Forum - Enfance : Les geôles

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Xüne Syphonn | 27/11/07 09:28

[...] Elle ignore depuis quand elle est dans cette cellule. Cela fait longtemps, pour elle, qu'elle a cessé de crier et d'appeler au secours. Elle n'a pas mangé depuis qu'elle est arrivé, c'est tout juste si elle a pu étancher sa soif. Les quelques gouttes d'eau qui suintent des murs lui ont servis de breuvage. Il ne s'agissait plus de faire la fine bouche, il fallait survivre. Elle est faible et elle n'a vu personne depuis son arrivée. Elle ne sait pas ce que l'on attend d'elle, elle ne sait même pas si on attend autre chose que sa mort. Elle pense à ses parents qui doivent s'inquiéter et se dire qu'elle a définitivement quitté la maison. Elle pense à Morrdred qui doit ignorer où elle se trouve et qui doit se sentir trahi de son départ. Que va-t-il se passer maintenant ? Que va-t-il lui arriver ? Elle va rester seule ici jusqu'à ce que son corps ne soit plus qu'un squelette... Les larmes coulent seules sur son visage, elle ne peut plus les retenir. Rien de bon ne sortira d'ici désormais, elle est condamnée. Le peu d'espoir qui lui restait s'est envolé lorsqu'elle s'est rendu compte de l'endroit où elle se trouvait. Jamais personne ne s'est évadé des geôles de Céphalopodhil. Les seules personnes qui y sont entrées en sont sorties les pieds devant, quand elles avaient encore leurs pieds.
Peu à peu le désespoir l'envahit. Le pire de tous les maux, car si rien ne vient le remplacer il finit par tuer votre raison. Puis la folie, sa tendre compagne, vient à son tour, emprisonner votre raison, l'étouffer petit à petit jusqu'à ce qu'il n'en reste rien.
Epuisée, pleurant tant qu'elle le peut, grelottant de froid, Xüne finit par s'endormir. [...]

[...] Elle sent un souffle d'air froid, qui la fait trembler de la tête aux pieds. À travers ses paupières fermées, elle distingue une faible clarté. Elle ouvre les yeux, mais les referme aussitôt, la lumière aussi faible soit-elle, lui fait mal aux yeux. Mais la porte est ouverte, il faut qu'elle voit qui est dans l'embrasure, qui est venu la voir. Mais elle n'en a pas le temps, son cerveau est tellement embrumé et si lent, que déjà la porte se referme. Sans un bruit. Pas de grincement, pas de bruits de clés. Elle comprend à cet instant que c'est pour cela qu'elle ne l'a pas entendu s'ouvrir. Mais elle sait qu'elle est à nouveau close, la clarté à disparue de ses paupières.

- Devant toi, à quelques pas, il y a un cadeau.

Une voix ?! Quelqu'un lui parle.

- Qui êtes -vous ? que me voulez-vous, laissez-moi sortir d'ici !!! Laissez-moi SORTIR ...

Mais il n'y a plus personne. Et les pleurs recommencent, pire qu'avant si cela est possible. Elle sait pourquoi elle est là, elle sait que le Roi ne voulait pas que les deux jeunes gens se fréquentent, elle sait qu'ils ont désobéi et même si son sort n'est guère enviable, elle ne regrette pas les lunes qu'elle a passées en compagnie. Et si c'est la mort qui doit clore sa courte vie, alors elle l'acceptera. Perdu dans ses pensées, elle ne remarque pas l'odeur bizarre qui commence à envahir sa cellule. Elle a même oublié que quelqu'un était venu et avait ouvert la porte. Trop épuisée pour lutter contre les sanglots, elle s'endort à nouveau.[...]

Désespoir, mon doux amour,
Viendras-tu au petit jour,
De cette âme te repaître,
Car demain ne saurait être.

Folie, ma si belle amie,
De ton désir vient l'envie,
S'unir en cette mortelle,
En jouir jusqu'à l'éternel.

Espoir, sentiment futile,
Pourras-tu être fertile.
Dans cette raison qui se meurt,
Mort ne peut être sans heurt.

Raison, débris de sa vie,
Tu t'es enfin assoupi,
La fin ne saurait tarder,
Le petit jour s'est levé.

Désespoir, fin et prémices,
Folie, belle et salvatrice,
Saurez-vous oeuvrer bien vite,
Pour emporter la maudite.

Espoir, raison de ma vie,
Raison, espoir de sa vie,
Allez-vous enfin l'aimer,
Allez-vous la réveillez.

Elle ne peut mourir ici,
Car dehors l'attend une vie,
Un amour si mirifique,
Et une existence épique.

On ne peut les séparer,
Leur lien est un bouclier,
Gare à vous si vous osez,
Nul ne peut vous protégez.

Vous qui voulez tant la tuer,
Attendez-vous au baiser,
Que la mort viendra porter,
Quand vengeance aura sonné.

Xüne Syphonn | 27/11/07 12:53

(PRECISIONS IMPORTANTES : Le texte qui suit peut choquer. Je recommande aux plus jeunes de ne pas le lire (-16 ans)ainsi qu'aux femmes enceintes (;)) Il n'y a aucune description, tout est suggéré. Mais je comprends que cela heurte. C'est pour cela que je déconseille fortement aux plus jeunes de le lire. Cela n'empêchera pas de comprendre la suite)
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[...] Elle rêve, un doux et agréable rêve. Elle sent l'odeur de la chair, de la viande, pas encore cuite, mais lorsque l'estomac crie famine, il importe peu qu'elle soit crue ou cuite. Cela fait si longtemps qu'elle n'a pas mangé qu'elle n'attendra pas que ce bout de viande qui lui est offert soit prêt. Elle tend le bras mais alors qu'elle tente d'attraper ce qui pourra lui sauver la vie, elle ne prend que du vent. Pourtant elle sent l'odeur, elle sait que de la nourriture se trouve près d'elle. Ses bras brassent du vent, tentant désespérément d'empoigner cette source de vie.
Elle bouge tant qu'elle se réveille. Son corps est de plus en plus froid, elle sait qu'elle ne sera plus en vie bien longtemps. Elle tente de dégourdir ses jambes, mais ces dernières lui font trop mal, le froid doucement les paralyse, comme elle ne peut se tenir debout, elle ne peut les réchauffer en marchant. Elle a trop dormi, trop pleuré, mais que faire d'autre lorsque tout espoir vous a quitté, quand plus rien ne vous permet d'espérer. Puis elle sent une odeur familière, l'odeur de son rêve. Il y a de la viande ici ! Elle se souvient des paroles de l'homme, devant elle, un cadeau. Elle se met à genoux et commence à chercher le soi-disant cadeau, elle sait que c'est de la nourriture, son odorat ne la trompe pas. À force de tâtonnement elle fini par trouver ce qu'elle cherche, un bout de viande, avec un os. Sans plus se poser de question, elle prend le repas qui lui est offert et mord à pleine dent. La viande n'est pas cuite du tout, et les premières bouchées sont difficiles à avaler, mais qu'importe, la faim est plus forte que tout et si elle veut survivre il faut qu'elle mange. Elle ne met que quelques instants à finir son plat et c'est avec l'estomac qu'elle pense bien rempli, qu'elle peut éventuellement envisager une solution à son enfermement.

L'attente recommence, si quelqu'un est venu une fois, il reviendra bien une seconde fois. Si on lui offre à manger, c'est qu'on ne veut pas sa mort, c'est qu'on a encore besoin d'elle. L'espoir revient doucement, et pour faire passer plus vite les longs moments qui l'attendent, elle commence à chanter. De tout, les comptines dont sa mère la berçaient lorsqu'elle était petit fille, les chansons paillardes qu'elle a appris en se rendant dans les bouges du port de Céphalopodhil, les chansons d'amour qu'elle a écrit après sa rencontre avec Morrdred, les poèmes, qu'elle lui a envoyés. Elle reprend confiance, et ses pleurs et ses peurs ne sont plus que poussière. Il suffit maintenant que l'on revienne la voir, qu'on lui ouvre à nouveau la porte, qu'on lui permette de s'exprimer, de s'expliquer.

[...] Son espoir fut de courte durée. Elle ne sait pas quel jour on est, pas plus qu'elle ne connaît l'heure de la journée. Fait-il jour ou noir ? Est-ce le matin ou la nuit ? Que font les gens maintenant ? Autant de questions qui finissent par avoir raison de sa volonté. Elle finit par ne plus sentir ses membres, elle tente de se mouvoir, à genoux, afin de ne pas perdre l'usage de ses jambes, elle tente de se réchauffer, il fait bien trop froid dans cette cellule. Elle sent la terre la recouvrir entièrement, petit à petit, ses cheveux son plein de boue. Elle essaye tant bien que mal d'ôter la terre, mais elle ne voit rien.
Elle décide de jauger sa cellule, elle trouve un mur, creuse un peu la terre, puis commence à en faire le tour. Elle trouve la porte, cherche une poignée, une serrure, mais il n'y a rien. Elle se dit que la magie peut peut-être l'aider, mais elle a beau se concentrer, elle ne peut rien faire. Il doit y avoir un grand champ de protection autour de sa cellule. Ils savent qu'elle est puissante. Elle continue son tour d'horizon, puis sur un des pans de mur, elle découvre, gravé dans la pierre, des inscriptions. Elle examine attentivement avec ses mains les lettres qui sont imprimées pour l'éternité dans la roche et réussit même à déchiffrer quelques mots.

« ... il faut manger... ta famille... elle seule... survie... le dégoût... faim... horreur... mort... »

Elle ne comprend rien à ce que veulent dire ces mots, il en manque trop. Elle se demande même comment l'occupant qui était là a fait pour les écrire, on y voit rien, il n'y a aucune chandelle. Des questions, encore et toujours des questions, et jamais aucune réponse.
Elle entend du bruit... Quelqu'un vient. Curieusement, au lieu de se précipiter vers la porte, elle se terre dans un coin de la pièce.
La porte s'ouvre. Un bruit mat et sourd...

- J'espère que tu as encore faim ! Voilà la suite. Mange, t'as encore pas mal de morceaux à avaler. J'espère que le goût te plait... Bah de toute façon, vous restez en famille !! HA HA HA HA ....

La porte s'est refermée. Et Xüne se jette littéralement sur le morceau qu'on vient de lui donner. Elle ne pensait pas avoir si faim. C'est que cela doit faire longtemps qu'elle est prisonnière. Il serait utopique de sa part d'avoir un ordre d'idée sur la durée de son incarcération, elle ne sait déjà pas depuis quand elle est présente.
Le morceau qu'on vient de lui fournir est encore plus gros que le précédent, toujours avec des os. C'est dommage se prend-elle à penser, cela fait de la viande en moins.

- Si vraiment ils veulent me garder en vie, il va leur falloir me vêtir, et me donner à boire... L'eau qui suinte est dégoûtante...

Elle a à peine terminé son repas que la porte s'ouvre à nouveau.

- Tiens on voulait quand même que tu saches de quoi tu te nourris. Tu pourras remercier ta 'tendre' mère... « Finit l'homme en éclatant de rire »

Ma mère ? pense-t-elle. C'est ma mère qui leur donne de quoi me nourrir ? Mais pourquoi ne fait-elle pas cuire la viande ? J'ai du mal à comprendre. Elle sait que je suis là ? Pourquoi est-ce qu'elle ne vient pas me chercher, pourquoi est ce qu'elle ne fait pas ce qu'il faut pour me libérer ?
Tout en songeant à ces nouvelles questions, elle marche à genoux, vers ... La chose que vient de lui donner son geôlier. Elle tâte le sol, trouve une chose gluante, pleine de liquide, sûrement du sang se dit-elle, elle continue de tâter, afin de deviner ce que cela peut bien être quand tout à coup, la lumière se fait dans sa cellule. Elle ferme les yeux, cela lui fait bien trop mal, doucement elle attend que ses pupilles se soient habituées à la luminosité nouvelle de sa prison. Elle ouvre les yeux, tout est flou, elle regarde autour d'elle, voit les deux os qu'elle a laissés dans un coin, elle se dit qu'ils sont tout de même bien gros. Elle examine son cachot, et laisse son regard attraper la forme qui gît au bout de ses doigts.
Une tête, une tête d'elfe. Elle reconnaît les oreilles, et sans même avoir vu le visage, elle sait que c'est un elfe, mais elle ne comprend toujours pas. Elle sent la nausée monter en elle. Malgré sa peur et son dégoût, elle fait pivoter la tête, pour découvrir ...

Elle hurle, elle recule le plus loin possible de ce que ses yeux ne peuvent s'empêcher de fixer. Elle comprend les allusions de l'homme, les mots gravés, son estomac ne tient plus et elle régurgite tout ce qu'elle a mangé juste avant, l'air lui manque, elle ne peut croire, elle ne peut pas. Elle vomit encore.
Puis la lumière disparaît, la laissant là, hurlant de tout son être, rejetant la chair logée dans son estomac et manquant de mourir étouffé. Elle a l'impression que son corps se vide d'elle-même, que plus jamais elle ne pourra respirer. Elle hurle, encore et encore, et ses tortionnaires la laissent là, seule.

Enfin presque.

La tête de sa mère pourra toujours lui tenir compagnie. [...]

Edité par Xüne Syphonn le 27/11/07 à 12:54

Vormonta | 27/11/07 13:50

C ' est bien écrit .[ Hrp : Votre série me plait décidement . :) ]

Pépé Narvalho | 27/11/07 16:00

Je n'ai eu le temps et le courage de ne lire que le dernier, mais c'est horrible a souhait. :D

Bart Abba | 27/11/07 16:45

Wahou !! ça dékoiffe grave !!

Xüne Syphonn | 27/11/07 18:51

[...] Elle se réveilla, comme sortant d'un cauchemar, voulant se persuader que ce n'était qu'un rêve de plus, rêve affreux il est vrai mais un rêve. Malheureusement pour elle, l'odeur qui s'insinuait dans la cellule ne pouvait que lui rappeler qu'elle n'avait pas rêvé. À la simple pensée de ce qui s'était déroulé dans son cachot, elle régurgita de nouveau. Son estomac était vide et la seule chose qui en sortit fut de la bile. Son corps tremblait, elle sentait sa raison s'enfuir, elle ne pouvait penser à autre chose que ce qu'elle avait fait. La nausée ne la quittait plus et n'allait plus la quitter avant longtemps.

De nombreuses lunes passèrent. Elle était toujours dans sa prison. On ne la nourrissait plus, mais on continuait de lui apporter des morceaux d'elfe. L'odeur de décomposition emplissait la geôle, la parfumant de plus en plus. On aurait pu la confondre avec les bouts de cadavres tellement elle sentait la mort. Elle buvait toujours l'eau des pierres, mais elle ne s'alimentait plus. Elle avait tellement maigri, qu'on voyait nettement son ossature. Elle se mourait, lentement mais sûrement. Elle ne quittait plus le coin où elle s'était réfugiée lorsqu'il lui avait amené la tête de sa mère. Depuis quelques lunes, elle parlait seule, s'adressant à elle-même, posant les questions, apportant les réponses. Puis, à force, elle se mit à parler à sa mère, enfin, ce qu'il en restait. Elle fulminait que celle-ci ne lui réponde pas. Doucement, la folie s'installait. Elle délirait de plus en plus. On lui avait donné des vêtements, mais elle ne les avait pas revêtus, elle avait tenté de se tuer avec.
Elle avait déchiré des bouts de la robe, en avait fait des petites boules, et avait essayé de les avaler. Puis des boules un peu plus conséquentes, espérant que ces dernières l'auraient étouffé. C'est ce jour-là qu'elle avait vu apparaître un homme qui lui avait sauvé la vie, alors que l'air venait à lui manquer, que devant ses yeux se dressait un voile noir, constellé d'étoiles sombres. Il l'avait obligé à recracher le tissu, puis avait emporté tout ce qui pourrait porter atteinte à sa vie. Elle ne comprenait pas pourquoi on la laissait en vie, tout ce qu'elle demandait maintenant c'était de mourir, de rejoindre ses parents dans la mort.

Régulièrement, elle vomissait, son estomac ne pouvait plus supporter l'eau croupie. Elle était malade et la fièvre ne la quittait plus. Ses yeux la faisaient souffrir, elle savait que de trop rester dans l'obscurité, puis l'exposer à une trop forte lumière, pouvait la rendre aveugle. Elle n'était que l'ombre d'elle-même. C'est lors d'un de ses rares moments de lucidité qu'elle décida de ne plus boire. Elle accueillerait la mort avec dignité et joie. Il suffisait à la faucheuse de se présenter et d'accepter en son sein une nouvelle fille. [...]

[...] Elle est allongée, elle ignore si ses yeux sont ouverts ou fermés, après tout, quelle importance. Il fait toujours nuit ici. Elle sent sa vie s'éloigner de plus en plus. Elle voit Morrdred devant elle, elle voit le champ, l'herbe verte. Comme il est doux de fouler aux pieds la fraîcheur de la terre, comme il est bon de sentir les champs dernièrement coupés. Comme il est bon de sentir la chaleur du soleil sur la peau. Elle n'a plus mal aux yeux, son corps est léger, elle ne souffre plus, tout n'est que douceur et légèreté. Morrdred est à ses côtés, allongé lui aussi dans le champ du paysan, sa main dans celle de Xüne. Ils ont sur leurs visages, les sourires béats des amoureux qui viennent de se découvrir charnellement pour la première fois. Et leurs coeurs sont aussi légers que les nuages qui tapissent le ciel. Elle pourrait rester ici, avec lui, jusqu'à la fin des temps. Mais les nuages s'assombrissent et le ciel disparaît, Morrdred se relève et la fixe durement. Ses yeux sont vides, inexpressifs, noirs. Son visage se durcit, un rictus sadique apparaît sur ses lèvres. Le visage de Morrdred s'efface, elle ne reconnaît pas celui qu'elle a devant elle. Xüne ne comprend pas, et ferme les yeux. Dans une voix d'outre-tombe, il s'adresse à elle :

- Xüne !! Xüne !! Ouvre les yeux !
- Laissez-moi tranquille. Je ne vous écoute pas.
- Xüne, ouvre les yeux. Si tu n'obéis pas tu sais ce qui va se passer.
- Morrdred ?! Où est Morrdred ? Qu'est ce que vous avez fait de lui ?
- Il n'y a pas de Morrdred ici. Xüne ? Reste avec moi... Ouvre les yeux... Xüne ?
- Où suis-je ?
- Sur ton île natale bien sûr....
- ...
- Si tu n'ouvre pas les yeux, tu retournes dans ta cellule.
- Ma cellule !? Mais, le champ ? Le soleil ? .... Laissez-moi partir, laissez-moi partir ...

Xüne se débat puis ouvre les yeux. La lumière est faible, elle souffre moins, mais elle n'arrive pas à voir qui lui parle. Elle essaye de soulever ses bras, mais s'aperçoit qu'elle est enchaînée à une table. Elle tente de tourner la tête pour voir sur les côtés, mais elle aussi est attachée à la table. Elle ne peut que fixer le plafond. Elle distingue difficilement les formes qui s'affairent autour d'elle.
Deux mains agrippent tout à coup sa tête, puis deux autres mains s'approchent de ses yeux. Machinalement Xüne se met à hurler. Elle voit une aiguille et du fil, elle sent que quelqu'un tire l'une de ses paupières sur son arcade. Elle ressent une douleur aiguë lorsque l'aiguille s'enfonce dans sa paupière gauche. Elle réalise qu'on est en train de lui coudre les paupières sur les arcades afin de maintenir ses yeux ouverts en permanence. La douleur est terrible, elle hurle, essaye de dégager sa tête. Elle sent le sang qui s'écoule sur sa tempe. Elle crie, la douleur est trop insoutenable, elle défaille.
Lorsqu'elle revient à elle, des larmes coulent le long de ses joues. La douleur est toujours présente et ses yeux la font souffrir. Elle ne peut plus utiliser ses paupières, et pourtant, instinctivement, elles tentent de se fermer afin d'humidifier sa pupille. Et c'est à chaque essai une affliction.
Elle se rend compte qu'on a installé la table de façon à ce qu'elle soit debout. Elle a devant elle deux hommes. Ses bourreaux. Ils la regardent avec dégoût et envie. Elle est toujours nue et, malgré sa maigreur, on devine qu'elle a été jolie.

- C'est l'heure du bain ma jolie.
- Laissez-moi sortir... Je ferais ce que vous voudrez, je suis prête à payer.
- Vraiment ? « lui répond le second elfe » Et tu es prête à payer comment ?
- Comme vous voulez, tout ce que vous voulez.
- T'as vu Eöl, elle est même prête à passer à la casserole « rétorque l'autre en se caressant l'entrejambe »
- P'tet bien Amras, mais pour l'instant c'est l'heure du bain.
- Hé hé, tu vas voir, toi qui avais si froid, ça va te réchauffer.

Eöl se dirige vers la cheminée, dessus, des baquets d'eau sont en train de chauffer. Enfin chauffer est trop faible, l'eau est littéralement en train de bouillir. Amras va prêter main-forte à son collègue.

- Vous n'allez pas me plonger là-dedans, c'est trop chaud, vous allez m'ébouillanter !
- Ha mais faut c'qui faut. T'es crasseuse comme pas une. Nous on nous a dit de te laver, on nous a pas précisé à quelle température devait être l'eau.
- Non... Non... Je vous en prie, je vous en supplie, pas ça, je ferais ce que vous voulez, tout ce que vous voulez, je vous en conjure pas ça...
- Allez c'est rien, t'aimes pas les bains ?

Sa phrase se perd dans le hurlement de douleur qui sort de la bouche de Xüne lorsque Eöl lui balance le premier baquet d'eau bouillante. Sa peau cloque presque instantanément. La douleur est terrible, le cri de Xüne n'est pas encore terminé qu'Amras lui balance le second baquet. Elle perd à nouveau connaissance.
C'est une toute aussi terrible douleur qui la réveille. À présent l'eau est froide. Lorsque l'eau coule sur son corps, la douleur s'estompe. Mais c'est le choc de l'eau contre sa peau qui lui fait mal.
À présent Amras et Eöl s'approche d'elle avec une éponge et c'est de nouvelles souffrances insupportables qui s'offrent à Xüne. Les deux elfes n'hésitent pas à frotter durement, mettant sa chair à nu. Elle sombre à nouveau dans l'inconscience.
Et ce n'est plus, à partir de ce moment-là, que douleurs et souffrances, tortures et mutilations. La première fois que les elfes ont terminé de la ... laver, chacun à son tour a profité tant qu'il a pu de sa nudité. Ils se sont tous deux repus de jouissance. Un corps offert doit toujours être honoré d'après Amras. Ce serait sacrilège que de ne pas profiter de celui qui leur est offert, d'après Eöl. [...]

[...] Puis tout à cessé, aussi subitement que cela avait commencé. Amras et Eöl sont partis, Xüne à été détaché et installé devant une table avec un repas, préparé spécialement pour elle. Quand elle a vu la tranche de rôti qui lui était présenté, elle a vomi dans l'assiette. Une femme est arrivé, l'a habillé, et lui a apporté à boire, un seul verre d'eau.
Les vêtements lui meurtrissaient la peau, mais au moins elle n'avait plus froid. Elle remercia la femme de l'attention que celle-ci lui portait.
Commence alors une ère nouvelle. Elle est traitée ... plus ou moins correctement, on lui donne à manger, à boire. Désormais elle dort dans un lit, dans une autre cellule. Elle est étonnée de l'attention dont elle fait l'objet, mais elle remercie celui qui en est l'auteur.
On ne lui a pas décousu les paupières, aussi, régulièrement, la femme la soigne. Son corps reprend du poids, sa force lui revient doucement, mais elle est faible. Tant physiquement que psychiquement. C'est là qu'ils vont agir, c'est maintenant qu'ils vont en profiter. Pour l'instant elle n'a subit que la torture physique, mais elle est prête pour une toute autre torture, une de celle qui ne laisse pas de trace, qui ne se voit pas, mais qui est terriblement efficace.

Bientôt. Elle l'ignore, elle vit encore. Sa raison ne tient qu'à un fil et son existence est tout aussi fragilisée.

Bientôt, de raison elle n'aura plus, et sa vie ne sera plus. [...]

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