Forum - [Quatrième Baal] L'avocat du diable.
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Althâr Anthâar | 17/04/08 16:35
Quand Althâr se réveilla, rien n'avait changé. La même odeur immonde de corps en décomposition planait dans son campement, et avait même réussi à se frayer un chemin jusque dans sa tente, tandis que les morts qui ne pouvaient plus gésir, eux, étaient occupés à vaquer de droite et de gauche, dodelinant de la tête dans une parodie de vie lente et perturbante pour tout homme dépourvu d'une solide armure, d'un certain pouvoir ou d'un fort taux d'alcoolémie.
Althâr ne portait pas d'armure, en tout cas pas au saut du lit, mais il possédait quelque puissance mystique assimilable à un pouvoir certain. Aussi, quand il mit un pied en dehors de son logis de fortune, il ne fut en rien effrayé par les affreuses goules déjà rongées d'humidité que le soleil du matin lui découvrit, tout juste incommodé. Il arborait cependant des sourcils aussi froncés que son nez, qui cherchait vainement à s'affranchir de la puanteur morbide environnante.
Ces hommes, ces précieux nains, des goules ! Il n'avait donc pas, comme il l'avait secrètement espéré, cauchemardé. La réalité était telle. Il cligna lentement des yeux, très lentement, comptant calmement jusqu'à dix.
« Bonjour, mortel. Baal te salue. »
Althâr rouvrit les yeux pour découvrir le démon, droit comme un i, devant lui, accompagné d'un petit être étrange à la peau grisâtre. Le regard du seigneur dragon s'attarda sur cette créature bizarre, à la peau grise et au teint blafard, le visage dévoré par une paire de lunettes aux verres épais et à la monture qui témoignait, si le sourire forcé de la chose n'en disait pas assez long, d'un manque total d'humour. Les yeux froids, gris aussi, plissés de l'individu, enfoncés tels des clous sous de massives arcades plantées de sourcils broussailleux qui se rejoignaient en une fine ligne noire quand ils étaient froncés, semblaient s'ouvrir non sur le monde mais sur une terre inconnue, certes, mais indéniablement maléfique. Dégarni sur le haut du crâne, chauve ou presque, le sinistre individu tenait, serré entre des mains qui paraissaient des griffes, un truc rectangulaire noir et brillant, antédiluvien aurait-on dit - on apprendra sous peu ce qu'était ce truc. Antédiluvien semblait aussi son costume, sans doute à la dernière mode d'il y avait des éons. A la vue de cette créature, Althâr frémit, saisit d'un sentiment étrange.
« Laissez-moi vous présenter typiton, énonça calmement Baal. Je l'ai déniché dans les turpitudes des Enfers. C'est mon avocat. Crut-il bon de préciser. »
Althâr eut un tic nerveux.
« Mon client m'a fait venir depuis l'Enfer pour m'occuper d'un contentieux qui me semble plus que louche, Monsieur Anthaâr, aussi, si vous le permettez, je voudrais que nous nous asseyons ensemble autour d'une table pour en discuter calmement, car voyez-vous il n'est pas de problème, aussi épineux soit-il, qui ne puisse être résolu par une étude opiniâtre et farouche du cas, ainsi que par la collaboration d'esprits brillants qui peuvent, si le coeur les en dit, s'écouter paisiblement, se nourrir les uns les autres, permettant à l'ensemble d'être plus perçant que la somme des parties et ainsi de trouver des solutions que l'on n'aurait pas attendu de l'individu isolé et qui souvent se révèlent plus surprenantes que le problème en lui-même, problème qui évidemment peut tout simplement se résoudre pûrement et simplement quand les parties en viennent à s'entendre comme par miracle, et combien ai-je connu de ces cas où, après des heures, des mois voire des années de discussions incessantes et non constructives, le cas se résolvait tout seul, sans qu'aucune des parties ne fut morte ou abattu par l'autre, et c'est pour cela que je vous enjoins... »
Althâr jeta un regard désespéré à Baal.
« ... car c'est par la réunion que nous seront forts et vaillants et que nous triompherons de ce qui vous préoccupe, préoccupation, et j'ose le dire, qui me paraît bien exagérée, voyez-vous, car j'ai jeté moi-même un petit coup d'oeil sur le dossier complet et je dois vous avouer que je ne peux pas comprendre d'où vient votre incompréhension ni ce qui suscite votre refus de vous plier aux termes du contrat que vous avez passé, à vrai dire, contrat solide, écrir de la main d'un spécialiste, d'un maître dirai-je même si elle n'avait été la mienne, la décence m'interdisant d'ainsi me célébrer moi-même, cela étant du plus mauvais effet, vous en conviendriez bien... »
Althâr chercha une hache du regard ou un gantelet d'armure à écraser sur l'immonde avocat.
« ... cependant je vois que vous ne vous passionnez pas pour ces petits détails qui font tout le sel de ma profession, aussi vais-je rapidement passer sur la description de ce contrat pourtant de toute beauté pour en venir au fait le plus simple, le plus pur, le plus beau que je puisse énoncer : vous vous êtes complètement fait avoir. »
L'avocat se tut ici, arborant un sourire non plus forcé et démoniaque. Althâr grogna lentement, tandis que la main de Baal se posait sur son épaule.
« Alors, si on reparlait de mes 666 âmes ? »
Tiens, c'est l'heure de la pub. Pourquoi une pub, me direz-vous ? Eh bien, pour plusieurs raisons. Non ! Sincèrement, ce n'est pas uniquement pour que le chapitre atteigne une taille respectable, car je vous garantis qu'en continuant avec cet incroyable flot de conneries ça ne sera pas obligatoirement un problème. C'est juste qu'on s'est dit que ça serait pas mal, et voici d'ailleurs quelques éléments de justification. Premièrement, les auteurs ont besoin de quelques minutes pour réfléchir à ce qui va se passer après. Ensuite, pour ceux qui ont la vessie grosse comme un lampion, c'est le moment d'y aller, vous allez rien louper. Enfin, on va pouvoir vous prouver que chez ÂK. Publishing, on n'est pas que drôle, on n'est pas que beau : on fait aussi dans le drame familial, dans le drâme sentimental, dans le drame épique, le drame piquant, le dramatiquement incorrect et malsain, le drame mystique ou dérangeant, le drame diététique et bien-sûr le drame porcin. Parcequ'on sait ce que signifie la croix rose, on a pour vous une exclusivité :
AMAN
C'est l'histoire d'une femme qui aime son mari éperduement et qui jamais n'a douté de lui.
C'est l'histoire d'un mari qui, croûlant sous d'injustes dettes, va conduire sa famille au bûcher.
C'est l'histoire d'une fillette qui, échappant miraculeusement au brasier, verra ses parents brûler dans les flammes d'un enfer où ils n'auraient jamais dû se trouver, voyant ainsi son enfance partir en fumée.
Cette fillette, Aman, découvrira bien trop vite la puanteur d'une ville qui la rejette, s'enfonçant peu à peu dans les viscères malades d'une société décadente et malhonnête, où elle trouvera pourtant la lumière, dans les bras d'une vieille meneuse de revue à la tête d'un bordel en vue, et qui en fera sa protégée.
Bien vite elle apprendra ce qu'une bonne éducation coûte dans pareil milieu, et tout aussi vite elle s'en accomodera, voyant en la vie un jeu dont les règles sont bien simples : du bon temps pour de l'argent, de l'argent pour de la drogue, de la drogue pour du bon temps.
Aman, à l'aube de ses 18 ans, sera une fille cultivée, éveillée aux choses de la vie, immunisée au malheur, tant elle en a vu. Pour rien au monde elle ne voudra échanger son Empire d'excès et l'amour de sa mère adoptive. Et pourtant, sur un coup de dé, tout lui sera pris. Encore.
Deux clients du bar assistant au drame lui offriront leur protection, et débutera alors un nouveau cycle pour celle qui aura déjà tout perdu deux fois avant même d'entrer dans le monde des adultes. A l'enfance tronquée et à l'adolescence débauchée succèdera une nouvelle vie d'aventure, de danger, de sang et de gaieté.
" Et dire qu'on va encore entrer dans la légende..."
Avec comme protagonistes principaux Celimbrimbor, Althâr Anthâar et la toute jeune Aman, primée au festival interplanaire de la jeunesse dorée pour son interprétation sanglante de Dawn, la princesse mortelle, sur une idée originale du Pr. Tolkien qui en aura confié la rédaction à Celimbrimbor et Althâr Anthâar, une épopée sincère, bientôt sur vos écrans !
« Non »
Baal n'entendit pas tout de suite la réponse douce mais ferme du seigneur nain. Plutôt, il se déroula un phénomène physique extrêmement fréquent et intéressant, sans explication aucune, que nous allons tenter d'illustrer ici. Baal, tellement persuadé qu'Althâr n'allait pouvoir qu'abonder dans son sens, et dès lors répondre « oui », était aussi éloigné que l'on peut l'être d'imaginer que le nain allait dire « non ». Dès lors, quand ce simple mot franchit les lèvres du seigneur, la réalité telle que Baal la voyait, l'attendait, la prédisait même, fut frappée d'extinction. Or, on ne tue pas une réalité comme cela. Elle a une certaine tendance à vouloir se défendre férocement. Frustrées d'être passées du statut de potentialités probables à celui de possibles non advenus, les suppositions de Baal entrèrent de plein fouet en conflit avec l'affirmation [La négation, non ? Enfin, je veux dire, même si Althâr dit « non » avec la force d'une affirmation, c'est tout de même une négation, n'est-ce pas ?] avec la négation [Permets-moi te de répondre que je ne suis pas d'accord. Stricto sensu, je te suis, il s'agit bien d'une négation, mais là, elle se transforme en affirmation, puisque par ce « non » Althâr affirme qu'il ne veut pas renouer le dialogue avec Baal. Donc] avec l'affirmation [Tout de même, c'est prendre une liberté linguistique audacieuse et presque fallacieuse. La langue à ses règles, ses coutumes...] avec la négation [Certes oui, mais, premier argument : je suis celui qui narre, et, second argument, si tu continues à me casser les pieds, je bouledefeu.] avec l'affirmation d'Althâr.
Aussi, ce ne fut pas « non » que Baal entendit. A vrai dire, il n'entendit rien. Les lèvres bougèrent, mais sans qu'un son en sortît, du moins pour les oreilles de Baal. Qui se crût donc obligé de demander :
« Comment ?
- Non, j'ai dit. La voix d'Althâr était douce, et ferme. Et charriait des glaçons. Voire des icebergs. Mettons que la quantité de glace qu'elle contenait faisait passer la banquise et les fjords les plus majestueux pour des cubes à rafraîchir des boissons anisées que l'on boit sur la terrasse généralement en été.
- Mais tu n'as pas le choix. Contra Baal. Le contrat [Très drôle.] [Merci] est clair.
- J'ajouterai, s'empressa d'ajouter [Tu deviens lourd] [C'est moi qui narre] l'avocat démon Typiton, qu'il est plus que clair, il est limpide. »
Le pauvre hère, incapable de voir que la colère d'Althâr enflait, ouvrit sa mallette étrange.
« Attendez que je le démarre, il est un peu long à sortir de sa veille, mais je vais vous montrer le document aussi vite que possible. Evidemment, c'est un pdf, aussi ne sera-t-il pas modifiable, mais si vous le souhaitez, je prendrai en notes toutes vos remarques et me ferai joie de les apporter en addenda au contrat, tant qu'elles ne nuisent pas à l'objectif premier dudit contrat qui stipule, je vous le rappelle, que vous vous engagez à aider Baal [Tu ne vas pas remettre les titres de noblesse, quand même ?][Flemme. Quoique...], le démon porteur de malemort et de violence, l'annonciateur de destruction, le chef d'orchestre des trompettes de Jéricho, aux côtés de qui marche la Mort, le funèbre seigneur des funestes destins, écraseur de crevettes et massacreur d'espoirs, à réunir six cent soixante et six âmes.
- Non. Répéta Althâr, obstiné.
- Ah, mais mon bon monsieur, ce n'est pas une proposition. Repartit l'avocat. Regardez plutôt. »
Il tourna vers Althâr sa mallette désormais ouverte en deux, un côté brillant d'une lueur verdâtre et maléfique et l'autre couvert de petites inscriptions qui ressemblaient vaguement à des runes ou des lettres. Typiton escomptait sans doute que le nain lusse [Je ne pense pas que cela existe.] [Moi non plus.] l'exemplaire .pdf du contrat et se résolût [T'exagères...] [Je sais.] à s'y conformer.
En lieu et place de quoi un poing vengeur traversa les inscriptions ainsi que le crâne du pauvre avocat qui disparut aussi sec.
« Oh bah non... Ca coûte cher un portable... Un Packard en plus... Je vais devoir le faire passer en frais professionnels..., se lamenta Baal
- Et si on parlait de la manière que vous avez de m'empêcher de vous écorcher vif, Baal d'opérette..., Déclara Athâr, plus glacial que le vide galactique, sans relever l'anachronie. »
On en reparlera plus tard, de la manière enfin, si on la trouve...
Cerbère | 17/04/08 19:26
Marrant, surtout avec les commentaires à la fin, très marrant même.
Sire Tbo | 18/04/08 15:35
Un Packard Baal ? ~~
Althâr Anthâar | 18/04/08 16:18
Ca fait plaisir de voir que des gens comprennent mon humour ! Même mon co-auteur ne l'avait pas relevé ce jeu de mot-là 
Sire Tbo | 19/04/08 02:53
Il est pourtant assez vilain pour que je le souligne 
Noir-feu | 19/04/08 03:22
Excellent. Mais fournissez un cercueil à Baal, d'ac? Hein? 
Edité par Noir-feu le 19/04/08 à 03:27
Sire Tbo | 19/04/08 12:34
Houlà, ça commence à chuter dans le jeu de mot pourri ! 
Baramir d'Eckmöl | 22/04/08 10:04
On dirait bien que je suis immunisé, puisque je ne l'ai pa compris celui-là.
Merci Tbo pour tes lumières.
Les amis écrivains, continuer ainsi, vous êtes géniaux.
P.S : je peux avoir des places V.I.P en tant que MD2008 pour Aman ?
Urgosh | 13/05/08 19:54
Ce Baal m'est sympathique. Ca donne envie de danser...
Rek'Laken Furiosodemonis | 16/05/08 07:00
Je suis d'accord il faut mettre Baal dans un cerceuil. Et creuser sa tombe.
Ca sera le trou.
De Baal.
Evidemment 
Edit: Et personne n'a osé la faire? Décevant 
Et Baal au prisonnier?
Et Baali Baalo?
Et Baal Trappe?
Et Baalïa, Baalïa, Domingo...
Pardon, je suis Baalade ^^
Edité par Rek'Laken Furiosodemonis le 16/05/08 à 07:39
Grundle De Reverion | 17/05/08 02:41
Baal pas cino... euh, nan, rien, je sors 
Edité par Grundle De Reverion le 17/05/08 à 02:46
