Forum - [RP] Purification.

Duc De L'uto | 18/01/07 19:31

Le Duc jeta la tête sur un tas de cadavre comme il en poussait un peu partout depuis son arrivée. Il s'essuya les mains avec un chiffon et le balança à son tour. Le cadavre, à ses pieds, remuait encore. Un bras rougeâtre se leva et tenta de s'agripper à la jambe du nain dans un dernier râle. On arrivait à peine à distinguer s'il s'agissait d'un homme, d'un elfe ou d'un orc. De ce qui avait pu en être dans le passé, il ne restait qu'un combattant servile, ni mort ni vivant, mais animé par une obligation de servir un créateur maléfique. Même sans tête, le mal qui l'emplissait gardait le contrôle de l'être et le poussait toujours, jusqu'à ce que ce créateur soit satisfait.
-Je déteste les morts-vivants... Gémit le Duc en chassant le bras décharné d'un coup de pied rageur. Le cadavre gigota un moment et tenta de se redresser. Quelques coups de marteaux finirent de le transformer en un tas de membres séparés et bien immobiles.
-Je déteste vraiment les morts vivants... Abkataer ! Brûlez les cadavres.
-Bien Sire...
Le Duc nettoya son marteau avant de le placer sur son épaule et de se retourner.
-Brûlez aussi le village, et la ferme, là-bas.
Il ôta son casque et s'essuya le front d'un revers de manche. La matinée avait été mouvementée et il ne doutait pas que l'après midi ne voit les renforts des non-morts arriver. Il rejoignit la troupe, l'observa un moment et, haussant les épaules, entra dans sa tente. Il s'écroula sur son lit de camp et ferma les yeux. Il les rouvrit bien vite. Un homme en armure noire venait d'entrer.
-Mais qu'est-ce que...
-Seigneur ! Les orcs attaquent !
-Les orcs ?
-Il en arrive plein du sud, qu'allons nous faire si les morts-vivants reviennent par l'est ?
Il y eut un bref silence.
-Leur donner une bonne leçon.
Il se releva, se lava le visage et sortit. Les nains étaient déjà en ordre de bataille et leurs rangs s'orientaient maintenant vers le sud. On y voyait deux éclaireurs poursuivis par une armée orc si bruyante qu'elle aurait pu recouvrir le chant d'une avalanche. La masse s'avançait, organisée en bandes distinctes. Celle du centre se concentrait sur la poursuite des pauvres éclaireurs, les autres remplissaient des taches stratégiques étonnantes pour des orcs. Le Duc s'avança jusqu'à faire face à ses hommes.
-Où est Abkataer ?
Le même humain qui était entré dans la tente quelques minutes plus tôt sortit des rangs.
-Je suis là Duc.
-Les orcs du centre vont bientôt rattraper les éclaireurs, ils vont être en avance par rapport à l'armée.
-Doit-on les aider ?
-Les aider ? Non, contentes toi de mener tes hommes à la rencontre du premier groupe d'orc, celui qui poursuit nos petits éclaireurs. Isoles-les du reste de l'armée et anéantis les. On se retrouve sur le champ de bataille.
Abkataer hocha la tête alors qu'il comprenait le plan de son maître, puis il partit à la rencontre de son régiment. Le Duc reprit sa place à la tête de la ligne de défense. La lutte allait être longue, et Abkataer avait raison, il leur serait impossible de retenir deux ennemis sur deux fronts différents. Et même si les morts-vivants tardaient, les nains seraient trop fatigués pour se battre de façon satisfaisante.
Le groupe d'Abkataer s'avançait maintenant seul vers la vague orc. Un des éclaireurs venait de se prendre un coup de hache monstrueux, et y avait perdu un bras. L'autre courait toujours, espérant gagner la protection de ses amis arrivant. Son corps fut propulsé en arrière par un roc faisant la moitié de sa taille. Sa dépouille inanimée vint rouler au sol jusqu'aux pieds d'un orc bavant sa soif de combat. Ce dernier reçut un deuxième rocher en pleine tête, venant le clouer au sol, et propulsant d'autres sauvages à terre alors qu'il roulait sur une dizaine de mètres.
Le Duc avait baissé son bras. Et une cinquantaine de catapultes avaient immédiatement crachés leurs projectiles de pierre. Des trous se creusaient maintenant au coeur des rangs orcs, sans que cela ne diminue leur vitesse ou leur courage, mais bien leurs effectifs. Le fracas de la rencontre d'Abkataer et de son groupe avec l'avant de l'armée ennemi s'entendit sur la colline, alors que plusieurs centaines de mètres la séparait du véritable champ de bataille. On ordonna de concentrer le tir sur l'arrière de l'armée orc, de peur de toucher les nains d'Abkataer.
Plus bas, Xenkoneat sortait sa hache.
-Un peu de magie ne serait pas de trop...
Le Duc se retourna vers son deuxième lieutenant.
-Pas de magie dans mon armée. Les morts que nous avons combattus se matin étaient animés par magie.
-Ouais... N'empêche qu'une armée de morts sous notre contrôle nous aurait plus aidé que notre foi en Gaïa, en cet instant.
-Mesures tes paroles. Si Elle ne nous aide pas en ce moment, c'est qu'Elle estime que nous pouvons nous en sortir seuls. On va y arriver.
-Espérons.
-N'espères pas, agis. Emmènes tes hommes à la rencontre d'Abkataer et établissez une ligne. Je suis sur la gauche.
Xenkoneat acquiesça.
-Mais les hommes sont fatigués... Ils ne tiendront pas.
-Ils mourront pour moi, ou mouront de ma main. Ce choix te parait-il suffisant pour qu'ils se surpassent ?
-Espérons sire, espérons.
Il partit en avant, suivit de son régiment.
Le Duc prit la tête du gros de l'armée et le mena sur le flanc gauche, comme il l'avait expliqué. Sur une longueur de plus de quatre cent mètres, on se battait. Deux seigneurs voulaient le contrôle du territoire, des milliers de soldats mourraient donc. Ces combattants ne se battaient plus pour la gloire, la solde de fin de lune ou pour leur seigneur, mais pour leur survie (sans compter ceux qui se battaient juste pour se battre). Le Duc se demanda un instant pour quel idéal se battait le chef adverse, puis haussa les épaules. Il était sur sa route, il serait éliminé.
Le chef des nains attira à lui un messager.
-Aucune nouvelle du Baron ?
-Toujours rien sire.
-Tant pis, nous nous amuserons sans lui.

pour l'occasion de la victoire du Duc et du Baron sur Kelliedhil