Forum - (RP) Le Trône

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Xüne Syphonn | 29/08/07 16:07

* La pièce est grande, froide, noire. Un lit trône en son centre, un lit immense, bien trop grand pour celui qui s'y trouve. Les quatre pieds du lit montent jusqu'au plafond, rejoignant « la clé et la porte » , Yog-sothoth, gravé au-dessus de la couche, comme pour protéger son occupant.
Les pieds ont des formes monstrueuses, si l'on s'en approche, on peut distinguer des visages figés d'horreur, tels les cris des suppliciés. On peut même s'étonner du réalisme de ses gravures, car cela est inscrit dans la pierre. Malheureusement, si le maître des lieux était présent, il vous expliquerait que ce ne sont pas des gravures, mais de vrais visages, qui ont été transformés en pierre. Il vous détaillerait méthodiquement les tortures que les malheureux ont subi afin d'obtenir ce résultat, et il y mettrait tant de coeur, que vous auriez l'impression d'entendre les hurlements des sacrifiés. Et là encore, vous vous apercevriez vite que ce n'est pas une impression mais que vous entendez ces cris horribles. Car Yog garde les âmes de ses victimes, et jamais elles ne trouvent le repos.
Vous en seriez tellement abasourdi que la nausée vous viendrait au coeur, et vous ne seriez pas le seul à vous laisser aller en entendant cet elfe, vous narrez les différents exploits de Yog, Dieu qu'il vénère plus que sa propre vie.

Mais le maître des lieux repose dans son lit, le visage livide et couvert de sueur. Il marmonne des choses incompréhensibles, il crie, ses yeux sont le plus souvent révulsés, il ne reconnaît plus ses conseillers, ses domestiques. Il ne reconnaît même plus son Dieu. Il lui arrive de retrouver un court instant de lucidité, et, dans ce laps de temps, il appelle son fils. Mais jamais son fils n'entendra son père hurler son nom dans la folie qui l'entraîne vers un monde... d'horreur. Son unique fils a disparu il y a déjà bien des lunes, mais son pauvre esprit malade ne s'en souvient pas. Il se rappelle tout de même de son petit-fils, et de sa belle-fille. Une elfe de Yog qu'il a banni il y a bien longtemps, lorsqu'elle était encore jeune.
Alors il s'accroche à elle, Il veut la voir, ce qu'il doit lui dire est important pour la couronne, important pour l'avenir de son royaume, royaume qu'il s'est décidé à lui léguer, bien avant qu'il ne soit malade. Mais personne ne le sait encore, ses conseillers l'ignorent, et pourtant il sait que son heure est proche, il doit absolument le dire, confier ce secret à quelqu'un. Peu importe qui, mais quelqu'un qui puisse un jour relayer la parole du Roi. *

- Je suis là votre Altesse, lui dit une de ses servantes. Je vais vous éponger le front et vous ramener de l'eau bien fraîche, vous avez bien trop chaud sous ses couvertures.
- Non, je suis bien. Je veux voir mon fils, allez me le chercher, ramener le, lui et sa femme, je dois leur parler.
- Mais Seigneur, vous savez bien que votre fils à disparu depuis longtemps déjà, quant à sa femme, vous l'avez banni, lui interdisant l'entrée de l'île et du château.
- Je dois les voir, je sais que vous mentez, mon fils n'a pas disparu, vous n'êtes qu'une menteuse, sortez, partez, je ne veux plus vous voir....
- Mais, Seigneur... je vais revenir ne vous inquiétez pas, je reviens de suite.

* La domestique sort, ronchonnant que le Roi devient de plus en plus fou. Elle ne croise personne dans les couloirs, elle se rend donc comme elle l'a dit à son maître vers les cuisines afin de lui ramener de l'eau fraîche. Hélas pour elle, d'autres en ont décidé autrement, et jamais elle n'atteindra les cuisines, d'ailleurs plus personne n'entendra parler d'elle au château.

La porte de la chambre royale s'ouvre, une forme s'approche, tenant dans ses mains un plateau. Une éponge s'y trouve ainsi qu'une carafe d'eau fraîche. Le Roi est déjà reparti dans ses rêves de gloire et de torture. Une main s'avance vers son front, l'éponge, prend soin de lui, le fait boire. Le Roi s'éveille lorsqu'il sent qu'on lui relève la nuque afin de lui administrer son breuvage. Tel un enfant docile il boit ce qu'on lui donne, ne porte pas un regard à celui qui se trouve près de lui. La main le recouche, lui ôte quelques couvertures, lui éponge le front à nouveau, puis s'installe à son chevet. Le Roi est persuadé qu'il s'agit de Léonor, sa servante. Il sent la vie qui s'échappe de son corps, bien plus rapidement qu'il ne l'aurait cru possible. Il avait toujours pensé qu'il échapperait à cette ... maladie. D'ailleurs quelle maladie. Ses médecins ont été incapables de lui dire de quoi il souffrait, mais avec leurs médications, il sentait qu'il allait mieux. Il sentait que, même si cela prenait du temps, beaucoup de temps, il allait guérir.
Il ne comprend pas pourquoi, à cet instant, il sent qu'il est perdu. *

- Léonor ... Approche toi, mes yeux sont trop lourds pour que je les ouvre, mais je sais que tu es là. Viens près de moi, je dois te parler.

* La forme s'approche de la bouche du souverain sans dire un mot. *

- Je vais mourir Léonor, je le sens. Tu dois faire quelque chose d'important pour moi, de vital pour le trône et pour le royaume. Va sur les Terres de Daifen, va chercher Morrdred, si tu ne le trouves pas, va chercher Xüne, sa femme. Il faut qu'un des deux vienne vite. Je ne veux pas que le trône aille à une quelconque engeance d'Elfe de Yog. Ce sera Xüne si ce n'est Morrdred. J'ai à ce propos rédigé un texte, remettant le trône entre leur main. Mais je ne peux te dire où il se trouve, c'est à eux, et à eux seuls, de le trouver. Ce parchemin, scellé de ma main, prouvera ma volonté, celle de voir le royaume leur revenir. Je sais bien que Xüne ne le voudra certainement pas, mais je sais aussi à quel point elle est attachée à cette île et à ce royaume, elle a les atouts d'une reine, même si ces défauts lui portent de grand préjudice.
Va les voir, et dit leur ceci : Sous le cercle des clés se trouve la porte. Mais si la clé n'ouvre pas la porte, la porte elle, en est la clé.
Rappelle t'en et dis leur ce que je viens de te livrer mot pour mot. Il faut néanmoins qu'ils viennent ensemble, enfin, Xüne sera d'une grande aide pour aider Morrdred dans sa tâche. Va et dis leur, surtout n'oublie pas : Sous le cercle des clés se trouve la porte. Mais si la clé n'ouvre pas la porte, la porte elle, en est la clé. Va maintenant, je dois dormir, pars sur le champ et surtout fais toi discrète.

* La forme obéit et sort sans plus attendre. Elle se hâte dans les couloirs, on ne doit surtout pas la voir, on ne sait jamais. Elle se dépêche, passe une porte, longe un couloir, et entre dans ce qui semble être une sorte de salle de lecture privée. Et là, sans personne pour la voir, pour l'observer, elle rit, elle rit à gorge déployée, son heure est enfin proche et bientôt elle aura le monde à ses pieds. *

************

* Tillia s'empresse de rejoindre la chambre du Roi. Elle ne comprend pas l'absence de Léonor, cette dernière aurait dû revenir de la couche royale depuis bien longtemps et Tillia à eut beau la chercher dans les cuisines elle ne l'a pas trouvé. Elle frappe discrètement, espérant que Léonor lui ouvrira. Comme personne ne répond, elle entre sans plus de cérémonie. Le Roi est là, mais il est au plus mal, elle s'empresse de lui éponger le front, de lui donner à boire. Mais il ne prend qu'une petite gorgée, le reste coulant sur son menton et sur ses draps. *

- Votre Altesse , Votre Altesse, je vous en prie ouvrez les yeux !!! Mon Seigneur ...
- Sous le cercle des ... des clés.... Se trouve... la .... Porte. Mais si la clé... n'ouvre... n'ouvre pas... porte, la ... porte elle, ... en est...la... clé... il faut qu'ils sachent dis leur ...
- Mon Seigneur ?? Ho par Yog je dois trouver les médecins vite... ;
- Sous le ... cercle.... Xüne, le cercle.... Des clés.... Tu dois... trouver...
- Votre Altesse ? Je ne comprends pas ce que vous dites... Sous le cercle des clés ??
- Qu'y a-t-il sous le cercle des clés ?
- La porte ... sous le cercle... la porte... mais la clé... ne sert pas.... C'est la porte la clé...
- Sous le cercle des clés se trouve une porte. Mais la clé n'ouvre pas la porte c'est ça ??
- Oui... La porte est la clé... Dis le .... Xüne... répète le.
- Je ne suis pas Xüne, je suis Tillia.
- Répète ...
- Sous le cercle des clés se trouve.... La porte, mais la clé n'ouvre pas la porte, car c'est la porte qui est la clé.
- Oui... c'est ça...c'est bien... je peux partir enfin.
- Non non Messire, je vais chercher les médecins... je reviens vite.

* Tillia sort en courant de la chambre, espérant voir quelqu'un qui pourrait l'aider à prévenir les médecins de la fin proche du Roi. Elle trouve un des domestiques qu'elle envoie chercher Djenderyon, le Grand Chambellan du Roi. Elle court à perdre haleine, heureusement qu'elle connaît le château comme sa poche, ainsi que les quelques passages qui étaient secrets mais qui ne le sont plus pour des raisons de sécurité du Roi.
Elle arrive dans le grand laboratoire, elle hurle que le Roi est au plus mal, puis repart aussitôt afin d'aider son souverain du mieux qu'elle le pourra.
Les médecins la suivent de leur mieux, mais lorsqu'ils arrivent, il est trop tard, la vie du Roi ne tient qu'à un fil et ils ne peuvent lui administrer leurs dernières décoctions. Djenderyon est là, au chevet du Monarque, un prêtre de Yog est également présent et il administre ses prières afin que Yog accueille en son sein, l'âme d'un de ses serviteurs, un Roi qui l'a toujours servi au mieux.

Le Roi n'ouvrira plus les yeux, il ne parlera plus, il se contentera de laisser s'échapper le dernier filet de vie qu'il possédait. *

- Le roi n'est plus, faites sonner les cloches de l'île, ordonne Djenderyon.

* Chaque personne présente dans la salle se met à genoux et se recueille devant la dépouille du Roi. Les cloches se mettent à sonner et à résonner sur toute l'île. Les activités cessent, les habitants se précipitent dans les églises afin de prier pour l'âme du Roi et pour que Yog ne déclenche pas sa colère sur leurs pauvres épaules. Les bourgeois se vêtent de noir et se dirigent vers le château, ils sont l'élite et eux pourront rendre hommage à leur souverain dans sa chambre.

Tillia tente de se remémorer les dernières paroles du Roi, puis finalement abandonne, tout cela ne voulait rien dire, et puis qui cela pourrait bien intéresser ces paroles sans cohérence. Elle se dit que c'était la dernière folie de son monarque et qu'elle devait plutôt se consacrer à ses tâches qu'à ces mots. Elle décida donc d'enfouir cette phrase bizarre loin dans sa mémoire, après tout, elle serait même bien incapable de redire cette phrase.

Désormais, et tant qu'il n'y aura pas de Roi, la vie sur l'île est suspendue. *

Edité par Xüne Syphonn le 01/09/07 à 01:02

Khorèn | 30/08/07 20:20

C'est superbe! Exactement comme j'aime.

Bravo!

Chiméra Klesh | 30/08/07 20:46

Vous lire, mon amie, est un plaisir trop rare. Une suite ?

Lancwen de Sigil | 30/08/07 20:54

bien sur une suite!, avec un si bon debut, on ne peut qu'attendre avec impatience la suite.

Xüne Syphonn | 30/08/07 23:16

Oui une suite est en cours d'écriture . Contente que cela vous plaise en tous cas, merci.

Ragzâkor | 31/08/07 18:53

Encore une fois, un vrai délice que la lecture d'une de vos oeuvres... Seule vient gâcher ce plaisir la déception de voir les lignes s'arrêter...

Celimbrimbor | 01/09/07 11:16

J'aime.

Baramir d'Eckmöl | 03/09/07 08:54

j'aime, je vais de ce pas lire la suite.

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