Forum - Notre drame, des pas rient.
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Orezbes Barbefroide | 22/09/09 18:31
De la boue jusqu'aux genoux.
Non de la boue jusqu'au cou !
On finit par aimer l'goût,
Ou entendre Still Loving You...
En général quand un guerrier qui explore des marais inconnus en arrive à chanter ça c'est que l'épuisement est à son comble ou qu'il prévient son bataillon de l'attaque de scorpions géants. Mais qui se soucie du sort d'un guerrier ? Un bataillon de guerriers tout entier peut bien disparaître, quelle importance ? En effet aucune et on n'est pas là pour parler de leurs veuves non plus. Ce qui importe c'est que si ils sont là alors une nouvelle terre est sur le point d'être révélée au monde et de nouvelles richesses sont dors et déjà promises à qui voudra risquer la mort pour elles. On risque bien plus la mort en étant guerrier nain dans un bourbier pareil. Les explorations en sont d'autant plus coûteuses comparées aux autres races bien moins courageuses mais assez grandes pour ne pas s'enfoncer plus loin que la taille. Heureusement les quelques rescapés qui surnagent se localisent grâce à quelques bons vieux standards bien sentis. Pas cette fois. C'étaient vraiment des scorpions géants...
Maintenant qu'on a placé le préambule bancal les choses sérieuses peuvent commencer.
Le vol majestueux d'un pigeon blanc à crête bleue fend le ciel gris de midi. Respectant la priorité il fait quelque cercles en attendant que les messagers du jour gagnent un à un leur perchoir. Il indique son chemin à une vieille chouette puis regarde à droite à gauche avant de traverser et plonge pour se poser en créneau entre le courrier en retard et les missives de femmes plus ou moins célibataires. Un tas de parchemins se met à trembler et un oeil pâle s'ouvre entre deux plis.
« Une de plussse. Sssa n'en finira donc jamais ? Oh ! Paordel ! Des nouvelles de l'exssspédisssion ? » Tel un geyser les feuilles s'envolent, révélant un homme-lézard albinos naturellement doué pour converser avec un pigeon qui ne le lui rend pas. Nous passerons sous silence les quelques minutes de questions sans réponses du préposé temporaire au courrier pour en arriver au moment où ce dernier juge opportun de porter le rouleau scellé de cire bleue à son destinataire.
Les bottes de cuir brodées d'une rare extravagance, presque elfique, crissent sur le sol de pierre gelé. La ressemblance troublante avec le rire de leur propriétaire fait dire aux nains du Clan que Quetzar parle comme ses pieds. Après avoir traversé un dédale de tunnels où règne un froid mordant il parvient aux portes de la salle du trône gardée par deux anciens en armure noire. Pourtant habitué au climat il tressaille en croisant leur regard mais ne s'arrête pas. Pressant le pas pour s'éloigner d'eux il glisse sur quelques mètres comme l'exige son protocole personnel et arrive, main tendant le parchemin et nez dans le verglas, aux pieds du Roi.
« Ssscheigneur Barbefroide ! Le rapport de l'exssschpédissschion ! » Langue givrée ça ne l'arrange pas.
Un nain en robe de bure brune assis à droite du trône vient aider l'intendant à se relever alors qu'à gauche un nain affublé d'un ensemble d'appendices mécaniques tend une longue-vue pour scruter le document avant de grimacer en direction du Roi.
Ce dernier prend la parole : « Quetzar tu nous fais perdre notre temps. Le rapport de l'expédition est déjà arrivée. Ce que tu tiens dans la main est la nouvelle idée saugrenue de comédie musicale sur des guerriers nains perdus dans un marécage de mon cousin. »
Passage rapide sur des confuses sifflées et reprise après le départ de l'homme-lézard aux bottes riantes ridicules alors que l'attention est portée sur l'objet de ce récit, le rapport de découverte d'une nouvelle terre.
« C'est vraiment abominable ! »
« C'est un marécage géant piège à nain ? »
« Pire... Le nom de cet endroit ne veut absolument rien dire. Ca ne peut pas être vrai... Il faut que nous partions en quête du nom véritable de ce continent. Si en chemin nous tombions sur quelque filon de valeur ça ne pourrait être que mieux. Et quand bien même nous ne trouverions rien ce rocher perdu ferait une retraite toute trouvée pour Quetzar ou mon cousin... Enfin pour Quetzar je crois que ses bottes rigolotes me manqueraient... »
On va encore dire que je tire toujours les mêmes vieilles ficelles mais au moins moi je tire quelque chose. La suite dépendra des touristes croisés sur la plage et de ce fameux nom.
Time, it needs time...
Kenja Lenko | 24/09/09 21:12
To win back your love again 
Baramir d'Eckmöl | 27/09/09 18:12
J'ai le droit de dire que j'attends la suite ?
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Baramir d'Eckmöl, Mister Daifen 2008.
Archiviste occasionnel de la Skippypédia
Orezbes Barbefroide | 29/09/09 15:09
Mourir un jour dans l'arène,
Tuer sans l'excuse de la haine
Pour le titre de roi du ring
A jamais Sultans of Swing.
Oui pour se fendre d'une rime pareille il faut vraiment être dans une Mauvaise Passe comme n'avoir pour seul espoir que de s'échapper de marais nauséabonds en sortant vainqueur de combats de gladiateurs nains.
« Je vous avoue sans honte que j'ignore ce qui est le plus lamentable. Soclodhil, ce nouveau continent, qui si il dissimule le moindre intérêt ne le cache sûrement pas dans son nom ou cette lubie de faire chanter des guerriers nains en costumes d'époque et caligae. »
« La brochure disait : « Un vaste continent en forme de... Hem. Bref, prenez votre temps, surtout ne vous sentez pas pressé. Il ne faut pas hâter la digestion. » Je crois que je viens de comprendre la signification du nom. Pourquoi est-on allé s'installer là au fait ? »
Rhêka l'ingénieur répond sur un ton obséquieux : « Les éclaireurs manquent d'entraînement. Voilà longtemps que nous n'avons pas mené campagne. Je pense que nous avons quand même fait le bon choix. Le climat devrait vous ravir. ».
« Il y neige ? Il y pleut ? Il y vente ? Il fait très très froid ? »
« En fait non rien de tout ça, rien de chaud non plus. C'est un climat indéfinissable. La température est improbable mais on sait qu'il y règne une pression très forte. Le sous-sol est vraiment riche. Ça peut être rentable. Bien entendu ce continent ne déroge pas à la règle de l'ensemencement de Daifen où toutes les créatures sont mélangées alors qu'elles n'ont absolument aucune raison d'être les unes avec les autres. Un démon serait à la tête d'une tribu d'hommes et on note aussi la présence d'une autre colonie humaine ainsi que de morts-vivants. J'ignore ce qu'ils recherchent ou ce qui peut bien les pousser à vivre ici mais nous continuons à mener l'enquête. La foreuse est prête pour vous y conduire. »
« Un démon, des humains et des morts dites-vous ? Je pourrai les inviter à la représentation de mon cher cousin mais ça risque fort d'être pris pour un acte de guerre inqualifiable... Vous êtes certain que ça ne fait qu'une lune que le campement est installé ?»
« Euh oui messire mais en fait... Je vais vous expliquer, c'est très simple. » Un bras de métal s'étend pour agripper un tableau sur roulettes qui s'arrête devant le trône. « Ici ce sont nos montagnes et là autour euh... C'est Daifen... Les terres connues...Et les terres inconnues... Plus le temps passe plus les terres connues sont nombreuses donc il faut aller chercher plus loin pour découvrir quelque chose de nouveau. Par exemple sur Soclodhil il doit faire nuit. Il y fait souvent nuit d'ailleurs. Je crois que c'est quotidien. Si nos colons de Soclodhil nous envoient un pigeon celui-ci pourra arriver un autre jour chez nous, ou une autre nuit, donc ça nous paraîtra plus long que de coutume mais en refaisant le trajet l'oiseau porteur de réponse ira contre la course céleste et remontera le temps. Evident ! Quand deux lunes passeront chez nous il n'y en aura qu'une chez eux ! On n'arrête pas le progrès !»
« Euh... Rhêka... donc plus on part loin moins on vieillit vite ? Ce n'est pas une bonne idée d'y construire une maison de retraite et d'y envoyer mon cousin dans ce cas. »
« Hélas oui. Les voyagent forment la jeunesse. »
« Alors en route pour ce bain de jouvence. Tachons quand même d'éviter la boue. »
You get a shiver in the dark...