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Falordelle La Rouge | 23/01/07 18:12
Falordelle ouvre les yeux. Noir. Tout est noir là-dedans. Pourtant son réveil matin interne a sonné, c'est indéniable.
- Merde. Pourquoi faut-il que je me lève ? se dit-elle, sans bouger.
Elle tente de remuer un bras. Rien. Tout est rouillé. Un orteil : idem. Une petite voix insidieuse lui souffle de se rendormir sans tenir compte de ce message lancinant qui palpite à l'orée de son champ de vision. Pourtant elle jurerait qu'elle a les yeux fermés...
Que se passe-t-il ? Le monde aurait-il besoin d'elle ? Impossible !
Enfin, après avoir tout essayé, il lui faut se rendre à l'évidence : impossible d'ignorer cet appel, elle doit se lever. Cette fois-ci, elle bande ses muscles et réussit à bouger ... un doigt, le majeur de la main droite. Dans un défi inutile, elle le brandit au-dessus d'elle pour bien montrer à d'éventuels spectateurs qu'elle les emmerde tous et qu'on ne réveille pas impunément un vampire affamé mais heureusement pour sa cote de popularité, elle est toute seule bien sagement couchée dans une crypte douillette.
- Moi, j'aime pas la Saint Valentin, je hais le monde entier.....
Ce refrain tourne en boucle dans son esprit maintenant réveillé : la journée est bien avancée. Elle a mis plusieurs heures avant de sentir de nouveau ses membres et elle a dû faire bon nombre d'étirements et de mouvements d'assouplissement pour retrouver un usage correct de ce qu'ici on a coutume d'appeler des bras et des jambes. L'effort est grand, mais elle se rend compte qu'elle adore ça : rien de tel qu'une bonne vieille douleur de derrière les fagots pour réanimer une carcasse rouillée.
Satisfaite, elle se regarde dans la glace qui tapisse le mur de sa crypte. Le reflet qu'elle lui renvoie lui plaît énormément*. Finalement, elle n'a pas trop changé depuis tout ce temps : certes, ses cheveux ont poussé, sa peau est un peu claire, mais l'ensemble lui paraît encore comestible. Il lui suffira de saigner le premier humain qu'elle rencontrera sur son chemin pour que sa silhouette s'affine et reprenne son éclat habituel...
Sans hésiter, elle se dirige vers le fond de la pièce et ouvre sa penderie : les robes attendent sagement sur des cintres, à peine ternies par le temps. Elle cherche un peu puis finit par trouver ce qu'il lui faut : une tenue noire, pantalon en cuir et blouson assorti, qu'elle enfile à même la peau. Le contact de la matière froide envoie des stimuli le long de ses terminaisons nerveuses et déclenche des réactions ensevelies depuis longtemps dans les sables mouvants de sa mémoire...
- Hum, se dit-elle en se mordant les lèvres, j'avais oublié ça, putain, c'est bon...
Sa main file vers des endroits secrets et s'évertue à combler ses sens affamés après deux longues années de jeûne.
Prête, rafraîchie, élégante et sexy, elle ouvre la lourde porte. Elle a enfilé une paire de bottes et trouvé un fouet dans un coin de la crypte. Ainsi armée, elle se dirige vers le hall. Tout est calme, rien ne bouge dans le Manoir déserté. Elle scrute l'obscurité, en vain. Un rat détale, mais elle l'ignore, le misérable rongeur ne faisant pas partie de ses plats préférés. Aucun être humain, aucun confrère, tout est désert. Sans se désespérer, elle sort.
Le parc est toujours là, fidèle à l'image qu'elle en garde dans ses souvenirs. Elle descend les quelques marches du perron et se dirige vers la petite tour qui garde l'entrée de la demeure. Comme elle s'y attendait, une lueur tremblote derrière la vitre sale.
La porte n'est pas fermée à clé : elle la pousse et entre. Sur une table en bois, une bougie éclaire la petite pièce d'une lueur chiche. Un pli attire son regard : il est posé à côté du bougeoir. Elle le saisit d'un geste vif, l'ouvre et parcourt les quelques lignes qui y sont tracées.
Lorsqu'elle a pris connaissance des informations qu'il contient, Falordelle approche la feuille de la petite flamme : le papier se consume aussitôt en dégageant une odeur poussiéreuse. Elle le regarde brûler jusqu'à ce qu'il ne lui reste plus qu'une infime parcelle entre les doigts puis elle laisse tomber le résidu sur la table. Un sourire cruel et sauvage illumine ses traits, la rendant attirante malgré tout. Tout est gravé dans sa mémoire, elle a des comptes à régler.
Elle souffle la bougie, sort de la tour et se dirige vers le lourd portail. Il est temps pour elle de se mettre en route : la route vers Clandhil II est longue, mais Falordelle n'en a cure ! Elle est patiente, et animée d'une volonté farouche : ça va saigner !!!!!
* De part son héritage génétique, Falordelle n'est pas une vampire comme les autres : elle ne craint pas la lumière du jour et son reflet est naturellement réfléchi par les glaces et autres miroirs dans lesquels elle adore s'admirer.
Edité par Falordelle La Rouge le 23/01/07 à 18:23
