Forum - Les urnes de pouvoir.
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Carlyle | 06/09/08 14:36
Assis dans un confortable fauteuil, le regard masqué par sa lourde capuche, Carlyle semble réfléchir. Devant lui, posées sur une table en mélèze, trois urnes trônent et défient son attention, comme pour lui dire qu'il ne percera jamais leur mystère. Qu'importe : il l'avait déjà percé.
« Monsieur ? Osa un des serviteurs, plus sot ou plus courageux que les autres. Que devons-nous faire à présent ? »
Le silence plana un long moment dans la petite salle où régnait la pénombre, comme si le maître n'avait pas entendu ou pas voulu entendre la question du jeune homme à quelques pas de lui. Puis un sourire éclaira soudain le visage de Carlyle, et sa voix se fit pareille à celle d'un ensorceleur.
« Trois urnes, Sébastian, nous sommes bien d'accord, il y'a trois urnes sur cette table, n'est-ce pas ?
-Oui, Monsieur.
-Trois urnes qui renferment visiblement de quoi ressusciter le pire démon que ce monde ait connu.
-Oui, Monsieur.
-Trois urnes que vous avez dérobé à un joueur professionnel, qui lui-même les avait gagnées contre quelqu'un.
-C'est cela Monsieur.
-Très bien Sébastian. Sans bouger de son siège, Carlyle menaça directement l'homme d'armes. Pouvez-vous cependant m'expliquer où sont les quatre autres ?
-Trois autres, Monsieur ?
-Sébastian, quand je vous ai envoyé vous et vos acolytes minables tirés d'une taverne où vous passiez votre temps suspendu à la grasse mamelle d'une putain assez laide pour damner tout un pays, je vous ai demandé de rechercher sept urnes, et de ne pas reparaître devant moi avant de les avoir toutes en votre possession.
-Nous en avons trois, Monsieur, et voilà plus de cinq ans que nous sommes sur les chemins pour vos foutues urnes. Nous demandons à être payé.
-Vous... Carlyle s'esclaffa, toujours sans se lever. Sept urnes devaient m'être présentées sur cette table, et dès lors le contrat aurait rempli et vous auriez été payés.
-Nous avons accompli une part du contrat !
-Une part seulement Sébastian.
-Ne cherchez pas à nous arnaquer, maudit vieillard ! »
Sébastian et ses quelques hommes avaient dégainé leurs armes et un rictus menaçant défigurait leurs visages. Il était temps que ce commanditaire apprenne qui faisait les règles dans cette affaire. Ils étaient armés, pas lui.
« Nous demandons, Monsieur, cracha Sébastian avec le délice que seul procurait un trop plein d'adrénaline, à être payé.
-En sommes, nous voici là, à un bête concours de qui à la plus longue...
-Payez-nous.
-Que je vous paie ? Vous n'avez pas accompli la moitié du travail, et me menacez en ma demeure.
-Payez-nous ou mourrez.
-Messieurs, je vous prie de bien vouloir reconsidérer votre position... Carlyle semblait contrit. Soyez raisonnable, ne tentez pas le diable. Si vous repartez sur l'instant quérir les urnes manquantes, j'oublierai notre petit différent, et augmenterai votre paie. Ne trouvez-vous pas cela plus opportun ?
-Nous voulons être payé maintenant. Sébastian grinça des dents. La situation lui échappait.
-Très bien. Le vieil homme eut un soupire las. Eva, tue-les. »
Les mercenaires ne comprirent pas très bien se qui se déroula dans les secondes qui suivirent. Simplement, les lumières qui étaient déjà à demi mouchées s'éteignirent, et la pénombre se fit oppressante. Un cri de rage, sans doute Sébastian devant son impuissance, s'éleva, et des bruits étranges retentirent. Pas de lutte, ce qui les aurait rassuré, mais des gargouillis peu amène, comme si des flots de sang se mettait à couler. L'un d'eux jura lorsqu'il sentit un liquide visqueux lui battre les bottes, et fut vite réduit au silence. Quelque chose de mortel était parmi eux, et personne ne voyait quoi, ne savait quoi, ni ne pouvait y faire quoi que ce soit. Finalement, quelqu'un gratta un briquet et une lumière fut rallumée. L'éclairage revint lentement à la normal.
« Excellent travail Eva, comme toujours. Lui dit Carlyle. Mais veux-tu bien cesser de lécher ainsi ta dague.
-Pardon Carlyle, une vieille habitude.
-Je sais. Passons. »
Le serviteur d'Elandel examina les cadavres qui avaient pris la place de la petite demi-douzaine d'hommes en armes. Quelques uns étaient morts proprement tués par Eva alors qu'ils tentaient de fuir. L'un d'eux avait pris un coup d'épée qu'un de ses camarades avait lancé en tentant de se défendre, et un autre s'était tout simplement suicidé. De parfaits lâches, de parfaits corps. Carlyle entonna doucement une antique mélopée et releva les cadavres pour se les asservir avec la force et la vitesse que seule confère l'habitude. De parfaits serviteurs, à présent.
« Bien, nous pouvons donc reprendre notre entrevue, à présent. Je veux que vous ralliez chacun des seigneurs qui se prétend au service du mal en ces terres de Daifen, et que vous leur donniez ce message. Dîtes-leur que j'ai en ma possession trois de sept urnes de pouvoir. Dîtes-leur qu'avec ces urnes, nous pouvons faire revenir le pire démon qu'aient jamais connu ces terres. Dîtes-leur que nous devons trouver les quatre manquantes et que nous n'y arriverons qu'unis. Dîtes-leur qu'il nous faut ces urnes. »
Les zombies sans conscience mais le message bien gravé dans leur esprit sortirent lentement.
« Pourquoi fais-tu cela, Carlyle ? Demanda Eva. Pourquoi veux-tu Drazankhar ?
-Mais je ne veux pas Drazankhar.
-Alors ?
-Alors je gagne du temps. Je diverti la Confrérie. Je laisse le champ à Wormius.
-A quoi cela va-t-il nous mener Carlyle ? Le sais-tu seulement ?
-Cela, ma petite, cela nous mènera sans doute au chaos. Oui, au chaos, je l'espère. »
Prince Anaodot | 06/09/08 23:02
j'aime.
Hum cependant, il me semble que, quand on emploie des voleurs non qualifiés, on a rarement ce que l'on veut a la fin. Certe, le professionnel coute plus cher, mais les résultats sont plus satisfaisant... A bon entendeur ?
Carlyle | 08/09/08 13:05
C'est avec un certain étonnement que j'ai découvert votre missive quant au professionnalisme discutable des hommes que j'avais engagé pour remplir une certaine mission.
Cependant, après avoir, de mon côté, commis quelque recherche, je comprends désormais toute la légitimité de votre propos.
Aussi me permets-je de vous lancer une offre, que vous saisirez si le coeur et la bourse vous en disent.
Trouvez-moi les urnes manquantes, dussiez-vous massacrer tout Daifen pour cela : je les veux.
Réussissez, et vous serez richement récompensé.
Echouez, et... Vous comprenez, j'en suis sûr, ma position.
En attendant de vos nouvelles,
Très cordialement,
Carlyle.
Prince Anaodot | 10/09/08 18:20
Une proposition comme celle ci est alléchante. Véritablement. Mais bien sur, de vagues promesses de font pas un contrat. Quoi qu'il m'en coute de le dire, je ne compte pas me lancer la dedans a l'aveuglette. Voyons, ca ne serait point raisonnable. Combien serais je rémunéré ?
Carlyle | 10/09/08 19:08
Vous aimez aller droit au but, cela vous honore. Aussi ne m'embarrasserai-je pas de gants quelconque.
Je suis pressé. Je veux ces urnes le plus tôt possible devant moi.
Vous serez payé en harpies, en vampires, en pièce d'or.
Vous serez payé en honneur, en réputation, en gloire.
Et cette victoire vous apportera, je n'en doute pas, plus de clients à l'avenir.
Cordialement,
Carlyle.

