Forum - La rivière

Vadim | 30/08/08 00:57

Vadim sortit de la taverne ce soir-là, suite à une altercation anodine avec son frère Loxias. Anodine, croyait-il, pourtant, il n'avait aucune idée de ce qui avait poussé celui-ci à agir de façon si sérieuse quelques minutes plus tôt.

La lune était haute, la faible lumière réfléchie n'aidait toutefois pas à trouver son chemin. Qu'importe, il suffisait de marcher droit sur le chemin. Quelques branches et feuilles craquaient de temps à autre sous ses pas. Il avançait lentement, pensant à tout ce qui s'était produit.

Une certaine solitude l'envahit, commune ces derniers temps. Même la taverne ne semblait vouloir apaiser ce sentiment. Il avançait d'une démarche lente, presque mélancolique. Il dévala ainsi quelques temps en quête d'un endroit où il pourrait de recueillir en paix.

Une idée lui traversa l'esprit, vive et précise. Il changea brusquement de direction pour s'enfoncer dans le boisé environnant, le petit craquement des pas habituel dénotant sa présence continuait de se faire entendre.

Le temps se faisait froid, mais même la morsure du vent sur sa chair ne semblait déranger sa concentration.

...

Il se penchait déjà sur la petite rivière qu'il connaissait bien depuis un temps, regardant fixement le reflet peu détaillé de son visage dans l'eau. Il n'avait même plus souvenir de la marche qu'il venait de prendre, tellement son esprit était occupé.

Quelque chose attira alors son attention vers la limpidité du reflet, comme une tache qui ne devait pas être là. Il se pencha en avant légèrement, intrigué par l'apparition étrange. Il plissa les yeux, c'est alors qu'il compris ce qui se passait. L'un de ses yeux était devenu aussi noir que la nuit, de blanc ni d'iris, que du noir. Il fixa le reflet, son deuxième oeil commença à noircir, un peu à la manière dont un liquide se diffuse lorsqu'il tombe dans l'eau.

Il tenta de reprendre ses esprits, il tomba à la renverse, sur le dos. Ses pensées fusèrent de toute part :

Encore? Comment... Non ce n'est pas possible, ce n'est pas vrai. Contrôle-toi, se dit-il, contrôle-toi.

Il tenta d'user de concentration, mais rien ne put y faire. Il commençait déjà à sentir la chaleur qui montait en lui, comme les fois où il usait de cette...faculté... Il s'assied prestement tendit les avant-bras devant lui, qui commençait aussi à noircir, une fumée dense et noire commença à lui sortir par tous les pores de la peau.

Les lueurs du soleil le réveillèrent le lendemain matin. La lutte l'avait sûrement rendu à bout... C'était la première qu'il ne put le contrôler...

Rat De Labo | 31/08/08 09:34

Bravo, j'adore!!!!

Eigoel Nahb | 31/08/08 15:36

Il faut sacrifier un pigeon pour repousser les ténèbres...