Forum - Lux Ferrer Cerberus - Minute de décadence
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Loxias | 07/10/08 05:55
Lux Ferrer Cerberus - Minute de décadence
Un jour funeste se leva au sommet des montagnes environnant la bourgade isolée. Doucement, les habitants de la cité du Lux Ferrer Cerberus s'éveillaient, rendant hommage à l'astre luminescent.
Descendant lentement de sa tour transperçant les cieux azurés, Loxias se rendit à la volière bordant la structure tortueuse de son repaire. Un rapace au plumage sombre attendait sur un perchoir doré, non loin des larges portes de fer du bâtiment aux pierres noires. Un bout de parchemin était solidement attaché à l'une de ses robustes pattes griffues.
L'elfe s'approcha doucement du volatile et décrocha soigneusement le message. Son regard attentif suivit les lettres, les mots et les phrases dansant sombrement sur le papier. L'entité sylvestre reconnut alors l'écriture de son frère d'armes, le Seigneur Vormonta. Cruelle et concise, la courte missive du Général exprimait des intentions troublantes, terribles, et jusqu'alors, inimaginables. Les raisons fondamentales de son départ aussi spontané qu'impromptu y étaient indiquées aussi clairement que les caractères burinés, sur une pierre tombale.
Loxias ne s'attendait pas à une telle décision, de la part de celui qui avait d'abord eu l'idée de fonder cet ordre, celui là qui avait convaincu Vadim de quitter les Dragonniques, celui là qui l'avait lui-même poussé à donner sa démission à Ristournel, chez les Lumineux. Il ne pouvait exprimer ce qu'il ressentait vraiment, puisqu'une panoplie d'émotions et de pensées traversait son coeur puis son esprit à un rythme chaotique. Colérique, le chevalier serrait les poings. Assaillit par la tristesse, les larmes lui montaient aux yeux. Dégoûté, il luttait pour ne pas vomir sur le tapis de paille étalée sur le sol sale.
Il aurait aimé comprendre, accepter, mais les excuses formulées par ce personnage qu'il avait pendant longtemps considéré comme son mentor le décevait excessivement, le révoltait au plus haut point, en cette matinée morose.
Cette trahison souffla en lui toute empathie à l'égard de Vormonta comme la déflagration violente de la poudre noire enflammée ébranlait les fondations immémoriales. Désormais, les souvenirs amicaux pâlissaient, effacés par cet avenir glauque et froid qui s'imposait.
-Une opinion publique négative vis-à-vis de nos réalisations communes, puis un idéal abandonné, auront finalement réussi à dissoudre la communauté, soupira le chevalier accablé...
La missive d'un frère qui ne pourrait plus l'être, maintenant, reposait sur les tiges de pailles souillées, au milieu des fientes de pigeons, de faucons et de hiboux.
Tournant brusquement sur lui-même, Loxias sortit enfin à l'extérieur, respirer l'air frais qui ne pouvait pourtant l'apaiser. Brutalement, il ferma derrière lui la porte de la bâtisse, faisant alors sursauter les messagers ailés.
Le regard perdu, l'esprit tourmenté, il s'avança vers la Grand-Place encore peu achalandée, où trônait une fontaine aux éclats scintillants. Prenant place sur la bordure en pierre taillée, Loxias s'assit quelques secondes, méditant sur le passé et l'avenir, pestant contre le présent, avant que son vieux compagnon de toujours le rejoigne. Un groupe de porteurs chargés de caisses et de bagages diverses se tenaient derrière lui.
Les deux Cerbériens se fixèrent quelques instants, hésitant chacun à prendre la parole. Ils savaient, tous deux, nul n'avait besoin de dire pour que l'autre sache.
Vadim aussi avait pris sa décision, et sans Vormonta au sein de l'ordre, il ne voyait plus l'intérêt de combattre pour un idéal qui n'avait jamais été le sien.
Loxias détourna la tête le premier, souhaitant alors mettre fin à l'entretien agité par le plus grand mutisme. Il fixait un point imaginaire dans le ciel aussi bleu que la chair transie de quelques pauvres âmes ayant sombré dans la froidure de l'hiver. L'elfe continua de porter son regard absent vers l'océan de toutes les angoisses, jusqu'à ce que le nouveau sans-ordre dresse la main en l'air, signifiant à ses hommes qu'ils allaient continuer leur route, et qu'ils n'avaient désormais plus rien à faire en ce lieu déserté.
Seul le fluide s'écoulant de la gueule des gargouilles hideuses ornant la fontaine mythique troublait le silence persistant, au sein de la place centrale. Se rendant accomplir une autre journée de dur labeur, les paysans, les boulangers puis les forgerons traversaient le coeur de la ville sans bruit, rappelant l'ultime marche d'une procession funèbre. Les marchands eux-mêmes installaient leurs étalages sans grand enthousiasme, dans cette bourgade en déclin.
Le paladin cogitait rêveusement sur la situation présente, aussi glauque fut-elle. Ses yeux suivaient sombrement la progression dépouillée d'entrain des habitants et des réfugiés du triste hameau.
L'idéal cerbérien avait-il échoué, dans le cadre de la défense et de l'encadrement étatique des classes pauvres et moyennes?
La gouvernance formée par ses frères et lui-même avait éclatée, avant même qu'ils aient pu constater les résultats du système social instauré. La cause avait été abandonnée par deux des instigateurs du projet, alors qu'un dernier parti, fourbu par l'échec, ridicule puis ravagé par la folie, persistait à militer au sein de ce projet complexe et hypothétique.
En fait, que retenait encore Loxias, en ces murs désertés, et désormais dénués de toute signification réelle, sans la présence de Vadim et de Vormonta?
Il n'aurait pu le dire.
Se levant sans se presser, l'entité sylvestre glissa doucement ses mains dans les larges poches ventrales de sa bure. Il allait rejoindre son fidèle compagnon Horagorn dans la salle commune, partager avec lui un déjeuner dénué de toute saveur, en ce jour funeste, une minute de décadence de plus dans son existence éternelle.
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Edité par Loxias le 07/10/08 à 05:56
Lancwen de Sigil | 07/10/08 09:41
voilà un instant poignant mon ami. Sachez que les portes de Certadhil vous sont ouvertes si vous le désirez car seule une personne ayant subi pareilles défections peut vous comprendre.
Eigoel Nahb | 07/10/08 19:01
Hum... Moi je ne vois qu'une solution : Tuer les Initiés. Ainsi les esprits saints mais influençables ne seront plus en danger...
Edité par Eigoel Nahb le 07/10/08 à 19:03
Reese | 07/10/08 19:43
Loxias, tu connais toute l'estime que j'ai pour toi, et je compatis.
Mais sache que nous ne sommes pas responsable des récents départs qu'il y eut chez toi.
Je te souhaite une pleine réussite pour redorrer le blason de ton ordre, accompagné d'Horagorn.
Dame Eigoel, faites attention, certains de mes compagnons sont plus susceptibles que moi 
Celimbrimbor | 07/10/08 19:49
Permettez-moi de bien vouloir vous enjoindre à la plus grande prudence dans vos menaces voilées à l'encontre de Dame Nahb.
Je n'aime pas vraiment que l'on touche à mes élèves, et je ne m'embarrasse ni de menaces ni de scrupules.
Cordialement,
Celimbrimbor Elanden.
Loxias The Dark Lord | 07/10/08 20:13
En toute sincérité, vos paroles m'enchantent, et j'accepte avec joie cette confiance que vous semblez m'accorder. J'apprécie à côtoyer un personnage comme vous.
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Polymorphe Reese,
J'accepte ces encouragements, bien que pourtant, je ne sache de quoi seront fait nos rapports futurs. Je ne vous blâme de rien, et d'ailleurs, espère ne pas l'avoir déjà fait.
*relisant rapidement ses écrits pour s'en assurer*
Aussi, si Pendel souhaite réellement que des rapports cordiaux subsistent entre nous, assurez-vous qu'il n'arrive rien de fâcheux à Dame Eigoel, cher ami.
Edité par Loxias The Dark Lord le 07/10/08 à 20:15
Rat De Labo | 07/10/08 20:25
Eigoel> Je ne peux qu'adhérer à cette noble cause que vous venez de formuler...
Edité par Rat De Labo le 07/10/08 à 20:26
Eigoel Nahb | 07/10/08 21:51
Dame Reese, j'utilise les mots qui me semblent justes. Aussi, je ne me préoccupe pas de savoir si les personnes touchées sont susceptibles ou non. Je sais de quoi vous êtes capables, je ne m'attaque pas ainsi à ceux dont je ne sais rien.
Larme De Fée | 07/10/08 22:18
Toute cette affaire me semble bien malheureuse, peut-être devrions-nous respecter cette tristesse et aller nous quereller ailleurs?
Duc De L'uto | 07/10/08 22:27
Il n'y a pas de bons ou de mauvais endroits pour se quereller. Faites donc, et mettez-y du coeur, s'il vous plait.

