Forum - [Ordradhil 5] - Appel de la Chimère

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Mickt | 20/02/09 22:31

Un lieu qui n'en était pas un... Où nul ne posait les pieds, même si certains s'y rendaient parfois, le plus souvent par accident. Un site désincarné et intangible, mais qui était pourtant nimbé de brume et habité par d'inconcevables bâtisses. Un endroit qui résonnait maintenant d'un sourd grondement, car le maître des lieux se réveillait. Pour lui rendre hommage, la réalité elle-même ployait. Une patte griffue jaillie et fit cinq déchirures dans la barrière qui séparait le monde de l'éveil de celui du sommeil.

* * * * *

Du haut de la tour de la citadelle de Drazankhar sur Certadhil, Lancwen contemplait les trois artefacts posés sur la table devant elle, plongée dans de sombres pensées. Elle ferma les yeux, se laissant bercer par le vent qui soufflait contre les vitraux. Les sifflements et les brusques bourrasques portaient la vampire dans les méandres de sa conscience jusqu'à ce que ce flot soit brutalement interrompu par un rugissement terrible. La réalité autour de Lancwen fut mise à bas, décomposée en milliers de particules flottant dans le vide. Toutes ces gouttelettes se réassemblèrent lentement, créant un nouveau paysage onirique aux milles couleurs. Mais Lancwen n'était pas seule...

* * * * *

Les rêves sont en général gorgés de symboles. Comprendre par là que ce qui y est vu comporte son lot de subtilité. Les messages, car alambiqués, car cryptés, se heurtent à l'aspect d'intimité propre au songe. Nul ne rêve de la même chose dans la forme, par contre dans le fond c'est une autre histoire...
Alors quand surgit comme d'une embuscade un cas particulier, du genre à faire saigner du nez par la puissance de l'alarme raisonnant dans sa caboche. Rilluberto su que le système symbolique avait une utilité précise et concrète en plus de son évidente signification mystique. La symbolique était aussi un outil pour empêcher les migraines. Car alors qu'il épongeait ses narines sanglotantes, qu'il s'occupait à ses ablutions matinales, et que bizarrement, alors qu'il venait tout juste de se lever, il sentait la fatigue le gagner, il concevait avec certitude que le message qui le débilitait n'avait rien de normal...
VLAN! aucune allégorie, la chimère criait "au pied!" Rilluberto trébucha sur sa robe de chambre et sombra pour la seconde fois en huit heures, bavant sur le tapis à deux pas de son lit...

* * * * *

"Où puis-je les trouver ?" demanda Chiméra. Le vieil érudit releva son nez parsemé de verrues vers l'Oniromancienne.
"Qu'en sais-je, Dame ? Le dernier à voir entendu parlé de ces artefacts est un dénommé Gaebor de Monferrat. Il vit désormais dans la cité de Port-Franc, sur le conti..."
La fin de la phrase disparut dans les brumes de l'oubli : Chiméra venait d'être convoquée de force dans les terres oniriques, à sa plus grande surprise. Une seule créature était capable d'une telle prouesse...

* * * * *

Le seigneur Mickt s'était retiré depuis quelques temps dans l'Antre car l'agitation ambiante lui rappelait de vieux souvenirs, souvenirs qu'il croyait oubliés... Il préféra s'isoler afin de se préparer à ce qui allait inévitablement arriver. En effet, l'heure de l'Appel approchait, il le sentait pour l'avoir déjà vécu à plusieurs reprises dans le passé.
La Chimère commençait à pénétrer son esprit...

* * * * *

Dans son lit, le seigneur Baramir ressent un souffle chaud et un parfum qu'il croyait avoir oublié depuis longtemps... Il ouvre les yeux et se retrouve dans un autre lieu : des couleurs cristallins et lumineux, un palais règnant sur un endroit qui n'existe pas. Il reconnait la marque de la Chimère dans ce procédé incongru : ça lui arrache un sourire.

* * * * *

Au croisement des chemins, les cinq chimériens se retrouvent. Ils se saluent rapidement, conscient de ce qui les a amené ici. Puis, après quelques discussions murmurées d'une voix discrète, ils se turent soudainement : ils venaient de sentir le souffle de l'habitant de ce temple onirique et l'avaient immédiatement reconnu. La Chimère elle-même, Mythe vivant, se présentait à eux et leur adressait désormais ses recommandations :

« Les terres d'Ordradhil ont une fois de plus surgit des brumes du passés. Elles sont porteurs des bannières non alignées, plantées dans ses terres à une époque où les ordres n'étaient plus que l'ombre d'eux-mêmes. Une époque antérieure à mon retour.

Je vous charge donc d'une mission, sans doute la plus importante que je vous ai jamais confiée. Par vos actes, vous allez être les porteurs d'un message. Faites savoir à tous les seigneurs de Daifen que le temps des ordres est de retour : démontrez-leur que la Chimère est réveillée.
Que le Lion rugit encore sa férocité et sa bravoure sur les champs de bataille, surtout sur ceux que l'on croit être perdus d'avance...
Que la Chèvre sait honorer ses alliances, qu'elle aide l'ami qui est dans le besoin et qu'elle est prête à se mettre en danger pour cela...
Que le Serpent dupe celui qui croit le berner et qui se prépare à le trahir, qu'il sait voir dans les ténèbres et discerner la fleur de la vérité dans les herbes du mensonge...

Faites cela et montrez aux seigneurs de Daifen que les ordres ont retrouvé toute leur vigueur. Faites cela et je vous apporterais la victoire ! »

L'ordre était sans appel. La puissante créature onirique disparut alors, s'évaporant en mille gouttelettes oniriques. Les cinq chimériens sentirent la terre des rêves refluer autour d'eux et chacun fut renvoyé d'où il venait, ramenant avec lui le besoin impérieux d'accomplir désormais son devoir.

Edité par Faerandel le 21/02/09 à 21:47

Chiméra Klesh | 20/02/09 22:33

Ordradhil V, prélude

Les gréements se tendaient progressivement, trahissant le vent qui gonflait peu à peu les voiles : le navire quittait la mer onirique et se matérialisait sur le monde matériel. Chiméra sentait le sel et l'iode saluer son arrivée. Le vent capricieux emmêlait ses cheveux. D'un geste nerveux, elle y remit de l'ordre comme si ce geste simple pouvait aussi organiser ses pensées. Hier, seule la recherche des les trois diadèmes comptaient pour elle ; tel n'était plus le cas aujourd'hui : la Chimère avait donné ses consignes. Le navire faisait donc route vers Ordradhil.

Ce ne fut que lorsque le carmin embrasa le ciel que les marins purent enfin apercevoir l'étrange monture s'approcher du navire, puis se poser sur le pont : la surface de bois était humide et glissante, le pégase eut toutes les peines du monde à s'y poser. Mais sa cavalière ne perdit pas de temps et démonta, demandant silencieusement à l'équipage où se trouvait la maîtresse des lieux. Un coup de menton la renseigna et elle dévala les quelques marches du château arrière qui la séparait de la porte de la cabine. Un coup sec sur le bois, une porte qui s'ouvre sur un cabinet de travail : Chiméra Klesh est penchée sur des cartes, pensives.

« Salutations, Ô, ma Dame. Me voila de retour.
- Alors, qu'as-tu vu Naonielle ? À quoi ressemble Ordradhil ?
- Un continent vaste, avec de grandes plaines et d'immenses espaces dégagés. Propice aux grandes batailles. Néanmoins, la population locale semble baigner dans un certain climat de... légèreté. Les structures sociales y sont relâchées, depuis les dernières croisades. Chacun y est libre citoyen et l'individualisme y prime.
- Où allons-nous établir le Royaume sur les Récifs ? Y'a-t-il un site propice ?
- Certes, Ô ma Dame. Une petite ville portuaire, dans une baie de contrebandier, elle-même dissimulée par une mangrove, on ne peut y accéder que par la mer. Cette cité s'appelle Port-Franc. »

L'Oniromancienne eut alors un sourire : finalement, les demandes de la Chimère ne l'éloignaient pas de ses propres préoccupations, c'était même exactement le contraire.

« Cap sur Port-Franc ! De grandes aventures nous y attendent. »

La mer se marqua d'une virgule lorsque le navire changea de cap. Deux pavillons claquaient désormais au gré du vent : le Lion et la Chimère. La cinquième croisade d'Ordradhil commençait.

Baramir d'Eckmöl | 20/02/09 22:42

Ordradhil, l'Eveil

Un souffle chaud sur ma peau. Cela faisait si longtemps que je n'avais plus ressentit ça. Doucement je souris tout en respirant son parfum. J'ouvre les yeux, enfin, mais elle n'est plus là. Je me laisse glisser de mon lit, m'enivrant de son parfum et me laissant guider. Mon lit ? Ce n'est pas chez moi ici. Serait-ce donc chez elle ? Sans doute, mais après tout qu'elle importance ? Sa voix m'appelle depuis un couloir. Un souris s'accroche à mes lèvres sans savoir pourquoi. Je vous laisse deviner. Je sors de la pièce et m'engage dans un couloir, lumineux, spacieux, fait de verre, de glace ou de miroir. Drôle de jeu n'est-ce pas ? Elle veut jouer ?
De nouveau son appel. Je ne sais où elle est. J'ai seulement son visage devant mes yeux et j'avance, je la cherche et je la trouverais. Son parfum flotte dans l'air et je déambule au travers des couloirs et de corridors. Je me perds dans ce palais de miroir. Où que je pose les yeux je la vois. Elle apparaît et disparaît, m'aguichant. Je me vois aussi. Je l'enlace, et elle répond à mes caresses par des baisers. Et pourtant je suis seul. Elle à l'air heureuse. Je le suis aussi ?
Puis tout change. Le sol redevient de pierre dur et froide ; les murs aussi. L'obscurité envahi les lieux, puis se dissipe bientôt lorsque les torches s'allument. Il n'y a plus qu'une seule pièce devant moi. Close à demi par de grande porte de bois. J'entre et trouve une fleure. Au je ne suis pas botaniste, mais c'est une belle fleure. Elle n'est pas encore éclose mais on voit déjà sa beauté. Elle trône seule au milieu de la pièce, sur un piédestal. D'ailleurs il y a un trône. Une autre fleure y trône, tout aussi belle mais tout aussi seule. Doucement elle s'avance vers moi, je lui prend la main et l'embrasse. C'est un doux baiser, mais passionné. Puis bientôt elle s'évapore...
De la fleure s'élève une voix. Je me retourne. La fleure est éclose. Ou plutôt elle n'est plus là. Je rigole dans ma barbe lorsque je reconnais la Chimère. Tout cela n'était qu'un rêve ?

« Je vous remercie Chimère. C'était un très joli rêve que vous m'avez offert.
_Trêve de bavardage. Ordradhil t'attend Baramir. Peut-être y trouveras-tu celle que tu cherches. »

Je me réveil en sursaut. Je suis dans ma chambre, dans l'Antre Chimérienne. Tout va bien maintenant. Je n'ai plus qu'à me préparer à partir.

--
Baramir d'Eckmöl, Mister Daifen 2008.
Archiviste occasionnel de la Skippypédia

Mickt | 20/02/09 23:59

Le seigneur Mickt avait vu juste, l'heure était venue de repartir défendre les couleurs de la Chimère. Cela faisait maintenant plus de 300 lunes que la dernière croisade avait eu lieu, jamais l'attente n'avait parue aussi longue...

Le seigneur Mickt erra une bonne partie de la mâtinée dans l'Antre afin de s'imprégner de la présence de la Chimère. Il désirait s'imprégner de sa force et de sa sérénité avant les diverses épreuves qui allaient arriver...

Lancwen la Pourpre | 26/02/09 12:22

Ordradhil V Prologue

Lancwen avait laissé le monde onirique derrière elle et contemplait maintenant les trois artefacts posés sur la table devant elle. Du haut de la tour de la citadelle de Drazankhar sur Certadhil, elle réfléchissait aux événements récents.
Elle avait survécu à son enlèvement par le roi fou Maalgarth, son salut était venu d'un yéti qui lui avait offert son sang, le seul, à priori, permettant de remplacer la drogue blanchâtre qui avait rempli son corps. Elle avait ensuite revu Morrdred qui avait disparu de nouveau peu de temps après. Cela était une blessure encore béante dans son coeur, elle avait tant espéré l'avoir retrouvé. Puis les primotaures exilés sont réapparus sur Daifen, elle leur avait permis d'établir une tête de pont tout en les jugeant inadaptés aux conflits ravageant Daifen, elle avait tout de même respecté son accord avec eux.
La Chimère lui avait accordé sa confiance en l'envoyant sur Ordradhil. Lancwen se souvenait encore de sa première campagne sur ce continent baigné de sang et il n'était pas bon déterrer de vieux souvenirs douloureux enfouis depuis des lustres.
C'est ainsi que Lancwen réfléchissait. Devant elle, elle examina un à un les objets posés.
A gauche se trouvait le cristal des rêves de Lauralessé, un autre échec de sa non vie. Elle n'avait jamais réussi à tenir sa promesse, le peuple de la reine se trouvait toujours à l'intérieur, toutes ses tentatives avaient avorté. La dame ailée gardait espoir malgré tout et parcourait les grands bazars à la recherche de manuscrit pouvant l'aider. La vampire avait bien sur mis toutes ses capacités financières au service de Lauralessé mais à ses yeux ce n'était qu'une maigre compensation.
Au centre de la table de merisier se trouvaient deux lentilles, don de son excellence Rilluberto Di Briah. Elle n'avait jamais utilisé ces artefacts, peut être trop craintive de leurs effets.
Enfin, à sa droite, se trouvait l'urne dérobée aux primotaures. Lancwen n'avait aucune idée de sa contenance ni même du moyen de l'ouvrir mais son importance était capitale.
Elle fit appeler Gaerdem et demanda à l'elfe de préparer un vaisseau pour appareiller dès que possible. Elle rejoindrait les autres chimériens sur le continent. Elle savourait déjà l'instant où les bâtiments de Sigil s'aligneraient, étendards au vent, leur proue fendant l'océan tels des torses bombés de fierté.

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