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Vadim | 01/07/08 07:08
Le rêve
Le crépuscule venait de tomber, enveloppant les terres de sa noirceur obscure. La lune étendant majestueusement sa beauté dans le ciel étoilé laissait présager une nuit calme et douce. Le vent soufflant tranquillement dans la verdure assoupie, quelques hululements de hiboux, par-ci, par-là.
Une faible lueur apparaissait encore à travers l'une des fenêtres d'une petite auberge. Le feu, resté allumé, s'acharnait timidement sur l'air ambiant. Cependant, la quiétude du crépitement des flammes ne suffisait pas à apaiser le sommeil agité du dormeur.
Se retournant à maintes reprises durant ses rêves, froissant les couvertures sans aucune délicatesse, il avançait dans les limbes d'un pas mal assuré. Dans le sous-bois d'une petite forêt, l'eau s'était proclamé maître des lieux, étendant son voile de brume. Tentant tant bien que mal de retrouver son chemin dans ce labyrinthe d'ombres miroitantes, il avançait prudemment vers le coeur de la dite forêt. Un bruit, semblable à une mélodie, lointaine, presque sourde, parvint à son oreille. Intrigué, il pressa légèrement le pas.
À mesure que ses pas s'enchaînaient, le doux chant semblait se rapprocher timidement. Il put reconnaître ainsi le chant d'une femme. Une ombre furtive semblait passer de temps à autres devant ses yeux. Il levait sa main, tentant de saisir l'insaisissable. Ses doigts glissant parfois dans le vide, une chevelure chatouillant sa peau.
Une silhouette se dessina toutefois peu à peu dans la brume épaisse et farceuse. Mince, les cheveux longs, une femme se dressait devant lui, chantant de sa voix mélodieuse au rythme du vent, les sons emportés au-delà de la cime des arbres.
Il appela la dame, mais elle ne lui répondit pas, se contentant d'entonner ce chant de nymphe, disparaissant parfois dans le voile de la nuit puis réapparaissant, comme pour narguer l'inconnu.
Puis, soudain, le chant s'arrêta, un petit rire retentit, rebondissant sur l'écorce des arbres. Une voix enchanteresse prononça quelques mots :
-Ta destinée n'est pas en ces lieux. Remonte vers le Nord, par delà les montagnes. Brave les sommets enneigés, peut-être y trouveras-tu celle que tu recherches.
L'ombre disparu presque aussitôt les derniers mots prononcés, seul le bruit du vent troublant le silence inquiétant. Une forte sensation de fraîcheur envahit l'inconnu, de la fumée sortant de sa bouche à chaque expiration. Ses os semblaient à présent gelés jusqu'à la moelle.
La respiration haletante, le visage en sueur, Vadim s'était réveillé brusquement, un froid inexplicable se répandant tranquillement dans tout son être. Les braises d'un feu essoufflé luttaient pour donner un peu de chaleur à cette atmosphère froide. Il tira les couvertures jusqu'à son nez, sombrant à nouveau dans un sommeil profond, mais cette fois absent de rêves étranges.
Les premiers rayons du soleil perçaient la fenêtre de la petite chambre, chatouillant les paupières closes de l'endormi. Se réveillant lentement, il se leva pour regarder le temps qu'il faisait. La rosée du matin ne s'était toujours pas évaporée, révélant la nature humide de la nuit passée.
Si je ne perds pas de temps, se dit-il, je pourrai faire encore un bon bout de chemin vers Ortak. Délaissant la beauté du paysage matinal, il s'habilla rapidement et descendit au rez-de-chaussée où un bon repas chaud l'attendait.
Un homme derrière le comptoir lui apporta de quoi se rassasier. Celui-ci le regardait d'un air étrange, comme s'il avait quelque chose à lui reproché. Vadim ne quitta pas son assiette des yeux, cependant, il écoutait attentivement ce qui se passait autour de lui. Les rumeurs de conversation se faisaient entendre déjà à cette heure matinale. L'auberge semblait bondée, rien pour ne déplaire au propriétaire. Quelques paysans, un forgeron, un cuisinier et même quelques gardes prenait le temps de savourer un bon repas. L'attention de Vadim était tournée tout particulièrement vers ces gardes, deux qu'ils étaient, car ceux-ci semblaient singulièrement intéressés par sa présence, lui jetant des coups furtifs, parlant en murmures. Il reporta son attention sur son repas, le finissant précipitamment.
Il paya son dû et se dirigea vers la sortie, dehors, un soleil énergique étalait sa lumière suprême par-dessus la forêt. Quelques chants d'oiseaux parvenaient des profondes verdures environnantes. Un petit sentier de terre serpentait entre les arbres, comme s'il les évitait. Il l'emprunta d'un pas assuré, marchant quelques minutes pour s'enfoncer rapidement à travers le sous-bois. Une légère éclaircit se dessina à ses pieds, il grimpa à un arbre, tout près, assez haut pour être dissimulé par le feuillage, puis il attendit que le temps passe.
Quelques bruits de pas approchèrent, deux voix parlaient à voix basse :
-Où crois-tu qu'il soit allé? Demanda l'un d'eux.
-Malheureusement, nous l'avons perdu, dommage, il aurait pu nous rapporter un paquet, dit l'autre.
Vadim tenait dans ses mains une pierre terne. Il attendit le bon moment, celui où les voix parvenaient à sa hauteur. Il lança alors la pierre par terre, un bruit sourd s'éleva dans la quiétude enchanteresse.
-Tu as entendu? Dit le premier.
-Oui, ça venait de par-là. Le deuxième pointa la direction du sous-bois.
Ils s'y enfoncèrent prudemment, côte à côte, à pas feutrés, tentant de faire le moindre bruit possible. Une petite éclaircie se dessina alors à leurs pieds. Les deux gardes s'y arrêtèrent un moment pour scruter les environs.
-Un simple oiseau probablement, dit l'un d'eux.
Alors qu'ils s'apprêtaient à rebrousser chemin, un craquement à peine perceptible se fit entendre. Les deux hommes figèrent, ils se retournèrent l'un vers l'autre, mais avant que leurs regards se croisent, celui de droite se retrouva pendu par les pieds à deux mètres du sol.
-Qu'est-ce que... commença l'autre.
Mais avant qu'il n'ait pu terminer sa phrase, il sentit une forte pression sur sa cheville. Un instant plus tard, la tête en bas et fulminant de rage, il se retrouva dans la même position que son comparse. Une corde attachée solidement à une haute branche les tenait prisonnier sans cette position peu avantageuse. Vadim sauta en bas de sa propre branche, atterrissant accroupit sur ses pieds, une main déposée sur la surface du sol, regardant l'endroit où il s'était posé. Il se releva lentement puis releva la tête, tout en regardant fixement vers le sol. Il remonta la tête au dernier moment, pour que ceux qui l'avaient suivit puisse voir son visage.
-Vadim! Pourquoi nous avoir tendu ce piège dit-moi? Demanda celui de droite.
-Vous vouliez m'attraper n'est-ce pas? Toucher la récompense vous aurait plût? Il les regardait à présent avec un petit sourire malicieux, les fixant toujours d'un regard glacial.
-Mais réfléchi! Ça fait des jours que tu es recherché. Tu devrais être un peu plus prudent.
-Nous sommes des représentants de l'ordre! Nous n'avions pas le choix, dit l'autre.
-Vous parler de prudence? Mais dites-moi? Qui a la tête en bas?
Il eut un petit rire ironique puis reculant tranquillement, laissant ses deux poursuivants dans cette position moins qu'avantageuse.
-Vadim! Reviens ici, ne nous laisse pas comme ça!
Mais il avait déjà disparu dans l'ombre étendue des arbres environnants. Ces deux là avais eu ce qu'ils méritaient pensait-il. D'une manière assurée, il marcha jusqu'à l'auberge en empruntant le même petit sentier de terre qu'il y avait quelques instants. La plupart de ses affaires étaient déjà avec lui. Sa fidèle épée, une dague et son armure légère d'une teinte noire comme la nuit. Sa bourse, bien pendue à sa ceinture, produisait un tintement lorsque deux pièces s'entrechoquaient un peu trop violemment. Il ne pouvait cependant partir sans ce qui était resté paisiblement à l'attendre aux portes de l'auberge.
La lumière devant lui devint plus intense, le panache des arbres ne pouvant freiner sa course, lorsqu'il approchait de la bordure de la forêt. Les contours de l'auberge, rendus flous par l'intensité lumineuse, se dessinèrent sous ses yeux. Il approcha de l'endroit où il avait solidement attaché son destrier et dénoua le noeud qu'il avait fait pour l'empêcher de se promener à sa guise. Il monta sur celui-ci, pris solidement la bride et s'élança à nouveau à travers la forêt dense.
Edité par Vadim le 08/07/08 à 04:03
Isilwen | 01/07/08 10:51
Impressionnant... Une suite?
Vadim | 01/07/08 15:49
J'en ai l'intention, j'ai déjà une partie d'écrit mais pour l'instant : Panne d'inspiration
.
Loxias | 01/07/08 16:19
Je n'en suis pas certain, et je dis simplement ça comme ça, mais je crois qu'Hermès le marchand vend des génératrices pas tellement cher, dans le coin... 
Sinon, que voici là un récit fort bien narré, mon ami! 
J'attend aussi la suite. 
Edité par Loxias le 01/07/08 à 16:20
Vadim | 01/07/08 17:32
Oh
, je vais voir cela avec Hermes pour la génératrice. J'espère que c'est pas une anarque
. Sinon pour le reste, eh bien j'y travaille
.
Sheena | 01/07/08 18:36
Impatiente de lire la suite 

Elune | 04/07/08 17:25
Très bien écrit .
Comme tous les autres, j'attend la suite, mon ami.
Vivement que ton inspiration soit de retour! 
Charengo | 06/07/08 10:31
La muse de vos rêves ne devrait pas manquer de vous inspirer à nouveau.... et les gardes que vont-ils devenir? ce n'est guère prudent de les laisser ainsi... une armée va partir à leur recherche et à la votre 
Vadim | 06/07/08 18:18
Charengo> Eh bien les gardes ont été laissés tout près du sentier dans la forte quelqu'un passera surement par la
. Pour la muse, elle est pas seulement dans mes rêves
.
Vormonta | 06/07/08 21:09
J'aime beaucoup
et comme tous le monde j'attends la suite...
Edité par Vormonta le 06/07/08 à 21:09
