Forum - [Les lois du double] Le pouvoir de l'or

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Jethro Karovd | 08/01/09 18:08

L'homme se frottait la barbe le regard perdu sur les lointains remous de l'horizon. La foule l'ignorait ou le haïssait. Les gens avançaient et lui restait là, dans le vague.
Khoren le marchand avait bien changé.

Un homme s'arrêta à côté de lui, portant son regard au loin également.

- Je n'aime pas la mer, trop imprévisible, lança ce dernier.

L'ancien marchand sortit de sa rêverie, mais avant même de prononcer un mot le nouvel arrivant le coupa.

- Je vais être bref. Je me nomme Jethro. Vous pourriez m'être utile, Sire Khoren.

Un silence s'installa. Personne ne faisait attention à eux. Deux hommes regardant la mer, l'un à côté de l'autre. Jethro Karovd était avant tout un nom pas un visage, quand au marchand plus personne ne semblait vouloir le reconnaître. Ce dernier se tourna vers l'homme qu'il reconnu comme celui qui lui avait offert un repas quelques lunes en arrière.

- Je..., commença Khoren.
- J'en connais assez sur vous pour être là aujourd'hui, coupa Jethro calmement et sans offense.

Il laissa un second silence puis reprit.

- Regardez l'horizon, les espions pourraient s'étonner qu'un mendigot parle avec un stratège. La taverne où nous nous sommes rencontrés sera votre logement pour les prochains jours. Laissez moi finir. Restez comme vous êtes. Lavez vous un peu tout de même.
Je vais partir à présent. Vous allez vous demander si je n'étais pas une illusion et vous vous questionnerez sur votre état mental avant de trouver l'or nécessaire à votre logement, vos repas et votre silence dans votre poche. Cette discussion n'a jamais eu lieu. Je vous recontacterai d'ici peu.

Le bruit de la mer et de la foule revinrent aux oreilles de l'ex-marchand. Il se retourna. Il était à nouveau seul au milieu de la foule.

Khorèn | 08/01/09 18:09

Le vagabond n'avait pas bien compris ce qui lui était arrivé. Cet échange fut si bref... Il posa un regard soupçonneux sur sa bouteille. Il ne l'avait pas vu arriver, ni repartir ; d'où sortait-il, bon sang ? D'un geste lent et hasardeux, il déposa son litre matinal de rhum sur une bite d'amarrage dépourvue de cordage. Son esprit lui jouait des tours, la picole avait toujours été un peu traîtresse avec lui, quand elle ne lui offrait pas d'agréables vertiges éthyliques. Oh, et puis quoi encore ?! Il n'avait plus rien à perdre, et puis, peu importe que son esprit le déserte aussi sûrement que feu son élégance, Santé ! Le mendiant leva le coude, et engloutit une bonne rasade d'alcool ; sa barbe en imbibant également. Il s'essuya la bouche d'un revers de manche maculée de tâches suspectes, et reporta son attention sur l'horizon.
Et si cet homme... Ce « Jethro » était réellement venu le voir ? Qu'est-ce qu'il...
Khorèn fut coupé dans ses pensées. Des gloussements résonnaient derrière lui. Il se retourna, la mine sombre et fatiguée, et étudia calmement les jeunes filles qui le montraient du doigt, moqueuses. Le coin de sa lèvre se releva, et un effrayant rictus apparut sur sa bouche. Les pucelles se figèrent, horrifiés devant une telle dentition. Plusieurs plaquèrent une main sur leur bouche, tant dit que les autres se pinçaient le nez face à l'odeur de détritus que dégageait l'homme. Il fit un pas, bien décidé à leur faire ravaler leurs railleries, quand un éclat lumineux détourna son attention. Le soleil s'était reflété dans les armures de la milice du port. Le capitaine de la patrouille fronça le nez, et balaya la foule du regard. Il ne mit pas beaucoup de temps à localiser le manant, et à lui lancer un regard assassin. Contraint, Khorèn quitta le quai de pierre et remonta l'avenue principale pour rejoindre les venelles malfamées qu'il connaît depuis toujours. Enfin en paix, quoique taquiné par la brise glacée, il s'adossa contre un mur suintant de moisissure visqueuse, et prit une nouvelle gorgée de rhum.

Où en était-il déjà ? Ah oui, le « Jethro »... Drôle de nom d'ailleurs. Malgré ses innombrables voyages en mer et sur des terres inconnues, il n'avait encore jamais entendu un tel blaze. Bref.
Que lui voulait-il ? Et depuis quand les seigneurs s'intéressaient-ils à lui ? Se laver... A quoi bon ? La seule chose qui occupait son esprit jusqu'à maintenant était la façon dont il allait mourir : de froid, de faim, égorgé par un gueux ou par la milice ?
Les paroles du seigneur se répétèrent dans son crâne : « ...l'or...dans votre poche... » Hein ? Il plongea les mains dans ses fouilles, et sortit de l'une d'elle une bourse généreusement remplie. Il la fixa un long moment, stupéfait. Un silence s'abattit sur la ruelle déserte. Un rat renversa un tas de fumier humain et détala en vitesse. Le mendigot observa la scène, avant de revenir à sa petite richesse...
Finalement, pourquoi pas ? Il ne perdait rien à essayer... La taverne, donc.
Les derniers centilitres de rhum dévalèrent dans sa gorge. Il jeta la bouteille vide contre le mur d'en face, le fracas du verre brisé fit écho dans le chemin de traverse, et le clochard disparut.
La taverne, son foyer... On verra.

Edité par Khorèn le 08/01/09 à 18:10

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