Forum - [RP - Lihdhil] Dans lequel les péripéties lihdhiliennes continuent à se dérouler tranquillement, avec toutes les péripéties navrantes que cela implique.

Falxo Feronas | 10/02/07 00:02

La jungle, touffue et inviolée. De nombreux explorateurs s'y sont déjà enfoncés. Certains sont ressortis. Pas tous, bien sûr : le danger guette à chaque tournant du sentier, et une attention de tous les instants est nécessaire pour le voir arriver. Ce n'est pas donné à n'importe quelle expédition de pénétrer dans la jungle et d'en ressortir à peu près indemne...

D'autant moins quand la jungle est celle de Lihdhil et que l'expédition en question est composée en tout et pour tout de deux membres, soit un elfe rachitique qu'on avait envoyé en exploration à contrecoeur et qu'on ne connaissait que sous le nom de Lespion, rapport à sa profession, qui par chance imposait de dissimuler son vrai nom, ainsi qu'une petite fée blonde répondant au nom pas forcément doux mais certainement complètement niais, de Petite Rose.

Ils tournaient en rond depuis des heures. Forcément.

« Dis, pépia Petite Rose, on est perdus, c'est ça, hein dis ?
- Pas du tout, rétorqua l'explorateur de mauvaise humeur. Je sais exactement où nous sommes.
- Alors on est où, dis, on est où ?
- On est au même endroit que celui où on est déjà passé vingt-deux fois. Ca te suffit ?
- Je croyais que c'était ça, être perdu, s'étonna la fée. Ca veut dire quoi, être perdu, alors, hein dis ?
- Petite Rose ? soupira Lespion.
- Wiiii ?
- Tu serais sympathiquement aimable de la fermer. »

Lorsqu'on dit à une fée de la fermer, en général, elle est vexée. Elle perd en effet, avec la parole, la seule chose qui lui donne l'impression d'exister ; car, quand une fée ne bavarde pas, on a tôt fait de l'oublier, ce qui soit dit en passant n'est pas plus mal. Petite Rose ne fit pas exception à la règle. Blessée dans son amour propre, elle infligea à Lespion le châtiment le plus terrible qu'une fée, et par extension une femme, est capable de faire subir à un représentant de la gent masculine : elle se mit à bouder.

Soupirant de soulagement, Lespion jeta un oeil autour de lui, à la recherche de son chemin. Il aperçut alors une femme qui marchait dans le sens inverse ; une humaine, apparemment, aux cheveux bruns et aux courbes parfaites, du genre à détourner le regard du soudard moyen pendant une durée se situant approximativement entre quatre minutes vingt-trois et beaucoup plus. Mais Lespion n'était pas d'humeur, et puis c'était un elfe.* La première pensée qui lui vint à l'esprit fut donc qu'elle saurait l'aider à trouver son chemin. Il s'approcha d'elle, la salua et lui présenta sa requête.

« La plage ? répondit-elle d'une voix chaude renfermant mille promesses nocturnes. Bien entendu, bel elfe. C'est par là. J'en viens.
-Merci. »

Il continua son chemin, la fée vexée voletant derrière lui, sans plus se préoccuper d'elle.

Aztarughlinalisia, elle, jubilait intérieurement. Son déguisement était parfait : l'elfe ne l'avait pas reconnue. Bien sûr, il ne l'avait jamais vue non plus. Mais tout de même, c'était déjà une performance. Elle pouvait manipuler tous ces seigneurs et leurs troupes comme elle le voulait. Elle était tellement fière d'elle qu'elle lâcha un rire démoniaque qui résonna dans la jungle pendant plusieurs minutes.

Puis elle se calma et se mit à réfléchir. Toute cette histoire commençait à l'inquiéter. Elle s'était crue diabolique et dérangée, mais ce n'était rien en comparaison des gens qui se battaient sur ce continent, tous plus déjantés les uns que les autres et qui passaient leur temps à, comment dire, se foutre sur la gueule sans logique apparente. Là, par exemple, elle revenait d'un camp d'elfes, enfin, si on pouvait appeler ça un camp, et elle devait dire que ça l'avait plutôt effrayée. Elle s'était demandée si ça valait vraiment le coup de manipuler de tels rebuts, et, quand elle s'était fait assaillir par une horde de fées aux grands yeux qui cherchaient à savoir ce qu'elle utilisait pour laver ses cheveux, avait conclu qu'il valait mieux aller voir ailleurs.

La sorcière poussa un profond soupir. Finalement, la domination de Daifen ne serait pas pour tout de suite. Et si c'était pour régner sur des clampins pareils, ça ne valait probablement pas le coup.

***

Lorsque Lespion et Petite Rose arrivèrent au campement, ce fut pour le trouver en pleine effervescence. Ce qui n'est qu'une manière plus élégante d'évoquer un bordel monstrueux. La plupart des constructions étaient en ruines, des gens couraient dans tous les sens et un orc, indifférent à ce qui se passait autour de lui, fixait un parchemin louche en rigolant bêtement. Falxo, lui, houspillait Kremp, le centaure patient qui faisait office de second sous ses ordres.

« Mais qu'est-ce qui s'est passé ? Pourquoi personne n'était là pour garder le camp ?
- C'est toi qui as donné l'ordre de sortir toutes les troupes.
- Je n'aurais jamais fait ça.
- Tu l'as fait.
- Passons. Le pillage a été entreposé au moins ?
- Il n'y a plus d'entrepôt. On l'a mis dans les coins, là où on pouvait.
- Bon. Pourquoi pas après tout. »

Falxo poussa un profond soupir en se passant une main sur le visage. Il releva ensuite les yeux et aperçut ses deux explorateurs.

« Où étiez-vous, vous ?
- En... en exploration, monseigneur, hésita Lespion. On a trouvé plein de choses.
- Ah ? C'est bien, mais on n'en a plus besoin. Les batailles ont commencé depuis un moment, et euh... On est en train de perdre, je crois.
- Déjà ?
- Oui. Enfin, tant que y'a de la vie, y'a de l'espoir. Reposez-vous, vous retournerez peut-être en exploration plus tard.
- A ce propos, on a rencontré une femme bizarre en venant...
- Ah, oui, elle est venue ici. Tiens, elle est partie ? Je n'avais pas remarqué. Zut. Moi qui voulais lui demander des précisions sur ce continent, tant pis. Elle aura été intimidée, je suppose.
- Moins de bruit, en bas ! grinça une voix en provenance du promontoire rocheux qui avançait sur la mer.
- Ouais, vous faites fuir la poiscaille ! » renchérit une autre voix du même acabit.

Falxo ne releva même pas, et Lespion préféra ne pas poser de questions. Il suivit d'un regard désabusé le druide qui recommençait à faire le tour de ce qui restait du campement avec force gesticulations et harangues à l'intention de ses hommes, ponctuées par les protestations des deux pêcheurs qui n'arrivaient pas à se concentrer sur leur travail.

« Petite Rose ? tenta l'elfe.
- Wiiii ?
- Tu boudes toujours ?
- Bah pourquoi je bouderais ?
- Hum... Pour rien. C'est pas grave... Va te reposer. Apparemment, on va en avoir besoin. »

* : Vous voyez très bien ce que je veux dire, amis aux oreilles pointues.

[Je sais, c'est de plus en plus aberrant et dénué d'intérêt. Néanmoins, je vous renvoie au dernier RP de Pépénarvalho si vous aimez les aberrations dénuées d'intérêt, puisqu'il a eu l'amabilité de toutes les y répertorier
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Edité par Falxo Feronas le 10/02/07 à 00:05