soins benins. Je tentais alors une discution avec celui qui avait le plus gros couvre-chef... certainement le chef d'après moi. Il balbutia quelques mots incompréhensibles, puis s'éffondra à nouveau sur le sol. Monglïk le soigna donc totalement de sa commotion. A son réveil, ses fractures lui faisaient toujours mal, mais il semblait être dans de "bonnes" conditions. Les autres avaient commencé à rassembler les corps. Cila'un avait fait le tour du nouveau territoire. Il semblerait qu'il n'y avait que ce petit village d'une centaine d'habitants sur cette île. La nouvelle superficie était alors d'une dizaine d'hectares... De nouvelles denrées nous étaient offertes, qui résoudraient certainement quelques uns de nos problèmes gastriques.

Le chef du village s'était remis de ses émotions et avait raconté à Buqali l'histoire de leur humble village. Elle était comme toutes les histoires des humbles villages: banale et ennuyeuse. Nous leur expliquions la notre. Ils semblaient subjugués par une si intense et trépidente aventure. Malgré la peur et la crainte de certains, la plupart semblaient bien volontiers nous aider et ainsi rendre leur vie moins morne. Les plus costauds d'entre eux se dirigèrent spontanement vers les jumeaux. Certains étaient éblouis par les talents de Monglïk, et avaient hâte d'être leurs apprentis. Buqali s'occupait des femmes et des enfants, et des plus faibles aussi, leur apprenant tout son savoir... Cila'un, qui n'aime pas trop le contact, s'était caché dans la fôret, ne remarquant presque pas qu'un petit groupe le suivait... Il leur appris vite, à leur dépend, comment être un bon espion... Quand à moi, je les regardais tous, me disant que cette nouvelle petite armada pourrait être celle que j'était venu chercher...

Mais nous dérivions toujours...

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