Forum - Rêve. Vas y gamine, rêve.

Fanfan | 01/08/09 00:15

Rêve.
Pulsation nocturne, miroitante, un peu plus que des fantasmes rendant plus dur le réveil. Des émois pleins d'ascendances émerveillant les nuits mornes. Images toutes en couleur, même quand la nuit et noire. Pas de gris, plein d'espoir, artifice dérisoire, illusoire, charme intestin qui d'un soubresaut d'esprit...

- Aller, lèves toi gamine.

La jeune fille s'étira. Ses vêtements de lin parcoururent les muscles de sa silhouette dans le sens du mouvement. Frêle, malingre. Les formes bien en places, une volupté à peine éveillée et déjà pleine de grâce. La route de la campagne, ça forge les corps sans les nourrir. L'elf tiqua.

Tous deux sortirent de la cale du Korrigan et montèrent sur le pont. Une grisaille tenace soudoyait le ciel pour qu'il n'apporte aucune envie de vivre. Un ciel si gris que le banal s'est pendu. Fanfan alluma sa pipe en s'appuyant sur le bastingage et regardant le vide du brouillard, plongea dans ses pensées. Une seconde. Juste une petite.

- On fait quoi patron ?
- On navigue et on attends. On part à la recherche de nouvelles herbes. On part chercher de nouvelles terres. On cherche.
- Qu'est ce qu'on cherche à part tout ce vague ?
- Qu'est ce que tu cherches à me coller aux basques ? Le bonheur ? L'aventure ? Si c'est ça tu ne trouveras aucun des deux là où l'on va.

Elle s'assit, en tailleur, comme à son habitude, sur une des caisses présentes sur le pont. Elle ne dit mot, préférant partir dans ses rêves, un monde sûrement bien plus chaleureux. L'humidité ambiante frappait le visage des deux échoués, sans mots dire. Maudire, voilà ce qu'il restait à faire.

Terre vierge, herbe douce, fougères accueillantes, soleil mitigé, valons à perte de vue. Plutôt sympa pour un pique-nique. Les quelques membres d'équipages amarrèrent le bateau à quelques gros arbres en attendant de construire un semblant de ponton avec les bites adéquates. Le bivouac s'installait, une fois de plus.

Fanfan parti à pied, un sac de marin sur le dos, repérer les alentours, mettre en place un campement potable, une base de replis pour intempéries et imprévues. La nuit, les premiers feux s'allument, les premières bouteilles s'ouvrent, le premier alambic se monte et le scientifique de la bande teste de nouvelles races d'herbes. Pas celle-ci en tout cas. Aller resservez lui une gamelle, il vient de vider ses tripes.

- Je cherche l'endroit où je serais bien, j'aimerais bien ouvrir une taverne et voir passer du monde. --Dit la jeune fille qui partageait alors son repas avec l'Elf--
- C'est pas avec moi que tu trouveras ça. A moins que tu aies la chance de te faire la malle et de te trouver un bon coin pour vivre.
- Le voyage forme le caractère non ? A force de voyage je trouverais le lieux qu'il me plaît. Sûrement !

L'elf garda le silence. Il la regarda de biais, en vidant son auge. J'espère que tu trouveras, il ne vaut pas bon à naviguer avec de vieux marins désabusés, engorgés d'eau de mer et de vin. Une nouvelle terre s'offre à toi, trouves seulement ta place dans le complexe casse-tête du monde. Accomplie juste ta légende gamine. Le monde conspire à ce que tu y arrives.
Belle dans sa niaiserie. Innocence. Mieux vaut que tu la perde. A moins que tu ai le talent de vieillir sans devenir adulte. Je te le souhaite.

Les hommes d'équipage commencèrent à chanter. Première nuit sur une nouvelle terre, un peu de courage pour un premier sommeil inconnu. Quinze marins sur le bahut du mort, Hop là haut une bouteille de Rhum, A boire et le diable avait réglé leur sort, Hop là haut une bouteille de Rhum...

La jeune femme s'endormis, rêves, emportés, fugaces, tendres et mélodieux.

Pardon, j'ai pas acheté les meubles
Je crois qu'ils sont tous dans la rue
Et les gens les regardent
Pas pour souffrir hein !
Mas ça ne les fait pas sourire non plus
Ils ont juste un peu froid en passant devant
Presque personne ne s'assoit sur le canapé
Pourtant tu te rappelles, il était confortable
Même si quelque chat en avait griffé le bras
J'y ai même griffonné une phrase sur les coussins
Rien d'inquiétant, juste un petit mot
Avec un feutre noir, donc ça ne se voit pas
Alors en fin de compte on peut dormir par terre
Apres tout nous aussi poussières
Pas seulement nous mais aussi les gens qui nous regardent
J'ai une couverture à carreaux
A motifs écossais, elle est plutôt jolie
Et elle tient chaud, surtout quand l'ivresse arrive
Ivresse des corps et à cris, encore ou des esprits
De toute façon on aura pas froid
Y'a toujours du soleil quelque part
On pourrait juste courir après
Dans ce cas-là plus besoin de meubles
Je prendrais juste mon sac de marin
Le blanc, que je mets sur l'épaule pour voyager
Et puis pour chercher le soleil j'aurais pas besoin de grand chose
Il sera léger
On sera légers aussi
Tout n'est que légèreté.

Terfanae De Caledon | 16/08/09 06:31

Le sire conteur navigue encore fort bien!
C'est un plaisir !

Terfanae de Caledon, Hordelle