Forum - (RP) Départ pour Certadhil

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Nhaundar Syphonn | 20/11/07 11:52

* Lui aussi avait rêvé, et ce matin-là il s'était levé sans ce doute terrible qui l'assaillait chaque matin depuis le départ de son père. Il savait pertinemment pourtant que son père était toujours vivant, il le savait au plus profond de son être et l'on aurait bien pu lui dire n'importe quoi à ce sujet, jamais il n'avait douté de l'existence de son père. Il faut dire que sa mère lui avait toujours expliqué qu'un lien fort et inaltérable existait entre eux, et que s'il arrivait malheur à son père, elle le saurait dans la seconde, et jamais cette affreuse issue n'était arrivé. Et c'était tant mieux.
Il avait émis le souhait de se rendre sur Certadhil, sur les terres de Lancwen afin de trouver son père, ou du moins, d'être présent lorsqu'il arriverait. Xüne n'avait soulevé aucune objection, elle avait bien compris qu'il était nécessaire pour Nhaundar de se retrouver avec son père.

Tout en faisant son baluchon, Nhaundar se disait que son père serait surpris lorsqu'il le verrait. Il devait s'attendre à voir un enfant d'une dizaine d'années, mais Nhaundar en avait 20. Il avait demandé, il y a de nombreuses lunes de cela, à vieillir plus vite afin de pouvoir rechercher son père et sa soeur. Sa mère avait donc usé de toutes ses ressources et de toute sa magie afin d'accéder à sa requête. La chose n'avait pas été aisée, il se pouvait tout à fait que Nhaundar ne se remette pas de cette magie, mais il était comme son père, vaillant et combatif, avec une force intérieure qui ne cessait d'étonner sa mère. Et c'est donc en jeune homme de 20 ans qu'il allait à la rencontre de son père.

Tébrhÿn entra dans la chambre de Nhaundar.*

- Tu es sûr de ta décision ?
- Oui, bien entendu.
- Et s'il ne te reconnaît pas ?
- Il me reconnaîtra, quand on me regarde, c'est lui qu'on voit, je suis son portrait craché. Je n'ai, bien sûr, pas les cheveux aussi long que les siens, mais je possède sa stature et son visage. Tu connais le tableau qui orne la chambre de notre mère ?
- Oui, celui où vous êtes tous les quatre, avec Aluaniira ...
- Celui-là même, ne me dit pas que quand tu le regardes tu ne me vois pas ?
- C'est vrai, tu as raison.
- Et toi ? Es-tu sûr de vouloir le suivre ?
- Oui, tu me l'as demandé en tant que frère et même si je ne suis qu'un enfant adopté par ta mère, je suis ton frère. En tant que tel, je suis heureux de t'accompagner dans ta quête.
- Tu verras mon père est certes, cruel sanguinaire, mais c'est aussi un homme qui possède de grandes qualités, et je suis persuadé qu'il t'acceptera pour toi.
- Je dois dire que c'est ce point qui m'inquiète. Je sais bien que mère est une femme de la même trempe que ton père, mais, même si elle a su m'accepter, je ne sais pas si ton père pourra en faire autant. J'ai peur qu'il ne décide de nous séparer... Que deviendrais-je ?
- Il ne le fera pas, il sait trop ce que sont les liens familiaux, même si ceux-ci ne sont pas sanguins. Il n'est nul besoin d'être du même sang pour être frère.
- De toute façon, quelles que soient ses futures décisions, je suis et resterais ton frère. Je suis heureux d'être à tes côtés pour ce voyage. Je retourne terminer mon sac. N'oublie pas de t'armer, nous en aurons peut-être besoin.
- Pas de soucis, d'ailleurs tu devrais trouver dans la salle d'armes, une épée pour toi. Mère nous en a fait forger une pour chacun de nous. Ces épées possèdent des pouvoirs magiques et elle m'a expliqué que nous n'avions nullement besoin d'être mages pour en bénéficier.
- Notre mère est sage, elle sait au-devant de quelles difficultés nous nous dirigeons, et elle pense toujours à tout. J'aimerais un jour trouver une femme comme elle.
- Tu la trouveras, la destinée de nos parents est exceptionnelle, et si elle a pu arriver une fois, pourquoi pas nous ?
- C'est vrai, pourquoi pas nous. À tout à l'heure Nhaundar.
- À tout à l'heure Tébrhÿn.

*Tébrhÿn se dirigea vers sa chambre afin de terminer son sac. Et c'est une demi-heure plus tard qu'ils se retrouvèrent devant la porte du château de Charmidhil.*

***********

* Ainsi il était de retour. Elle ne l'avait cru que lorsqu'elle l'avait vu passer la porte de la taverne, et même à cet instant-là, elle n'osait y croire. Après tout, elle avait tellement cru à chacun de ces retours, et les déceptions avaient été à la hauteur de ces réapparitions. Mais elle s'était promis une chose, ne pas trop y croire, afin de ne pas trop souffrir lorsqu'il s'en irait à nouveau. Ne pas trop s'impliquer dans son retour, et surtout, surtout, ne pas oublier qu'elle n'était plus sa femme. Mais Morrdred ne pensait certainement pas à une chose essentielle : si lui n'avait plus le sang de Xüne dans ses veines, Xüne, elle, avait toujours celui de Morrdred dans les siennes. Et si lui n'avait plus besoin du sang de Xüne, elle, avait encore besoin du sien. C'est cela qui rendait chacune de ces disparitions difficiles. C'est cela que beaucoup ne pouvait comprendre. Mais le sang appelle son Maître, et son Maître est de retour...
Mais il s'était passé tant de choses terribles, elle avait fait du mal à son ex-époux, elle en était consciente, mais c'était surtout plus pour se venger de ces abandons successifs que pour autre chose.
Mais qu'importe c'était du passé, un passé qui ni lui ni elle n'oublierait et un passé que lui ne pardonnerait jamais.
Ces pensées l'avaient amenées devant la porte du château, Nhaundar et Tébrhÿn étaient déjà là, piaffant d'impatience. Elle ne s'inquiétait pas pour eux, elle savait que tout se passerait bien, et une fois qu'ils seraient arrivé chez Lancwen, la suite serait une partie de plaisir. Elle-même aurait voulu se rendre là-bas, mais elle sentait que ce n'était pas sa place, cela ne l'était plus depuis longtemps. Morrdred et Nhaundar avaient besoin de se retrouver. Et Tébrhÿn en avait également besoin.

Ses fils la virent arriver, ils n'en pouvaient plus d'attendre. Xüne se dirigea lentement vers eux. *

- Ne soyez pas si impatients mes fils, l'impatience est un piège qui peut devenir mortel.
- Nous le savons mère, mais cela fait si longtemps que j'attends le retour de mon père, je n'en peux plus.
- Je sais Nhaundar, je sais, mais il faut de la prudence, plus que de l'impatience.

* Elle se tourna vers Tébrhÿn *

- Nous devons discuter et mettre quelques petites choses au point.
- Bien sûr mère, je suis toute ouïe
- Quand tu verras Morrdred, ne le nomme pas père, je sais que le fait de n'avoir qu'une mère peut être parfois frustrant, mais il ne t'a pas adopté. Il faut également que tu saches qu'il est Prince, bien qu'il devrait être Roi à l'heure actuelle, et à ce propos tu lui dois le respect. Tu es mon fils, et il ne te fera pas de mal, tout ce que je te demande c'est de lui témoigner le respect auquel il a droit. Tu peux le nommer : Mon prince, Messire, Sire, comme il te plaira, mais surtout pas par son prénom.
- J'ai compris mère, je ferais attention à mes paroles.
- Je n'en doute pas.

* Elle s'adressa à ses deux fils.*

- Je vous aime plus que tout, vous êtes ma vie, sans vous, j'aurais sombré depuis longtemps déjà. Prenez soin de vous, défendez vous l'un l'autre, n'oubliez pas les leçons que vous avez apprises, gardez en tête les ruses que je vous ai transmises, et surtout, surtout, si vous avez un problème, appelez- moi, vous savez comment faire
- Oui mère, répondirent en choeur les jeunes hommes.
- Lancwen est prévenu, elle vous attend, vous ne devriez rencontrer aucune difficulté, mais on ne sait jamais. Attendez chez Lancwen que Morrdred arrive, ne vous aventurez pas sur les Terres de Certadhil. De toute façon votre grand-mère vous l'interdira et vous en empêchera.
- Nous serons prudent Mère, lui répondit Tébrhÿn.
- C'est l'heure mère nous devons y aller, surenchérit Nhaundar.
- Je le sais, et mon coeur se serre, nous n'avons jamais été séparé, mais je sais que ce voyage vous est nécessaire.

* Les deux jeunes hommes s'approchèrent de leur mère, Nhaundar la gratifia d'un large sourire. Elle prit son fils dans ses bras, le serra, sans doute un peu trop fort, puis le relâcha. Elle fit de même avec Tébrhÿn. Ils étaient des hommes désormais et elle ne pouvait les garder près d'elle plus longtemps, ils devaient prendre leur envol. Elle allait devoir s'habituer à être seule. Les garçons montèrent sur leurs chevaux, et s'en allèrent. Ils ne se retournèrent pas, et Xüne leur en fut reconnaissante, elle ne voulait pas qu'ils puissent distinguer ses larmes. *

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