Forum - [rp Hawaidhil] Rieuse Installation
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Prince Anaodot | 23/07/08 19:44
Le sourire d'un Ange
« Frappe ! »
Le poing gigantesque se dirigea vers une mâchoire qui se serait brisée sous l'impact, si la vivacité d'une parade n'avait pas surpris l'agresseur. D'une simple torsion le bras agresseur fut tordu, prêt à se rompre. Une main se laissa glisser tout le long, jusqu'à rencontrer une gorge frémissante. Les doigts s'en saisirent, avant qu'une bruyante interruption ne les empêche d'enfoncer sans ménagement une glotte haletante.
« Ca suffira, il me semble. Tu as encore perdu. Tu es de corvées, Blues.
-Elle a triché, Anaodot. Laisse-moi juste une lame, et elle gargouillera dans son sang !
-Et alors ? N'est-ce pas le propre du Rieur ? Viens avec moi Séraphine. Laissons le s'occuper des petits voyous, nous avons a faire. »
Tandis que l'humain fulminait et se rhabillait, la petite Séraphine emboitait le pas a son mentor. Elle lui arrivait a l'épaule, mais était si fine qu'elle aurait pu se glisser entre les barreaux d'une prison quelconque, atout non négligeable pour une assassine. Il y avait bien des lunes que l'on avait oublié son véritable nom, mais sa belle gueule angélique et sa peau plus blanche que la neige, lui avaient value le nom d'une ange. Deux grands yeux bleus, innocents, semblaient s'interroger constamment sur la valeur d'un monde pourrie jusqu'à la moelle. Pourtant, couvait en elle une rage destructrice qui aurait rendu jaloux la faucheuse elle même. Les deux spadassins s'écartèrent du Dojo d'entrainement, se dirigeant d'un pas rapide vers un bureau que Séraphine avait vu, a son gout, de trop nombreuses fois. Anaodot lui ouvrit la porte, s'inclinant légèrement, l'invitant autant du geste que du sourire a pénétrer dans la petite antichambre enténébrée. La jeune femme ne se fit pas prier, et, roulant des hanches sous le nez de son mentor, alla s'assoir sur une chaise d'osier qui était, comme a l'accoutumée, réservée aux visiteurs. Le Rieur ; tout en jouant distraitement avec une dague richement décorée de pierres précieuses, alla s'assoir sur un fauteuil au cuir pourpre et aux accoudoirs dorés et ouvragés. Il finit de se curer les ongles avec la pointe acérée de l'arme, la jeta négligemment dans un coffre ouvert dans un coin de la pièce. Son regard contrastait étonnement avec son sourire. Si l'un était chaleureux et s'ouvrait sur une série de dents pour la plupart abimées, l'autre n'offrait qu'une lueur glaciale et meurtrière.
« Tu as failli le tuer. »
Ce n'était ni une question, ni un reproche. Une simple constatation. Mais qui en disait long sur la connaissance d'Anaodot de ses troupes un peu particulières. Il fit jouer ses phalanges dans un craquement sonore et désagréable.
« Je ne veux pas que cela se reproduise. Si tu veux faire valser la Guedouze*, du bout de tes doigts fins, tu seras gentille de le faire sur un de ses chargements d'esclaves. Une tête de plus ou de moins, ca ne se voit pas ; par contre, un de mes agents qui ne répond pas a la cloche, c'est très mauvais pour toi ma grande...
-Mais, je...
Je crois que tu m'as compris. Bien. Maintenant, si tu es ici, ce n'est pas pour papoter. Il va falloir gagner ta pitance. Tu as une mission."
La jeune empoisonneuse regarda satisfaction son employeur ; une mission voulait dire une victime, et un peu d'action. Enfin.
« Je vais tenter de mettre un peu d'ordre sur les terres des Rieurs. Histoire de structurer tout ca. Toi pendant ce temps, tu as carte blanche pour nous trouver une nouvelle terre d'Asile. Plus nous serons puissant, plus l'ombre dans laquelle nous nous cachons rétrécira. Et il sera un temps ou je prendrais ma retraite, et ou il me faudra une villa luxueuse et des poulettes audacieuses dans un coin ou nul ne pourra me déranger. Capiche ?
-yo capito ! Patron.
-Parfait. Va alors. »
'Fichtre. De sous fifre des basses oeuvres, me voila lieutenant. Un département a mes ordres. Mais a quoi pense-t-il ? Bien. Ou est l'arnaque ?'
Séraphine restait songeuse. Impossible de se défaire de cette drôle d'impression d'être passée a coté de l'essentiel d'une scène. Elle avait beau gratter, impossible de dénicher un indice qui lui indiquerait l'astuce. Le piège. Non, rien. Relevant bravement la tête, elle sourit un instant, avant de s'éloigner prestement.
Le port, encore embrumé et humide d'une bruine qui tendait au crachin, s'éveillait lentement aux cris angoissant des mouettes. Emmitouflée dans une cape coupe-vent, Séraphine pesta contre la froideur matinale. Sa mauvaise humeur semblait contagieuse, car tout l'équipage, réembarquant après un séjour a terre des plus agréables, rechignait a l'ouvrage. Il n'y avait eu qu'un seul imbécile qui avait espéré se dissimuler dans un tripot des quais, mais il s'agitait a présent faiblement au bout d'une corde. Malgré cette exécution sommaire, qui, d'habitude, lui remontait le moral, l'assassine ne parvenait pas a se défaire de se sentiment de disgrâce. Pourquoi le Patron l'envoyait aussi loin de lui ? La thèse de la confiance ne lui suffisait pas. Et d'ailleurs, Anaodot ne faisait jamais confiance. Alors, pourquoi ?
L'astre solaire pointa a l'horizon, annonçant le départ imminent de la flottille de Rieurs. Ce fut sa première traversée d'une aussi grande étendue d'eau salée. Elle n'y coupa pas, et elle rendit tripes et boyaux sur le pont. Quatre fois. Et c'est entièrement épuisée, a bout de force, souillée par ses propres vomissements et sa sueurs amères, qu'elle accosta, piteusement, au nom des Rieurs, sur Hawaidhil.
« Carte blanche ! J'ai la carte blanche salopard ! Alors j'commande, et je fais ce que je veux et t'as rien a en dire ! On te paye pas pour penser que je sache !
-Merde, l'ange, tu devrais pas m'parler comme ca. Tu sais bien qu'j'ai la lame facile.
-Mais c'est qu'il joue les gros bras celui la ? Tu va rentrer dans l'rang, ou j'te ferais avaler tes couilles avant de t'enfoncer les tripes a la barre a mine !
-Tite catin, j'crois qu'on s'est pas bien compris. Va te faire déflorer chez le paysan du coin, pendant que je dirige les opérations, et tout ira bien, compris ?
-T'aurais pas du dire ca p'tit mou, j'men vais mettre mes menaces a exécution. T'as jusqu'à trois ! un...
-Allez, t'es têtue toi ! P'tetre tu veux que ca soit moi ton initiateur aux joies des plaisirs charnels ?
-Deux...
-Allez, baisse moi ce futal la miss ! Fais pas la timide, j'suis sur t'en meurs d'envie ! »
L'égorgeuse frappa sans ménagement du plat de la main sur le plexus du vieux male, lui coupant la respiration, et le surprenant au possible. Elle se fendit sur le coté, roula légèrement a gauche du gaillard, et frappa du coude dans les cotes, avant qu'il n'est pu envisager la moindre parade. Tournoyant sur elle-même, la meurtrière lui asséna un second coup de coude derrière la nuque, provoquant l'évanouissement immédiat de sa victime.
« Trois ? »
Un coup de pied parti dans le bas ventre de l'homme a terre, qui n'eu aucune réaction.
« Merde, j'espère que j'y suis pas allée trop fort, j'ai des projets pour toi idiot. Tu va être notre étendard. »
S'adressant a la meute de brigands et de mercenaires qui avait assisté a la scène.
« Messieurs, vous comprenez, je commande. Si y en a un qui veut me mettre la main au cul encore une fois, qu'il se présente maintenant. Sinon, attrapez moi celui la, et attachez le a une croix de bois. Ah, j'oubliais ; puisqu'il dort, évitez de gaspiller des cordes. »
Séraphine s'éloigna sans un mot de plus, se glissant sous le pan de tissu de sa tente. Le campement avait été établi rapidement, et les condottieres et autres soudards qui avaient accepté de l'accompagner venaient tout juste de bâtir la palissade. Elle se pencha sur la carte de l'Ile continent. Ses éclaireurs avaient d'ors et déjà repéré une ou deux proies faciles, et l'expédition serait sans doute sans risque. Mais la bas, très loin vers l'Est, se cachait un adversaire redoutable. Elle avait eu vent de sa présence, des rumeurs, si et la. S'il s'avérait qu'il....
De grands cris d'effroi, mêlés a une douleur terrifiante, s'élevèrent alors, lui ravissant ses sombres pensées.
« Tiens, l'abruti s'est réveillé ? »
Un sourire carnassier se dessina sur ses lèvres.
Edité par Celimbrimbor le 23/07/08 à 20:19
Prince Anaodot | 23/07/08 19:50
ps aprés edit : Pourquoi, mais pourquoi, une fois sur deux le gras marche ?
Edit Celim : Après essais, il semble que cela soit parce que le code ne comprend le retour à la ligne.
Je mets en gras pour toi, tu corrigeras si je me trompe.
Edité par Celimbrimbor le 23/07/08 à 20:20
Celimbrimbor | 23/07/08 20:20
Joli texte, mais il nous manque une explication, je crois... Qu'est-ce que la gedouze?
Eigoel Nahb | 23/07/08 20:59
Très sympa !
Prince Anaodot | 24/07/08 05:49
la gedouze : la mort. Argot de voleur, toujours.
Merci celim, c'est impec je t'aime, tu sais.
Lancwen de Sigil | 25/07/08 11:40
Très bon RP, vivement la suite!
Baramir d'Eckmöl | 27/07/08 11:48

