Forum - Un Loup dans le couvent: Pour toi mon Amélie.

Le Loup | 12/06/09 20:32

Autant affranchir tout de suite le lecteur pour le placer dans de bonnes dispositions à mon égard, et pour ne pas entretenir jusqu'à la fin du récit un insoutenable suspens! Amélie de Bois Doré est une grosse coquine, amoureuse d'un Loup solitaire.

Je suis partie chez elle. Cette idée m'était venue après de nombreuses semaines d'intenses cogitations d'ordre militaire, spéculatif, poétique et surtout raisonnable. Je ne pouvais débaucher une bonne soeur. Cet amour était impossible!
Bien longtemps avant de recevoir ses pigeons enflammés, je fus en effet un croqueur de jupons. Oh pas à la manière de ces touristes gentilhomme en sandales trainassant dans les cours, une épée à la main et les plumes sur un beau chapeau, sans même voir les décolletés pigeonnant qu'ils donnent pourtant l'impression de regard�er! Non, plutôt à la manière d'un loup qui cherche sa proie, les crocs affutés pour choisir le meilleur morceau de la chair à mordre. C'est là que je vis cette apparition noire et blanche. Non ce n'est pas une pie, même si comme toutes les femmes, elle se plait à vous dérober votre or durement gagné. C'est la doyenne de la Guilde du Saphir camouflée sous sa tonne de voilages rêches.

Ce état de quête déambulatoire constitue une première étape essentielle dans le façonnage du futur conquérant, à l'inverse des paroles courtoise pour faire la cour à ces dames, le regard aigu: j'ai détaillé cette Amélie, ses formes camouflées sous sa robe de nonne, les plans de son couvent, les équipements de la malicieuse passant du chapelet à la croix. Je soupèse ses qualités, ses manoeuvres habiles de mise en confiance et de poule qui s'offusque quand le ton se durcit, subodore ses mots impatients et brûlants qui pressent notre rencontre....jusqu'au moment où une malencontreuse évocation du prix d'achat des caravanes ruine les efforts d'une intense réflexion! La quête est ainsi épuisante, et, le soir et le calme venus, le loup attentif voit le messager lui apporter encore une déraisonnable aventure. Il me fallait agir.

La deuxième étape essentielles quand on veut raisonner une bonne soeur démarre avec l'acquisition d'une petite troupe, la quête prend alors une tournure beaucoup plus tangible, plus concrète: plus question alors de se défiler, les hommes sont là, il faut aller au combat. Dans les lueurs naissantes de l'aube, dans le silence de la ville endormie, franchir la lisière des bois et sentir l'adrénaline monter peu à peu à la vue du couvent, rien de tel pour que ma nature revienne au galop Les tourments de la quête laborieuse pour avoir tenter de sauver son âme en s'acoquinant avec le diable déguisé, s'effacent devant cette forme de plénitude ressentie durant la chasse.

C'est ainsi que je me suis retrouvé de beau matin chez Amelie en fort bonne compagnie. Une sculpture monumentale pointait un doigt arrogant vers les visiteurs comme pour nous terrasser d'un courroux divin. Je sentais l'impatience de mes hommes, au moins aussi grande que la mienne, de remettre la nonne dans le bon chemin. Je fus remplis d'un sentiment d'immense sagesse par cet acte de bravoure! Le nom d'Amélie s'était peu à peu imposé à moi à la lumière de son souvenir, et après d'innombrables après-midi à parcourir les plaines en écoutant ses paroles enflammées. N'ayant jamais trouvé le déclic dans les différents thèmes abordés à la lueur de cette sainte inquisitrice, il fallait créer un sursaut dans notre relation. Il était temps de passer à quelques chose de plus charnel, à la magie du corps à corps.

C'est en hommage à tes cris, aux ruines d'un amour avorté et maintenant à ton extrême dénuement que je te dédie ce texte, Amélie. Trouve la paix sans ton Loup préféré, entre nous c'était impossible. Laisse moi rejoindre les bordels que j'écume, mon âme ne t'appartiendra jamais!

Ainsi soit-il!

Ton dévoué serviteur qui t'a sauvé des enfers.

Edité par Le Loup le 12/06/09 à 21:50

Le Loup | 13/06/09 14:13

En noble homme, je devais répondre aux derniers mots enflammés de ma douce qui m'avait lancé ce billet du haut de son donjon. A la lueur des incendies, sur la place investit du couvent, une nonne patientant pour sa fessée, me servit de bureau improvisé.

" Mon Amélie,

La souffrance qui étreint ton coeur donne à tes maux un goût de larmes. Tes pensées se bousculent dans de violents tourments intérieurs éloignant encore un peu plus cette partie d'âme que tu pensais soeur. Tu as cru que j'étais une brebis esseulée, mais maintenant tu comprends pourquoi l'amour rend aveugle. Tu as perdu le plus beau joyau qui tu chérissais. Je veux que tu saches, ma vielle bique d'amour, que je serais toujours là pour toi.

Ton dévoué p'tit loup "

On raconte qu 'Amélie se réfugia dans son sanctuaire. Dès qu'elle poussa la lourde porte de son église, la chorale de la Guilde du Saphir entonna cette chanson du Cabre Elle, chanson dédiée aux amantes déçues par un homme ( [Lien HTTP]) . Au même moment, le mystérieux loup repartait au petit galop avec sa meute dans les ombres de son domaine.

D'abord vos corps qui se séparent
T'es seule dans ton couvent tout noir
T'entends à chaque fois que tu respires
Comme un loup rodant qui conspire
Et ça continue encore et encore
C'est que le début d'accord, d'accord...

L'instant d'après les harpies se déchaînent
Les heures s'allongent comme des semaines
Tu te retrouves seule assise par terre
Pensant à lui dans tes plus belles jarretières
Et ça continue encore et encore
C'est que le début d'accord, d'accord...

Quelque chose vient de frapper
Et l'alarme est enclenchée
Toutes les nonnes qui trépassent
T'es toute seule au fond de l'espace
T'as personne devant...

La même nuit que la nuit d'avant
Le même couvent deux fois trop grands
T'avances éperdue dans ses couloirs
Tu voudrais rejoindre le mouroir
Mais tu penses à lui encore et encore
Il te manque d'accord, d'accord...

Quelque chose te fait hurler
Et tes larmes sur ton plancher
C'est toujours le même fil qui casse
Il a tout ruiné et ca t'agace
Tu es seule sans lui.... comme personne.

Faudrait que t'arrives à en parler au passé
Faudrait que t'arrives à ne plus penser à ça
Faudrait que tu l'oublies à longueur de journée
Dis-toi qu'il n'est plus derrière ton épaule
Dis-toi surtout qu'il ne reviendra pas
Et ça fait marrer les harpies qui s'envolent
Les harpies qui s'envolent
Les harpies qui s'envolent

Tu comptes les chances qu'il te reste
Un peu de son parfum sur ta veste
Tu restes à te morfondre à la lumière
D'un caniveau et d'un réverbère
Mais ça continue encore et encore
Tu radotes d'accord, d'accord...

Ce loup t'a fait un cadeau au fond
Sur les vagues d'un lac profond
C'est toujours le même radeau qui passe
T'es toute seule au fond de l'espace
T'as personne devant...personne

Quelque chose fait que tu dois ramer
Sur ton radeau blanc et doré
C'est toujours la rame qui passe
T'es toute seule au fond de l'espace
Tu le cherches comme avant...personne...
Y a des couples qui se défont
Sur les lames d'un bataillon
C'est toujours le même loup qui casse
Le même loup qui casse

Le Loup | 13/06/09 16:07

Gros jaloux!
Il faut toujours que vous crachiez sur la marchandise, comme une vipère son venin. Ce n'est pas de ma faute, si elle s'épanche pour moi et non pour vous.

je devrais peut-être raconter à Baramir ma rencontre avec la timorée Wanda

Baramir d'Eckmöl | 13/06/09 16:45

Allez-y je vous regarde. Qu'allez-vous donc inventez encore ? Cette fois-ci c'est tout Amon Khazad qui veut vous violer ?

--
Baramir d'Eckmöl, Mister Daifen 2008.
Archiviste occasionnel de la Skippypédia