Forum - La quête des légendes : La terre, 1/2, Rencontre avec maman nature.

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Celimbrimbor | 03/08/09 23:35

« Bienvenue en ces lieux des temps, Ô grand Consul Celimbrimbor. Nous vous attendions. »

L'ironie que le grand cornu place délicatement dans ses inflexions ne m'échappe pas. Ils savent déjà que je ne suis plus consul de rien. Voilà un affront bien volontaire. Une sorte d'épreuve, peut-être. Chance, je suis relativement calme. Et ce dôme étrange m'empêche d'utiliser ma magie sans me fatiguer. Je n'ai pas encore fait ce pas. C'est justement pour cela que je suis venu ici. Je souris en retour.

« Bonjour à vous. J'imagine que vous me servirez de guide ?
-C'est exact. Il ouvre une bouche pleine de dents en guise de grimace.
-J'espère que vos informations à propos des chemins et des sentes datent moins que celles qui me concernent. Dans le cas contraire, je crains fort que nous ne nous retrouvions perdus au milieu de nulle part. Et si j'en juge correctement, m'est avis que les bêtes de cette forêt sont dangereuses. »

La menace n'est même pas voilée. Je n'ai pas pour habitude de me dissimuler derrière une flagornerie quelconque ou un pseudo diplomatie. Si j'ai accepté leur invitation à jouer, je n'ai pas précisé que j'allais forcément suivre leurs règles. Je jette un regard neutre vers les petits lutins agaçants qui me courent entre les pieds à la manière de gros insectes. En admettant que le grand cornu ne se décide pas à bouger, je pourrais les abattre rapidement. C'est la première fois depuis longtemps que je suis heureux de m'être encombré d'une épée. Il suffirait d'un coup.

Paix !

Je grogne. Mais au moins, cela est dit. Elle semble décidée à ne pas me laisser mener une quelconque danse. Et le grand cornu de refaire une révérence.

« Comme je vous l'ai dit, Ô grand Consul Celimbrimbor, nous vous attendions. »

Je déteste ce genre de début pour une histoire. Le sarcasme m'amuse quand il est fait intelligemment, pas quand il est déployé de manière vaseuse et abrupte, sans aucune élégance. C'est une partie à deux joueurs, n'est-ce pas ? Puisque l'autre m'attendait. Je m'incline avec grâce à mon tour.

« Si tel est bien le cas, soyez mon hôte, je vous suivrais pas à pas, sans fausses notes. »

Deux lions sortent des fourrés quand mon guide fait un pas sur le côté pour me laisser passer. Il semblerait que tout le monde se méfie de moi. Quoiqu'il en soit, admirables bêtes. Le poitrail orgueilleux, la crinière magnifique. Ils ne sont pas normaux. Quelque chose les dope un peu. De sorte qu'ils me toisent de vingt bons centimètres. Je risque une main pour leur flatter l'encolure mais un grognement sourd m'avertit que ce n'est pas une bonne idée. Braves bêtes. Je suis à peine toléré ici. Voilà une information précieuse : on me donnera la chasse sans hésiter si je bouge du mauvais côté. Aussi suis-je mon guide dans faire trop de heurts ni chercher à animer une conversation. Il n'a pas l'air d'une nature très causante. J'aurais préféré qu'elle m'envoie un faune. Au moins, il aurait eu de l'humour.

J'ai eu le bon sens de laisser une balise un peu avant l'entrée de la forêt. Grand bien m'en fait. Ce bougre cherche à me perdre et à me priver de tout sens de l'orientation. Heureusement que je n'ai pas écouté le reste de mon orgueil d'elfe. Toutes les forêts de l'univers me sont connues. Je devrais m'y retrouver sans trop de difficultés. Ah la gageure amusante. Ne serait ma sonde, je serais perdu. Enfin, nous marchons et tout va bien. Je respire l'odeur des bois avec une certaine nostalgie.
C'est il y a longtemps, dans un pays lointain, plein de joies et de paix, où j'ai cru la trouver et où je l'ai choyée. Les arbres sont semblables à ceux-ci, mais d'essence différentes. Des enfants jouent un peu partout. Des adultes vaquent à leurs occupations. Dans une heure, je devrais être devant une salle pleine d'étudiants voulant apprendre un peu de la magie. Quand je pense que le doyen n'a pas voulu m'écouter quand je lui ai dit que je ne savais rien sur la magie. Que tout était à refaire. Encore. Toujours. Enfin, je pourrais au moins former des gens moins butés que lui. Plus loin les soldats s'entraînent selon les préceptes de Dublis. Cela sent comme aujourd'hui. La guerre. Proche. Pourvu que je n'y sois pas mêlé.

« Nous sommes arrivés, Ô grand Consul. »

Il me tire de mes pensées sans égards. Les lions sont partis. Le village est grand. Large. Et plein de primotaures qui me regardent d'un air de dégoût absolu. Ainsi je suis un monstre. Ma main se pose sur le pommeau de l'épée qui pendouille à côté de moi d'un air quelconque.

Paix !

J'avais compris. Ma main s'éloigne. Ma tête me fait mal.

« Oui, vous êtes un monstre. »

Ah, celui-là doit être le chef ou le sorcier du clan. C'est l'inconvénient de ne pas profiter de ses pouvoirs : mon écran mental est tombé et une paresse souveraine m'empêche de le relever. Cela attendra plus tard.

« Sorcier, si le terme vous convient. Il ne décrit qu'une partie de mes attributions mais je ne suis pas sûr que vous pourriez saisir le reste. »

Ne jouez pas avec moi, jeune homme.

« Bien sûr, réponds-je. Je n'ai pas la prétention d'avoir votre sagesse.
-Pourtant, la prétention, vous en possèdez plus que votre content. »

Touché sale bête.

« Bien, j'ai compris, ici, personne ne m'aime, vous me jugez du haut de vos principes moi qui n'en ai plus, et bla et bla et bla. Passons un peu aux choses sérieuses s'il vous plaît. Ne la faîtes pas attendre, elle n'aime pas ça. »

Il trésaille. Normal. Je parle mal de sa déesse. Celle qu'il sert depuis des temps que son peuple même a oublié.

« Vous n'êtes que morgue et mépris, Consul Celimbrimbor.
-Je ne suis plus consul, jeune homme.
-Je ne suis pas jeune, consul. »

Nous nous toisons. Un long moment. La tension, chez les jeunes du clan, est palpable. J'entends un lion grogner derrière moi, puis plusieurs autres. Leurs druides sont doués. Falxo gagnerait à les rencontrer. Je souris lentement.

« Très bien, sorcier. Vous n'êtes pas jeune. Sans talent, peut-être, mais pas jeune. Et après ?
-Après, nous nous débarrassons de vous, Gardien. »

Je hoquette. Que voici un coup bas.

PAIX !

Cette fois-ci, elle s'est adressée à tous. Tant mieux. Le sorcier me regarde d'un autre oeil tandis que les lions ont disparu.

« Suivez-moi ».

J'obtempère sans vraiment réfléchir et il me mène à une tente un peu à l'écart des autres, possédant une ouverture beaucoup plus grande. Nous entrons et sans un mot, il me fait signe de m'asseoir en face de lui. Ce que je fais. Je divague tandis qu'il s'affaire de droite et de gauche.
Je déteste les sorciers de village. Ils sont incapables d'arriver à une quelconque concentration sans fumer quelque chose ou quelque chose d'autre. Cela les rend plus ouvert. Je pouffe doucement. Il va falloir que je m'y prête. Toujours prendre le frac du pays où l'on va.

« Voilà. »

Il me colle un bol d'herbe sous le nez. D'un haussement de sourcil distrait, j'allume un feu.

« Et voici.
-Vous comprenez vite.
-Je ne suis pas bouffi que d'orgueil, jeune homme. »

Il grogne et verse les herbes dans le feu, directement.

La fumée, directement, est épaisse.

« Je ne viendrais pas avec vous pour vous guider. Vous êtes assez grand pour vous débrouiller seul, Consul. »

J'inspirais déjà la fumée à pleins poumons. Je n'ai pas le temps de répliquer. Me voilà déjà parti à la rencontre de maman nature...

Pépé Narvalho | 04/08/09 09:43

Bel écrit.

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Pépé Narvalho, Bouleute du Firmir

Baramir d'Eckmöl | 04/08/09 23:07

Il me tarde de lire la suite.

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Baramir d'Eckmöl, Mister Daifen 2008.
Archiviste occasionnel de la Skippypédia

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