Forum - Colère est ma raison
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Violette Boucleline | 30/07/09 20:07
-Viooooolette! Mais où est-elle donc encore passée? Encore en train de s'amuser avec les crapauds et les cafards celle là. Enfin, elle leur ressemble tant!
Vous l'avez compris: Madame Boucleline cherchait sa fille et sa fille n'était vraiment pas jolie. Violette était une enfant de 10 printemps à peine. Une enfant comme tant d'autres. Une enfant éveillée et vive. Mais une enfant laide.
Cette laideur lui laissait à chaque fois qu'elle se regardait dans le miroir comme une amertume en bouche. Cette douce rancoeur face à la vie la rendait plutôt philosophe. A chaque instant elle observait dame nature et ses merveilles pour comprendre pourquoi les hasards de la vie ou de la génétique lui avait offert des traits si ingrats.
Ce jour là, elle était effectivement comme le soupçonnait sa mère au bord du lac à 2 lieues de la maison. Mais ce n'était pas les crapauds qu'elle observait...
Elle se terrait derrière un buisson observant une troupe de mercenaires qui se délassait entre 2 missions. Ils traversaient ce qu'elle considérait être sa forêt. Alors elle les épiait cherchant comment les faire quitter son territoire.
Ils riaient fort. Ils salissaient les environs de leurs immondes repos, de leur présence brute et bestiale.
Elle lança un caillou vers le plus chauve alors qu'il lui tournait le dos. Bien lui faire comprendre qu'il n'était pas le bienvenu lui et ses hommes. Une fois. Deux fois. Trois fois, si tu insistes tu vas en enfer.
Avez-vous remarqué comme la vie peut-être ironique quelquefois?
Ce simple geste inconscient d'une gamine. Ce geste allait changer sa vie. Ou plutôt l'abréger.
Car le chauve n'en resta pas à cette agression de moineau quand il reçu le tranchant petit caillou pour la 3ème fois en plein occiput. Il se mit en colère. Il chercha. Il trouva.
Les mercenaires sont la lie de la société. Ils n'ont aucune idée de ce que le mot "moral" peut représenter. Ils n'ont aucune conscience pour les travailler. La guerre, l'amour, la faim, le sommeil quelquefois.
Après avoir battue la pauvre fillette et lui avoir arraché cris et sanglots, le voilà passant en mode assouvissement de sa libido. Le viol, partout où il passe ne regarde pas à la beauté. Dommage pour Violette.
Elle subit cet être immonde grognant et suant sur elle. Lourd sur son frêle corps. Le sang, la bave. Une douleur lancinante entre ses cuisses, mêlée à tant d'autres douleurs des divers coups et coupures qu'il lui avait fait subir. La peur et une sourde colère. Une colère qui enflait en même temps que le membre intrusif de cet homme.Une colère qui plantait ses crocs au plus profond de son être se révoltant que quelqu'un ose faucher le peu de bonheur de cette petite fille si laide. Une colère. Et encore cette douleur. Puis le noir complet.
[...]
Elle s'était éveillée un peu plus tard. Légère. Seule. Hébétée. Insouciante.
De signe des mercenaires, il n'y avait plus trace. D'ailleurs le bord du lac avait changé. Ses yeux ne le voyaient plus du tout pareil. Tant de couleurs, de bruits, d'odeurs.
Les libellules gracieuses dansaient dans un ballet voluptueux au milieu de centaines de coléoptères. Des carpes et des gardons évoluaient sous l'eau avec une fraicheur et une tendresse incroyable. Dame araignée tissait le plus soigné des chefs d'oeuvre entre 2 tiges de bambous.
Violette était sereine.
Avait-elle compris que son corps ravagé et sali avait succombé? Avait-elle saisi l'importance de sa nouvelle existence au bord du lieu le plus féérique qui soit?
Son corps découpé, alourdi, violé gisait au fond, tout au fond du lac...
Personne ne la chercha. Sa mère, soulagée qu'on lui épargne tant de laideur n'avait même pas pleuré sa disparition.
Violette n'existait plus que pour elle...et sa colère. Désincarnée mais attachée à ce lieu où tant de fois elle s'était réfugiée. Toujours aussi curieuse de dame nature.
à suivre
Edité par Violette Boucleline le 30/07/09 à 20:18
Dixi le Sombre | 31/07/09 16:35


