Forum - Enfance ( suite)
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Xüne Syphonn | 25/11/07 11:43
( Vous trouverez ici, le début de ce rp : [Lien HTTP] )
* Nhaundar et Tébrhrÿn étaient partis pour Certadhil afin d'essayer de rejoindre Morrdred. Xüne se retrouvait désormais seule au château et se demandait ce qu'elle allait faire en attendant leur retour.
Elle décida tout d'abord de ranger la bibliothèque, puis une fois cette tâche accomplie, elle tenta de voir ce qu'elle pouvait faire à présent. Elle alla voir Yirjö et lui demanda de l'accompagner à l'entraînement.
Ils commencèrent par les poignards. Ils s'installèrent face à face. Ici il ne fallait pas feindre ses coups. Les attaques portées étaient réelles, et pouvaient blesser voir tuer. Mais là, les vivants étaient déjà morts, ils ne risquaient donc pas grand-chose. C'est ce qui leur permettait de s'entraîner jusqu'à épuisement. Puis, après les poignards, ce fut les épées.
Après quelques heures d'entraînement, les deux elfes de Yog commençaient à fatiguer. Xüne tentait de vider son esprit au maximum, de ne pas trop penser à ses enfants partis sur une terre hostile. Elle ne voulait pas s'inquiéter, alors elle frappait.
Elle fonça sur Yirjö, l'épée au-dessus de la tête, tenta une feinte que son adversaire esquiva. Il répliqua par un coup de coude dans la mâchoire de sa maîtresse. Xüne s'écroula sans connaissance à terre. *
- Xüne !! Xüne !! Ouvre les yeux !
- Laissez-moi tranquille. Je ne vous écoute pas.
- Xüne, ouvre les yeux. Si tu n'obéis pas tu sais ce qui va se passer.
- Morrdred ?! Où est Morrdred ? Qu'est ce que vous avez fait de lui ?
- Il n'y a pas de Morrdred ici. Xüne ? Reste avec moi... Ouvre les yeux... Xüne ?
- Où suis-je ?
- Sur Ton île natale bien sûr....
- ...
- Princesse ?! Princesse !!
- ...
- Princesse !! Maîtresse !! réveillez-vous ! Ouvrez les yeux.
* Xüne entendait une voix lointaine, mêlée à la voix obscure. Elle ne savait que faire... Elle était sur Céphalopodhil ? Mais cela était impossible. On l'appelait encore... Princesse ... Elle reconnue la voix de Yirjö, elle ouvrit les yeux. Il se tenait au-dessus d'elle, tapotant doucement ses joues afin de la ramener à elle. Ses yeux mirent quelques secondes à faire le point, tout était flou autour d'elle. *
- Ne bougez pas Princesse, un des mages va vous examiner.
- Je n'ai rien Yirjö, je vais bien, mais cesse de m'appeler princesse... Ma bouche... « Elle porta ses mains sur sa mâchoire, le massant doucement »
- Je vous prie de me pardonner Princesse, c'est ma faute, je vous ai atteint à la mâchoire.
- Joli coup Yirjö « lui répondit-elle en se levant. »
* Sa tête lui tournait un peu et l'arrière de son crâne ainsi que sa mâchoire la faisait souffrir. Tout en se massant la nuque, elle repensa à ce qu'elle avait vu et entendu. Elle avait déjà entendu cette voix, elle savait qu'elle connaissait ce timbre, mais elle était bien incapable de dire à qui cette tonalité appartenait. *
- J'ai cru que j'étais sur Céphalopodhil Yirjö. Et cesse de m'appeler Princesse.
- Céphalopodhil ? Vous savez bien que nous ne pouvons y retourner, cela serait trop dangereux. Et si je vous appelle ainsi c'est que c'est votre titre.
- Non Yirjö je ne le suis plus depuis que je ne suis plus la femme du Prince.
- Aucune importance, pour moi, vous l'êtes. Mon Maître le sait aussi bien que moi et je sais qu'il n'y verrait aucune objection.
* Tout en discutant ils se dirigeaient lentement vers le château. *
- Ton Maître est perdu dans son propre esprit, comment veux-tu qu'il retrouve une route alors qu'il ne s'y retrouve pas dans ses propres limbes ?
- Il est fort Princesse, vous le savez, il y arrivera.
- Veux-tu retourner à ses côtés Yirjö ? Je le comprendrais fort bien tu sais et je n'émettrais aucune objection. Il doit être bien plus intéressant d'être avec lui qu'avec moi.
- Non Maîtresse, vous avez besoin de moi, mon Prince lui, pour l'instant, il n'a besoin que de lui.
- Comme tu veux, mais sache que si jamais ce cas de figure se présente, tu es libre de retourner à ses côtés. Mais cesse de m'appeler Princesse « soupira-t-elle »
- Je ne peux renier mes Souverains, et même si vous n'êtes plus la femme du Prince, vous rester la seule Souveraine que je souhaite.
- Yirjö... Bon cessons là ces discussions inutiles, tu es aussi têtu que moi, mais je ne baisse pas les bras... Nous la reprendrons plus tard.
- Bien Princesse « il s'inclina »
- Je vais aller prendre un bain, puis j'ai quelques petites choses à faire, retrouve-moi pour le souper, nous dînerons ensemble, je dois te parler. Nous nous installerons dans le petit salon, pas besoin de tout déranger.
- Comme vous le désirez Maîtresse, je vais faire ce qu'il faut pour préparer tout cela.
- Parfait mais prend un bain toi aussi, sinon tu vas manger plus de poussières que d'aliments... « Dit-elle en riant »
* Yirjö claqua des talons puis attendit que sa Maîtresse soit entrée. Il alla s'exécuter. Il donna des ordres pour la préparation du repas, vérifia que tout était en ordre, alla voir les gardes et leur donna leurs instructions pour la soirée et la nuit. Une fois cela fait, il se rendit dans sa salle de bain afin de se débarbouiller. *
Edité par Xüne Syphonn le 26/11/07 à 07:42
Xüne Syphonn | 25/11/07 19:33
* Le diner s'était déroulé dans un silence pesant. Xüne restait perdu dans ses pensées, Yirjö savait qu'elle désirait l'entretenir d'un sujet qui lui tenait à coeur, mais il n'osait pas l'interrompre. Il connaissait trop bien les colères intempestives dont elle était capable, et après l'entrainement qu'il avait subi dans la journée, il ne possédait pas la force de rivaliser avec sa maitresse, pas ce soir. Il l'avait donc laissé décider du moment opportun pour aborder le sujet dont il ignorait tout.
Le repas était terminé depuis quelques minutes lorsque Xüne se mit debout et commença à lui expliquer ce qu'elle voulait faire. Elle lui tendit un parchemin sur lequel était noté un court dialogue.*
- C'est ce que j'ai entendu lorsque j'étais évanoui tout à l'heure, « lui expliqua-t-elle. »
- Et qu'attendez-vous de moi ?
- Quelque chose de bien précis, c'est une histoire de confiance, je vais mettre ma vie entre tes mains.
- Je ne comprends pas maitresse.
- Je sais, laisse moi t'expliquer. Mais pas ici, viens avec moi dans le salon de ma chambre, ici, il y a trop d'oreilles qui trainent.
* Yirjö suivi sa maitresse jusqu'à son boudoir. Il savait que, dans cette pièce, personne ne pourrait les surveiller, les entendre. Sa maitresse avait installé un dispositif magique très puissant, et seules les personnes désignées pouvaient entrer dans cette pièce. D'ailleurs la porte était invisible et quand bien même elle ne l'aurait pas été, le premier qui aurait posé la main sur la poignée en serait mort instantanément. Elle ouvrit la porte et laissa Yirjö entrer. Elle lui désigna un fauteuil et s'installa dans l'autre qui lui faisait face. *
- J'ai confiance en toi Yirjö, tu m'as sauvé la vie, tu m'as permis d'entendre à nouveau l'appel, moi qui avais tout fait pour l'ignorer. Tu es venu me chercher alors que tu n'y étais pas obligé. Je sais que tu m'as menti...
- Mais non...
- Si, tu m'as dit que c'était Morrdred qui t'avait demandé de veiller sur moi, je sais que c'est faux, à cette époque, il n'arrivait déjà pas à penser pour lui-même alors à moi...
- Maitresse... Je...
- Je sais Yirjö, ce n'était qu'un petit mensonge et je ne t'en veux pas, tu m'as sauvé, c'est tout, comme tu as pu, avec les informations que tu avais. Il n'y a rien à en dire de plus. Si je t'ai fait venir ici c'est pour plusieurs raisons. Tu es resté à mes côtés et je t'en remercie. Mais j'ai une dette envers toi, aussi, à partir de ce moment tu es libre de partir, de reprendre ta liberté, de ne plus répondre de tes actes envers qui que se soit. Tu as le choix et je ne t'en voudrais pas de partir.
- Je... Mais que deviendrais-je ? Je ne sais pas faire autre chose, et puis vous m'offrez votre protection non ?
- Bien sûr que tu as ma protection.
- Maitresse, je sais que beaucoup sauteraient sur l'occasion pour accepter, mais je ne le veux pas. Sans vouloir vous offenser ni vous manquer de respect, j'ai l'impression d'être plus qu'un simple serviteur, nous sommes ensemble tous les jours, seules les nuits nous séparent, je vous connais bien, tout comme vous me connaissez bien. Je me sens chez moi ici, je n'ai pas envie de partir.
- Merci Yirjö. Mais sache que cette proposition est valable pour... L'éternité, le jour où tu décideras de partir il te suffira de me le dire, je le comprendrais.
- Bien sûr Princesse, mais je doute que cela arrive un jour. « dit-il en se levant. » Si vous n'avez plus besoin de moi...
- Non reste, je dois te parler d'une chose importante.
- ... Bien « répondit-il en se rasseyant »
- Il y a de nombreuses lunes de cela, j'ai trouvé, par hasard, une drogue intéressante. Je cherchais un moyen de désintoxiquer Morrdred, mais ce que j'ai découvert à la place m'a déjà servi. Cette drogue permet de ramener à la conscience les souvenirs enfouis. Même si ceux-ci sont profondément enfouis, elle les fait ressortir. Mais elle a un inconvénient non négligeable, enfin trois plutôt. Elle peut enfermer la personne dans ses souvenirs. Ce qui a pour conséquence que l'individu reste prisonnier de sa mémoire, la revivant sans cesse. La réalité ne peut plus atteindre le cerveau de l'être sous emprise de la drogue, et on ne peut plus la ramener parmi le monde des vivants. Le second inconvénient, c'est que si la drogue est administrée en trop grosse quantité, non seulement elle ne permet pas de retrouver les souvenirs perdus, mais en plus elle tue. Et dernier inconvénient, elle agit comme toute drogue, la personne devient vite dépendante. J'ai mené de longues et nombreuses recherches, j'ai utilisé de nombreux cobayes, mais comme les résultats n'étaient pas assez clairs, j'ai servi moi-même de sujet d'étude. Je ne suis pas morte, j'ai réintégré ma réalité, mais j'ai également été dépendante. J'ai réussi à m'en passer, mais cela fut long et difficile. Et je ne peux plus me permettre de perdre autant de temps. J'ai arrêté car les enfants étaient présents, mais maintenant qu'ils doivent vivre leurs propres histoires et leurs propres expériences, je peux reprendre mes études.
- Je... Je ne comprends pas bien, vous voulez que je vous serve de cobaye ?
- Non Yirjö, je veux que tu veilles sur moi. J'ai besoin de retrouver certains souvenirs, ceux qui remontent à mon enfance, il existe des zones d'ombres qui ont besoin d'être entourées de lumière. Mais seule je ne pourrais pas réussir. Et je dois avoir à mes côtés une personne en qui j'ai entièrement confiance. Je vais mettre ma vie entre tes mains.
- Et si j'échoue si je ne peux empêcher aucune des fâcheuses issues ?
- Et bien tant pis, c'est que je n'aurais pas dû revivre mes souvenirs. Personne ne t'en voudra et tu ne seras en aucun cas tenu pour responsable de mes échecs. Mais je ne veux pas t'obliger. J'ai rédigé quelques parchemins, sur les procédures à suivre pour ce genre d'expérience, tu vas devoir les lire. Ensuite seulement tu me donneras ta réponse.
- Et si je refuse ?
- Et bien tu refuses, je me débrouillerais autrement, tout simplement.
- Bien, je vais étudier attentivement cela. Ais je quelques heures de répit avant de vous donner une réponse définitive ?
- Bien sûr, quand tu le sauras, tu me le diras. Maintenant si tu veux bien m'excuser, j'ai besoin d'être un peu seule.
- Évidemment Princesse, « répondit-il en se levant. » Je vous laisse. À demain Princesse.
- À demain Yirjö.
* Yirjö, comme à son habitude, claqua des talons avant de s'éclipser. Sa maitresse était déjà repartie dans ses pensées, assise dans son fauteuil, des parchemins sur ses genoux. Il était bien conscient que si elle avait pris la peine de tout lui expliquer, de lui rédiger un protocole de sécurité, c'était que l'affaire lui tenait à coeur, et que les souvenirs qui lui manquaient devaient être un manque évident. Il comparait cela au manque de drogue que subissent parfois les intoxiqués. Pourtant il lui semblait que pour les Vampires, les souvenirs d'avant la morsure n'étaient que frustration. Il avait du mal à comprendre sa Maitresse. Mais après tout, qu'avait-il besoin de comprendre, il lui suffisait de savoir qu'elle avait besoin de lui, le reste ne comptait pas. Il arriva dans le petit salon, là où quelques heures plus tôt ils s'étaient sustentés. Il s'installa dans un des fauteuils, face à la cheminée, où brûlait un feu agréable, et se plongea dans la lecture des parchemins que Xüne lui avait remis. *
Edité par Xüne Syphonn le 25/11/07 à 19:41
Xüne Syphonn | 26/11/07 18:41
* Il fait sombre dans cette pièce. Il faut dire qu'elle n'est éclairée que par quelques chandelles. Mais ces dernières n'illuminent que certains coins de la petite salle, et celui qui s'y aventure ce jour, plisse fortement les yeux dans l'espoir d'y voir un peu plus clair. Mais il n'en est rien, et il doit marcher avec précaution, afin de ne rien renverser. Elle a tout prévu, les potions sont présentes comme elle le lui a dit. Toutes alignées sur la table, chacune ayant une fonction précise, et ne devant servir qu'une seule fois, du moins pour la séance qui va avoir lieu. Il finit de préparer la pièce, trace en son centre un pentacle. Dans celui-ci, il dessine Yog. Puis installe un fauteuil au centre du pentacle. Il ne dispose aucune bougie supplémentaire, il faut de l'ombre et de l'obscurité pour que les souvenirs acceptent de se présenter à celle qui les invoquera. La trace de Yog est là pour permettre à la vampire de revenir dans sa réalité. Il a lu les parchemins, elle a traqué la moindre défaillance qui pourrait lui être fatale. Il sait ce qu'il a à faire, il sait quels sont les signes qui nécessiteront une intervention de sa part. Il faut que sa maîtresse puisse compter sur lui, elle va remettre sa vie, sa mémoire entre ses mains. Il veut être digne de la confiance qu'elle lui accorde. Et il fera ce qu'il faut pour cela.
Xüne entre dans la pièce. Calme et sereine. Vêtue de sa robe noire, moulante, suffisamment décolleté devant pour qu'on puisse profiter d'un agréable spectacle, et outrageusement échancré dans le dos pour que l'on puisse apercevoir la naissance de ses reins. Et même si certains avaient là l'occasion de crier au scandale, personne ne serait resté insensible devant sa beauté. Car malgré l'horreur dont tout le monde la sait capable, elle est une femme au charme savant, à l'outrance ravageuse, au physique presque parfait, aux formes généreuses et envoûtantes. Elle seule sait manier la provocation et la pudeur en une tenue.
Elle avance vers le centre de la salle, ne demande pas à Yirjö s'il a terminé les préparatifs, elle sait qu'il l'a fait. Pas plus qu'elle ne lui demande s'il a attentivement lu les parchemins qu'elle lui a remis, elle sait qu'il l'a fait. Elle s'installe dans le fauteuil et dénude son bras droit. Elle le tend vers la droite du fauteuil et laisse Yirjö procéder. Il prend une des fioles, insère une aiguille à l'intérieur et avec la seringue, aspire le liquide. Il s'approche de Xüne, installe un garrot au-dessus du coude, et pique la veine qui se présente à lui. Lentement, il injecte la substance. Elle n'a pas bougé, pas plus qu'elle n'a tressailli lorsqu'il a enfoncé l'aiguille dans son bras, dans sa chair. Il vide la seringue, enlève l'aiguille, laisse les quelques gouttes de sang apparaître sur le point de piqûre. Xüne, elle, ferme les yeux, contrôle sa respiration, puis se laisse happer dans un simulacre de sommeil, lui permettant enfin de revivre son passé. *
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* Elle est arrivé en avance cette nuit. Elle l'attend tranquillement, s'amusant à jeter quelques sorts ici et là, faisant naître une fleur, en flétrissant une autre, décorant une tombe de roses noires, les faisant se balader dans les airs pour aller fleurir un caveau. Elle s'occupe comme elle peut. D'habitude il est là avant elle, elle ne comprend pas pourquoi cette nuit-là il ne s'est pas encore montré. Il a sûrement été retenu par son Père. Il faut dire que les deux jeunes elfes de Yog ont manqué de discernement ces derniers temps. Leurs escapades nocturnes ont éveillé les soupçons de leurs parents. D'ailleurs, Xüne est, en ce moment même, censé se trouver dans sa chambre, enfermée jusqu'aux premières lueurs du matin. Mais elle a, comme d'habitude, été plus rusée qu'eux. Elle n'a eu qu'à créer un double d'elle-même, de le mettre dans le lit et de s'évader dans la nature pour retrouver celui qui fait battre son coeur plus fort qu'elle ne l'aurait jamais supposé possible.
Elle entend le clocher le plus proche sonner les douze coups de minuit. Et il n'est toujours pas arrivé. Puis elle entend des pas, enfin plutôt des branches se briser sous des pas. Elle est persuadée qu'il arrive. Elle se lève, le cherche des yeux, distingue une silhouette qui se dirige d'un pas décidé vers elle. *
- Quand même !!! J'ai failli attendre, j'allais même m'en aller, tu as de la chance que ...
[...]Il fait froid, humide, elle tente de resserrer sa cape sur ses épaules, mais elle ne l'a plus. Elle n'a d'ailleurs plus rien sur elle, elle est entièrement nue. Où se trouve-t-elle ? Elle tente de distinguer la pièce où elle se trouve. Elle se lève pour se rendre compte qu'elle ne peut pas tenir debout, elle doit rester à genoux. Elle se dit que ses parents ont décidé de la tenir à l'écart du Prince, peu importe la façon, et que pour l'instant ils n'ont trouvé que celle-ci. Elle ne s'inquiète pas outre mesure, ce n'est pas la première fois qu'ils tentent de les séparer, et jusqu'ici ils n'ont pas réussi. Cela à même été l'inverse, l'amour des Elfes de Yog s'est encore renforcé, et leurs fugues se sont succédées. Elle trouve tout de même que de la laisser nue est une façon peu orthodoxe de procéder et qu'il n'est nul besoin de l'humilier ainsi. Elle s'installe contre un mur et se concentre. Il lui suffit tout d'abord de faire apparaître des vêtements, et une fois habillée elle pourra s'enfuir. Ce n'est pas une prison de pierre qui va la retenir. En plus, il va falloir qu'elle trouve Morrdred, si elle s'est fait attrapée, lui aussi. C'est pour cela qu'il était en retard.
Elle ferme les yeux, et marmonne quelques mots. Rien ne se produit. Bizarre se dit-elle, ce sort à toujours fonctionné, elle s'en est déjà servi et elle a toujours réussi à avoir des vêtements. Elle tente à nouveau... Toujours rien. Ce n'est pas normal, pense-t-elle. Ils ne peuvent pas avoir concocter un sort capable de bloquer ses pouvoirs, ses parents en sont incapables, elle a un don qu'eux n'ont pas. Et sa magie à toujours été bien plus puissante que celle de ses deux parents réunis.
Bien tant pis, elle va tenter autre chose. Au diable les habits, il faut sortir d'ici. Il lui suffit de se transporter ailleurs, au cimetière, là où elle devait retrouver Morrded.[...]
[...]Elle est toujours dans cette même cellule, aucun des sorts qu'elle a jeté n'a marché. Elle n'arrive même pas à faire apparaître de la nourriture. Depuis combien de temps est-elle là ? Elle l'ignore. Elle à même essayer d'appeler ses parents, mais aucun d'eux n'a jugé bon de lui répondre. Elle leur à même promis de ne plus jamais revoir le Prince. Bien sûr c'était un mensonge, même si elle le voulait, elle serait incapable de se passer de sa présence.
Elle ne comprend pas, elle n'a distingué aucune lumière, aucun son, rien. Il n'y a que le silence. Et aucun silence n'est possible chez elle, il y a toujours du bruit, celui de la rue, celui de la maison. Le plancher qui craque, l'escalier qui gémit, le feu qui torture les bûches, la cuisine qui chante ses bons petits plats...
Elle appelle encore et encore, elle appelle tant qu'elle fini par se briser la voix. Elle a soif, elle a faim, elle sent que ses forces s'amenuisent. Elle tente d'appeler Morrdred par la pensée, ils ont déjà essayé, cela n'a jamais réussi, mais on ne sait jamais.
La peur s'insinue en elle. Elle se dit qu'elle ne doit pas lui céder, que ses parents finiront par se lasser de ce jeu malsain. Plus rien ne sera comme avant lorsqu'ils décideront de la libérer. Elle se jure de partir, loin, de les quitter. Elle ne pourra plus partager leur quotidien, pas après ce qu'ils lui font maintenant.
Elle essaye de dormir, mais c'est difficile, la terre est froide et humide. Sa peau la démange, cela fait trop longtemps qu'elle ne s'est pas lavé. Comment ses parents peuvent-ils lui faire subir ce supplice. Ils ne sont pas comme ça d'habitude. Et puis tout de même c'est étrange.
Tout à coup elle réalise qu'elle ne connaît qu'un endroit tel que celui-ci. Enfin connaître est un grand mot, Morrdred lui en a parlé.
Un seul endroit, sans bruit, sans fenêtre, une cellule si petite qu'on ne peut tenir debout, pourquoi n'y a-t-elle pas songé avant. Les geôles du château de Céphalopodhil.
C'est à cet instant précis qu'elle comprend que ses parents ne sont pas là, qu'ils n'y sont pour rien et que ce qui l'attend est pire qu'une simple punition.
Elle se trouve dans l'antichambre de la mort.[...]
