Forum - C'est pas gagné! Génèse du nouveau monde vert!
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Kogne Saivair | 19/06/08 20:33
Kogne n'était pas un orc comme les autres. Vraiment pas.
Tout d'abord, il avait été abandonné dès sa naissance et avait été déposé devant la porte d'une chaumière avec ce simple mot rédigé d'une écriture enfantine: « ça, kogne saivair, merssi ! »
Heureusement pour lui, les habitants de la chaumière était une sympathique famille d'humains dont le père était un philosophe autodidacte très instruit. Kogne avait été élevé dans le respect de la vie et surtout avait été plongé dans une source d'érudition sans fond ! (pas de quoi pavoiser hein :un vieux trou d'eau , à gauche du chêne millénaire de la vieille forêt sans nom, hum, je m'égare là...)
Mais surtout Kogne était un phénomène parmi les orcs, il était bâti pour faire plus du double de volume de n'importe quel orc « normal »...jugez plutôt : plus de 3m50 de haut, des bras comme des troncs de séquoias géants bicentenaires, des canines qui relevaient plus de la défense d'éléphant, un regard à faire pâlir un démon ténébreux et une peau verte à souhait et pleine d'un nombre impressionnant de verrues...
A l'âge adulte, il avait naturellement recherché ses origines et avait échoué dans un clan très primaire de congénères qui l'avaient assez vite considéré comme leur chef de par son quotient intellectuel faisant exploser tous les scores orquiens ...mais surtout de par sa carrure impressionnante et dominant tous les autres ...car le cerveau chez les orcs hein ?
Ce soir, Kogne se tenait devant une assemblée d'orcs, de gobelins et de trolls en tous genre , armés jusqu'aux crocs, en armures rutilantes, qui semblaient se forcer à se discipliner pour tenter de comprendre le discours de leur conférencier. Il arborait une robe de bure très simple (non pas que Kogne ait une quelconque aspiration mystique mais il aimait être à l'aise et il trouvait que cette tenue montrait parfaitement le paradoxe de l'orc érudit qu'il était...) ; des lunettes de vue étaient négligemment posées sur le bout de son nez immense et épaté, ridiculement inutiles pour de si gros yeux globuleux. A ses pieds, déposée sur le côté du pupitre derrière lequel Kogne s'exprimait, trônait une hache immense que seul lui pouvait manipuler sans se faire un tour de rein ou s'arracher le bras en la faisant tournoyer. Il l'avait nommer Berthereuse. Il pensait qu'il était important de nommer les choses. Berthereuse permettait de par sa simple présence de maintenir un calme sur le groupe, calme tout relatif car souvenez-vous, nous sommes devant plus d'une centaine d'orcs...
Kogne : -Hum ! Mes chers compagnons d'infortune ! Nous voici réunis en ce jour afin de définir une nouvelle politique d'évolution pour notre race ! Il est temps pour nous de prouver que notre civilisation sous-évoluée n'est que prélude à l'avènement de la plus sophistiquée des intelligences que ces terres n'aient jamais engendrées !
La foule : -... ??? Urglll ???
Kogne : -Je sais, je connais déjà toutes vos interrogations ! Vous vous posez légitimement la terrible et fatidique question métaphysique de savoir à quel stade de conscience nous nous devons de réellement faire exploser notre culture car tout univers ne peut se résumer à une vision manichéenne et purement sophiste de l'apparition de tout concept à travers le temps. Et bien mes chers collègues de brain storming, je pense que nous sommes à cette étape !
La foule : -Et Tape ? Taaaaaappppeuh !
Tous les orcs levèrent les bras et les armes en scandant les 2 seules véritables syllabes signifiantes pour eux : TA-PE ! TA-PE ! TA-PE !
Kogne : -Merci, merci ! Mais attendez avant d'emballer vos émotions primaires ! Nous nous devons également de considérer tous les points de détails de mon programme politique d'extension culturelle ! Il est bien entendu primordial de ne pas se perdre dans les méandres alambiqués d'une autocongratulation trop chauviniste de notre espèce. C'est pour cela que je me refuse à vous lire l'essai en 4 volumes que j'ai rédigé hier au soir, développant le problème de notre passé trop tumultueux !
La foule : -Tue eux ? ???...
Et voici, tous les cuirassés verdâtres en train de hurler : Tuer eux ! Tuer eux ! Tuer eux !
Kogne : -S'il vous plait ! Messieurs ! Nous sommes entre gentlemen enfin ! Respectez mon allocution ! Hum...bien...que disais-je ? Ah oui ! Mes compatriotes, il est temps pour l'ensemble de notre unité géographique et culturelle de choisir une nouvelle voie à notre développement ! Il faut cesser d'envisager l'échange par les armes comme la seule alternative à l'extension de notre espèce ! Adoptons désormais un mode plus philORCtopique de pensée, basé sur l'altruisme et l'abnégation de soi afin de propager nos valeurs originelles avec toute la sérénité nécessaire à un échange intelligent ! La simple mise en place d'une transmission de notre savoir par les veillées au feu de bois fera peu !
La foule : -FE-RA-PEU ??? Frappe !! Frappe !!!
Les orcs qui commençaient à s'impatienter et le manifestaient par de petits coup de coude et quelques gentils et gracieux écrasements de pieds sur leurs voisins se déchaînèrent à cette évocation... Frappe ! Frappe ! Ils grognaient de plaisir à cette idée certes peu originale mais oh combien jubilatoire pour eux.
Kogne, l'orc érudit, fut obligé d'élever la voix pour se faire entendre, toujours sans tenir compte du peu de compréhension de ses congénères.
Kogne : - Oui, et pour réussir cette passation de connaissances, il nous faut mettre en place un système de scolarisation de notre descendance. Je me propose donc de prendre à ma charge la fonction de professeur. Je reste certes peu qualifié dans le domaine de la physique tridimensionnelle des fluides mais qu'à cela ne tienne, nous nous passerons des détails techniques dans cette matière bien secondaire ! Il y a cependant certaines bases pédagogiques sur lesquelles nous ne pourront démordre !
La foule : -MORDRE !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! Oh ! Oh ! Mordreuhhhh !!! Grumph!
N'y tenant plus, l'armée de sous-doués se lança dans un pêle-mêle de joutes amicales quoique sanguinolentes n'ayant pour but que de se délasser suite à ce long exposé rédhibitoire. Bref ? et ben !! BASTON!!!!!!! Mordre ! Mordre ! Mordre ! MORDRE !!!!!
Kogne, imperturbable
-Justement mes cons disciples, c'est très bien que vous évoquiez ce sujet sensible, il nous faut discuter d'un fait primordial...
En soupirant de frustration, il se demandait s'il n'aurait pas du commencer par ce point essentiel des bases de leur culture, le cannibalisme tourné sur leur progéniture était un frein certain à leur extension...il allait falloir les convaincre de ne pas dévorer 2 orquinounets charmants sur 3 qui naissaient...Devant cette tâche monumentale, l'orc fut prit l'espace d'une seconde d'un vertige associé à une bouffée d'angoisse. Il déglutit. Va falloir reprendre toutes les bases là...
Voyant que le calme ne revenait pas et que plus personne ne lui prêtait attention, il ota les lunettes de son nez et les déposa sur le pupitre. Lentement, il se pencha, ramassa Bertheureuse, la balança sur son épaule et entreprit d'aller rétablir le silence au sein de sa communauté...

Edité par Kogne Saivair le 23/06/08 à 12:53
Pyranèse | 20/06/08 01:42
-KO-GNE ! KO-GNE ! KO-GNE !
*S'insinue dans la joyeuse masse pour festoyer à pleins poings* 
Kogne Saivair | 20/06/08 17:18
Kogne était dans sa hutte de fortune lorsque son premier général vint le trouver pour préparer l'attaque de la nuit.
Suite à sa conférence de la veille et après avoir rétabli le calme dans l'assemblée en décapitant 2 récalcitrants, il avait négocié avec son peuple vert un compromis de taille : les orcs arrêteraient de dévorer leurs nouveaux-nés à condition de pouvoir dévorer ceux des autres races...
Il espérait bien avoir sociabilisé sa tribu avant peu et ainsi leur faire abandonner ces pratiques tribales rapidement, mais en attendant et pour calmer les esprits, il acceptait l'attaque d'un village humain afin de capturer les enfants et bébés qui seraient stockés dans le Gâard Manhgé de la cité orquienne.
« La fin/faim justifie les moyens » se dit-il, non sans jubiler intérieurement de ce jeu de mot...
Il se pencha et commença à tracer avec son doigt un plan rudimentaire dans le sable ...
Kogne : -Général Bruüt Pôm, vous et vos troupes devez faire preuve de rigueur. L'adversaire est certes d'une puissance négligeable mais le manque de coordination et de réflexion dans nos rangs pourraient nous être préjudiciable !
Bruüt Pôm : -Brrhggll... ?
Kogne : -Je sais, vous avez raison et je n'omet pas ce point si important ! L'ardeur de nos soldats n'a pas d'égale lorsqu'une telle motivation porte leurs élans !Mais n'oubliez pas que je suis oposé à la base à de telles pratiques!
Bruüt Pôm : - Gnnéhha ?
Kogne : -Effectivement...mais je vais tout de même vous proposer une stratégie militaire hautement rodée. La garde du village se fait uniquement du côté de l'avers de la colline, l'ubac étant déjà couvert par une flore dense, épineuse et touffue. Le revêtement cutané des eluros et des firmirs étant réellement à toute épreuve, nous pourrons aisément nous mouvoir malgré le degré d'impraticabilité du terrain. Je vous propose une attaque latérale droite des lieux.
L'orc érudit venait de parachever son schéma stratégique sur le sol et pointait d'une flèche le côté droit du dessin représentant le village assailli...
Bruüt Pôm : -Droate ?
Kogne : -Oui, la droite! Vous savez là où on a le pouce à gauche...la droite quoi !! Heureusement la nature nous a doté de pouce opposable. Savez vous mon cher général que ce sont notre condition de bipède et l'acquisition de ce pouce opposable qui font de nous l'une des races supérieures de ce monde ? Mais je m'égare...
Vous contournerez le hameau avec une soixantaine de soldats vers cette droite et débuterez l'assaut, pendant que le reste de notre armée se tiendra prêt à intervenir pour un affrontement de face. Une fois leur maigre défense en perdition par vos soins, les troupes de renforts viendront écraser en étau le reliquat de résistance qui pourrait encore nuire. Evidemment tout ceci se fera dans une totale discrétion.Qu'en dites-vous très cher comparse ?
Pour toute réponse, le général produisit une bulle avec sa narine gauche qui éclata dans un petit plop libérateur. Ses yeux globuleux restaient fixés sur le dessin réalisé dans la poussière.
Pour motiver son premier commandant, Kogne cherchait une formule d'encouragement...
Kogne : - Soyez tous tels les chevaliers de l'apocalypse : sombres, cauchemardesques et implacables mais tentez tout de même une neutralisation la plus douce possible de tout ce petit monde car je reste un pacifiste dans l'âme. Ce sacrifice à mes idéaux est une étape nécessaire à l'aboutissement de notre société idéale ! Et dieu seul sait qu'il va y en avoir encore beaucoup des étapes !
Bruüt Pôm : -Groar !!! tape !
Kogne : -Allez y maintenant et dispensez ma parole à tous nos valeureux combattants qui vont nous permettre de nous rapprocher un jour de ce monde vert parfait !!!
Les derniers mots étaient lancés tels une piqûre dopante pour un cycliste et permirent la mise en branle du général qui sortit de la hutte pour donner les précieux ordres à ses troupes ...
Kogne entendit celui-ci hurler à son armée : TTTTTTTAAAAAAAAAAPPPPPPEEEE !!!!!
A ce cri répondirent un millier d'autres tous identiques. Kogne sentit comme un tremblement de terre sous ses pieds. Il s'agissait de son peuple s'élançant de manière désordonnée et de face vers le village réveillé par les cris ! La moitié des eluros écrasait la moitié des firmirs dans la précipitation et le chaos de ce déferlement sans nom.
Il soupira...ne devrait-il pas finalement les laisser se dévorer entre eux et partir dans une communauté bitnik de babacooldhil ?
Edité par Kogne Saivair le 23/06/08 à 12:54
Bart Abba | 22/06/08 13:46
Mouhouhahaha !!
Excellent !
Baramir d'Eckmöl | 23/06/08 13:57
Plaisant à lire.
Pourrais-je vous parler de philosophie l'un de ces jours ?
Kogne Saivair | 23/06/08 18:35
Baramir> Evidemment Messire , ce sera un réel plaisir que d'échanger quelques points de vue concernant nos ressentis respectifs 
Baramir d'Eckmöl | 24/06/08 09:49
Très bien.
Et bien écouter donc comment j'envisage la chose.
je vais vous envoyer un message dans lequel je vous expliquerais mon point de vue et ainsi nous pourrons mettre en place ce qui est nécessaire.
Qu'en dîtes-vous ?
Kogne Saivair | 24/06/08 16:35
Vous m'intriguez Messire mais faites donc ...
Baramir d'Eckmöl | 24/06/08 18:48
Et bien c'est fait. Un pigeon (mail) vous a été envoyé en début d'après midi. J'attends impatiemment votre réponse.
Kogne Saivair | 24/06/08 22:12
Il va falloir mieux éduquer vos pigeons car mon pigeonnier (boite mail) long courrier est désesperement vide messire...
Baramir d'Eckmöl | 25/06/08 12:12
Et bien j'espère qu'il ne s'agit que d'un retard, sinon il nous faudra trouver un autre moyen de nous contacter. J'ai envoyer un nouveau messager, qui suivra le votre qui rentre (bref, je vous ai répondu.) J'espère que celui-là vous parviendra.
Kogne Saivair | 25/06/08 12:28
alors là je comprends pas comment c'est possible
, une déchirure espace/temps? Car aucun messager ne revient chez moi...pourtant je frétille d'impatience de savoir de quoi vous voulez m'entretenir...
*part et va étudier le petit livre pour les nuls titré "Les pigeons sauvages et vous"*
Baramir d'Eckmöl | 25/06/08 12:40
Heum.
Et bien en effet c'est assez étrange. D'autant plus que je ne reçois aucun rapport concernant des défaillance dans l'entreprise chargé de délivrer mes messages.
J'ai tenter un petit truc... (remplacer wanadoo par orange). Voyons voir si c'est mieux...
EDIT : Ben là ya un message d'erreur donc... J'espère donc qu'il ne s'agit que d'un retard pour les autres, sinon il faudra que j'utilise une autre adresse.
Edité par Baramir d'Eckmöl le 25/06/08 à 12:51
Loxias The Dark Lord | 28/06/08 16:04
Récit excessivement intéressant, et relaté avec une grâce littéraire louable, sir Kogne. 
Évidemment, que de dévorer la progéniture des autres races m'embête un peu mais sinon, votre société ne peut qu'évoluer désormais dans les meilleurs conditions, avec vous à leur tête, cher idéaliste érudit.
... Et de toute manière, la baston pourrait-elle être considérée comme une action constructive, à la limite, bien que primaire?
La question est lancée...

