Forum - 6 bis - Featuring Lancwen!

Le Déchu | 02/12/07 20:58

( HRP - Rédigé à deux bien entendu, merci Lancie )

([EDIT]: la mise en page était foireuse, c'est plus lisible maintenant)

Les portes de l'enceinte intérieure s'ouvrirent en silence, Lancwen s'avança sur le pont qui enjambait le gouffre béant qui séparait les deux parties de la citadelle.
Les vigies lui avaient annoncé l'arrivée de son invité voilà quelques minutes, elle était déjà prête à le recevoir, ses sens l'ayant prévenue bien avant que l'Elfe soit visible.

La matriarche arborait une longue robe de velours pourpre brodée d'un arbre blanc, elle avait coiffé sa tête d'un diadème incrusté d'émeraudes. Son visage ne laissait rien transparaître, aucune émotion ne pouvait se lire, elle avait l'air froide et stricte.

Ses pas la menaient vers la fontaine, le mouvement imperceptible de sa robe donnait l'impression qu'elle flottait dans les airs, seul le bruissement du frottement de sa robe contre le sol pavé donnait une indication de mouvement. Elle eut le temps d'examiner l'Elfe de Yog avant d'arriver à son niveau, il était pratiquement nu, seuls un pagne déchiré et une tignasse noire l'habillaient. Il était si maigre que l'on voyait les fibres de ses muscles atrophiés, sur lesquels dansaient des tatouages bleus et noirs aux relents de malédiction. Ses yeux étaient blancs, vides. Il avait au côté, dans un fourreau de cuir, une massive épée recourbée au pommeau très ouvragé. Il n'était plus que l'ombre du seigneur que Lancwen avait connu voilà de nombreuses lunes. Elle se rappela de lui alors qu'elle venait de lui offrir le don, Elfe musclé, strict,aux cheveux soignés, toujours rangés dans un chignon impeccable. Une certaine tristesse emplit le coeur de la Vampire, qu'était il donc advenu de ce Prince admiré ou craint de tous ?

LANCWEN : Morrdred....Je te croyais perdu à jamais...je te vois dans un piteux état, par quels tourments es tu donc passé ?
MORRDRED : Lancwen ma chère amie ! Merci pour ton accueil, tu es si belle...Je sais que je ne ressemble pas à grand-chose, mais cela ne saurait durer. J'ai suivi les signes et j'ai cherché mon Dieu...durant trois ans...
LANCWEN : (plutôt furieuse) Et tu as tout abandonné à la recherche de ton Dieu ! Que t'apporte-t-il tant ce soi-disant grand créateur qui ne fait que détruire !?Te détruire ?
MORRDRED : Précisément, mon amie, il détruit tout. Tu dois comprendre que le Monde est un échec, tel qu'il est.
LANCWEN : (offusquée) Tout le monde ne partage pas cette opinion, désolée de te décevoir ! Le monde dans lequel nous vivons est celui que nous façonnons, pas celui qu'un dieu voudrait nous imposer.
MORRDRED : Si la clé n'ouvre pas la porte, la porte elle, en est la clé...
LANCWEN : Pardon ? La traduction ?
MORRDRED : Yog est un Dieu créateur, mais ce brouillon ne lui convient pas. Il faut faire table rase pour recommencer. Détruire pour reconstruire, la porte et la clef. C'est pour cela que la Pieuvre Noire infiltre les réseaux...
LANCWEN : (l'interrompant) « Infiltrait » tu veux dire...
MORRDRED : Pardon ?
LANCWEN : Oh mais tu ne le sais pas ! La Pieuvre Noire a été dissoute il y a 200 Lunes de cela ! Mais peut être que ton dieu (ton méprisant) a lui même veillé à cela !

(MORRDRED réagit très mal en entendant ces propos, et entre dans une mauvaise colère)

MORRDRED : C'est ridicule. Je te le dirai si je décide de dissoudre la Pieuvre Noire, mais ce n'est pas demain la veille, je peux te le promettre !
LANCWEN : Tu te prends pour la Pieuvre Noire, maintenant ? Je te connais assez pour savoir que tu recevais tes ordres de quelqu'un, alors ne prétends pas être autre chose qu'un ancien Séide au chômage ! Ce qui est ridicule, c'est ton attitude ! Tu fais exprès de rendre l'existence plus retorse encore qu'elle
l'est. Tu préfères laisser Yog diriger tes pas plutôt que de choisir toi même ta destinée.
MORRDRED : Je suis le leader spirituel du culte, le premier représentant de la Foi de Yog, et les desseins des Dieux sont tout là ou nos humeurs sont insignifiantes, mortels ou immortels...
LANCWEN : Je n'aime pas ton Dieu, sache-le et ne l'oublie pas.
MORRDRED : Ce n'est pas grave, tu es mon amie, et je suis loyal à notre Race.
LANCWEN : (le pointant du doigt) Tu ne l'as guère démontré jusque là, admets-le.
MORRDRED : J'ignore si je l'ai démontré ou pas, mais tous les Vampires sont dans mon coeur, Lancwen.
LANCWEN : Si tu le dis. (Sceptique, elle marque une pause).

Le soleil blafard de Certadhil déclinait, les lampes à l'huile disposées sur les murs s'allumèrent alors une à une comme actionnées par une main invisible. L'ambiance se fit orangée et étrange, comme une vision qui se trouble lentement. Le vent s'engouffrait dans la plaie béante provoquant des hululements macabres pour accompagner le dialogue des deux Vampires.

Edité par Le Déchu le 04/12/07 à 02:00