Forum - [Sixième Baal] Power Overwhelming (comprendront ceux qui pourront)
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Althâr Anthâar | 18/08/08 00:53
Baal regarde fixement la Mort droit dans les yeux. Enfin, dans les trous qui constituent ses globes oculaires. Il cligne doucement des paupières, réitérant mentalement le compte de toutes les âmes qu'il a capturées jusque là : tous les pauvres types qu'il a achevés alors qu'Althâr s'évertuait à leur laisser en souvenir un semblant de vie pour finalement les abandonner là, tels des poissons oubliés sur la grève. Vivants, certes, mais tellement vulnérables ! Le temps s'arrête pour Baal, parce que cumuler six cent soixante six âmes sans s'en rendre compte, ça fout un coup, quand même, et tout recompter ensuite, eh bien, ce n'est pas une tâche des plus aisées. Ainsi Baal énumère mentalement tous les hères qu'il a fauchés, un par un, lentement, consciencieusement, devant les orbites vides de la Mort, un tantinet désespéré que le démon par lequel le changement survient soit un abruti fini, et tentant avec moins que plus de réussite de singer l'impatience, chose ardue s'il en est pour un être qui n'a ni yeux, ni paupières, ni même sourcils.
« Je sens comme une perturbation dans la force. S'écrie Althâr en se grattant le nez avant d'éternuer. Celim doit être arrivé dans la tente de commandement. »
Le nain se téléporte le plus naturellement du monde jusqu'à ladite tente, laissant là le cadavre de zombie - si l'on part du principe essentiel ici qu'un zombie n'est plus vraiment un cadavre - et les quelques adversaires qu'il a pu récupérer pour leur éviter de mourir par sa main. Voilà longtemps qu'il n'a pas discuté avec Celimbrimbor, et puis celui-ci lui doit encore quelques piécettes qu'il avait perdu suite à un pari un peu spécieux.
Il apparaît dans la tente où Celim l'attent paisiblement, et nous allons jeter un voile pudique sur ces touchantes retrouvailles pour retourner à nos moutons et voir si Baal a fini de compter les siens.
« Tu crois que ça vaut le coup, Rétroaction ? Demande Baal à la Mort. Parce que c'est quand même un peu cher en xp... Tu n'aurais pas le bouquin de règles ou un Codex démoniaque sous la main, par hasard, non ? »
La Mort ne répond pas. Non pas parce qu'il n'en a pas envie ou parce qu'il ne le peut pas, mais tout simplement parce que la musique antéchristique qui résonne dans la petite clairière depuis que Baal a enfin compris qu'il avait réussi à collecter le nombre d'âmes nécessaire à sa résurrection sociale lui prend violemment la tête. Il n'a pas eu autant la migraine depuis la fois où il a dû cueillir un vainqueur du méga-jackpot-ultime à Lost Vegas. Deux semaines, il a mis à s'en remettre. Alors autant être clair : les tergiversations de Baal à propos de la façon la plus pertinente de dépenser tout son content d'xp passe un peu au-dessus de son crâne chauve. Enfin, pas chauve, mais sans cheveux. Toujours rester poli en parlant de la Mort. On ne dira donc désormais plus chauve, en parlant de la Mort, mais glabre. C'est plus respectueux.
Agacé suprêmement, finalement, la Mort s'empare de la feuille de Baal et lui montre deux choses. La première, le nombre total d'xp qu'il a à dépenser. La seconde, un calcul qu'il vient d'effectuer, faisant la somme totale du coût de tous les pouvoirs qu'il est actuellement possible d'acquérir.
« Ouais, vu sous cette angle, autant tout cocher, c'est ça ? » Lance Baal mi-dépité, mi-blasé.
La Mort secoue la tête de bas en haut, lançant un las regard au démon signifiant clairement : « Exactement, abruti. »
Baal s'exécute alors, faisant une croix dans toutes les cases, même celles devant des pouvoirs qu'il ne comprend pas vraiment, comme Rétroaction par exemple. Il s'aperçoit même qu'à la fin, il lui reste encore de nombreux points à dépenser. Alors, il coche, encore et encore, jusqu'à ce que finalement il n'ait plus rien à acquérir.
« Est-ce que je peux changer mon xp en po ? Non ? »
Le démon se gratte la tête de dépit devant le sourire un tantinet goguenard de la Mort. Puis son visage s'éclaire.
Et il se met à acheter point de destin sur point de destin. En théorie, il n'en n'aura pas besoin, mais tout de même, au cas où...
Quelque part, en Enfer, une clochette, une toute petite clochette en métal fin, au doux tintement qui n'avait jamais résonné jusqu'alors, une simple clochette, très jolie, artistement décorée, ce genre de clochette que l'on croirait ne jamais entendre sonner, sonne. Sonne pour avertir qu'un démon de l'Enfer vient de dépasser le niveau Deity and Semi-Gods pour le niveau suivant et va vaguement commencer à poser problème.
« La force m'envahit » Hurle Baal, rayonnant de puissance.
Il vient d'accepter les modifications de sa feuille de perso, et les conséquences s'en font immédiatement ressentir.
Baal, si vous avez lu toute cette affligeante prose, ne ressemble pas à grand-chose. Ne ressemblait pas, pour être exact, à grand chose. Pas très grand, pas cornu, pas suivi d'une ombre fidèle et dévouée, pas plus qu'ailé ou muni d'une queue, au bas du dos en tout cas. Un démon quelconque, en somme. Pas moche, pas beau, pas effrayant, pas risible. Banal.
A présent, Baal a changé. Certes, physiquement, cela n'est pas flagrant. Mais son corps n'a pas envie de passer de son petit mètre quatre vingt cinq aux douze mètres trente réglementaires pour sa puissance. Et puis, les stalagmites sur le front, c'est dépassé de nos jours. Quant à la paire d'ailes, ou plutôt les sept paires d'ailes, c'est tout simplement hors de question.
Pourtant, tout ceci se voit. Et cruellement, d'une certaine façon. D'abord, parce que Baal a récupéré son ombre. Enfin, une ombre. Une grande ombre. Qui a une fâcheuse tendance à être tachyophile et dissolvante. Elle aspire la lumière, tel un gigantesque trou noir. Et puis, quitte à pousser la ressemblance jusqu'au vice, elle aspire aussi la nature aux alentours et tout ce qui la touche. C'est-à-dire une zone que l'on pourrait définir comme une figure qui, ramenée à un cercle, ferait seize mètres de rayon. Une figure sans lumière, sans âme, sans rire autre que celui de Baal, inextinguible. Car le voici, Baal, porteur de malemort et de violence, annonciateur de la destruction, celui pour qui sonnent les trompettes de Jéricho et avec qui marche la Mort.
« Typiton avait une âme. »
Baal sourit, heureux d'avoir trouvé le chiffre qui lui manquait pour faire tomber juste son calcul.
« Et donc, Althâr s'est planté. »
Son sourire s'élargit. Il va expliquer à ce maudit immortel qui l'a rossé qui c'est, le patron, pour lui faire comprendre qu'à lui, on la lui fait pas, que finalement, ben si, on la lui fait.
Aussi, préparant ses nouveaux pouvoirs, affûtant ses griffes, crocs, appendices pointus, armant ses sorts destructeurs, faisant jouer ses bonus en répartie cinglante, Baal se téléporte près d'Althâr, sans pouvoir le rater, puisqu'il est lié par le contrat à ce dernier.
« Tu devrais vraiment essayer la.... Commence Celimbrimbor, nonchalamment installé dans un fauteuil d'air
-Incline-toi devant ma toute puissance ! Tonitrue Baal, tandis que la Mort se place à ses côtés et que son ombre prend le parti d'éviter soigneusement l'elfe à qui Baal vient de couper la parole. Me voici, devant toi, moi, Baal le tout puissant ! Prosternez-vous, déclame Baal, tout heureux de voir qu'il peut faire tomber une deuxième victime sous sa coupe, devant moi, et vous serez épargnés par les flammes de la Géhenne. Pour les impressionner un peu plus, il change de stature, pour coller un peu mieux à son niveau. Tremblez ! »
Les réactions des deux êtres [Eh oui : on ne peut décemment pas les appeler autrement : imaginez la crise d'Althâr si l'on le nommait elfe, et celle de Celim si l'on le nommait nain. D'autre part, Althâr refuse d'être appelé dieu ou demi-dieu, tandis que Celim n'est pas alchimiste. Oser les nommer bourrins revient à signer son arrêt de mort, quant à brutes épaisses, eh bien, c'est la même. Donc, voilà.] le laissent un peu étonné. Le nain se contente de le regarder, en clignant lentement des yeux et en se frottant les ongles contre sa tunique, tandis que l'elfe semble fulminer doucement. En somme, il aurait tout aussi bien pu dire « Alors, ça vous la coupe, hein ? » qu'ils n'auraient pas bougé beaucoup plus.
« Prosternez-vous devant votre maître, ai-je dit ! » Essaye-t-il à nouveau, pour la forme.
La Mort plonge ses orbites vides dans les yeux des deux autres et commence à reculer.
L'ombre laisse échapper des petits gémissements qui pourraient passer pour des « kaï kaï » apeurés.
Puis Celimbrimbor frappe.
On n'interrompt jamais Celimbrimbor quand il parle de boule de feu. Jamais . Surtout quand il est de mauvais poil. Parce qu'avec Celimbrimbor, y'a des jours où faut pas le faire chier. Et y'a des jours tous les jours. [Honteusement piqué à Krän, mais le contexte ferait rire les auteurs.]
Et donc, il cogne.
Pas la petite gifle amicale ou le coup sans conséquence qu'on le voit porter d'habitude.
Non.
Celim n'est pas stupide au point de ne pas reconnaître un archi-archi-démon-futur-remplaçant/tombeur-du-patron quand il en voit un. On pourrait le croire, mais non.
Aussi ajuste-t-il sa frappe.
Pour expliquer rapidement la chose, il déplace le curseur de « petite bagarre entre potes » à « extinction de nova par le souffle du coup ». [Pour ceux qui voudraient tenter l'aventure, c'est la position intermédiaire du curseur.]
Baal encaisse. Dans un premier temps du moins. Un milliardième de picoseconde pendant lequel il croit pouvoir tenir le coup. Puis en fait, non.
Alors Baal vole. Entre les dimensions. Directement en Enfer. Emportant avec lui la Mort, pas mécontent de s'en tirer vivant, et son ombre, qui abandonne l'idée de lancer un regard torve à l'elfe en partant quand elle voit le sourire carnivore qu'il lui décoche.
« Je disais donc, reprend Celim, tu devrais vraiment essayer le boule de feu pour ton menu ménage. C'est tellement plus efficace que le petit personnel, de nos jours ! »
Edité par Celimbrimbor le 18/08/08 à 23:40
Rat De Labo | 18/08/08 01:02
Vraiment excellent 
Bis!!! *sifflote d'admiration*
le rat, Clanicus futurus maestrum tyranus des universalisum
Jynx Torquilla | 18/08/08 01:24
Vraiment Affligeant. 
Baramir d'Eckmöl | 19/08/08 08:27
Meuh nan..
c'est toujours marrant.
