Forum - [Siméon D'Argilite] Chap III
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Jethro Karovd | 25/01/09 18:36
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La place centrale était emplie de monde en ce jour de marché. Des discussions, des odeurs, des ragots, des épices, des messes basses, des sueurs. Deux hommes tentaient de traverser cette foule compacte. Le premier n'était autre que le Stratège, uniquement connu dans ce village comme le riche Jethro Karovd. Le second était son bras droit, connu sous le surnom de Listeur. Ils avançaient avec difficulté, tentant de rejoindre l'autre côté de la ville, où se trouvait la bâtisse du Stratège. Aux bonjours chaleureux, les habitants s'étaient habitués à se voir répondre un simple bonjour vague et lointain du riche Karovd. Il était ainsi depuis son arrivée dans cette ville. Alors que ce dernier répondait à une salutation, un cri surprit tout le monde et lui et Listeur furent pris dans un mouvement de foule. Ce qui épargna sans doute le stratège de peu. Une flèche se figea dans son épaule le projetant en arrière. Listeur se jeta pour le rattraper. Le protégeant d'un éventuel nouveau coup, il s'abrita avec Jethro sous un étal. La foule était prise d'une étonnante panique. Listeur posa son regard sur son patron, il souffrait. Il restait conscient. Un homme s'arrêta devant eux, ne les laissant voir que ses pieds et le bas d'une cape sombre. L'étal fut projeté. Listeur se leva d'un bond, une lame dans la main. L'inconnu recula avant de lancer :
- Cerbère m'envoie.
Il jeta un bref coup d'oeil à l'homme au sol.
- Prenez-le et suivez-moi, dit-il avant de faire volte-face et de pénétrer dans la foule.
Listeur n'eut pas le temps d'hésiter, il souleva Karovd et suivit l'inconnu. Bientôt, ils rejoignirent une ruelle étroite. L'homme continua de marcher rapidement, jetant de bref coup d'oeil de temps à autres, vérifiant que l'homme de main du Stratège le suivait bien. Ils traversèrent d'innombrables rues et ruelles, restant le plus dans l'ombre et loin de la foule. Soudain l'homme traversa une rue et ouvrit un portail. Listeur leva les yeux et se rendit compte qu'ils étaient arrivés à destination.
- Emmenez-le voir celui que vous appelez Doc, lança l'inconnu, je vais prévenir Cerbère.
Listeur s'arrêta et le regarda surpris.
- C'n'est pas lui qui vous envoie ? demanda-t-il sur ses gardes.
- Il m'avait donné l'ordre de vous surveiller, répondit l'inconnu. Je vais le prévenir à présent.
Et il disparut en refermant le portail de l'immense bâtisse de Jethor Karovd.
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"La douleur nous rappelle notre statue de vivant"
Vaslav II
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Entretien n°146 avec Cerbère :
Jethro Karovd : Pourquoi m'avoir mis sous surveillance ?
Cerbère : Ca n'a pas servi à rien. Vous avez eu de la chance, Karovd.
J-K : Mon épaule n'est pas de votre avis.
C : Une femme a vu l'homme armé, prêt à tirer, la panique de la foule vous a évité bien plus qu'une blessure à l'épaule.
J-K : Il est ici alors.
C : Siméon D'Argilite, non. Il se rapproche, ça oui. La question est de savoir comment il savait que vous sortiriez ce jour là, vous qui sortez très rarement.
J-K : Ils m'espionnent.
C : Non, mes hommes les auraient remarqués.
J-K : Alors quoi, une fuite ?
C : Oui, et c'est de votre côté.
J-K : Pourquoi je n'aime pas quand vous êtes aussi sûr de vous et que je sais que vous avez raison.
C : Il va falloir régler ce problème et vite.
...
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"Le temps ne sait pas garder de secret."
Poète inconnu, Légendes D'automne.
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Le portail se referma. Un Garde approcha de la maison. Le Stratège était assis à profiter de la température. L'étranger fit un signe de tête avant de lui remettre un papier et de repartir. Jethro déplia le parchemin. La lecture fut brève. Il rangea le papier.
- Listeur !
Des bruits de pas rapides précédèrent l'apparition de l'homme de main dans la cour de la maison.
- Allez chercher Alistaire, demanda-t-il simplement. Ah, et donnez-moi votre dague.
Listeur hésita un instant avant de lui tendre la lame en question.
Puis il disparut un court instant dans la maison avant de revenir accompagné d'un homme fin, musclé, le regard profond et bleu. Jethro se leva, le visage déformé par la douleur de son épaule. Il s'approcha du jeune valet. Les traits de ce dernier se figèrent lorsqu'il vit la dague dans la main du maitre de maison. Il n'eut pas le temps de dire un mot. D'un geste maladroit, le Stratège enfonça la lame dans le ventre du jeune homme sous le regard surpris de l'homme de main. Le valet tomba sur ses genoux. La douleur qui lui traversait le ventre était horrible.
Jethro se retourna et lança froidement à son bras droit.
- Il n'y aura plus d'espion dans cette maison. Tuez-le.
L'homme sortit une nouvelle dague et trancha d'un geste sec la gorge du valet qui s'effondra et s'étouffa dans son sang.



