Forum - La quête des Légendes : Interlude

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Celimbrimbor | 22/09/09 22:07

Pour la première fois depuis des années, le protagoniste de cette histoire sans fin souriait sans retenu. Un sourire franc et massif, bien plus signifiant que le fin trait qui vient parfois fendre son visage, bien plus rassurant que le rictus sarcastique qu'il arbore souvent, plus large et plus ouvert que tout, éclaire littéralement sa figure et le fait rayonner de joie et de bonheur. A l'unisson, ses yeux ont abandonné leur mise froncée et grincheuse qu'ils arborent en permanence, air mâtiné de tristesse, de lassitude et de folie souvent. Il resplendit littéralement, abreuvant ses terres d'une nourriture qu'elles n'avaient pas goûté depuis longtemps.
Accoudé sur le montant de sa fenêtre, il contemple depuis l'ouverture ce qu'il appelait autrefois avec une pointe d'orgueil son jardin. Là-bas, anciennement, il y avait un verger couvert de fruits toute l'année. De ce côté, des champs de fleurs, là, une rivière et quelques ruisseaux un peu partout. Tout autour, des arbres et des arbustes. L'herbe avait un temps été grasse et drue, heureuse de pousser là. Et c'est ce passé qu'il voyait, finalement, puisqu'il faisait aussi parti de l'avenir, désormais. Non seulement il avait interrompu la déréliction de l'endroit mais désormais en prenait soin de nouveau.
Derrière lui, trois sphères tournaient doucement, comme au ralenti, autour d'une quatrième. Chacune pulsait d'une couleur différente, toujours chaude tandis que celle du milieu était immobile et sans vie. Il n'en avait cure. Elle le serait bientôt, chaude et vivante.
Il porta son attention sur l'endroit où il avait planté le cadeau de Sanaga. Il avait hâte que la graine mûrisse et vienne à terme. Elle aller faire du bien à la terre sans qu'il ait besoin d'intervenir. Et il n'aimait pas vraiment intervenir. Par principe. Pas caprice. Allez savoir.

Pour l'instant, il ne voulait pas savoir. Tout prit par l'instant, il s'oubliait doucement. Il respirait. Il vivait.
Il se détourna du spectacle de la nature qui se réveillait devant lui sur tous les plans d'existence et sur d'autres pour passer lentement à côté ses sphères. Il les fit disparaître dans une autre dimension, plus sûr et ouvrit la porte de son bureau. Les murs reprirent des couleurs à son passage, comme si le vieux lambris respirait de nouveau, de même que le parquet et les quelques meubles de la pièce se parèrent d'une seconde jeunesse. Tout allait mieux, sauf pour les quelques araignées qui avaient trouvé refuge un peu perdu et qui furent diligemment reconduit à l'extérieur d'un sort délicat.
Il passa la porte et glissa dans le couloir, sans prendre la peine d'assister à la rénovation des pièces aux huis clos devant lesquelles il passait. Ainsi descendit-il l'escalier qui menait au salon, toujours souriant, passant la main sur la rambarde agréablement patinée et vernis. Il posa un regard doux sur la pièce et la traversa d'un pas rapide pour se poster sur le perron de la porte d'entrée.

Il respira avec lenteur, d'une grande inspiration, longue, lente, pleine de vie.
Le vent soufflait paisiblement plus loin, une musique douce.
L'instant d'après, Celimbrimbor n'était plus là.

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