Forum - [Rp] Intro à Xdhil

Duc De L'uto | 30/09/08 16:56

« Je croyais que les continents ne vous intéressaient pas, Duc. »

Abkataer tira sur une longue pipe avant de recracher la fumée par le nez, sous sa vieille capuche trouée. Autour des deux personnages s'étendait une forêt bleue, s'arrêtant en une lisière circulaire, juste assez étendue pour former une petite clairière. Sur une souche bleutée rongée par une mousse turquoise, le Duc mordillait une racine.

« Les Daifeniens ne m'intéressent pas non plus. Et pourtant je ne me lasse pas de jouer avec eux. »

Abkataer énuméra intérieurement toutes les façons de « jouer » qu'avait le Duc avec des êtres vivants. Pour cette dernière intervention, il jugea bon de n'en choisir aucune en particulier. Il se contenta de regarder autour de lui, pas vraiment séduit mais assez interloqué de ces couleurs en cet endroit.

« Où sommes-nous, au fait ? Il y a des centaines d'autres endroits pour parler tranquillement.
-Celui-ci est de loin mon préféré. Nous sommes dans une des entrées cachées d'Uto. Enfin, un des sentiers menant à un des seuils d'une des entrées d'Uto. »

Abkataer sentit tout d'un coup un énorme poids sur ses épaules. Puis un autre, plus lourd encore, sur son coeur. Sans parler de celui sur son âme et conscience, mais ce dernier ne le lâchait plus depuis des lustres, aussi s'en accommodait-il. Se trouver là où il se trouvait signifiait bien trop de confiance.
Le Duc était une sorte de pari. Il était bon de se trouver dans son camp plutôt que dans celui d'en face, mais c'était un drôle de jeu que d'être son allié. Il fallait être proche mais pas trop. Loyal mais pas trop. Vivant mais pas trop...
Se trouver là où il se trouvait, c'était être bien trop proche du Duc, et parallèlement, bien trop proche de la mort.

« Je ne comprends pas. Déjà nous nous sommes trouvés sur l'un de ces seuils, il y a des années de cela, à des lieues d'ici. Sur un continent bien lointain. »

Ce souvenir ne faisait que lui montrer la réalité plus claire encore. C'était quelques années au paravent, quand il faisait encore ses preuves. Quand il étalait sa haine sous les yeux d'un Duc intéressé. Et qu'il en brillait. Il avait été atteint d'un malaise profond, plus profond que les peurs d'enfants, que les angoissent de vieillards. C'avait été la seule fois où il avait cru à Son existence. Si Gaïa existait, elle était ce qu'il avait connu de plus terrifiant.

« Uto n'est pas un endroit à proprement parlé, Abkataer. Uto est un endroit diffus, vague, brumeux. Il se trouve ici et ailleurs, si bien que seul un être lié à Elle peut en trouver la voie. Uto communique avec Daifen par Sa volonté... et un peu de la mienne. »

Abkataer n'avait jamais vraiment cru aux dieux. Il redoutait la magie, fermait les yeux à son apparition et les oreilles à son évocation. Il écartait toute vie après la mort, et tout autre lieu qui aurait pu exister en plus de la terre qu'il connaissait. Il croyait aux actes des hommes, aux pensées courageuses, aux idées extravagantes et aux affrontements rudes. Le fait que son patron suive les ordres d'une déesse lointaine et croit dur comme fer à un monde superposé à Daifen ne le dérangeait pas outre mesure... Sauf s'il s'y trouvait confronté.

« Ai-je vraiment ma place ici ?
-Tu es pur de haine, presque autant que moi. Elle ne te chassera pas. Mais tu n'as ni assez de foi, ni assez d'imagination pour entrer. Tu n'es donc pas une menace. Mais parlons continent, c'est pour cela que nous sommes ici. »

Le Duc s'installa plus confortablement sur la souche, jetant la racine mâchée. Abkataer ralluma sa pipe.

« Où pensez-vous débarquer ? »

Sheena | 01/10/08 11:25

De même. J'aime bien le "concept" d'Uto... Très intéressant!