Forum - Chronique d'un Echec annoncé...

Realder | 15/10/08 11:35

Chronique d'un Echec annoncé.

Realder. Ancien Seigneur Yoshiste, fanatique de l'oeuf prêt à tout pour le Dieu Lézard. Premier échec.
Realder. Anciennement membre du Firmir où il a tenté de se dévouer à un nouveau Dieu. Deuxième échec.
Comme le veux l'adage, jamais deux sans trois... C'est pourquoi Realder revient aujourd'hui parmis vous mes cher. Pourquoi tenter le diable? Bonne question. La réponse ? Si je vous dis 42, vous dites ? Aïe Ouille Badaboum Malmalmalmal
Ok vous me tabasser jusqu'à ce que mort s'en suive.

Après un début peu accrocheur, voir ennuyeux, pétri d'un humour douteux que peux d'entre vous apprécierons, je suis enfin prêt à vous narrer une petite histoire. Cette histoire n'est pas celle de Realder. Cette histoire est celle d'un petit garçon d'une époque lointaine. Cette histoire, c'est Realder qui aujourd'hui la raconte à ces jeunes ouailles, au fin fond de son temple de Saladedhil, ancien vestige de la presque puissance de son ancien Clan. Ici et la trainent encore quelques statues de l'Oeuf lui-même ainsi que les portraits de ses compagnons disparus. Que de nostalgie me direz-vous. En effet cette époque et belle et bien révolue. L'Oeuf n'est plus, remplacé par d'innombrables divinités sur ce continent autrefois dévoué à la cause ovarienne. Très peu se souviennent de cette époque, et c'est tant mieux. Plutôt que de ruminer le passé, je vous propose donc une petite histoire du folklore local...

« Huan est né dans un petit village de Saladedhil dans une maison ordinaire au sein d'une famille ordinaire. Il a mené une vie ordinaire, allant à l'école de façon tout à fait ordinaire jouant, pleurant, tombant et s'écorchant comme un gamin ordinaire. Il allait ensuite voir la Mère Kur'ô Krome qui de façon tout à fait ordinaire lui soignait ses plaies. Il aimait bien cette vieille qui sans rien demander à personne aidait et soignait les habitants de son village et ses soldats...
Oui, car malgré les apparences ordinaires de ce village ordinaire, ce qui était en dehors de ses murs n'avait rien de normal. Les bois étaient peuplés d'étranges créatures disait-on. On voyait pourtant beaucoup d'étranges voyageurs qui partaient à l'aventure dans ces terres mal fréquentées. Ceux ci bien entendu fascinaient les enfants qui pensaient que toutes ces rumeurs sur les terres environnantes n'étaient que fabulation au même titre le monstre sous le lit après le couvre feu.
Monstre contre lequel Huan et ses amis avaient une fois organisé une croisade, armés de casseroles bénites, de louche de lumière, divers feu d'artifices sacrés et bien sûr Huan avait concocté son maintenant fameux onguent de litière de chat céleste afin de panser les éventuelles blessures. Ce sera le premier récit d'aventure d'Huan Drahinar qui commença donc sa carrière d'aventurier très tôt, dès l'age de 8 ans...

"A minui deuven le marchant d'arme"
Tel était le message que son ami Ulfar courageux mais pas très malin, avait laissé à Huan après les cours. Ce soir, c'était le grand soir, le monstre tant redouté allait gémir telles les pucelles elfiques. Cette expression, c'est Ulfar, le meneur de la troupe, qui l'avait entendue au détour de la taverne du village alors qu'il tentait de glaner quelques informations sur le fameux monstre. Personne ne comprenait ce que cela signifiait, mais tout le monde s'accordait à dire que la virilité se dégageant de ces mots concordait parfaitement avec la tâche qui ce soir leur incombait.
Après des semaines de recherches et de courageux essais, nos preux et jeunes aventuriers avaient appris que même après le couvre feu, il était possible de rester debout jusqu'à minuit. En effet l'équipe avait organisé plusieurs tests afin de repousser l'échéance au plus loin. Minuit était l'heure parfaite d'après eux.
Chacun préparait donc son attirail pour ce soir. Profitons-en pour présenter l'équipe au complet. Au commandement nous retrouvions Ulfar, grand et fort pour son âge il s'était confectionné un bouclier avec le classique mais efficace couvercle de marmitte qu'il avait ensuite décoré grossièrement aux couleurs du village. Comme arme il comptait utiliser sa fameuse épée de bois runique (en réalité des dessins gravés par la soeur d'Ulfar pour embellir l'objet de fierté de son frère) qui rendait tout le monde admiratif.
Ensuite nous retrouvions les inséparables Koren et Parsia tous deux vêtus d'une cape et d'un casque artisanal. Pour armes nous retrouvions un autre duo inséparable : la grande cuillère et la grande fourchette à salade. Individuellement modestes mais Koren et Parsia affirmaient avec certitude que la combinaison des deux était époustouflante. Conquis par ce nouvel artefact en deux parties, nous ne demandions qu'à voir.
Ergur était maître dans le maniement des feux d'artifices. Cela faisait plusieurs jours qu'il accumulait tout genre de feu de Bengale afin de créer d'après lui l'arme ultime. Elle était finalement prête et attendait calmement au fond du sac d'Ergur l'Artificier.
Ekkaya, la seule fille du groupe, était l'archère. Son père étant chasseur et elle un peu garçon manqué, elle maniait cette véritable arme comme personne dans le groupe. On racontait même qu'une fois elle avait réussi à atteindre une cible...
Enfin, venait Huan, dont la carrure peu imposante ne lui permettait pas de se battre physiquement. Néanmoins ses nombreuses visites chez la Mère kur'ô Krome avait laissé des traces chez cet enfant qui était donc le soigneur du groupe. Voila des semaines qu'il préparait son onguent qui d'après l'odeur qu'il dégageait devait être très puissant. Car c'était la l'enseignement qu'il avait tiré de ses nombreuses visites chez la vieille : plus c'est grave, plus la solution doit être nauséabonde.
C'est donc cette équipe solide et fiable qui partit en croisade contre leur cauchemar commun...

"En route! N'oubliez pas le plan, nous devons LE surprendre...."
A l'époque c'était ça un plan : prendre par surprise. Ekkaya nous l'avait suggéré comme conseil de chasseur et nous nous étions tous remis à son jugement pour cette chasse un peu spéciale. Nous nous mettions donc en marche, tous aux aguets, sursautant à chaque bruit que nous entendions. La taverne du coin produisait un bruit de fond dans la nuit noire qui nous rassurait et qui nous aidait à oublier le fait que nous soyons six enfants vagabondant de nuit dans une ville autour de laquelle rodait de mystérieuses créatures.
La question principale que nous nous étions posée pendant la préparation de notre battue nocturne était celle de la localisation de notre cible. En effet, le monstre de dessous le lit est unique et ne peut être sous le lit de tout le monde. Ce qui était vrai en revanche c'est qu'il attaquait apparemment par-dessous les lits. Il devait donc se cacher, après mûre réflexion, quelque part sous terre. C'est la que nous avions eu l'idée des excavations derrière le temple du village. C'était donc notre destination et nous remontions la rue principale avec précaution pour ne pas être repéré.
Plus nous avancions, plus le bruit de la taverne s'estompait et plus la pression se faisait grande. Ulfar mis à part, tous nous commencions à douter de notre efficacité. Notre imagination débordante nous permettait de visualiser la bête sous différentes formes souvent de plus en plus effrayantes. Nous approchions du temple. La nuit était au plus noire. La lune avait disparue et plus un bruit ne nous parvenait de la ville. Nous nous approchions pas à pas, retenant notre respiration, nos coeurs s'accélérant quand soudain...

"DING DING DING DING...
Tous ensemble : AAH!
Ulfar : Calmez vous ce ne sont que les cloches!
Ergur, dans ce qui sera un jour sa barbe, : c'est toi la cloche...
Koren : On pourrait peut être faire une pause?
Parsia : Je plussois!
Ulfar : Non! Les cloches sont la diversion parfaite, c'est le moment d'y aller!"

Nous reprîmes donc notre chemin. Malgré l'obscurité, nous devinions l'endroit où se terrait notre cible. Chacun se préparait prenant son ustensile de cuisine à deux mains, prêt à affronter la bête.
Soudain, un grognement et le bruit d'une bête s'approchant. Nous sentions l'heure de notre ultime combat arriver. Comme si le destin l'avait prévu, les nuages ne couvraient plus la Lune et un semblant de clarté revint. Nous distinguions maintenant une ombre, une silhouette. Elle s'approchait. Ulfar se plaça devant, épaulé par Koren et Parsia. Ergur et Ekkaya s'étaient placé un peu plus en retrait. Huan était derrière ces deux la, prêt à aller appliquer son fameux onguent.
La bête se rapprochait, on l'entendait grogner et respirer. Elle avait quatre pattes musclées, ornées de griffes. Ses crocs reluisaient dans la nuit. Le combat serait féroce. Il n'y avait pas de demi-mesure possible, tuer ou être tué. Alors que certains d'entre nous le réalisaient en retenant quelques sanglots, le visage d'Ulfar transpirait l'adrénaline, un rictus sauvage s'imprimant sur son minois.
Et le combat commença. Ekkaya manqua ça cible. Ulfar frappa d'estoc alors que la bête se redressait pour lui faire front. Le monstre tomba de tout son poid sur Ulfar et tentait maintenant de lui laminer le visage à coup de griffes alors que le couvercle de marmite le protégeait pour l'instant. Les autres ne restaient pas sans rien faire : Koren et Parsia passaient à l'attaque frappant à la tête. La cuillère n'avait pas grand effet mais la fourchette de Parsia semblait faire des dégâts. Ekkaya pris une flèche dans chaque main et commença à picorer ainsi le flanc de la bête qui commençait à saigner de plus en plus. Tout à coup elle se releva et lança ses griffes en direction de Koren et Ekkaya qui étaient cote à cote. Le casque de Koren vola en éclat en le protégeant, mais Ekkaya ne put rien faire et encaissa un sérieux coup dans l'épaule. Ulfar avait réussi à se dégager, Parsia avait lui aussi reculé. La bête et Ulfar se regardaient en chiens de faïence alors que nous observions la scène. Ekkaya ne bougeait plus et Huan eu le réflexe un peu tardif de panser ses plaies. Elle était inconsciente mais respirait encore. L'onguent avait stoppé le saignement. De l'autre coté le combat avait repris. De nouveau Ulfar avait chargé, de nouveau son bouclier de fortune encaissait les coups. Dans un sursaut d'insanité et de sadisme exacerbé, Parsia et Koren eurent l'idée de retirer les yeux de la bête. Les cris furent attroces et nos deux jeunes gens vomirent en voyant le résultat. Ulfar interpella alors Ergur.

"Ulfar : Ergur j'ai une idée! J'ai besoin de toi!
Ergur : Je ne peux rien faire pour l'instant!
Ulfar : Si! Profite qu'il soit occupé à crier pour lui glissé ton machin dans la gueule!
Ergur : Mais tu risques d'être blessé aussi!
Ulfar : C'est pour ça qu'on a pris Huan! Allez fait-le! Je ne tiendrai plus très longtemps de toute manière!"

Ergur s'exécuta donc. Il sortit ça boule explosive et son faiseur d'étincelle. Il rallongea la mèche et s'approcha de la bête. Koren et Parsia qui avaient entendu le plan tentaient tant bien que mal de bloquer leurs ustensiles dans la bouche de la bête. Puis tout alla très vite. Ergur enflamma la mèche et enfonça son engin explosif dans la gueule de la bête à tel point que la moitié de son bras été dans la gueule du monstre. Koren et Parsia se retirèrent mais au moment de retirer sa main Ergur ne fut pas assez rapide et la bête lui écorcha la main qu'il avait maintenant en sang. Puis il y eu une explosion. Le sang gicla et pendant un moment nous étions tous sourds. Puis le sifflement s'estompa. Ulfar était quelque peu brûlé à l'abdomen mais rien de dramatique d'après lui. Ergur avait enroulé sa main dans la cape de Koren. Ne restait que Ekkaya, allongée sur le sol, inconsciente. Ils construisirent un brancard de fortune avec la cape de Parsia et réussirent à l'amener à la vieille. Le combat semblait avoir duré une éternité. Pourtant à peine une quinzaine de minutes s'était écoulée.
Tout à coup nous fumes entourés d'adultes qui avaient entendu la détonation. Paniqués, ils nous demandèrent ce que nous faisions à des heures pareilles alors que d'autre avaient pris Ekkaya pour la ramener en courant à notre vieille guérisseuse. Son état était critique, même si l'hémorragie avait été stoppée...

Quelques temps s'étaient écoulés depuis notre formidable aventure. Nous avions naturellement été punis. Nous avions aussi appris une chose. Ce que nous avions tué été un ours presque adolescent et non le monstre de dessous le lit. Quand nous avons demandé où se cachait ce dernier, les adultes nous avouèrent la pire de toute les vérités : ce monstre n'existait pas. Nous avions fait tout ça à cause de leur mensonge et d'une volonté de contrôler une jeunesse un peu trop aventureuse. Ca avait marché jusqu'au jour où 6 inconscients trop crédules qui vivaient de récit fantastique portés par les voyageurs s'étaient mis en tête d'aller à l'encontre de cette chimère. Tous étaient en vie heureusement. Mais une personne n'en était pas revenue saine et sauve et avait gardé de graves séquelles.
L'onguent avait stoppé l'hémorragie mais avait aussi infecté la plaie béante de l'épaule d'Ekkaya. La guérisseuse était furieuse. Elle réussit néanmoins à désinfecter le gros de la plaie. Mais certaines conséquences de l'infection étaient irréparables. Le bras de Ekkaya ne se développerait plus comme il faut. C'était la fin de sa jeune carrière de chasseuse. Elle en voulait à Huan, beaucoup en voulait à Huan. Lui-même se sentait coupable. Il était maintenant mis à l'écart, classé et fiché comme inutile au groupe.
En plus d'être redevenue ordinaire, la vie de Huan était désormais ennuyeuse. Il était seul la plupart du temps. Ses parents travaillaient dur et n'étaient pas très disponibles depuis l'arrivée d'un petit frère. Petit frère en lequel il plaçait une grande espérance : il espérait avoir un compagnon de jeu. Un an passa, et les choses allaient un peu mieux. Son petit frère était désormais en age de s'amuser un peu avec lui et de nouvelles personnes étaient arrivées en ville. Pourtant cet hiver tout bascula. Ekkaya mourut des suites d'une infection. Son infection. En effet elle avait déjà beaucoup souffert l'hiver dernier mais personne ne fit la relation. Cette fois tout le monde le su en voyant l'état de sa plaie.
Huan, du haut de ses 10 ans, décida de demander asile au temple de la plus proche ville pour y suivre la voie ecclésiastique.

Plus de vie ordinaire dans une ville ordinaire peuplée de gens ordinaire. Plus de jeux ordinaires ni de camarades ordinaires. Huan a choisi de ne pas choisir cette vie. Il a choisi autre chose. Il a choisi de se mettre au service des autres pour se repentir de cet accident qui le hantera jusqu'à la fin de sa vie. Plus jamais il ne veut être responsable de la mort d'un camarade. »

C'est ainsi que Realder éduquait les jeunes ouailles depuis qu'il avait abandonné une vie de guerre et de sang. Il s'était lassé des combats incessants et aspirait à vivre en paix. Malheureusement, le passé rattrape parfois le présent. Et c'est ainsi qu'un messager entra, vêtu d'un uniforme que Realder n'avait plus vu depuis longtemps.

« Maitre Realder. Des troupes hostiles s'approchent de nos frontières au Nord. Nos hommes ont décidé que vous serez celui qui les guidera vers la victoire comme vous l'avez fait autrefois pour l'Oeuf. Nous avons besoin de vous ! »

C'est ainsi que Realder sortit de sa léthargie. C'est ainsi que tristement, il revêtit sa vieille armure. La paix est un luxe qu'il ne pouvait plus s'offrir. De nouveaux ennemis se profilaient au loin. Des ennemis d'un nouveau genre. Le monde avait bien changé depuis la dernière fois qu'il avait pris les armes. Mais sa foi n'avait pas changée. Un frisson le parcouru. C'était ce même frisson qu'il ya des années l'avait parcouru avant de partir au combat avec ces compagnons. Au nom de son peuple et des ses anciens amis, Realder reprenait aujourd'hui du service afin de défendre et pacifier ses terres.

Celimbrimbor | 15/10/08 17:03

Bienvenue de nouveau.

Realder | 15/10/08 20:22

Dixi? Je croyais que tu avais disparu! Content de te revoir. J'espère qu'on se retrouvera comme au bon vieux temps sur le champs de bataille .