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La Gardienne | 28/07/08 22:13

La Chapelle est nichée tout au fond d'un vallon ombragé, à l'abri des regards indiscrets. Elle est entourée d'un petit mur en pierres sèches et d'une véritable barrière végétale constituée de chênes séculaires et d'ormeaux centenaires. Quelques tombes se nichent frileusement sur son côté, signalées par des croix en pierre et deux cyprès qui gardent l'entrée du minuscule cimetière. Aucun indice d'une quelconque présence ne vient troubler la quiétude des lieux, pourtant une présence veille sur ce paysage d'une beauté et d'une quiétude hors du commun.
L'appel est ténu, une simple vibration, mais c'est suffisant pour alerter la Gardienne. Sans hésiter, elle se lève et s'étire, faisant craquer ses articulations, puis d'une démarche souple, se dirige vers la petite porte au fond de la Chapelle. Elle a toujours aimé cette atmosphère fraîche et simple qui habille les lieux : une bonne odeur de cire, une ambiance calme et sereine, un endroit tout à fait propice au recueillement. La Chapelle n'a pas changé, elle a traversé les siècles comme un navire fier et sûr de lui, bravant les tumultes et les soubresauts d'un Empire défaillant, pris en charge par un équipage de servants au dévouement sans limite.
La Gardienne ouvre la petite porte et entre dans la salle attenante à la Chapelle. Le spectacle qui s'offre à elle ne l'émeut pas, pourtant un observateur étranger aurait ouvert de grands yeux et se serait tenu immobile, éberlué par la multitude de fils qui tombe du plafond et oscille au moindre courant d'air... Sans hésiter, la jeune femme se dirige vers une petite table basse posée le long du mur en pierres sèches et saisit le coffret de bois noir qui s'y trouve. Elle l'ouvre et contemple pensivement la petite paire de ciseaux dorés qui repose dans son écrin de velours rouge.
- Une nouvelle vie est en train de s'effilocher, se dit-elle, de qui s'agit-il aujourd'hui ?
Munie des ciseaux en or, elle se met marcher dans la salle, observant d'un oeil attentif les fils qui s'écartent à peine devant elle. Ils sont des milliers à se laisser aller dans le petit courant d'air qui parcourt l'endroit en permanence. Chacun d'entre eux représentent un être, humain, nain, mort vivant ou orc, et est attaché au Livre des Destinées : sa rupture engendre automatiquement l'écriture dans le registre de quelques mots résumant de façon très succincte ce qu'a été la vie de celui ou celle qui vient de s'éteindre. Le rôle de la Gardienne consiste à couper proprement le fil de celui pour qui l'appel a retenti.
Ce matin, il faut du temps à la Gardienne pour enfin découvrir le fil moribond. Elle est étonnée lorsqu'elle se rend compte qu'il s'agit d'une morte vivante : d'habitude, ces derniers vivent très longtemps mais là, le brin de vie est très court. Elle prend tendrement le fil dans sa main, attentive aux sensations multiples qui l'assaillent : la tristesse, le dégoût de vivre, la détresse sont les plus fortes. Les images se bousculent, se déversant dans l'esprit de la Gardienne formée pour recueillir ces souvenirs et les transmettre à la postérité grâce à sa mémoire compartimentée. Elle voit une grande forêt, des femmes heureuses d'être ensemble puis la guerre faire irruption dans ce bonheur fugitif, un visage haï, des coups, des blessures. Surmontant tout ça, des dragons voltigent très haut dans le ciel en lâchant leurs cris reconnaissables entre mille... La Gardienne soupire, émue par ces sensations qui lui sont étrangères. Elle aperçoit la propriétaire du fil, une jeune vampire agenouillée sur un sol dallé, une dague dans la main droite, prête à mettre fin à ses jours. Malgré elle, la servante de Dana ressent une pitié inhabituelle pour cet être qui va mourir : elle voudrait intervenir, lui dire que tout n'est pas si définitif, que le monde n'est pas si noir que ça, mais elle ne peut pas, témoin impuissant du drame qui se joue à des années lumière de là.
La paire de ciseaux se raffermit dans sa main, prête à accomplir sa tâche. La dague se met en mouvement et file vers le coeur palpitant de la Vampire. Soudain, alors que les lames en or sont en train d'oeuvrer, un tourbillon noir se précipite sur la jeune femme et arrête la lame mortelle d'une main de fer. Aussitôt la paire de ciseaux se fige, laissant quelques brins intacts... Impuissante, la Gardienne sursaute, dans l'attente de ce qui va se passer. Là-bas, un guerrier immense et fier redresse la Vampire et la presse contre lui, puis il l'entraîne, un bras autour de ses épaules. Les images deviennent floues puis disparaissent, laissant la Gardienne épuisée. Elle lâche avec soulagement le fil de Vie qui reprend sa place parmi ses congénères et retourne à petits pas déposer la paire de ciseaux dans son étui de bois.
Avant de quitter la salle, elle se retourne une dernière fois et observe pensivement les fils qui pendent du plafond :
- Où est le mien, se demande-t-elle, et qui le coupera ?
Elle soupire et tente de chasser cette mélancolie, ultime trace laissée par la jeune Vampire...
- Allons, il faut aller de l'avant, se dit-elle...

La porte se referme doucement et les milliers de Vie continuent à s'agiter silencieusement dans l'obscurité de la Salle. Tout en haut dans la pierre, le visage de Dana apparaît un court instant avant de se diluer dans la pénombre.

Edité par La Gardienne le 28/07/08 à 22:15

La Gardienne | 28/07/08 22:14

L'épreuve

La Gardienne se hâte le long du sombre couloir. Elle a entendu la cloche résonner du fond de sa retraite, l'avertissant que la première invitée Astrianne est arrivée. Vêtue d'une longue robe blanche, ses cheveux roux tressés dans son dos, elle s'avance silencieusement en se demandant si c'est un bon choix pour les Enfants de Dana... Bien sûr, il n'est pas question de remettre en cause la parole des Augures, mais tout de même ! Choisir une guerrière si impétueuse, si imprévisible pour l'intégrer à la troupe d'élite du Temple, c'est quand même une décision qui donne à réfléchir. Heureusement qu'il y a l'Epreuve !
Momentanément rassurée, la Gardienne pousse la petite porte qui donne sur l'arrière de la Chapelle. Elle s'arrête un court instant sur les trois marches qui conduisent à l'extérieur : la nuit est tombée sur le petit vallon, et elle resserre autour d'elle son châle de laine blanche. Elle est soucieuse et ne peut s'empêcher de penser à ce futur qui apparaît bien sombre pour le Temple : en effet, des rumeurs persistantes font état de menaces de plus en plus précises. L'Empire est aux abois : des guerres stupides ont englouti tout l'or et les caisses sont vides. Un espion bien placé au sein du Gouvernement a fait parvenir un message d'alerte aux Enfants de Dana : l'attaque du temple est imminente, l'Empereur a entendu parler des richesses accumulées par les adeptes de la Déesse depuis des centaines de lunes et veut les récupérer.
La Gardienne soupire : il est grand temps d'enrôler des guerriers pour protéger le Temple ! Les espions au service de la Déesse ont donc contacté certains seigneurs qui parcourent les mondes de Daifen : la première à répondre à l'invitation est arrivée et c'est elle, Etaine, qui a été chargée d'accueillir les postulants.
La Gardienne descend les petites marches et traverse le cimetière qui entoure la Chapelle. Des croix de pierre blanche jalonnent son chemin. Tout autour d'elle reposent d'illustres servants, des Enfants de Dana inconnus qui ont servi leur Déesse avec amour et abnégation. Elle soupire et laisse traîner sa main sur la pierre en se disant qu'un jour prochain, elle aussi reposera ici, en paix. La masse imposante de la Chapelle se dresse au-dessus d'elle tandis qu'elle pose les mains sur la lourde porte en bronze qui interdit l'accès aux profanes.
L'ombre est épaisse mais des chandeliers fixés sur les piliers de l'édifice sont allumés et diffusent une lueur vacillante. La Gardienne s'immobilise sous la grande voûte qui marque l'entrée de la Chapelle. Elle distingue une silhouette debout face à elle, là-bas, tout près de l'autel. Sans hésiter, elle s'avance lentement et s'arrête tout près de la guerrière immobile.
Elle remarque plusieurs choses simultanément : elles sont de la même taille, l'inconnue s'est arrangée pour être dos à la lumière ce qui dissimule ses traits dans l'ombre, et elle a l'air sûre d'elle. La Gardienne s'arrête tout près de la guerrière et lorsque la lumière éclaire enfin son visage, Etaine ne peut retenir un sursaut de répulsion :
- Par la Déesse, se dit-elle, une vampire !
En effet, les traits fins et délicats de l'inconnue ne laissent planer aucun doute : sa peau est blanche, d'une blancheur sépulcrale, ses lèvres sont minces et très fines, mais ce qui ne trompe pas, c'est le regard, un regard vide de toute chaleur humaine qui fait froid dans le dos. La Gardienne n'y décèle aucun amour, aucun signe de vie, les yeux de l'inconnue sont comme une porte ouverte sur l'abime, un abime froid, dur et inhumain.
Etaine pose sa main sur le dossier d'une chaise et s'efforce de rester calme, de dissimuler la plus infime de ses pensée, se souvenant que les vampires ont des aptitudes télépathiques. Puis, lorsqu'elle a érigé un véritable mur dans son esprit, elle dit d'une voix douce :
- Dame, soyez la bienvenue en ces murs...
L'autre s'incline légèrement sans rien dire... La Gardienne continue :
- Vous êtes ici pour rentrer au service de Dana. Cependant il y a une épreuve, savez-vous laquelle ?
La vampire ne dit rien, se contentant d'écouter :
- Vous allez vous engager sur Foussadhil et tâcher d'y faire de votre mieux. Selon vos agissements, les Gardiens se réuniront et décideront si oui ou non vous pouvez faire partie du Temple.
Etaine se tait en attendant une réaction de son interlocutrice. La Guerrière vérifie d'un geste machinal que son sabre est bien fixé dans son dos, puis elle dit d'une voix rauque :
- J'ai compris. Je vais faire le ménage sur Foussadhil et vous jugerez en fonction. C'est correct. A bientôt.
Sans attendre rien d'autre, elle fait un pas sur le côté pour éviter la Gardienne et se dirige vers la grande porte d'une démarche souple et sportive. Etaine se retourne et la regarde sortir de la Chapelle, perturbée par cette femme si étrange et si différente d'elle... Lorsque la porte se referme sur l'inconnue, la Gardienne se rend compte que son coeur bat la chamade. Inquiète, elle s'assoit sur une chaise et essaie de mettre un peu d'ordre dans ses pensées sans réussir à trouver la cause de son émoi. Elle se sent rougir, alors elle baisse le front et entreprend de réciter dans sa tête les trente-sept strophes de l'Ode à Dana....

La Gardienne | 13/08/08 20:05

Confession

La Gardienne est satisfaite de retrouver les murs épais et la fraîcheur de la Chapelle. Une liasse de feuilles dans les mains, elle se faufile le long des rangées de chaises. Sans hésiter, elle entre dans l'étroit confessionnal et s'assoit sur le siège en bois. Aussitôt la paroi qui isole le pénitent de son confesseur glisse et un souffle chaud et parfumé l'enveloppe :
- Bien le bonjour, Etaine, j'espère que ta mission s'est bien déroulée...
Etaine sourit et répond en remettant machinalement une mêche de ses cheveux roux dans le bandeau rouge qui lui enserre la tête...
- Oui, je suis contente, Morrigane, je pense que nous avons bien fait de contacter cette guerrière, mais le plus dur reste à faire.
- Attends, reprend Morrigane, elle a pourtant pris un radeau avant tout le monde ? Alors explique-moi...
La Gardienne ne peut s'empêcher de soupirer : elle savait qu'elle aurait à justifier son choix, elle s'y est d'ailleurs préparée tout au long du chemin qui la ramenait vers La Chapelle, mais elle sait que le combat des idées va être difficile à remporter.
- Effectivement, dit-elle, elle s'est faite sortir très vite de Foussadhil. Tu n'ignores rien des méthodes qu'utilisent les Initiés, tout le monde les connaît maintenant. Elle a eu la malchance de tomber sur un continent où ces derniers étaient venus en force, comme d'habitude. Ils ont l'art de monter les Seigneurs les uns contre les autres sans prendre le moindre risque. Alors évidemment, comme elle représentait un danger potentiel, notre candidate s'est faite attaquer et son royaume a été détruit par Phil du Lac et un inconnu dont, tu peux me croire, elle a bien retenu le nom. Mais ce n'est pas là l'essentiel. A mon avis, ce qui est important de remarquer, c'est que quelques lunes seulement après son éviction, regarde les seigneurs encore lice : il n'y a plus qu'un seul Initié, le meilleur sans doute, celui qui sait le mieux utiliser la langue de bois et caresser les seigneurs dans le sens du poil pour obtenir tout ce qu'il veut. Ce qui veut dire que notre candidate a réussi grâce à ses alliés, à se faire vengeance et à empêcher les Initiés de gagner ce continent. Car notre dernier petit Initié n'est pas encore sur le podium, tu peux me croire. Ce qui m'intéresse donc, au-delà de la personne même que représente notre candidate, ce sont ses alliés et son entourage régi par une force incontournable et inexistante chez les Initiés : une loyauté indéfectible. Il nous faut recruter non seulement la Vampire, mais ses alliés...
Morrigane reste silencieuse puis demande :
- Font-ils partie d'un Ordre ?
Etaine feuillette ses documents puis répond :
- Oui, ils se disent Astrians...
- Ce n'est pas un ordre reconnu ça, il ne fait pas partie de la liste...
- Oui, c'est vrai, mais les Initiés non plus, pourtant la liste de leurs membres se trouve très facilement, je l'ai ici même !
Elle saisit une autre page et la montre à Morrigane à travers la cloison percée de petit trous...
- Ils sont une vingtaine seulement, j'avais entendu dire qu'ils étaient bien plus que ça ?
Etaine laisse fuser un éclat de rire et justifie ses informations :
- Oh oui, mais il faut savoir qu'ils ont l'art de changer de nom et de visage...
Un court silence tombe sur le confessionnal puis Morrigane reprend :
- Bon, si je comprends bien ton raisonnement, on essaie de recruter la Vampire et ses alliés pour le Temple ?
- Oui. Ils étaient trois sur Foussadhil. je propose qu'on essaie de les recruter tous les trois, nous avons besoin de gens soudés prêts à se battre et à mourir les uns pour les autres...
- Es-tu prête à te rendre dans leur Cité ?
Etaine réfléchit : l'idée de revoir la Vampire l'effraie tout en l'attirant indubitablement. Elle n'attend pas longtemps avant de donner sa réponse :
- Oui, j'irai à Astria, notre cause en vaut la peine...
- Très bien, je compte sur toi. J'en parle à Lug et je te tiens au courant. En attendant va prendre un peu de repos, tu l'as bien mérité...
La cloison coulisse et masque la lumière... Etaine rassemble ses documents et sort sans chercher à apercevoir son acolyte... Pour le moment son coeur bat très vite dans sa poitrine à l'idée de la mission qui l'attend.

Duc De L'uto | 13/08/08 22:35

Ne t'arrête pas, c'est sympa à suivre.

Balain | 14/08/08 16:35

C'est incroyable comme elle arrive à embobiner son monde. :D

La prose est belle mais le contenu ... Elle se ferait presque passer pour une innocente victime.

Et ce terme dans sa bouche : "Loyauté". C'est à mourir de rire. :D:D:D

Edité par Balain le 14/08/08 à 16:36

Lugh | 15/08/08 00:17

Qui es-tu, Nain, pour ainsi parler d'Etaine, dont tu ignores tout? Pendant des siècles nous avons maintenu la tradition vivante, nous avons transmis le savoir et le souvenir des légendes. Et toi, qu'as-tu fait pendant ce temps? Insultes et quolibets, sont-ce là les seules armes dont tu sais l'usage? Tu as oublié jusqu'au nom de ta Mère, Nain.

En entendant les mots se précipiter,
ainsi dans ta bouche édentée,
je me suis enquis auprès des Vents,
de ton nom, ce fut une perte, de temps.

Ils ont soufflé que tu croyais,
Etre un grand, un roi, qui sait?
Mais toi, qui te crois démon,
Serais-tu un vulgaire pion?

J'ai mandé la Terre, pour qu'elle,
qui connait tout ce qui veille,
me parle de toi, mais rien.
Elle riait, de toi, car je m'en viens.

J'ai questionné le Feu, et les nymphes de l'Eau,
afin qu'elles me disent, ce que tu vaux.
Le Feu a ri, et les Nymphes aussi,
tous me l'on dit, ton nom, c'est Oubli.

Dana, ô Dana, Tes enfants ont tant oublié!
Ils croient que leur morgue pourra les sauver,
mais c'est la folie, qui leur coeur a gagné!
Et quand ils mourront, trop peu se souviendront,
Il sera trop tard, certains te supplieront,
Mais Toi, Dana, Tu seras, déjà, de l'autre côté du Pont.

Alors, Nain, quand nous nous rencontrerons, je serais ta mort, tu as oublié ton nom.

Lugh

Edité par Lugh le 15/08/08 à 00:17

Balain | 15/08/08 12:19

Brrrrr. J'en ai froid dans le dos.
C'est qu'il arriverait presque à me faire douter l'affreux. :D

Mes propos s'adressaient à la Vampire et surtout à sa fidèle amie humaine et non à Etaine que je n'ai pas eu encore le plaisir de rencontrer.

Heuuu ... si vous voulez des informations sur mon compte, adressez vous à mes adversaires ou alliés et non aux éléments. :D:D

Envoyez moi vos adeptes trés cher, je les recevrai avec plaisir.
Grullll vous montrera sa puissance. ;)

La Gardienne | 17/08/08 14:23

Lorsque la Gardienne entre dans la Bibliothèque, la fraîcheur des vieilles pierres et l'atmosphère feutrée du lieu l'enchantent. Elle a toujours aimé cette ambiance studieuse, l'odeur de tous les ouvrages entassés là au fil du temps par des scribes passionnés et méticuleux, le silence proche du recueillement et la lumière chichement diffusée par les ouvertures creusées à même les parois épaisses.
Elle se tient immobile sur le seuil de la vaste salle. Il n'y a pas grand monde sur les tables réparties astucieusement entre les immenses étagères couvertes de bouquins et de revues cosmopolites, mais celui qu'elle cherche des yeux est bien là, un nain richement habillé, chatoyant des mille feux de son collier en or bien disposé sur sa large poitrine, entre les poils de son torse découvert par l'échancrure d'une chemise blanche. Tout dans sa stature et dans son allure laisse supposer que le personnage est imbu de sa personne, orgueilleux de ses victoires passées, sans doute obtenues par la ruse et la trahison, comme d'ailleurs toutes celles obtenues par son ordre, un ramassis de seigneurs vantards et félons, prêts à se trahir entre eux dès que le jeu en vaut la chandelle...
Etaine laisse filer son regard sur le reste de la salle et repère facilement la petite porte défendue par un garde reconnaissable à sa tunique noire et à sa posture droite et figée. Une place est libre à proximité, aussi elle se dirige dans cette direction, s'arrêtant tout d'abord devant une étagère. Elle laisse glisser le bout de ses doigts sur les couvertures usées et s'empare d'un ouvrage au titre prometteur : "L'année du Rat, l'avènement est proche...". Avec un grand sourire pour le garde, elle s'assoit à la place convoitée en ayant bien soin d'adopter une attitude la plus neutre possible : il n'est pas question qu'on la remarque.
Le temps passe, s'effilochant aux vieilles pierres, indifférent aux soupirs que laissent échapper les lecteurs somnolents. Etaine dévore son livre, les récits qui le composent lui plaisent, le style est agréable, les mots s'enfilent les uns aux autres de façon harmonieuse... Soudain elle sursaute et lève les yeux : son acolyte vient de rentrer dans la Bibliothèque. Le Gardien est debout au milieu de la pièce. Son regard de braise balaie les lieux, glissant sur elle comme s'ils ne se connaissaient pas, et se fixe sur le nain présomptueux qui n'a pas bougé depuis que la Gardienne est là. Un imperceptible clignement de l'oeil et le Gardien se dirige vers l'individu qui ne se doute absolument pas de ce qui va lui arriver. Etaine ferme son livre et se fige, attentive à ce qui ce passe autour d'elle.
Le Gardien s'arrête près du nain qui lève les yeux, étonné. Sans attendre, le géant se penche sur le gnome et lui dit d'une voix suffisamment forte pour que tout le monde entende :
- Qui es-tu, Nain, pour ainsi parler des Enfants de Dana dont tu ignores tout ? Pendant des siècles nous avons maintenu la tradition vivante, nous avons transmis le savoir et le souvenir des légendes. Et toi, qu'as-tu fait pendant ce temps? Insultes et quolibets, sont-ce là les seules armes dont tu sais l'usage? Tu as oublié jusqu'au nom de ta Mère, Nain.
Le nain éberlué cligne des yeux comme une chouette réveillée en plein jour puis se reprend très vite et dit :
- Misérable abruti, tu sais ce que nous en pensons, nous les Initiés, de tes Enfants de Dana ?
Hélas, avant qu'il ait pu prouver à l'assistance intéressée que les Initiés étaient parfois capables d'une pensée cohérente et sensée, le Gardien le saisit par le cou et le soulève littéralement à bout de bras. Le nain à moitié étouffé fouette désespérément l'air de ses petites jambes et cherche le manche de son poignard glissé dans sa ceinture, mais le Gardien ne lui laisse pas le temps de le saisir : avec son autre main, il assène au nain une série de gifles qui lui envoie comiquement la tête de droite à gauche et de gauche à droite à tel point que des rires discrets fusent de la masse des spectateurs rassemblés maintenant autour d'eux.
Etaine a juste le temps d'apercevoir le nain voler dans l'air et s'écraser sur une étagère qui s'écroule aussitôt, répandant ses ouvrages dans toute la salle. Puis tout s'enchaine : le garde devant la porte se précipite comme tout le monde vers la rixe, tandis que la Gardienne, profitant de l'aubaine, ouvre la porte et se faufile dans les réserves de la bibliothèque. Là, elle s'oriente très vite grâce au plan qu'elle a mémorisé puis se dirige sans hésiter vers le fond de la pièce dans laquelle elle se trouve. Le livre qu'elle cherche est là, comme on le lui a rapporté : un ouvrage qui occupe toute une table à lui seul... Elle s'en approche, observe la page à laquelle il est ouvert puis se met fébrilement à le feuilleter. Ses doigts volent d'une ligne à l'autre, rebondissent vers la page de droite et finissent enfin par s'arrêter en bas d'une colonne. Voilà. Le nom qu'elle cherche est là, et sur la ligne se trouve l'adresse de cette guerrière qu'elle veut retrouver mais dont les coordonnées sont classées comme sensibles par la police de l'Empereur. Gravant les mots dans sa mémoire, elle remet le plus vite possible l'ouvrage en position initiale et se précipite vers la salle publique qu'elle a si discrètement quittée...
Elle regagne sa place sans encombre en jetant un coup d'oeil autour d'elle : le nain git sur une civière et deux gardes lui prodiguent les premiers soins. Le Gardien se tient debout, encadré par toute une troupe d'hommes en armes, sans doute du renfort arrivé à la rescousse. Dès qu'il voit qu'Etaine a réintégré la salle, il se laisse emmener vers le poste de garde le plus proche... La Gardienne ne se fait pas de soucis pour lui, elle sait qu'il s'en sortira facilement.
Elle rassemble ses affaires, repose à regrets son livre à sa place et, d'un pas alerte, quitte la Bibliothèque de Daifen foulant au pied les gouttelettes de sang nain qui piquent le sol de leur couleur écarlate....

Balain | 17/08/08 23:13

Voyant son maître agité par les spasmes de la folie, l'intendant pris le risque de le réveiller quitte à affronter son courroux pour un tel acte.
Il le prit donc par l'épaule et le secoua doucement tout d'abord puis plus virilement ensuite.

-Seigneur Balain, seigneur Balain
-Hein quoi qu'est-ce qu'il se passe !! On nous attaque.
-Non messire, mais vous divaguiez dans votre sommeil
-Merci à vous. Laissez moi maintenant

Intrigué, l'intendant quitta les lieux laissant son maître aux prises avec ses pensées.

Ce n'était pas la première fois que le maitre-nain faisait ce genre de rêve.
Car cela ne pouvait être qu'un rêve puisqu'on y parlé de lui comme d'un seigneur « orgueilleux de ses victoires passées ». Or, il n'avait jamais remporté la moindre victoire. :D. Pour l'orgueil c'était autre chose. :(
Mais la déculotté reçu lui avait paru plus vrai que nature. Il fallait qu'il tienne sa langue. Cela ne pourrait lui attirer que des problèmes.
C'est d'ailleurs pour cela qu'il n'arrivait à jamais bien finir ses aventures.

Mais Balain n'en n'avait cure. Il reconnaissait bien là les méthodes sournoises des deux femmes.
Elles avaient l'habitude de se cacher derrière de gros bras costauds évitant ainsi de prendre le moindre risque de représailles.
Jamais elles ne seraient en premières lignes. Les vagues de pions allaient déferler sur le pauvre nain avant qu'elles ne viennent l'achever.
Ensuite il ne restait plus qu'à se débarrasser des pions gênants n'ayant plus aucune utilité.

Combien de seigneurs étaient tombés dans le panneau ? Combien y tomberont encore ?

Tout cela bien sur serait relaté dans la gazette sous des pseudonymes imaginaires afin de ne pas se dévoiler au grand jour et pouvoir ainsi continuer leurs petits numéros. :D

Edité par Balain le 18/08/08 à 10:01

Rat De Labo | 18/08/08 00:19

Etaine a somme toute du goût dans ses choix de lecture 8)

Est-ce qu'elle pourrait montrer plus clairement la liste des Initiés la prochaine fois qu'elle la sort de sa poche?:o J'ai pas eu le temps de lire...

Le rat, Clanicus autorum celebrum

Edité par Rat De Labo le 18/08/08 à 00:24

Lludd | 18/08/08 08:31

Ça devient une manie de posséder cette liste chez vous. :D.

Une autre personne de votre ordre me l'a également demandée. ;)

Sheena | 18/08/08 08:32

Et bien oui, vous me l'aviez gentiment proposée :o:o:D

Qui ne tente rien n'a rien! :D:D

Que voulez vous, nous sommes d'invétérés curieux :p (surtout moi :o)

Edité par Sheena le 18/08/08 à 08:39

Lludd | 18/08/08 08:52

La curiosité est un vilain défaut que je croyais réservé aux nains orgueilleux.
Mais je vois que les elfettes sont également concernées :D:D:D

Rat De Labo | 18/08/08 09:29

Lludd> C'est pas une manie, c'est juste que je voudrais corriger ma copie :o

Sheena | 18/08/08 13:19

Lludd> :o:o Défaut, défaut... Tout dépend du point de vue :D:p

Kez Maefele | 22/08/08 11:58

Pour ce qui est de corriger vous pouvez mettre une grosse enluminure au "K" de Kez :D :D :D

Depuis le temps...

Je vous invite à lire l'homélie de Crimeodhil, juste pour voir ce qui arrive quand on persiste à ne pas écouter les corrections dites et redites et à s'enfoncer dans le bourbier de la vendetta, je vous rappelle à tout hasard que la vendetta est une "justice privée" que l'on exerce ou tente d'exercer soi-même et
que aussi discutable que cela puisse être je la place un cran au-dessus de ce que d'aucun tentent de réaliser plus bassement en essayant de ne se salir que la plume.

Et je ne pense pas à un accouplement de pigeons ou de rats.

Sur ce je vous laisse gratter votre parchemin et passer mon bonjour à Pim, Pam et Poum :D :D :D :D :D

Sheena | 22/08/08 12:15

Belle homélie Seigneur Kez.:'( Mais dîtes moi, faîtes vous parti de cet ordre dont les membres tentent et espèrent un rapprochement avec les Glans que nous sommes? Qui de vous ou de nous persiste dans le "bourbier de la vendetta" à l'instant?

Initiés, accordez vos violons, et mettez vous d'accord sur votre politique vis-à-vis des autres, tout cela sent la confusion interne....

Car sir Kez, les échos qui me parviennent aux oreilles semblent différents de vos pensées.
Mais ce n'est pas là le lieu pour discuter de tout cela, respectons les écrits de La Gardienne.

Je ne vous salue pas.

La Gardienne> Veuillez m'excuser pour cette intrusion intempestive ici.

Edité par Sheena le 22/08/08 à 13:08

Kez Maefele | 22/08/08 13:30

Madame,

C'est avec la plus grande attention parcours vos vers... Pardon, votre prose m'éblouit.

Merci pour le compliment :D :D :D j'y ai mis du coeur. Il y a aussi du foie et des poumons, en gros les abats qui sont restés sur le terrain après les affrontements.

Inutile que je vous réponde sur mon appartenance à l'ordre dont il ne faut pas "dire, écrire ou penser le nom", mais si ! Vous savez, ceux que les mous du Clan qualifient de secte à défaut de trouver quoi que ce soit qui fasse plus peur, :D Les Zinitiés !

Pour la vendetta vous me pardonnerez de relever votre mauvaise foi sur ce point précis et exclusif : Ce sont bien vos petits camarades de jeux qui ont crié haro sur le baudet dès qu'il m'ont aperçu et je n'ai fait que me défendre. Vous me permettrez de penser (j'espère) que si je n'avais point survécu à leurs activités mon nom n'aurait point été orné de guirlandes de fleurs et d'acanthes dans le compte rendu qu'ils n'auraient point manqué de publier et d'où la modestie auraient été tout aussi exclue que de mon petit message de conclusion continentale.

Quant au fait que votre prose insiste sur la confusion intestine des Zinitiés (c'est plus rigolo comme ça, non) peut-être faudrait-il leur suggérer une purge pour expulser les éléments qui ne sont pas dans la ligne du Comité du Recteur ?

Vos oreilles doivent être sacrément mal placées en tout cas...

Mais c'est toujours un plaisir que d'avoir des échanges avec vous et vos membres dans un cadre poli et policé :D :D :D

Je vous remercie de votre attention, c'est toujours agréable de voir que l'on suscite autre chose que de l'indifférence :D et pour ma part, je vous salue bien bas, pour être certain de ne pas en plus de toutes les tares qui figurent à la liste descriptive de ma personne que vous et vos petits camarades transmettez à tous bouts de champs voir apparaitre la muflerie.

Bien cordialement,

Kez Maefele

PS :

Mes amitiés chez vous, je serais bien venu vous parler dans votre cité mais curieusement, depuis un certain évènement je ne puis plus entrer... C'est ballot :D

Edité par Kez Maefele le 22/08/08 à 13:31

Rat De Labo | 22/08/08 15:17

Kezinounet d'amour, quelle mauvaise foi :D Tu te trouves des prétextes à ton côté malsain mais nous savons tous qu'il s'agit de poudre aux yeux ( au fait, en parlant poudre aux yeux, tu as résolu de faire la paix avec ton côté gai refoulé? :D ) Quand on s'est croisé sur un ancien conti, tu t'es fait un malin plaisir de me trahir en pleurant que tu étais un incompris. Moi, je crois plutôt que tu shootes les virils claniques car ils ne te laissent pas indifférent. On s'en approche ma petite tortue, je comprends de mieux en mieux l'origine de ton irritabilité: c'est le refoulement le problème :D

Kez Maefele | 22/08/08 15:44

C'est tout à fait ça Messire Rat,

Je suis un jovial très très gai aux côtés desquels tout un chacun à sa chance, pas comme avec la collection de glands à feuilles de chênes qui hurlent à la félonie dès qu'ils n'arrivent pas à faire aux autres ce qu'ils me reprochent de leur faire quand je le peux :D

Suis-je bien compréhensible ? Pour les analphabêtes (c'est fait exprès ;) ) à qui on lirait le texte, c'est écrit en un seul mot :D

C'est vrai que pour de virils guerriers comme... Comme... Comme ??? Comme qui d'ailleurs ??? Bon, enfin, on va dire comme ceux de chez vous, ça doit être dur à vivre :D

Se faire démonter par une vilaine tortue tordue dépourvue de carapace ça doit relever du traumatisme.

Je regrette une chose avec vous Messire Rat, c'est que vous vous dispersiez entre vos parchemins et vos pigeons, j'attends toujours que vous précisiez votre pensée pigeonnesque :D

Et pour mon côté malsain, plutôt que sombre, retors ou manipulateur, voir machiavélique ou pourquoi pas machiavélien, le simple choix du terme en dit plus long que ce paragraphe indigeste que vous nous avez servi :D

Vous m'aviez habitué à mieux, une petite baisse de forme liée au régime glandophage que vous suivez ???

C'est amusant de voir les fiers membres du Clan se dresser tout droit au milieu de la plaine pour hurler à la persécution :D :D :D

Moi je dois reconnaitre que je suis SUPER-FLATTE ! C'est vrai ! Tout un ordre, et pas des moindres !!! Qui dit du mal et fait une fixation sur MOI, ben mon EGO il prend des proportions pharaoniques (toujours en un seul mot :D).

A titre de petite notice pour ceux qui n'ont d'image de moi que ce que les glandus et quelques malheureux peuvent publier à mon propos, je vous assure que ces clowns ne vous disent pas la moitié de la vérité à mon sujet ;)

Sur ce,

Je vous quitte, mais ce n'est que provisoire :D

Bien à vous

Kez

Edité par Kez Maefele le 22/08/08 à 15:45

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