Forum - La quête des légendes : La mer, 2/4.

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Celimbrimbor | 05/12/08 17:28

Je savais pourtant sa puissance, depuis le temps que je travaille pour lui. Il m'avait, à de suffisamment nombreuses reprises, prouvé l'étendue de son pouvoir. Alors pourquoi est-ce que je ne parviens pas à croire en ce qu'il vient de commettre.

Je l'ai vu apparaître sur la place de la ville et regarder les alentours comme s'il jaugeait quelque chose. Et puis il a disparu, et il m'a été difficile de le suivre. Les vents, cependant, m'ont été utiles. Ils l'ont repéré pour moi, identifié pour moi, et j'ai pu assister au spectacle. J'aurais pensé qu'il négocierait avant de frapper. Il n'a même pas essayé.

Il s'est contenté d'énoncer sa volonté et de l'accomplir. Binaire.

Le maire n'a pas eut le temps de souffrir, je pense.

Puis...

Puis le feu a pris un peu partout en même temps, les hurlements d'agonie se sont élevés dans l'air nocturne, les gens ont fuis comme ils ont pu, et ils ne sont pas allés très loin. La mort, dans un ballet écarlate sans cohérence, les a saisi, broyé, détruit, pris.

Combien de temps ?

Combien de temps ?

A peine une dizaine de minutes, et le voilà qui érige une statue démoniaque au bord de la jetée.

L'ai-je déjà vu si sciemment cruel, si dénué d'émotion ? Je ne crois pas. Il m'a toujours semblé un peu fou, un peu ailleurs. Mais à ce point. Sa nouvelle quête est en train de le détruire.

Je suis passé lui rendre une visite de courtoisie, à son manoir, il y a quelques jours. Où le faste ? Où la somptuosité ? Où la vie ?

Mon maître est en train de mourir pour une chimère, et ses sentiments ont déjà disparu.

J'ai vu approché les nefs noires, depuis le promontoire nuageux sur lequel je me tenais. J'entendais les rumeurs des rameurs qui se mêlaient aux clameurs de l'océan. Il fallait aller vite, quelque chose n'était pas bon, le village était en danger.

Pauvres d'eux, s'ils savaient, s'ils avaient su qu'eux aussi étaient en danger...

Je l'ai vu les attendre, paisiblement, sur les quais, arborant cet air détaché de tout qui m'inquiète depuis quelques mois déjà. Comme si plus rien sur terre n'avait d'importance pour lui.

Il a fallu du temps. Beaucoup de temps avant que les vaisseaux ne soient à portée de vue du village. Et même si les flammes dévorantes les avaient averti, rien n'avait pu les préparer à la vision qui s'offrit à eux à cet instant. Rien de surprenant alors à ce que certains des membres de l'équipage tirassent sur l'ennemi présumé qui les attendaient.

Un seul vaisseau parti en éclat. Au ralentit. Mon maître ne voulait pas tuer. Il voulait avertir. Et mater, ce dont le village témoignait. Les hommes des autres navires eurent tout le temps d'admirer les douleurs de leurs camarades qui mourraient avec une lenteur toute cruelle.

Les tirs s'étaient interrompus, ils ne reprirent pas. Les pavillons furent descendus. Un seul navire fit installer sa passerelle.

Mon maître ne marquait rien. Pourtant, les nefs noires étaient non seulement nombreuses mais incroyables. Les plus grands navires que je connaissais comptaient trois ponts plus le pont supérieur et deux rangées de canons. Ici, tout semblait démesuré, et s'il m'avait fallut leur donner un nom, je les aurais appelé « Léviathans » tant ils étaient impressionnants. Quatre, cinq ponts peut-être, autant de rang de rame, des voiles augustes et surprenants. De véritables villages flottants.

Et lui ne bronchait pas.

Ni moi ni les vents n'entendirent ce que se dirent le capitaine du navire et mon maître. Le nerlk, à la fin, posa le genou à terre, et sur son visage coulaient des larmes.

Je quittai mon promontoire, et rentrai chez moi, tremblant.

Il était en train de mourir, que pouvais-je y faire ?

Vormonta | 05/12/08 17:33

Très bon!

Edité par Vormonta le 05/12/08 à 17:34

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