Forum - le Seigneur Rapace du Fort Merveilles
Index des forums > Rôle Play > le Seigneur Rapace du Fort Merveilles
Rapace | 13/11/06 17:38
- « Chacal !!! Chacal !!! Celle-ci n'fait que d'geindre, elle a pas tenu 5 minutes et voilà maintenant qu'elle bouge pû. »
Un gargouillis venant du fond de la gorge fut la seule réponse à cette exclamation. Oui, Chacal n'avait pas de langue. Il n'avait d'ailleurs aussi plus qu'un bras depuis que Rapace le lui avait raccourci à hauteur de coude sans que nul n'en sache la raison.
- « Va m'chercher la p'tite bergère qui réclame sa mère, à la place elle trouvera un père doux et attentionné. »
Chacal sortit d'un pas lent, traînant par les pieds l'amas sanguinolent et truffé d'ecchymoses de la petite fille sous les éclats de rire gras et malveillant de l'autre individu. Celui-ci, c'est Rapace. Dents gâtées, haleine d'excréments, odeur de vin, de sueur et de sang. Il était le chef de la petite bande de déserteurs, parjures, voleurs, violeurs, assassins et autres coupe-jarrets qui s'étaient installés sur les terres de Jaimepaslépicuredhil. Il avait pompeusement nommé Fort Merveilles, sa hutte faite de glaise et de bouses séchées et appelait « Madame » les catins et bergères qu'il culbutait et violentait à mort tous les soirs.
Il ne s'était jusque là contenté que de quelques sacs de villages et vols de troupeaux de bétail afin d'amuser sa horde de crève la faim. Mais il savait, malgré son peu d'intelligence - parlons plutôt d'instinct de survie- qu'il se retrouverait avec un couteau rouillé entre les omoplates s'il ne proposait pas rapidement un plan d'envergure.
Si cela devait arriver, il savait au moins par qui. Violeur la grande gueule ou aussi appelé Paladin Violeur du fait de sa maille blasonnée d'un aigle qu'il avait pris sur le cadavre d'un obscur Chevalier attendait le moindre faux pas de son chef pour prendre sa place. C'est avec cette idée en tête qu'il vint à nouveau trouver Rapace dans la cour de Fort Merveilles. Violeur le trouva assis à même le sol dans la boue, rognant une patte de chèvre avec appétit, tenant fermement le tibia de sa main mutilée à deux doigts. Ses dents noirâtres broyaient aussi bien chair qu'os, sans distinction. Le trou à rat puait le renfermé et une aigre odeur de transpiration. Violeur soupçonnait aussi Rapace de ne pas sortir de sa demeure pour se soulager. Autour du crâne de Rapace tournicotait un essaim de mouches à merde, attirées par la blessure suppurante laissée par la hache d'un ennemi. En y regardant de plus près, l'on pouvait apercevoir le cerveau rosâtre mais pour l'heure cela n'intéressait nullement le Paladin Violeur.
- « Rapace ! Fiotte à trouvé un petit château à queq' heures de marche d'ici. On veut le détruire.
- Et vec' quoi qu'on détruit un mur de pierre einh ? Vec' ça ? » - Montrant son pied de chèvre, il le jeta du coté de la forme, inerte, allongée sur un tas de couvertures élimées - « Mange petite, ou j'tape !
- Alors quoi ? on rest' là ? on va voler des chèvres et violer des bergères et on r'vient ?
- Ben... -« Rapace se gratta un instant la tête, enlevant par la même occasion une couche de crasse de ses cheveux filasses qu'il fourra dans le trou puant qui lui servait lieu de bouche » - ouais ?
- Non, ya un mec qui s'appelle D-Plant y s'morfond comme nous et veut un beau carnage
- Bah s'il a des armes a filer pourquoi pas, dis lui ed'vnir. Tu va bouger toi là bas et manger un peu oui ?!
Se levant rageusement, il bourra de coup de pied la jeune fille, la ballottant en tout sens, sans résultats apparents.
- « Morte Rapace et vu l'odeur, ya ben cinq, six heures. Na pû de femelles, faut en chercher d'aut'
-Va m'trouver ce D-Plant.
D-plant | 13/11/06 17:42
D-Plant, dit Plantide le Moche, l'était effectivement. C'était d'ailleurs lui qui s'était affublé de pareil patronyme. Un seigneur ? Oula, non ! Un fils d'on ne sait quoi, qui, une fois ses treize ans passés était parti au large sans demander son reste, ses obscurs parents ne l'ayant jamais désiré, et lui ayant toujours fait comprendre. Eut-t-il été beau, ou encore honnête que son destin eût été différent. Mais, tabassé par son père pour une raison oubliée, il boitait maintenant de tout son poids, conséquent. Ce même père, qui lui avait inculqué l'amour du vin, le plaisir de la grognasse, et la fierté de la vérole affichée comme étendard sur la face. La vérole, il l'avait sûrement prise à sa mère qui traînait dans les bouges du village. Une fois son petit frère mort, et sa salopette sur lui, Plantide partit à l'aventure, bien décidé à marquer son nom dans les régions avoisinantes.
A quinze ans, Plantide le Moche tua son premier homme, par derrière. Un coup de couteau misérable, et le vieil homme s'était effondré. Plantide s'était saisi de ses quelques sous et avait décidé de s'acheter une arme, une belle arme. Mais l'armurier, rigolant des quelques pièces de bronze du hideux adolescent, obèse et repoussant, lui permis tout juste de repartir avec un vieux hachoir à viande, qu'il baptisa, bouillonnant de colère « Mortadelle », promettant mille utilisations au monde dans lequel il vivait. Se réfugiant dans les bois, il se construisit une hutte de terre et de branches d'ou il ne sortait que pour truander quelques passagers marchands. Alors, il surgissait en criant « Mortadelle !!!! » de toutes ses forces, et se ruait sur la pauvre âme, le mordant avec son fer rouillé, et le délestant de ses biens.
Les mois passèrent, et les habitants ne s'aventuraient plus guère dans le coin, craignant le monstre cinglé qui sévissait par là. La faim le pris alors en tenaille, et Plantide dut se résoudre à migrer ailleurs. Sa vie sauvage, à défaut de lui faire perdre son gras, lui avait donné quelques muscles, et les carcasses mortes qui lui servaient de repas le transformèrent en Plantide le Fétide. Si fétide qu'à la première ville ou il se retrouva, il finit en prison pour avoir violé le premier morceau de viande qui passa sous ses yeux torves. La bougresse s'était débattue, horrifiée, et Plantide l'avait molestée, au point que la femme ne devait plus jamais devoir être désirée. « Ca lui apprendra, moi j'en voulais encore. » pensait-il, toujours plus fruste.
C'est en prison, qu'il rencontra ce qu'il devait par la suite appeler « Les répandeurs de tripes ». Il n'eut pas de mal à les convaincre de lui obéir, à tous ces simples d'esprit, à tous ces violeurs, à tous ces voleurs, à tous ces gens du moins que commun. Sa force ajoutée à son gras en faisait un adversaire redoutable, sa violence, une fois quelques oreilles coupées, finit par convaincre ceux qui ne voulaient pas entendre. D'ailleurs, plus personne de ce lieu ne voulait quelque chose, tous ayant préféré renoncer à vivre. Mais Plantide avait de grand projet, sa haine du monde faisant de lui son instrument pour faire de ce monde, le monde de Plantide, un monde a son image. La rébellion fut foudroyante, le village fut massacré par trente hommes qui n'avaient plus connu le plaisir de la chair depuis des années, tout comme le goût du vin, ou la vue de l'or, la lune dans le ciel. Les répandeurs de tripes, ce soir, répandirent leurs premières tripes.
Ainsi commença la vie de Plantide, sa vie de maintenant. Avec sa bande de sous-hommes, il rôde du côté de Jaimepaslespiquuresdhil. Plantide perdit un oeil, percé par l'ongle d'une serveuse qu'il lutinait. Criant comme un porc, la punition fut immédiate. Il ordonna qu'on la saigne à mort devant lui. On raconte qu'il hurla alors : « Putain ! Ton doigt a crevé mon oeil, il y trônera alors afin qu'il désigne ce que plus jamais tu ne pourras voir, Plantide ! » Mortadelle coupa le pouce qui finit dans l'orbite du chef de guerre, bouchant l'hémorragie. Les rebuts de chaque ville qu'il pillait finissaient dans sa horde. Tous criaient « Tripailles !!! » en se ruant au combat. Mais combat, cela est encore trop vite dit. Tous étaient couards, lâches, et préféraient tuer femmes et enfants. « Plus facile, plus tendre, plus juteux ! » Aimait à répéter malicieusement Pucelin l'Archer, soudard de Plantide. « Meilleure peau pour dessin ! » Etaient des mots que l'on trouvait dans la bouche peu ragoûtante de Fisty les Deux Grenouilles, autoproclamé scribe du maître, pour sa gloire.
Pour l'heure, la bande fait halte sur une hauteur. La sueur ruisselle sur tous. Ceux qui chient se torchent dans l'herbe, d'autres cherchent du miel dans les arbres et crient, poursuivi par des abeilles. Plantide déguste une viande sale qui a fumé trop longtemps dans un tonneau avarié. Son état major, il aime à appeler Cognot le pâté, Goutteux le Turc et Niquedouille l'Embrouille, ses généraux, tous sous la houlette de Pichon le Vin, fin soûlot qui les commandaient, son état major.
-« Plantide !!!! Plaaaantide !
-Quoooi ! Ramenez vous messire Pipiou le Caillou, et formulez votre requête !
-Merde alors, vous v'la encore reparti avec vos salmigondis de politesse et vos vouvoiement à la mords moi le noeud, on peux pas se dire tu ? On a la gueule de l'emploi tu trouves ?
-Causez comme un roi ou crevez comme une merde, messire.
-Bon, y'a Drionin les Quatre Saisons qui veut introduire un homme venu vous parler.
-Faites rentrer mon bon Pipiou, faites rentrer ! »
L'homme qui ne dépareillerait pas dans l'armée de Plantide s'avance, sale, laid, louchant naturellement en un peu ragoûtant strabisme convergent.
-« 'lut ! J'm'appelle Fouinion le Mulot, j'viens d'la part de Rapace vous proposer d'aller cogner de concert, si vous voulez.
- Eh bien, je prends bien en note votre approche et vous en regracie, Mortadelle rouille plus qu'il n'en faut, et elle ne pue plus le sang comme avant, vous avez fière allure mon bon, et je doute que votre seigneur doit être un haut personnage de ces lieux. J'écoute vos propositions plus en détail, mais je sens que nous allons faite de grandes et sales choses ensemble. »
Falxo Feronas | 17/11/06 18:13
Wah, bravo aux deux, j'ai beaucoup aimé !
Bart Abba | 18/11/06 15:26
MOUHOUHAHAHA !! Ragougnasse à souhaits !!! 
Edité par Bart Abba le 18/11/06 à 15:26
Sir Jarx De La Sainte Morue Apathique | 19/11/06 05:42
Waaaha! Une merveille bien crasseuse, héhé!
Bravo!