Forum - Mauvaise journée
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Boursif | 17/11/06 11:43
"Bouboule ! Lève toi ! Tu vas encore être à la bourre au boulot !" cria Emeline depuis la cuisine d'où s'échappait une délicieuse odeur de crèpes.
Boursif, comme à son habitude, gromela dans sa barbe en remontant la couette par dessus la tête.
Il n'aimait pas l'hivers, qui l'obligeait à affronter le froid mordant du vent pendant tout le trajet jusqu'à la mine, abandonné par la chaleur de sa maison et des bras de son petit bout de femme. Il ne pouvait même pas sortir sa pipe, de peur de se retrouver avec les doigts gélés au moment de manier la pioche au fond de l'immense trou qui lui servait de lieu de travail.
Il était en train de réfléchir à une reconversion pour un métier d'intérieur, comme sa couturière de femme, lorsqu'il arriva devant le poste de contrôle à l'entrée de la mine. Le soleil, qui lui aussi aimait bien trainer avant le levé dans cette période, venait tout juste de sortir et étirait ses rayons comme de long et éblouissants bras.
Mais derrière les fenêtres du bâtiment, contre toute attente, il n'y avait aucune lueur d'un feu, ni aucune fumée qui s'échappait de la cheminée alors que c'était le cas tous les matins depuis qu'il travaillait ici.
La mine était déserte, aucun ouvrier ne faisait la queue devant la table servant de bureau de pointage, aucun commissaire devant la porte, café à la main, à surveiller qui sera absent ce matin, aucun pilote dans les grandes machines servant à descendre les mineurs et remonter l'or ou les équipes de nuit.
Aucun bruit, même pas le son grave et continu des échos sur les parois des wagons sur les rails au fond du trou, pas un seul murmure là où les discussions s'enchevaitraient de coutume, obligeant à crier pour passer au dessus du brouhaha et pouvoir être compris de son interlocuteur.
Rien, la mine était comme morte aujourd'hui, et aucun indice n'en donnait ni la cause ni la durée. Que c'était il passé ici ?
Boursif poussa la porte du poste de contrôle et fila vers l'armoire en tôles, elle contenait les casques à bougies et les fusils, et, il ne savait pas encore pourquoi, mais il sentait que la situation serait plus facile à gérer avec un outil de dissuasion.
Armé et casqué, le nain pris place sur un petit monticule de terre extraite des profondeurs pour examiner les alentours et tenter de trouver un élement de réponse à cette mauvaise surprise matinale. Et il la vit, au loin sur la montagne la plus haute du coin, cette colonne de flammes et de fumées là où, normalement, s'élevait la tour de guet surveillant les contrées du nord.
Un cri dans son dos lui fit faire volte face, le coeur battant : "Hey collègue, tu fiche quoi ici ?". C'était Pourpain le petit nouveau qui arrivait tout essouflé et sans manteau.
- "Mais c'est quoi ce bazard ?!" s'inquièta Boursif, relevant le fusil pour ne plus menacer son interlocuteur
- "Les orcs ! Il y a tout un campement qui s'est installé au nord. Ces clampins de la tour de guet ont voulu lacher une fusée pour nous avertir et ont fait cramer leur refuge. On n'a plus aucun moyen de les surveiller maitenant, alors un officier est passé ce matin à l'heure d'embauche, pour nous réquisitionner tous et former un groupe d'éclaireurs."
- "Ca m'apprendra à être toujours en retard"
- "Il leur manque de quoi armer quelques personne, je viens voir si on a ça en stock, tu m'aide ?"
Et voici comment Boursif assista à son premier débriefing militaire.
Quelques minutes plus tard, les anciens ouvriers s'entrainaient à l'épée et au fusil, pendant que les vrai soldats, au nombre de quatre dans cette région d'habitude pacifique, partaient en premiere ligne pour évaluer les forces ennemies.
Les heures passaient, les nains s'épuisaient les uns après les autres, et les bonnes vieilles habitudes de discussions trop fortes revenaient, surtout qu'un des vieux avait mis la main sur un tonneau de bière mal caché dans la cuisine de la caserne.
Autant dire que l'entrainement était arrêté depuis bien longtemps lorsque revint le seul survivant, casque pendant dans le dos et trainant une jambe qui, vu la courbe déssinée par son genou, n'allait plus tenir longtemps attachée au reste du corps.
"Ils ... ne sont pas ... venus en paix" lacha t'il entre deux grimaces de douleur, avant de s'écrouler, sans connaissance, au pieds de Pourpain.
La panique gagna le camp. Plus personne ici, ni même dans la région, n'avait d'expérience militaire, or un ennemi venait de poser le pied sur ces terres, juste à côté. L'heure était grave.
"Silence !" cria Boursif, étonné lui même par ce qui venait de sortir de sa bouche contre son grès.
"Partons prévenir tous les villages alentours. Que les femmes fortifient nos maisons et nos rues, et que nos enfants courrent prévenir les villages suivants. Nous devons prendre les armes et nous préparer pour un temps qui va nous sembler bien long et pénible".
Un charriot arriva juste à la fin de sa phrase, portant un gamin et répandant le blé qu'il transportait sur tous le chemin. Le garçon se leva et lança au public abasourdis par ces nouvelles et cette apparition : "Des humains ! Des humains s'installent à l'ouest !"
"Pourquoi je suis pas resté au lit moi ?" pensa Boursif. Voilà une mauvaise journée qui commence
Terfanae De Caledon | 17/11/06 11:52
J'aime beaucoup en tout cas!!! La suite!
vite!
Reinmar der Minnesänger | 17/11/06 15:53
Un rp d'une valeur non négligeable... il faut boursif-coter !
Bart Abba | 27/11/06 23:53
Pas mal du tout !! 
A part peut-être le fusil ?? C'est pour affûter les haches ?? 
Edité par Bart Abba le 28/11/06 à 10:19
