Forum - [Baal d'engagement] Un réveil... Mortel.

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Althâr Anthâar | 16/03/08 01:57

RP bicéphale par Celimbrimbor et Althâr

Il était une fois, sur la lointaine ElPasodhil, trois nains couturiers. Gibbons, Hill et Beard étaient célèbres pour les motifs très détaillés qu'ils étaient capables de coudre sur les vêtements qu'ils créaient. Des paysages montagneux, principalement. Leur célébrité les amena dans leurs jeunes années à quitter leur île natale, alors qu'ils se lançaient dans la conquête de Daifen toute entière afin d'offrir leurs blouses au monde entier. La légende raconte qu'au cours de leur voyage, ils tombèrent tous trois amoureux d'une grange qu'ils s'achetèrent et aménagèrent à leur goût sur une île nommée BBKingdhil, un autre grand blousemanne. Quelques année plus tard, ils rachetaient le territoire entier et le renommaient selon leur envie, ZZtopdhil, du nom de leur désormais fort renommée petite entreprise.

Mais ceci n'est qu'une légende et, le seul fait établi, c'est que ces gens ne sont plus là, béni soit leur souvenir, et que la propriété de cette terre reviendra à celui qui s'en montrera le plus digne ; à celui qui, part sa force et sa bravoure, saura s'imposer comme le vainqueur incontesté de la joute à venir. C'est, à défaut d'une meilleure raison, pour cela qu'Althâr Anthâar a débarqué hier soir sur les rivages abandonnés jusqu'alors de ZZtopdhil, accompagné d'un petit détachement de nains capables, dans l'optique d'ériger dans les plus brefs délais un bivouac et, pourquoi pas, un peu plus tard, un fortin, un fort ou même une forteresse. Quelques heures auront donc suffit à dresser une palissade autour de quatre tentes, elles-mêmes disposées autour d'un tas de branches et de brindilles sèches arrachées à la nature, constituant le foyer à venir d'un joyeux brasier attisé dans l'espoir d'apporter la chaleur à ceux qui sont loin de chez eux. Chez les nains, la première soirée est toujours festive. Que ce soit pour remercier Calypso de la réussite de la traversée ou pour vérifier que les réserves ne se sont pas étiolées en chemin, cette manifestation a pour avantage de vider les têtes, d'attaquer sérieusement les provisions, de détendre les muscles, et de préparer à la dernière nuit paisible avant de nombreuses semaines.

Ce matin, un calme quasi-angélique règne sur le bivouac. Quelques tonneaux roulent de-ci, de-là, entre les tentes, portés par une brise légère mais prenante. Pas un de ses hommes n'est levé, ce qui n'étonne guère vraiment Althâr, mais quelque chose cloche. Alors que ses yeux s'habituent peu à peu à la lumière, plutôt sanguine soit dit en passant, et que les vapeurs éthyles qui engourdissaient jusqu'alors son esprit se retirent peu à peu, il remarque quelque chose, un signe. Un mauvais présage.

« Un soleil rouge se lève... Beaucoup de sang a dû couler cette nuit. »

Et cette odeur qui le prend à la gorge. Une odeur de... La nourriture serait-elle avariée ? Alors qu'il inspecte le campement, sans trop oser déranger ses hommes, Althâr ne repère aucun détail visuel susceptible d'éveiller sa crainte. Son odorat, par contre, est dangereusement mis à contribution... Les bottes ?

Sans vraiment faire attention, Althâr retourne devant les cendres de ce qui avait été la veille au soir un feu de joie acceptable et s'assit, groggy, sur un rondin épargné par les flammes. Sentant le pourpre du Soleil lui taper sur le crâne alors qu'il tente d'identifier une masse sombre à l'ouest, il ne peut être que soulagé lorsqu'une brise chaude lui caresse le cuir chevelu, accompagnée d'une forte baisse de luminosité. Une brise chaude, certes, mais irritante, piquante... Acide. N'y pouvant plus, Althâr se retourne, insupporté, et...

« Mon nom est Baal, immortel ! La voix du démon tonne dans l'immensité réduite du camp. Mon nom est Baal, et au nom du contrat signé de ta main, tu es mon serviteur, dans ce monde et dans l'autre, jusqu'à ce que ta tâche soit accomplie ! »

Debout à quelques mètres de lui, drapé dans une lourde cape, dégageant une aura de soufre, l'être ne sourit pas. Non pas que cela aurait été plus rassurant pour Althâr s'il avait souri, mais au moins, cela aurait atténué les sombres ténèbres qui semblent sourdre de lui. Évidemment, c'est un démon. Le nain est suffisamment réveillé pour reconnaître au moins cela. Pas de teint rougeâtre cependant, ni de cornes. Non, l'unique problème c'est l'absence totale d'ombres et de sensation d'humanité. Comme si... Comme si un quelconque cosmique dessinateur avait, de sa gomme, supprimé cet appendice inutile, et s'était au passage épargné quelques menus détails.

Un peu piteux de la veille, Althâr se plonge dans ses pensées à toute vitesse, pour trouver à quoi ce démon peut donc faire allusion. Au bout de quelques secondes particulièrement douloureuses et embrumées, il lui faut bien admettre qu'il n'en sait rien. La voix pâteuse encore, il s'adresse à Baal.

« Salutations ? Hésite-t-il. Le démon s'incline paisiblement. Un bon point. Et donc, vous êtes... Baal ?

- Je suis le démon qui vient porter malemort et violence sur le monde. Je suis l'annonciateur de la destruction. Les trompettes de Jéricho vibrent sur mon ordre d'un jazz d'enfer. La Mort marche à mes côtés. Je suis Baal.

- Hem... Althâr se retient, in extremis de demander si la Mort est, pour l'occasion, en R.T.T. Et donc, Baal, enfin... Que me voulez-vous ? »

Bien plus tard, le fier nain avouera qu'au lieu de poser cette question, il aurait dû essayer de se débarrasser de l'encombrant personnage comme il se débarrasse des témoins de Jéhovah le samedi matin : violemment et dans la douleur.

« Je viens en ces lieux choisis par toi seul te faire appliquer le contrat que tu as signé et pour lequel tu as engagé ton âme et ta vie, immortel ! Althâr ouvre de grands yeux ronds à l'immense satisfaction du démon. Car tu as signé un contrat ! Qu'apparaisse la lourde table de la destinée ! »

Dans un concert de fumée violette qui ne sent pas la rose, d'éclair et de feu, s'élève du sol une tablette en pierre qui vient flotter, presque avec défiance, devant Althâr, où trônent ces quelques mots, frappés au burin infernal.

« Moi, ci-devant Althâr Anthâar, m'engage à servir sans restriction le démon porteur de malemort et de violence, l'annonciateur de destruction, le chef d'orchestre des trompettes de Jéricho, aux côtés de qui marche la Mort, le funèbre seigneur des funestes destins, écraseur de crevettes et massacreur d'espoirs, ci après nommé Baal, et à accomplir son dessein.
Par le présent contrat, j'engage donc ma vie et mon âme, et ne m'estimerai relevé de mon serment qu'une fois que Baal aura accompli son grand oeuvre. »

Et en dessous, sa propre signature et des lignes mouvantes et insaisissables qui doivent certainement être celle du démon.

« Je proteste ! Je n'ai pas pu signer ceci ! Je ne me souviens pas avoir donné des coups de marteau si puissants ne serait-ce qu'une fois dans ma vie ! Se défend le nain.

- C'est une copie, soupire Baal. Depuis un certain foutu incident commis par une certaine foutue personne, cette foutue bureaucratie d'en-bas nous interdit de sortir les foutus originaux des archives.

- Mais, commence Altâr, enchaînant sur tout un tas de "mais" qu'il serait indécent d'écrire.

- Il suffit, Immortel ! Tu as signé, tu assumes.

- J'étais saoul ! Proteste Althâr de tout son coeur.

- Dommage. Susurre le démon. Cela dit, on s'en fiche. Passons à l'aspect technique de la chose. Ton royaume est mon royaume, et ce n'est pas réciproque. Aussi j'ai pris la liberté de remplacer tes ridicules petits nains par quelque chose de plus... substantiel. Les Morts-Vivants, tu verras, c'est tellement mieux ! Ensuite, j'ai besoin d'un certain nombre d'âmes à ma botte. Alors tu vas moissonner, le plus vite possible. La Mort est en R.T.T.

- Non. Crache Althâr en se retournant.

- Pardon ? Tique le démon.

- J'ai dit non.

- Mais... Vous avez signé le contrat !

- J'étais saoul ! Un de mes scribes va étudier le dossier, voyez avec lui.

- Comment ?

- Ça se passe comme ça et pas autrement. J'ai un Royaume à faire tourner, une guerre à gagner, alors t'es gentil, tu viens pas me les briser menu avec tes histoires de soumission et de servitude. Donc, pour faire simple, tu me rends mes forgerons fissa, tu arrêtes de gonfler tes pectoraux, c'est indécent, et alors seulement il yaura éventuellement une chance que j'écoute plus avant tes bêtises. En attendant, salut ! »

Et Althâr de retourner sous sa tente prolonger sa nuit, en espérant qu'à son réveil il ne se souviendrait pas d'un cauchemar aussi crétin.

Edité par Althâr Anthâar le 20/03/08 à 00:44

Terfanae De Caledon | 18/03/08 15:42

J'adore!!! :D

Anna-Belle | 20/03/08 00:26

Toujours un plaisir de te lire:)

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