Forum - [rp]L'enlevement de Nicolas
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Prince Anaodot | 23/12/08 11:42
« Il neige Kurd.
-Oué ? Ca veut dire qu'on va se les cailler grave alors.
-Merde Kurd, c'est beau quand meme.
-Tu peux me dire ce que tu lui trouves, a cette foutue flotte gelée ? Moi j'y vois que de l'eau. Blanche. Molle. Et surtout, froide.
-T'es pas un poête toi. Moi, ca me fait penser aux grandes étendues qui n'ont jamais été foulées par un être pensant, a la virginité d'une enfant innocente, a la pudeur d'une jeune mariée heureuse, a la...
-Je crois que t'as un problème avec l'alcool, Jack.
-J't'emmerde le gaucher. »
Ca faisait deux jours qu'on était en planque dans ce trou minable. Rien a y faire, juste surveiller nos orteils pour pas qu'ils gèlent et qu'on soit obligé de les couper pour remarcher un jour. Les flocons tombaient dru depuis deux heures, alors, en plus d'être frigorifié, on y voyait que dalle. Et ce connard de Jack Sans finesse qui faisait le poète. Rien que d'y penser, j'avais envie de lui trancher la gorge pour qu'il arrête de me déblatérer toutes ses conneries. Mais on avait un boulot a faire, et faudrait qu'j'attende un peu avant de me soulager.
Deux jours plus tôt, le Prince comme il se fait appeler pour se faire mousser, cette enculé d'orc mort vivant, nous avait assigné la surveillance d'une auberge tout ce qu'il y a de plus banale. Bien sur, c'était trop facile de la surveiller de l'intérieur, alors, on trainait nos guêtres en face, dans une ruelle puante, ou les ivrognes venaient pisser avant de s'écrouler et de s'endormir a jamais dans leurs déjections. Déjà deux qui nous avaient fait le coup. Je sais pas ce qu'il fallait que l'on repère; d'ici, on voyait a peine le pas de la porte du taudis. Anaodot avait parlé d'un mec repérable a douze lieux, avec sa cape rouge. D'ailleurs, parait qu'il ne montait pas même un cheval, mais une bestiole qu'on avait jamais vue ici, dans le coin. Un truc a corne famélique, avec un air benêt. Sa mère est une catin, au prince, aussi sur que je suis encore vivant; pas capable de nous donner une signalisation précise.
« Kurd. J'crois que c'est lui.
-Fais voir, pousse-toi. »
Un centaure bizarre débarque. Non en fait, un gros homme sur un canasson a corne. C'est peut être notre client. Il a l'air épuisé dis donc. Il traine un charriot derrière lui. Foutue neige, on y voit goutte, j'peux a peine le distinguer. Mais qui dit charriot, dit marchandises. C'est sans doute l'un de ces foutus passeurs qui essayent d'échapper a la taxe des Rieurs. Et ca, on aime pas ca, nous, les Rieurs.
« Jack, on se bouge, on va le suivre de près. Tu sais ce qu'on a faire, alors, pas d'entourloupe. »
Il a hoché de la tête. Pouvait être sérieux quand il voulait. C'est pas un mauvais bougre, l'un des moins pires. Un peu comme moi, au final. Le contrebandier a passé la longe de son animal a un gamin d'écurie grelotant, l'a gratifié 'un rire tonitruant, et d'une petite tape derrière la tête. Amicale, la tape. Une fois qu'il s'était glissé, s'étirant et pestant contre le temps, dans l'auberge, on l'a filé a l'ancienne. C'est a dire, on s'est faufilé jusqu'à la porte, et on est entré comme si on était de vulgaires clients. Et pour mieux tenir notre rôle, je crois que le Jack a décidé de s'enfiler une demi-douzaine de cet alcool frelaté que le tavernier vend pour trois fois rien; Il va vomir avant la fin de l'histoire, j'en suis sur.
Le gros gaillard a déposé sa cape dégoulinante a l'entrée. Il est... Massif. C'est le mot. Une véritable armoire. Une gueule a faire peur en plus. Sans doute un dur. Avec ses sourcils broussailleux, sa barbe interminable, on dirait qu'il bouffe un nouveau né au petit dej'. Il s'est installé près de la cheminée. Bizarre, il doit pas craindre le froid, avec le bide bien gras qu'il se tient. On va rester une table derrière lui, on verra bien ce qu'il veut faire.
Ca fait deux heures qu'il s'empiffre. Quel goinfre ! Tu m'étonne qu'il soit rond comme une barrique. Et quelle descente ! Il en laisse pas une goutte. Jack essaye de suivre le rythme, mais a ce que je vois, il est en train de fléchir. Il a le regard torve, et il bave dès qu'il prononce un mot. Enfin, un mot, un gargouillement de poivrot, hein. Moi j'ai quasiment rien ingurgité. Faut bien qu'il y en ait un qui fasse au moins le boulot, sinon le Prince va etre dans une colère noire, et ca nous retombera dessus. Bon. Enfin le gros lourdaud monte a l'étage. Il a pris une chambre. Laquelle ? Va falloir encore grincer la patte d'un imbécile cupide. Les temps ne changent pas.
Chambre 25. Juste contre le conduit de la cheminée. Au moins, il est pas bête, il profitera de la chaleur du feu de la salle commune. Jack a vomit ses tripes. Je l'ai un peu aidé, faut dire. Mais il tient suffisamment debout pour m'être utile. Bon. Je crochète la serrure. Un simple loquet, fastoche. On pousse la porte, qui grince doucement. Merde il dormait pas !
L'homme est assis a son bureau, en train de lire a la bougie un paquet de paperasse. Sans doute des commandes. Faut pas qu'il croit qu'il peut se passer de la « protection » des Rieurs. Il nous regarde bizarrement. Sa voix grave tonne dans la chambrée.
« Quoi encore ! J'ai du boulot moi !
-Service d'étage ! »
Ca l'a soufflé. J'ai rien trouvé de mieux a dire. Il me dardait de ses petits yeux noirs suspicieux. Je me suis avancé dans la lumière, Jack dans mon dos. Il s'est levé, sur la défensive apparemment. Il savait sans doute pourquoi on était la.
« Vous faites erreur messieurs. Je n'ai rien commandé.
-Fais pas l'idiot, toi. Tu sais pourquoi on est la.
-Non je sais pas. Mais ca ne va sans doute pas me plaire.
-T'essaierais pas de la jouer au plus fin avec nous des fois ? Avec ta carrure, tu passes pas inaperçu tu sais. On t'as vu rentrer des marchandises dans la ville, sans te payer une protection.
-J'ai pas besoin de protection voyons ! Je ne suis que...
-Que dalle ! Les Rieurs, ils aiment pas qu'on se foute de leur gueule. On va t'emmener avec nous l'gros lard !
-Ah ca, c'est trop fort ! Je me bouge le cul ici pour le plaisir de la moitié de la population, et on m'accueille comme un bandit. Vous savez ce que j'ai traversé, pour venir ici ! Non mais merde a la fin ! Bande d'ingrats ! »
Plus on bavardait, plus on s'approchait de la table. Un peu trop peut être, car quand notre gros têtu a compris qu'on allait l'embarquer, il a renversé son bureau et a dégainé une arbalète courte. J'aurais été transpercé si la table ne m'avait pas écrasé le pied, ce qui m'a amené a embrasser les planches. Jack lui, a esquivé dans un semblant d'instabilité alcoolique, sans doute les derniers relents. Il s'est jeté avec sa matraque sur le gonze, et il a frappé. Une fois, puis deux. Il ne s'arrêtait plus. Le nez de l'autre devenait un souvenir. Merde fallait pas le crever, juste l'assommer. J'ai sauté, boitillant, sur jack, pour le retenir. Le barbu s'est écroulé, inconscient. Bon.
« Vous avez fait du bon boulot les gars. Ce type, c'est une ordure. Il distribue des produits sans se faire payer en retour. Il plombe la concurrence. Tous les ans, il remet ca. Cette fois, il nous emmerdera pas. Et puis, vu dans l'état ou vous l'avez mis... Pas très présentable, n'est ce pas ?
-Merci patron !
-Allez, prenez donc votre journée, aux frais de la princesse. Moi, j'vais discuter avec notre bon gros Nicolas. »
Anaodot pouvait être sympa des fois. En tout cas, je préférais être a ma place qu'a celle du vieux gros. Depuis qu'on l'avait ramené, le trainant a moitié, il ne faisait qu'articuler des paroles sans queue ni tête. Il se prenait je crois, pour un bienfaiteur des petits enfants. Un taré j'vous dis. On aurait plus dit un vicelard exhibitionniste qui distribue des bonbons devant les tavernes qu'un gentil monsieur. Entre les mains du Prince, sur que cette année, il réussirait pas son coup.
Celimbrimbor | 23/12/08 15:32
Mince alors, je n'ai compris qu'à la toute fin!
Très habile. Très habile.
Loxias | 23/12/08 15:58
Charengo | 23/12/08 17:57
Vormonta | 23/12/08 17:58
Celimbrimbor | 23/12/08 18:13
Charengo>Eh oui, même au coeur de tout mage elfe ultra puissant se cache une âme naïve et prête à se laisser porter dans une histoire sans réfléchir.
Ou alors, je ne réfléchis jamais...
Baste.
Edité par Reinmar der Minnesänger le 23/12/08 à 19:01
Vormonta | 24/12/08 01:44
Sans vouloir vous offenser cher Prince, est ce qu'il serait possible de le relâcher juste pour cette lune ?
Ce serait fort aimable de votre part.
Prince Anaodot | 24/12/08 10:56
Tout est possible... dès qu'il est question d'argent.
Célim : whaaaaaa ! c'est comme une médaille, d'avoir réussi a te troubler a ce point 
Celimbrimbor | 24/12/08 12:17
Ouais, bon, que ça devienne pas une habitude, j'ai une réputation à tenir moi. Pas fameuse, mais faut la tenir quand même.
Duc De L'uto | 24/12/08 13:25





