Forum - Retour des Rieurs
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Prince Anaodot | 07/12/07 18:25
« La mort n'est qu'une étape. Tu parles. Une épée rouillée en plein estomac, c'est ce qu'on appelle une escale douloureuse. De toute manière, j'étais déjà à moitié dans la tombe. Le coeur n'y était plus, et ce n'était pas qu'une façon de parler.»
L'orc à la peau blême secoua la tête, pestant contre le monde entier. A ses pieds, un homme ligoté, nu comme un vers, chialait comme un gamin. Une botte cloutée bien placée lui fit comprendre qu'il ne devait qu'écouter.
« J'ai bourlingué, c'est sur. On est un peu pareil tous les deux, pas vrai ? Mais seulement, il y a une rage en moi... Que tu n'imagines même pas. Un coeur déchiré, brulé, achevé. J'en ai encore mal quand son souvenir me revient, fugacement. J'ai tout tenté pour l'oublier. J'ai cru accueillir la mort comme une délivrance. »
La lame d'une serpe refléta un court instant la lumière vacillante d'une torche. L'orc mit un genou en terre a coté de son prisonnier, s'accroupissant doucement. Sans ménagement, il lui attrapa la tignasse pour lui relever le visage, tout en approchant le sien pour n'avoir qu'à chuchoter.
« Ne t'inquiète pas. Je sais y faire, verve* pas. Tu savais ce qui arrive aux Macarons**. T'as joué, t'as perdu. Mais dans le fond, t'es peut être plus gagnant que moi. »
La lame s'approcha lentement, frôlant la peau fine du cou déglutissant.
« Oui, moi, j'ai pas eu le choix. Trop de haine, je ne pourrais pas m'endormir une dernière fois. Je resterais ici éternellement, à maudire tout ce qui vit encore, tout ce qui est capable d'aimer. Tu n'es rien, toi, qu'un petit Job*** sans cervelle. T'as mort n'en fera pas pleurer, et tu partiras sans doute en paix. Chanceux va. »
Le tranchant s'enfonça petit a petit dans la trachée, un flot de sang s'écoulant le long de la profonde blessure. Un gargouillis échappa du malmené, avant que la froideur mortelle s'empare de son corps. Anaodot resta la, les pieds baignant dans le sang d'une énième victime, a contempler son oeuvre. Le travail allait enfin commençait. Noyer un chagrin ancestral dans une besogne soigneuse et méticuleuse. Il sortit un poinçon° d'une manche bouffante, et s'escrima sur le corps du malheureux, dessinant habilement une bouche bien plus grande que la normale, figée dans un rictus interminable. Les rieurs étaient de nouveau dans la partie.
*pleure
**traitre
*** imbécile
° poignard
Celimbrimbor | 07/12/07 18:26
Lancwen de Sigil | 07/12/07 21:55
Voila une mise a mort des plus reussies
Pépé Narvalho | 08/12/07 00:35
C'est un plaisir de vous lire de nouveau.
Qu'avait fait ce malheureux ?
Duc De L'uto | 09/12/07 00:36
Superbe !

