Forum - RP) Tik a des ennuis

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Willy Kid | 09/01/09 01:36

Tik avait été enlevé. Par des types masqués. Dans le genre à avoir des voiles noirs sur la tronche. A priori des elfes. Mais pas sûr. C'était leur façon de se déplacer. Et leurs oreilles, aussi. Je dis pas sûr parce que Rat racontait dans ses histoires qu'il y avait d'autres types aux oreilles pointues. M'enfin, ils me faisaient vraiment penser à des elfes, ceux-là. Et puis, de toute façon, on s'en fout pas mal. Ils ont enlevés Tik. Alors on va les défoncer. Trois-zeuils aurait dit « bien profond ». Il a des bonnes expressions, souvent.

C'est Bobo qui était avec lui. Il a vu les types en noir et en a touché un avec sa sarbacane pendant qu'ils prenaient la tangente avec Tik. Ils sont pas revenus l'embêter. Pas parce qu'ils avaient peur de ses fléchettes, mais bien parce qu'un gosse leur suffisait. Qu'est-ce qu'ils lui voulaient, à Tik, hein ? Epine et Zote ont rejoint Bobo. Il se sentait tout penaud, le Bobo, tout tristounet. Zote lui a dit que Trois-zeuils avait dit qu'on allait les défoncer bien profond, et ça l'a fait sourire un peu. Ouais, qu'il a dit. On va les exploser leur mère.

Maintenant ça fait dix bonnes minutes que j'attends Furet, avec Epine, cachés derrière le tas de bois. Il est entré dans la taverne comme un habitué qui aurait perdu cinquante kilos et le même nombre de centimètres. Furet est super discret, il peut se cacher n'importe où. Mais il peut aussi passer inaperçu, juste en ayant l'air normal. Juste assez normal pour entrer la tranche de gens que l'on ne remarque jamais. Jouer le gamin de base quoi. Le traîne-savate standard. Trop fastoche. Moi, je rentre là dedans, je me fais une douzaine de potes en une demi-heure, et le même nombre d'ennemis en deux fois moins de temps. « T'es trop impulsif, trop franc. » Qu'elle dit Epine. C'est possible. Mais en même temps ça peut servir. « Furet est le discret de la bande, moi le fouteur de merde. Ca équilibre. »

Ca y est, Furet est ressorti. J'avoue que si je ne le connaissais pas depuis quelques années, je ne l'aurais pas plus remarqué que ça. Tranquille le mec. Un peu à la bourre, mais tranquille. Ca doit faire partie de son personnage du gamin du soir à la taverne. Il a fait celui qui longeait la rue, comme tout le monde, puis a fait un détour pour nous rejoindre, plus discrètement cette fois.

« Alors, il a marché ?
-Je crois oui. Il a dit qu'il nous aiderait. On y va une heure après la fermeture.
-Une heure ? Zob, on est pas couchés.
-S'il faut ça pour ramener Tik, on ne dormira pas cette nuit. Ou celle d'après. Ou on dormira pas de la semaine. »

Elle est comme ça Epine. Elle a quoi, deux ou trois ans de plus que nous ? Mais c'est un peu la maman du groupe. Une fleure toute douce. Tu touches aux Mômes, tu te piques. Peut-être que son vrai nom, avant son surnom de Môme, c'était Rose. Ca collerait bien.

On a effectivement attendu pas mal de temps. Bon, j'avoue que je me suis endormi, mais je ne crois pas avoir raté quelque chose. Vers quatre heure -je pense que c'était quatre heure, on va pas chipoter- le tavernier a allumer une chandelle à une fenêtre, ce qui était le code, d'après Furet. On s'est levés et on est entré. Le type était tout bizarre.

« Z'êtes quand même pas bien grands, les mômes...
-T'occupe. Alors tes infos. Ces types en noirs ?
-Le gamin a parlé d'argent. »

Epine l'a foudroyé du regard, puis elle a sorti une bourse qu'on avait mis toute la journée à remplir avec les copains. J'en connais pas mal qui ont du se faire engueuler par leur femme en rentrant, d'avoir égaré tout ce blé. Mais c'est pour la bonne cause.

« La moitié de ça ce soir. Si on retrouve notre copain, on te lâche le reste. »

Le tavernier a regardé Epine d'un drôle d'oeil. Genre entre la surprise de voir une gamine lui parler comme ça et la rigolade. Trois enfants avec une bourse. Les Dieux étaient sympas, dotés d'un curieux sens de l'humour, mais sympas quand même. Un autre type a descendu les escaliers. Il avait un gourdin dans la main.

« Vas-y mollo, ça reste des mioches. »

Il a avancé vers nous, l'air franchement mal à l'aise dans son rôle de truand détrousseur d'enfants. Epine n'a même pas bronché une seconde. Furet à sortit son sabre miniature. J'ai dégainé mon couteau.

« On est pas vraiment des mioches, tavernier. On est des Mômes. On était prêt à négocier avec toi parce que Willy Kid ici présent est fan de ta bière. Mais à la base on aime pas trop les vieux. »

Elle a lâché la bourse dans la main du tavernier, qui n'a pas vraiment compris le geste. Et puis elle l'a égorgé. Comme un cochon, ou je ne sais plus ce qu'on égorge comme pauvre bête. Ca a fait un sacré paquet de sang d'un coup. J'ai aussitôt lancé mon couteau sur l'autre type, mais je l'ai raté. Il a fait un pas vers moi, l'air un peu plus décidé à nous en faire baver, mais il s'est stoppé quand il a vu que Furet et Epine le menaçaient tous les deux de leur lame respective. Il a eu peur. En une fraction de seconde, il a réussi à bredouiller quelque chose, lâcher son gourdin et remonter fissa les escaliers. Rapide le mec.

Je suis allé récupérer mon couteau. Epine était toute éclaboussée. Elle a ramassé la bourse comme si de rien n'était. J'ai voulu dire que ça ne nous aidait pas beaucoup à retrouver Tik, mais j'ai préféré ne rien dire, et j'ai fermé ma grande gueule, pour une fois.

Willy Kid | 10/01/09 18:33

« Désolé gamine, je peux rien te dire. »

Epine a regardé le mendiant comme si elle allait le flinguer. Là, en pleine place du faux-rhum. Ses yeux n'avaient pas arrêté une seule fois de jeter des éclairs depuis qu'on avait caché le corps du tavernier. Je n'ai pas osé les croiser une seule fois. Furet s'en moque, à priori. Il ne regarde jamais vraiment les gens je crois. Elle a sorti la bourse de tout à l'heure pour faire parler le pauvre bougre, mais il a fait non de la tête. Il flippait un peu, derrière son sourire de vieillard. Les types en noirs, ça ne devaient pas être n'importe qui.

« Et si je te plante, là ? Genre dans ton putain de genou ?
-Si c'est pas toi, ce sera eux, gamine. »

Il marquait un point, le débris. C'étaient pas des rigolos ces elfes. Epine a juré et a tourné le dos au mendiant. Un jour entier que Tik n'était plus là.

« Autant que ça soit moi alors. J'aime pas les mendiants qui n'acceptent pas mon argent. »

Elle a sorti sa dague. Le vieux s'est déconfis. Il a bredouillé un truc. Furet était pas tranquille. Moi non plus. On était en pleine rue, quand même. Epine a planté sa dague dans le genou du vieux. Doucement. Elle avait l'air tranquille, elle. Décidée.

« Arrête ! P'tin, je pisse le sang ! Arrête ça ! Je les ai juste vus se barrer vers le port ! Rien d'autre, j'suis un mendiant, P'tin c'que j'ai mal... Saleté de gamine... »

Epine s'est redressée direct. Le port.

Celimbrimbor | 10/01/09 18:36

Eh ouais, c'est ça de traiter avec les pécores, ça finit jamais bien...

Et les gosses qui ne respectent plus rien. Ahlalala... Où va ce monde?

Zote | 11/01/09 19:13

Epine nous avait demandé de fouiller les rues de la ville pendant qu'elle menait l'enquête avec les autres sur la place du faux-rhum. Avec Bobo, on s'était faufilés sans se faire remarquer parmi les adultes. 'Fallait pas attirer l'attention qu'elle avait averti Epine. Moi j'étais plutôt d'avis à faire peur, pour que les bâtards en noir pissent dans leur froc, et nous rendent Tik fissa. Mais c'était un plan foireux qu'on m'avait répondu. Bref, ça faisait des heures qu'on marchait avec Bobo, et j'avais des ampoules aux pieds. C'était moins facile que dans les histoires de Rat. La plupart des clodos qu'on réveillait d'un coup de botte vomissaient leurs tripes et étaient incapable d'aligner deux mots. 'Tains, ces adultes... On leur a fait bouffé, leur vomit !
On pensait sérieusement à retourner voir les autres sur la place principale, quand au croisement de deux rues, on a vu deux silhouettes drapées de noir ; des capes, ou des robes amples. Moi et Bobo on s'est regardé, et on a dégainé : lui sa sarbacane, moi mon couteau. 'Fallait pas perdre ces deux adultes des yeux, c'était p't'être ceux qu'on cherchait ! On a courut vers eux pour les rattraper. Bobo s'est arrêté à quelques mètres, et a envoyé une fléchette vers une des silhouettes pendant que j'accélérais. Le dard s'est enfoncé dans la nuque couverte de tissu, et la chose a hurlé, parce que sérieux, c'était pas humain de crier comme ça ! J'lui ai sauté dessus, mon couteau sous sa gorge. Elle a perdu l'équilibre, et on est tombé sur les pavés, face contre terre. J'ai pas lâché prise pour autant, par contre mon couteau a glissé, et j'ai enfoncé un peu plus la fléchette dans sa nuque. Elle a eu des convulsions, le sang de sa gorge a dégouliné partout, c'était dégueulasse ! Puis plus rien, elle était morte. Quand je me suis relevé, Bobo agrippait déjà la deuxième adulte par le cou.
On s'est rendu compte que c'était deux femmes en fait. Celle qui restait était effrayée, elle ouvrait de grands yeux, on aurait cru qu'ils allaient tomber de leurs orbites. Bobo l'a traîné dans une ruelle pas loin, on a laissé le cadavre de sa copine sur le sol, l'était plus vraiment utile.
J'étais assez fier de la voir si terrorisée, la donzelle, elle s'est même signée plusieurs fois, en causant à un certain « dieu ».

- Alors, espèce de grande perche noire ! On fait pas sa maligne, hein ? L'est où Tik ?! Que j'lui ai dit.
- Ayez pitié, pour l'amour de Dieu, ayez pitié ! Je n'ai point d'argent, point de biens, de grasces, épargnez-moi !
- Qui es-tu ?! T'es avec les elfes en noirs ? Ils sont où ? Cette question, c'est Bobo qui l'a posé. L'a un peu copié sur moi quand j'y pense...
- Mais... Mais de qui parlez-vous ? Qu'elle a bredouillé, la gueuse. Je ne suis qu'une pauvre servante de notre Seigneur, une bonne soeur plongée corps et âmes dans la prière, je ne sais rien...

Elle nous a énervé, la plouc. On avait beau lui faire des dessins sur la figure avec nos lames, rien, elle répétait toujours la même chose. Même quand j'lui ai déchiré sa bavette blanche, et son drôle de couvre-chef qui tenait sa robe au dessus de sa tête. Soudain, on a entendu des cliquetis de métal venant de la rue adjacente où traînait le premier cadavre. J'ai passé discrètement ma tête pour voir ce que c'était, j'ai vu un groupe d'adultes en armure qui approchait. J'ai rejoins Bobo rapidement.

- On décampe, v'la la cavalerie !
- On fait quoi d'elle ? Qu'il m'a demandé, Bobo, en indiquant la femelle lacérée du menton.
- Elle nous sert plus à rien, et pis ça s'rait con qu'elle nous dénonce.

On a prit nos jambes à notre cou, laissant la nonne agoniser dans ses viscères.
Ça pullulait de vieux sur la place du faux-rhum. On a dû jouer des coudes pour retrouver Epine, Willy Kid et Furet... Sauf qu'ils avaient prit le large.

- On fait quoi ? Qu'il a encore demandé, Bobo.
- T'as pas aut' chose à la bouche ?
- On peut p't'être les rejoindre au camp ?
- Beuh...
- Zote ! Bobo !

Furet est apparut derrière nous, tout essoufflé. Il nous a dit qu'un vieux schnock leur avait donné une piste. Apparemment, on aurait plus de chance sur le port. Epine y était déjà avec Willy Kid.
On s'est pas attardé plus longtemps. Y fait pas bon vivre à auteur d'aisselles. On s'est barré vers les quais en courant.

Willy Kid | 12/01/09 20:36

C'était un petit port. Seulement trois gros navires pouvaient s'y accoler. Plusieurs embarcations de moins grande taille tournaient un peu partout. Des pêcheurs, des marchands, des soldats. Pas de types en noir. Furet nous avait lâchés, Epine lui avait demandé d'aller chercher Trois-zeuils. Dans le genre méchant, dans la bande, on ne fait pas mieux que Trois-zeuils. Et il piste bien aussi. Il a l'oeil, les zeuils, même.

Furet est arrivé juste après nous en plein milieu du port sale et grouillant. Il avait rameuté Zote et Bobo en même temps que Trois-zeuils. Ce dernier avait repeint son troisième oeil frontal. Plutôt que le vert habituel, un iris rouge trônait désormais en plein milieu de son oeil supplémentaire. Ca le rendait encore plus flippant. Trois-zeuils est un drôle de Môme, tout le monde ne le comprend pas. Mais il est aussi futé et sadique qu'un adulte. Enfin, ne lui dites surtout pas ça, il risquerait de ne pas aimer...

Il devait n'y avoir que deux tavernes dans ce quartier pourri. Du moins, on n'en a pas trouvé d'autres. Avancés comme on l'était, on s'en remettait aux alcoolos et aux catins. Ca restait les plus au fait des évènements, généralement. Epine, Bobo et Zote se sont chargés de la première, Trois-zeuils, Furet et moi la seconde. Ca va chier, a voulu préciser Trois-zeuils, avant d'entrer dans « le fond du gouffre ».

Le bouge portait bien son nom. Une véritable ruine, remplie d'épaves plus ou moins humaines. On est pas entré tous ensembles, de façon à pas attirer l'attention. Déjà que Trois-zeuils s'en chargeait assez bien tout seul... Il est entré en premier, et a joué le gosse des rues, genre me cherchez pas bande de nazes, je viens juste prendre un hydromel. Furet a fait l'ombre. Je suis entré quelques minutes après, l'air de chercher quelqu'un, mes parents, qui sait ? Quand j'ai déboulé, Trois-zeuils était attablé avec deux marins. Aucune trace de Furet. Je me suis installé sur un haut tabouret, accoudé au bar.

« C'est combien, p'tit gars ? »

Je n'ai pas tilté tout de suite. Le type d'à côté, une sorte de vieillard à la barbichette crasseuse et un tricorne mal rafistolé, me regardait bizarrement. Il me demandait les tarifs. Pour des trucs pas super propres, m'est avis. Je me suis demandé si je le plantais tout de suite ou si je me retenais un peu. J'ai ravalé la boule qui s'était formée dans ma gorge, et puis j'ai sorti mon couteau, discrètement, en le gardant dans ma manche.

« Eh ben réponds ! Si t'es pas à Flÿn, qu'est-ce que tu fous là ? »

Là, j'ai tilté assez vite.

« Flÿn ?
-Ouaip, le patron. Enfin, le marlou quoi. Le maquereau. C'est lui qui vous gère, les gosses, non ?
-Si si, c'est lui. J'suis pas trop cher, mais j'fais pas ça n'importe où. Ya des chambres ici ?
-Ouaip. Suis-moi. »

Il marchait. En fait, j'avais tellement envie de le descendre que je me faisais mal en serrant le manche de mon couteau. Je l'ai suivi jusqu'à un escalier en essayant de faire un signe à Trois-zeuils, mais il ne m'a pas vu. Et toujours aucune trace de Furet. Le pervers nous a dégoté une petite chambre miteuse. Il a fermé la porte et m'a lancé le même regard qu'en bas. Le regard qui déshabille, qui examine la marchandise. J'ai serré mes dents au moins aussi fort que mes doigts.

« Bon, fous-toi à poil. »

Il s'est approché, a voulu poser sa main sur ma tête, ou mon épaule, aucune idée. J'ai choppé sa main en vol et l'ai plaqué contre la table. Je ne me savais pas aussi fort. A mon avis, le vieux était vraiment vieux, parce qu'il était tout mou. Comment il espérait me faire quoi que ce soit ? Bref, j'ai maintenu sa main sur la table le temps de la lui clouer de mon couteau. J'ai ensuite frappé dans son genou, histoire qu'il descende à mon niveau. L'arrivait même pas à crier, malgré ses grimaces. J'ai placé sa tête en face de moi, et j'ai mis le couteau, déjà bien sanguinolent, sous sa gorge mal rasée.

« On va causer, Papi. »

Zote | 02/02/09 23:04

- 'Chuis sûr qu'on nous a foutu le pire gourbi !
- Ta gueule, Zote !
- Nan mais 'faut pas déconner, regardez moi ça ! ça se touche de partout, c'est dégueulasse !
- Ta gueule, Zote !

Cette fois, je l'avais fermé. C'était pas de gaîté de coeur, mais bien que ce soit une fille, Epine frappait rudement fort, et je sentais déjà une bosse gonfler sous mes doigts. On s'était installé dans un coin de la gargote. Au début, Epine voulait qu'on se sépare, Bobo était d'accord, moi aussi, Furet dit toujours qu'on se fait moins remarquer tout seul, mais au vu de l'ambiance qui régnait dans l'établissement, on s'est vite rassemblé. La plupart des catins qu'on avait croisé sur le port venaient ici, souriaient bêtement au premier toquard venu et faisaient des choses pas net dans les coins. J'avais la gerbe. Et pis, le bock d'eau que j'avais demandé au tenancier avait une drôle de couleur, tirant sur le marronnasse. Vraiment, ces adultes sont des porcs !

- Alors, on fait quoi ? Qu'il a questionné, Bobo. Y a personne en noir, ici, on rentre ?
- Non ! On va faire comme d'habitude : on fouille et on interroge.
- Ça devient lassant à la fin.
- Zote ? Ta gueule.

Les pécores étaient trop occupés pour faire attention à nous. On s'est levés en même temps, tous les trois, et on s'est séparés dans la taverne. J'ai pris le chemin de l'escalier. Bobo s'est faufilé derrière le comptoir, puis dans la cuisine, Epine est restée dans la salle.
Bizarrement, l'escalier ne montait pas. Enfin, ça dépend dans quel sens on le prend, mais là, il descendait dans le sous-sol. C'était vachement sombre, là dedans. Quelques bougies éclairaient faiblement le couloir bas de plafond, le sol était fait de terre noire et humide, l'air sentait le moisi. J'aurai cru à une cave, si je n'avais pas remarqué les portes alignés les unes à côté des autres. Les chambres, sans doute ? Je me suis approché de la première poignée, que j'ai tourné lentement, sans bruit. J'ai passé la tête dans l'entrebâillement, mais la chambre était vide. Je suis passé à la suivante : un couple endormi, la troisième : vide - Sacrebleu, y a de la place, pourquoi ils se sentent obligés de squatter le rez-de-chaussée ?? - La quatrième... J'allais saisir la poignée quand des voix étouffées ont retenti derrière le bois. J'ai approché l'oreille lentement, jusqu'à ce qu'elle se colle à la porte. Et j'ai écouté...

- ...personne. Pas de rumeurs, pas d'alerte, pas d'avis de recherche, rien !! A croire que les parents de ce gosse n'en n'ont rien à carrer, ou n'existent pas.
- T'es sûr qu'il n'est pas orphelin ?

Un silence suivit ces paroles, lourd. Plusieurs secondes s'écoulèrent avant que la première voix ne s'élève à nouveau.

- Ce n'était pas dans le quartier de l'orphelinat. Je sais, ça veut rien dire, mais on commence à les connaître, les mômes de la rue. Celui-là faisait assez propre à côté des autres, pis son copain avait une tête de pourri gâté.
- C'est vrai, ça. Une troisième voix nasillarde intervint. Je suis orphelin, ne l'oubliez pas, je sais les reconnaître.
- J'espère pour toi, reprit le deuxième ton, je n'ai pas de temps à perdre avec tes conneries.

Cette causerie était très intéressante. J'aurai mis ma main à coupée qu'ils parlaient de Tik. J'ai essayé de regarder par la serrure de la porte, mais des bruits de pas ont approché. J'eus à peine le temps de me plaquer contre le mur que la porte s'ouvrit vers l'extérieur. Ils l'avaient ouverte comme des brutes, j'ai rangé mes pieds le plus possible pour le la porte ne butte pas contre en reculant. Deux adultes sont sortis. Caché entre la porte et le mur, je n'ai pas pu voir à quoi ils ressemblaient et ça m'a bien énervé. J'ai retenu mon souffle. Un des hommes s'est adressé à celui resté dans la chambre :

- On revient pour le coucher du soleil. Le nourris pas trop, un rien leur donne assez de force pour gigoter trop fort, à ces marmots, n'hésite pas à l'assommer si il te casse trop les noix.

Puis les pas se sont éloignés. Celui resté dans la chambre a tiré la porte vers lui et l'a fermé en la claquant. Enfin j'ai pu voir à quoi ils ressemblaient. Les deux adultes étaient habillés en noir, leurs oreilles formaient des pointes sous le tissu du capuchon qui dissimulait leur crâne. Je n'ai pas bougé d'un pouce. J'ai attendu qu'ils montent les marches pour oser respirer. Le silence est revenu dans le couloir, et je me suis cassé.
J'ai monté les marches quatre à quatre, et arrivé dans la salle de débauche, j'ai cherché Epine et Bobo. Les mecs en noir avaient disparu. J'étais fier de ma découverte ! On avait pas beaucoup de temps ; « le coucher du soleil » qu'ils avaient dit.

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