Forum - Chroniques d'Eckmöl, Chapitre Premier.

Baramir d'Eckmöl | 24/08/08 11:03

La fin de la balade.

Le soleil est en train de se lever. Une aube colorée diffuse doucement sa chaude lumière sur la grande plaine d'Eckmöl. Baramir sent alors une main sur son épaule. Doucement mais surement il s'extirpe de son sommeil. Ce n'est pas une attaque, sinon le cor aurait sonné. Il est simplement temps de partir. Il ouvre les yeux et voit une silhouette encapuchonnée qui se tient au-dessus de lui. Son Ombre. Non, ce n'est pas une Ombre comme les créatures venues d'un autre plan et qui se nourrissent en suçant votre vie ; c'est simplement son ombre. L'homme qui se tient derrière lui et qui a juré de le servir. Le plus fidèle de ses généraux, le plus intime de ses amis.
« Messire Baramir, il est temps de partir.
_La route est encore longue n'est-ce pas ? De plus tu m'as encore laissé dormir plus longtemps. Je suis encore capable de voyager tu sais.
_Tout le monde est prêt. Il faut partir si nous voulons toujours être arrivés pour le dîner. »
Sans un mot de plus, Baramir enfile ses bottes et avale une tranche de viande séchée. Puis la cohorte se met en position de marche. Ce ne sont qu'une vingtaine de nains qui cheminent à travers la plaine, mais tous rentre chez eux.

Au loin, la cité d'Eckmöl se dresse, majestueuse et brillante, dans la plaine. Tous ont quitté cette cité il y a déjà de très nombreuses lunes. Ils ont suivit leur prince pour partir à la conquête des terres de Daifen. Aujourd'hui ils ont plusieurs victoires à leur actif, mais leur coeur reste attaché à cette cité. C'est là qu'ils sont nés, là qu'ils ont grandis, là qu'ils ont laissé leur famille. Il ne reste plus qu'à espérer que le temps passé ne soit pas trop long. Les choses ont dû changer, mais l'Intendant était quelqu'un de confiance. Les habitants se souviennent encore de mon frère, ils doivent aussi se souvenir de moi. La cité a été rebattit sur mes ordres, j'ai supervisé la reconstruction de chaque maison, puis je suis reparti. Suis-je un mauvais prince ? Les gens se moquent bien de qui est à leur tête et de qui les gouverne tant que cela n'influence ni ne perturbe leur petites affaires quotidiennes. Mon ombre en capuchon dut saisir mes inquiétudes car il me rejoignit. Il se trouvait en début de colonne, pour servir d'éclaireur au besoin.
« Ne vous inquiétez pas, tout se passeras bien.
_Nous ne pouvons pas le savoir mon ami, nous ne pouvons pas le savoir...
_C'est la non-réponse à votre missive qui vous inquiète ?
_Je ne m'attendais surement pas à ce qu'ils déroulent le tapis rouge, mais...
_Je comprend, mais le temps a passé et peut-être vous faudra-t-il regagner leur confiance. Le trône est votre, et cela personne ne peut le contester.
_Je ne souhaite pas m'imposer chez moi par la force.
_Tout ira bien, je vous le répète. »
C'est sur ces quelques paroles d'encouragement qu'il retourna prendre sa place, en me laissant seul, mais toujours inquiet. Quelque chose dans sa voix trahissait son inquiétude. Nous avions voyagé ensemble pendant tant de temps, que nous savions tous deux reconnaître des signes que très peu de gens pouvaient voir en nous. Il y avait quelque chose qui ne tournait pas rond. Il n'était pas normal que nous n'ayons pas reçut la visite d'un éclaireur. Nous cheminions sur la grande route menant à la porte nord de la cité, et les fermes qui la bordaient étaient comme désertes. Non, quelque chose n'allait pas.

Nous firent une halte alors que le soleil était au plus haut. Nous étions à mi-chemin de la cité. Notre voyage touchait à sa fin, et cependant plus nous avancions, plus je sentais grandir en moi un mauvais pressentiment. Mes hommes, ceux qui avaient survécu à nos nombreuses batailles se réjouissaient de pouvoir rentrer chez eux, et moi je n'était pas sur de pouvoir les y conduire. Lorsque nous nous remîmes en route, je fis passer la consigne. Nous devions rester sur nos garde. La perspective de nous battre si près de chez nous ne nous enchanter guère, mais je craignais que nous ne devions nous battre pour rentrer chez nous. Les choses avaient changées et je ne voulais pas imaginer à quel point. Je le découvrirais bien assez vite.

Un carreaux siffla à mes oreilles. Sans que j'en donne l'ordre, tous se mirent en position de combat. Nous voilà à à peine quelques kilomètres de la cité et nous tombions dans une embuscade. Les bosquets de chaque côté de la route devaient abriter les arbalétriers, alors que la ferme abandonnée devait contenir le régiment d'infanterie qui nous attendait. Voilà un accueil comme je ne les aime... pas, mal alors pas, du tout ! Un nouveaux carreaux siffla et je le parait avec mon bouclier. Cependant, au lieux de ricocher, le carreaux le perfora. Voilà qui était très inquiétant. Même les Eluros les plus costaux n'avaient fait que le cabosser. D'autre de mes nains furent blessés, malgré leurs armures de mythrill. Ce n'était pas des bandits, mais des forces spéciales. Il existait que très peu d'armes qui pouvaient perforer nos armures et très peu de monde qui pouvait se les procurer. La surprise se lisait sur le visage de mes hommes quand ils virent que le régiment qui venait vers nous, en position de charge, portait la bannière de la cité. Les choses avaient décidément bien changées. Ma voix se fit entendre, brisant le silence avant l'orage. Mon bouclier et ma hache tombèrent au sol, de même que ceux de mes nains. Nous nous rendions. Mieux valait rester vivant pour découvrir ce qu'il s'était passé.

« Ainsi c'est vous Baramir. Me demanda celui qui devait être le chef de ce commando
_C'est bien moi en effet. Nous nous rendons.
_Alors c'est la fin de votre Balade. C'est peut-être même la fin tout court aussi d'ailleurs. »
Puis il parti en riant, alors qu'on nous attachait les bras dans le dos pour nous conduire dans la cité.

Edité par Baramir d'Eckmöl le 25/08/08 à 08:06

Lancwen de Sigil | 24/08/08 21:08

Voila un bien mauvais accueil pour un prince légitime.

J'attends la suite.