Forum - La Délégation des Initiés en partance pour Ordradhil
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Darwyn | 05/02/09 11:05
Cela faisait maintenant plusieurs jours que Darwyn était arrivé dans cette charmante ville portuaire. Charmante certes, mais tellement ennuyeuse! En moins de trois jours, toutes les tavernes de la petite ville avaient été visitées et le pur malt de Pendel manquait terriblement au jeune changeforme. De plus, les habitués de ces établissements étaient pour le moins hostiles et inintéressants. Que des pauvres péquenots de marins qui parlent de bateaux, de cordages et des meilleurs endroits pour aller pêcher la truite. La seule chose que Darwyn connaissait aux bateaux, c'était la façon de monter rapidement un radeau de secours, comme la plupart des seigneurs daifainiens d'ailleurs.
Toutes ces conditions n'ont pas vraiment aidé Darwyn à faire passer le temps plus rapidement. Du coup, il lui fallut trouver autre chose. C'est alors que commença le jeu de cache-cache. Les règles sont simples, il suffit de choisir un villageois puis de le suivre pendant au moins une heure sans qu'il s'en rende compte. Mais ce jeu ne s'avéra pas très passionnant ce qui poussa Darwyn à en changer quelque peu les règles dont en voici un bref extrait :
Règle n°1 : la cible doit savoir qu'elle est suivie mais ne doit jamais voir son poursuivant.
Règle n°2 : si la cible découvre le joueur, il doit alors changer son apparence et reprendre la partie en cours. Au bout de 3 ratés, la partie est perdue.
Règle n°3 : si la cible prend suffisamment peur pour ne plus sortir de chez elle, si elle devient folle ou si elle se suicide, la partie est gagnée. Par contre, si la cible venait à mourir à cause d'une action directe du joueur, celui ci sera immédiatement déclaré perdant.
Règle n°4 : une partie gagnée rapporte 50 points alors qu'une partie perdue en fait perdre 100.
Les règles continuent ainsi jusqu'à la règle 58 qui stipule que le fait de frôler la cible ou de lui souffler dans le coup sans se faire voir rapporte 4 points supplémentaires en cas de victoire.
Au final, Darwyn fut assez fier de son nouveau jeu pour poser les règles sur un parchemin. Nul doute qu'il trouverait des adeptes à initier. Mais depuis deux jours le jeu avait cessé. Le bateau était enfin arrivé, il serait bientôt l'heure de partir. En attendant le départ, Darwyn avait revêtu une apparence d'orc mal embouché et s'était trouvé un petit banc tranquille où il pouvait réfléchir à ses futures actions tout en sirotant quelques bouteilles d'alcool. En bref, l'une des activités préférées de Darwyn, rester assis à ne rien faire d'autre que penser...
Vormonta | 05/02/09 14:59
Comme tous les jours, il prépare ses affaires, son armure, ses armes, plie soigneusement la bannière du Cercle des Initiés, la range dans son écrin, tout est prêt, il peut enfin prendre la route. Après une longue chevauchée, il voit les portes de la ville se dessiner, c'est d'ici qu'il prendra le navire. Son aide de camp l'a laissé aux portes, il doit prendre la régence de toutes les affaires pendant sa longue absence. Pas besoin que les deux amis se parlent, ils savent. Un sourire tout au plus. Il pénètre dans la cité, austère, peuplée, nauséabonde, qui n'est pas à son goût. Une agitation sans fin a lieu sur le marché, on trouve de tout. La meilleure épée de tout Daifen pour moins de deux pos, des élixirs venant de toutes les contrées, qui apportent la chance ou l'amour. Il regarde quelques étals puis rentre dans une auberge, proche du port. Il espère seulement ne pas s'éterniser ici. Le tavernier essuie un verre, le regarde puis lui demande.
- Que puis-je faire pour vous ?
- Je désirai une chambre pour une nuit, deux tout au plus, si possible à l'écart du bruit de la rue.
- J'ai ce qu'il vous faut ! Une chambre coté port, moins bruyant, sauf pour la criée, bien entendu, vous êtes matinal vous non ? Non parce que c'est assez tôt la criée hein ! Nous on est tous habitué, enfin... Je dois vous inscrire sur mes registres, c'est la loi, vous savez qu'ils rigolent pas avec la loi ici !
- J'imagine. Sur un ton passablement agacé.
- Vous êtes ?
- Vormonta, le Général Aeren Vormonta.
Le tavernier blême se redresse, le regarde, puis sans un mot il écrit sur son cahier.
- Un problème ?
- Non, non, mais je pensais que vous étiez un Elfe, et la vous êtes un...
- Un Orc, oui ! Pouvez vous m'épargner tout ceci et me conduire à ma chambre rapidement ?
- Bien entendu.
Ils ne s'échangent aucuns mots lors de la montée de l'escalier, même au moment ou Vormonta entre dans la chambre, il n'eut qu'un simple hochement de tête. L'aubergiste qui est resté derrière lui se retire suite à se seul geste.
- Enfin seul... Murmure-t-il.
Il dépose ses sacs sur le lit, puis admire la vue du port. Un magnifique trois mâts est la, il est impatient. il sent que sa transformation va prendre fin, qu'il ne sera plus un Orc, une odeur de jasmin qui lui rappelle son enfance flotte dans la chambre, il sourit. Le voilà de nouveau à ses origines, de nouveau un Elfe, il est joyeux et décide de sortir voir de plus près le navire qui est à quai. Quand il sort, il croise un client, qui étonné, lui demande.
- Vous avez fait quoi de l'Orc ???
Il le dévisage, ne réponds pas. Il sort enfin de l'auberge, l'odeur de l'iode envahit ses sens, il est heureux, il prendra la mer prochainement en direction d'Ordradhil.
Niark | 05/02/09 15:26
Niark méditait sur ses dernières métamorphoses en espérant, comme à chaque fois, retenir le meilleur de celles-ci pour accomplir sa destinée. Mais le temps passait vite en haut de sa colline dans ses pensées et il était l'heure de partir. Il nota dans un coin de sa tête sa dernière conclusion puis se leva sans bruit. Avant de partir de son repère il avait la coutume de pousser un puissant hurlement, dont on entendait les échos à des lieux, signifiant un nouveau départ pour une conquête. Niark n'avait pas de monture, il se déplaçait toujours de lui-même dans les ombres. Pendant le long trajet qui le mena à la ville, il en profita pour exercer son dernier savoir acquis. La symbiose avec la nature lui permettait de pourchasser une proie sans même regarder devant lui, sa dernière transformation ne fût pas veine.
Il arriva finalement à destination plus vite que prévu, il avait deux jours d'avance. La ville grouillait de monde comme une fourmilière et ce n'était pas du goût de Niark. Son trajet lui avait ouvert l'appétit et l'odeur des poulets du marché l'allécha. Cette fois-ci il ne chasserait pas, il profiterait de l'occasion pour s'exercer encore plus et par la même occasion s'amuser. Il se dirigea discrètement par les ruelles vers son repas, arrivé non loin de l'étal dans un coin ombragé il attendit le moment propice pour bondir sur un poulet et l'emporter à quelques pas de là, nul ne l'avait vu ou entendu. Il trouva un endroit assez retiré pour manger son butin en toute confidentialité, seulement une femme eut raison de ses sens et s'était approchée plus prêt qu'il n'aurait voulu, décidément la nourriture sera toujours sa faiblesse. Niark décida de s'en retourner dans la forêt pour la nuit, la-bas il trouverait la solitude. En partant il entendit la femme hurler:
- Gaspard, Gaspard on dirait qu'il y a quelque chose derrière la maison !
Arrivant en courant, fusil en main, le mari répondit:
- Ou ca? Je ne vois rien
- C'est allé très vite on aurait dit une ombre, je ne sais pas ce qu'était cette chose.
- Voyons Simone tu vois bien qu'il n'y a rien, tu délires encore une fois ma vieille, dit-il en se retournant pour rentrer.
- Tu ne me crois jamais, comment te prouver que je te dit la vérité?
- Tient prend mon fusil si tu arrives à tuer ta "chose", ramène la moi.
- Très bien je vais l'attendre là.
Amusé par la conversation, Niark rebroussa chemin pour rendre un peu plus folle la vieille dame aux yeux de son mari. Il sauta sur le coté de la cour à l'entrée de laquelle se situait la dame et courra jusqu'à l'autre bout à vive allure.
La femme vit encore une fois sa chose et s'écria:
- Là je la vois !
Suite à quoi on entendit un coup de feu. Le mari se précipita dehors pour voir ce qu'il se passait et s'exclama:
- Qu'y a-t-il?
- Je l'ai vue, elle est passée devant moi !
Le mari scruta soigneusement la cour et ne vit rien.
- Bon ca suffit maintenant tu vas ameuter tout le quartier rentre avec moi.
Il lui prit le bras et la traina jusque dans leur maison. La vieille dame, elle, gardait les yeux sur la cour et marchait à reculons.
Niark sortit de sa cachette se mit en évidence dans la cours pour que la femme soit convaincue de ses visions et s'en alla aussitôt.
Elle s'écria:
- Ici regarde !
Son mari se retourna:
- Ou ca?
- Ca y est elle est partie !
- Mais qu'est-ce que tu me racontes? Tu voies bien qu'il n'y a personne ! Décidément tu perds la tête !
Sa petite journée en ville l'avait bien amusé et il ne restait plus qu'une journée avant son départ pour les terres d'Ordradhil.
Edité par Niark le 05/02/09 à 15:28
Crak Oukass | 05/02/09 16:19
Cela faisait 3 jours que Crakoukass était en ville. Il avait prit une chambre dans une auberge près du port, ainsi que l'habitude de se promener le long du quai le soir venu.
Sa carrure imposante d'orc semblait convaincre les passants de faire un détour plutôt que de le croiser sur le ponton. Il s'amusait aussi de temps en temps à adopter la forme d'un primotaure, pour utiliser son sens très aiguisé de l'ouïe afin d'écouter les chuchotements inquiets des rares passants :
Les « Quelle est cette créature ? » ou encore « Crois tu que c'est un monstre ? » revenaient inlassablement et l'amusaient particulièrement.
Ce soir là, Crak Oukass avait pris le soin d'emmener des galets gravés de runes avec lui. Il se rendit tout au bout du ponton, où la brume avait pris l'habitude de hisser sa demeure une fois le soleil couché.
Le changeforme s'assit en tailleur et déposa les runes tout autour de lui. Il ferma les yeux et se concentra. Seul les clapotis de l'eau auraient pu perturber sa concentration, mais il n'en fût rien. Crak Oukass était loin, profondément entré dans sa phase de méditation. Alors qu'il psalmodiait des paroles shamaniques, une énergie orangée lui parcourut le long du corps. En quelques secondes, il était totalement envahi par cette force.
Son corps tremblait sous la pression de l'énergie. Son visage, grimaçant, semblait résister à la force qui l'habitait.
Soudainement, il ouvra les yeux et se remit debout en bondissant. Pris d'une rage féroce, il poussa un hurlement perçant, qui mit fin au lourd silence qui pesait sur les docks jusqu'ici.
Quelques secondes plus tard, le calme était revenu sur le port. Crak Oukass rassembla ses affaires et se rendit à l'auberge : Plus que 2 jours avant le grand départ : il se sentait prêt.
Elifhin | 05/02/09 22:45
-"Oui, c'est bien lui. J'en suis sûr." chuchota l'homme à son comparse.
Tous deux étaient blottis derrière de larges caisses en bois, observant un mort-vivant qui embarquait dans un petit esquif.
Le villageois se sentit à nouveau l'envie irrépressible de raconter sa rencontre initiale avec cet être. Son histoire était bien rodée pour l'avoir narrée déjà bien des fois; et à chaque nouvelle version il ajoutait des détails palpitants pour enjoliver son récit.
C'est ainsi que désormais les deux elfes qui étaient entrés dans la forêt n'avaient plus l'air aussi angélique. Et que le mort-vivant qui en ressortit en compagnie d'un des deux elfes était à chaque fois plus grand et plus féroce.
L'inspiration venait en racontant.
-"Et alors qu'est-ce qui est arrivé à l'elfe qui n'est pas ressorti ?"
-"A mon avis, s'est fait tuer par l'mort-vivant et l'autre elfe. 't-être un règlement d'compte, ch'ais pas. "
-"Mais tu as entendu des cris ?"
-"Non. Enfin... Heu... En fait ouais. Des cris ouais. Mais z'étaient... étouffés."
Le bateau avançait en direction du trois mâts un peu plus au large.
-"Alors ça y est, ils vont tous repartir pour aller rejoindre Ordradhil V ?"
-"'m'en a tout l'air. Et j'espère bien. Leur présence ici n'est pas des plus rassurante. Au fait je t'ai raconté ? Ma femme, au marché..."
-"Oui oui, tu me l'as dit. "
-"Ha bon ? Et quand j'étais au port avec ma fille et que..."
-"Oui, aussi."
L'embarcation s'était perdue dans la brume. Seules restées les ondulations sur la surface de l'eau qui ne tarderaient pas à se lisser et disparaître progressivement.
Satisfait de ce qu'ils venaient de voir, les deux hommes se levèrent pour s'en retourner en taverne.
Puis la nuit tomba. Les sommeils de beaucoup furent courts et agités.
Le lendemain il n'y aurait plus de bateau, ni de phénomènes étranges.
Comme un songe éphémère, les Polymorphes étaient passés par ici.
Une simple étape. Une étape seulement car tout allait commencer ailleurs.
