Forum - [Onzième Baal] Le Choc Des Titans
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Althâr Anthâar | 22/04/09 16:37
Le démon observe son ennemi fermer la porte avec douceur et précaution, comme s'il ne voulait pas abimer les précieuses gravures figurant sur le bois. Puis il le laisse contempler un instant les tapisseries soignées, les ouvrages lourds de connaissances pesant sur les étagères et les tapis aux dessins compliqués. Finalement, quand l'autre s'arrête devant son bureau, le regard serein et l'allure paisible, il prend la parole :
« Vous êtes Celimbrimbor. Vous êtes l'elfe qui m'a asséné ce coup de poing mémorable tout à l'heure. Et vous êtes en transition en ce multivers. Composé de magie pure. Le nain que vous avez laissé derrière vous se nomme Althâr Anthâar. Alchimiste et magicien très puissant également. Stratège redoutable et érudit passionné. Vous comptez tous deux parmi les êtres les plus capables, puissants et fous, à votre manière, du multivers. Votre mort n'est pas inscrite dans l'Histoire. Et je ne prétends pas être capable de vous terrasser.
- Pourtant... Continue un Celimbrimbor laconique.
- Pourtant, il est hors de question que je me rende sans combattre. Et quand bien même en aurais-je l'intention qu'à lire vos yeux je me doute qu'il me faudra en découdre.
- Oui. Cela me déplaît, pourtant, d'une certaine façon.
- Vous êtes un monstre, Celimbrimbor.
- Vous avez tort, Baal. »
Le souffle de glace atteint l'elfe avant qu'il ait fini sa phrase. Cela ne l'empêche pas de la conclure sans encombre, le sort n'ayant aucun effet sur les défenses puissantes qu'il a dressées en observant le bureau.
Lui comme le démon sait que la bataille ne se jouera pas sur la maîtrise des élémentaires. Non plus qu'elle ne sera déterminée par l'encyclopédie de sorts que l'un, comme l'autre, pourrait utiliser. Aussi Celimbrimbor fait-il apparaître une lame scintillante comme l'argent dans sa main droite et se précipite-t-il sur Baal.
Le maître des enfers pare le premier assaut d'un revers de dague presque négligeant, son autre main se changeant en poinçon démesuré pour transpercer une image de Celimbrimbor qui s'est déjà transporté quelques pas en arrière. Un instant plus tard, il apparaît derrière l'archi démon pour lui asséner un coup vertical puissant qui vient de fendre le bureau, tandis que la senestre de Baal, plaquée contre son torse, invoque une puissante boule de feu qui précipite l'elfe violemment contre une des étagères du fond de la pièce. Celui-ci a pourtant la ressource d'envoyer une volée de traits glacés sur son adversaire, qui les esquive sans mal et se retrouve au point de chute de l'elfe, les bras écartés et la gueule grande ouverte pour l'accueillir.
Le coup de pied qui le frappe fait exploser son nez dans une rapide gerbe de sang. Sans montrer aucun désarçonnement, il réplique immédiatement en le saisissant par le pied et en envoyant Celimbrimbor à travers la pièce tel un lutteur. D'un sort rapide, il s'assure une réception confortable pour ne pas quitter des yeux le démoniaque individu qui s'est déjà soigné et est en train de faire apparaître une lance qui grésille de puissance. Un juron s'échappe des lèvres de l'elfe : il n'a jamais prévu d'artefact de bataille, n'en ayant jamais possédé. Il se rétablit et époussète sa chemise. Le premier assaut n'aura pas servi à grand-chose, si ce n'est à vaguement éprouver les forces en présence. Il grimace intérieurement : voilà longtemps qu'un adversaire ne lui avait opposé pareille résistance.
Baal, de son côté, fait tout son possible pour ne pas paraître essoufflé. Les sortilèges qu'il a utilisés, les défenses qu'il a mises en place, la vitesse avec laquelle il a enchaîné tout cela, l'épuisent. Ses réflexes sont soumis à très rude épreuve, et l'invocation de la lance des ténèbres n'est pas sans conséquence sur son organisme. Il est certes une réserve de puissance, mais le fait que l'autre ne transpire pas une goutte commence à l'inquiéter. Pourtant l'exaltation de la bataille court dans ses veines comme jamais elle n'a couru. Mieux que cela, tout au fond de lui, loin en son être, quelque chose de neuf s'est éveillé. Quelque chose qui lui hurle qu'il ne veut pas mourir. Alors, mystérieusement, un sourire éclaire son visage.
L'elfe se raidit lorsqu'il le voit et se prépare au choc qui ne tarde pas à survenir. Le démon s'est déplacé plus vite que le son, et Celimbrimbor ne cesse depuis le début du combat de passer de niveau de conscience en niveau de conscience afin de ne le pas perdre de vue. Il arrête la pointe de la lance à mains nues. Le sourire renouvelé sur la face du démon lui apprend que ce n'était pas une bonne idée, une picoseconde trop tard pour qu'il puisse réagir. Un puissant courant le traverse, tandis que le poing droit de son ennemi s'abat avec force sur sa figure, lui cassant quelques dents et lui broyant la mâchoire. Coincé contre le mur, il ne peut pas trouver d'échappatoire. Aussi se transporte-t-il plus loin. Du moins essaie-t-il : la lance semble l'empêcher d'user de ses pouvoirs, comme si elle dissociait les particules de magie qui le composent. Il déglutit par réflexe. Cette situation n'est pas bonne. S'il lâche la lance, Baal lui enfonce dans les entrailles. S'il ne la lâche pas, le démon lui détruit le visage petit à petit, jusqu'à finalement exploser son cerveau. Il s'agit donc de miser sur sa rapidité. De toute façon, il n'entrevoit pas d'autre solution, sinon massacrer Baal à coups de pied.
Contre toute attente du démon, il lâche la lance. Cette infime surprise, cette possibilité étant la plus improbable de toutes dans l'esprit de Baal, donne le ridicule temps de latence dont l'elfe avait besoin. Il se retrouve de l'autre côté de la pièce, la face en ruine mais vivant, les mains brulées d'atroce manière, des spasmes incontrôlés agitant tous ses membres. Plutôt que de se soigner, il saute immédiatement à un niveau de perception lui permettant d'agir sur le temps, et ralentit, au prix d'une rare dépense en énergie, celui relatif de Baal. Même si, par sécurité pour lui-même, il ne peut pas maintenir cet effort trop longtemps, cela lui laisse toujours l'opportunité de se soigner correctement.
Et ainsi quand Baal se retourne vers son adversaire, il a la surprise de le retrouver intact, pas même essoufflé, comme si le combat venait seulement de commencer. Le démon regarde alors Celimbrimbor d'un nouvel oeil. Leurs réserves d'énergie n'ont rien à voir. Si la sienne est un bassin, celle de l'elfe est une véritable cascade ininterrompue versant dans un océan infini. Baal tremble. Le tour de la lance ne fonctionnera pas deux fois. D'ailleurs, quelque chose lui dit que la lame qui vient d'apparaître dans la main gauche de son ennemi sera pour quelque chose à la fin de son arme.
La valse mortelle reprend, beaucoup plus lente cette fois-ci, l'elfe prenant un soin tout particulier à rester hors de distance de la lance de son adversaire qui, lui, au contraire, essaye de percer cet éloignement.
Et puis soudain, Celimbrimbor rompt, feinte, feinte encore, et d'un pas osé, se retrouve à quelques millimètres du manche abhorré, qu'il brise d'un puissant coup de sa main gauche. Il y laisse son arme, évidemment, sous la puissance du choc, mais plus rien n'est à craindre de cet artefact immonde. En contrepartie, Baal, qui a laissé échapper son arme à l'instant où il a compris qu'elle ne lui servirait plus de rien, appose ses deux mains sur le dos de son adversaire et de deux puissants chocs qui provoqueraient des tremblements de terre, tente de détruire la colonne vertébrale de l'elfe.
Celimbrimbor encaisse le coup sans broncher. Il a cessé de prendre le combat à la légère et ses défenses les plus solides l'entourent sans faille désormais. Son sourire se fait carnassier quand sa main droite vient, d'un revers virulent, presque, frapper le visage du démon.
S'ensuit alors un spectacle incroyable où l'elfe semble être partout à la fois, se renvoyant Baal à lui-même, l'assommant de coups plus surpuissants les uns que les autres, anticipant les moindres contremesures du maître des enfers qui gémit de douleur sous le déluge. Pourtant il n'a pas épuisé les dernières de ses ressources et réussit un instant à se croire tiré d'affaires quand il tente de se transporter loin de Celimbrimbor. La muraille magique à laquelle il se heurte lui apprend que l'elfe s'est assuré que personne ne quitte l'aire de combat. Il ne reproche pas, bien au contraire. En aurait-il eu la puissance et la possibilité, il l'aurait également fait. Un sourire amer tord ses lèvres quand un coup plus puissant que les autres lui brise les côtes dont plusieurs viennent lui perforer les poumons. Il sait que, sans répit pour se soigner, il ne pourra pas se rétablir correctement. Il essaie néanmoins, en désespoir de cause.
Et puis la trombe s'interrompt, et Baal de n'en pas comprendre la raison. Il est au milieu de la pièce, en lambeau, déchiré, saignant par tous les pores de la peau, à l'agonie déjà, mais tout s'est arrêté. Il est à peine suffisamment conscient pour commencer à se régénérer, en priorité sa cage thoracique, qui menace son existence tout autant que l'elfe.
« Vous avez perdu, Baal. »
Ce n'est même pas une question. Les yeux du démon contemplent le plafond et des larmes de frustration apparaissent dans leurs coins. Il avait compris, pourtant.
« Vous avez vaillamment combattu. »
Il lui avait assené des coups qui abattraient des montagnes et lui n'avait pas bronché. Où « vaillamment » ?
« Ce fut un combat dont je me souviendrai. »
Mais que foutre !
La pensée du démon déchire l'espace et le temps dans le multivers, sous le regard attentif de Celimbrimbor.
Que foutre ! Il ne veut pas mourir !
La Mort apparaît dans la pièce, son sempiternel sourire vissé sur les lèvres. Il ne mourra pas.
Celimbrimbor se penche auprès du démon et de sa main gauche effleure délicatement le visage de ce dernier, pour lui fermer les yeux et essuyer ses larmes. Baal est mort. L'elfe nettoie le corps d'un sort paisible, et redonne au démon l'apparence qu'il avait quand il est entré dans le bureau : grand, noble, beau, puissant, magnifique et serein.
Baal est mort.
[Non, mais, sérieusement, vous auriez vraiment voulu que cela se passe comme ça ?]
Althâr Anthâar | 22/04/09 16:38
Et voilà ! Le prochain, c'est le dernier ! Vous comprendrez tout sur tout ! Alors par contre, il faut le finir, et sur ce coup, j'aurais pas Celim pour faire le boulot à ma place...
Baramir d'Eckmöl | 22/04/09 20:41
Toujours aussi magnifique les amis.
Et comme toujours, annexé à Skippypédia.
Bonne chance
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Baramir d'Eckmöl, Mister Daifen 2008.
Archiviste occasionnel de la Skippypédia
Althâr Anthâar | 25/04/09 09:43
Comme toujours, Baramir, tu es là, fidèle au poste ! Heureusement, sinon on aurait un petit peu l'impression d'être seul ! 
Varek | 25/04/09 11:31
Amélie De Bois Doré | 26/04/09 16:24
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Amélie de Bois Doré
Grande prêtresse de la guilde du Saphir
Que le Très Haut guide mes pas !


