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La Lune Pourpre | 09/03/07 12:22
La dernière bataille pour cette nouvelle lune sanglante se prépare sous un ciel noir, l'astre nocturne est absent. L'air est humide et réceptif aux flammes bleues invoquées par une obscure magie ancestrale qui allongent et font trembler les ombres monstrueuses sur une terre retournée par les serres des harpies. La brume couvre peu à peu la plaine en s'enroulant comme des serpents autour des créatures. Les éclaireuses sont statiques, leurs longues ailes repliées, les paupières fermées dans un recueillement inquiétant. Du sol apparaît des bras et autres formes incongrues poussant des hurlements de carnassiers déchaînés. Nul besoin de fixer leur objectif, l'horizon rougit sous les foyers alimentés par l'adversaire, les catapultes se préparent à jeter les boulets enflammés, prisonniers de guerre et autres esclaves. Les archers sont pris de sueur froide sous leur heaume ternis par les combats. L'écho d'une mélodie métallique provoquée par le choc des haches sur les boucliers des nains est celle d'une espérance illusoire. Une effervescence remplit de vie trace trop bien la voie à suivre pour la Mort Incarnée qui se délecte déjà des âmes qu'elle va happer dans son tourbillon infernal.
Tous les arbres, chênes plantureux comme saules tristes se courbent de révérence en installant de la sorte une voûte, un chemin peu engageant. Les filaments de lierre noir se tressent et se resserrent en ondulant, jouant sur les cimes jusqu'à compléter l'arche.
La touche finale est portée par l'apparition des Initiés de La Lune Pourpre, les Vampires se tiennent au-dessus de ce passage de la Destinée. Leurs mantes sombres flottent dans le vent funeste qui susurre ou gémit, il attend son repas de peine. Les harpies sortent de leur méditation et leurs yeux s'irradient maintenant d'une lueur rouge, sanguinaire, bestiale. Un des Vampires tire de la profondeur de sa manche un cor en pierre de lune. Le son est limpide, puissant et enivrant, subtile mais terrible. La dernière note vibre dans l'air, le signal est lancé. L'arche s'étend et camoufle le vol des créatures volantes qui filent à toute allure vers les cieux. Leurs cris inhumains étouffent les ordres lancés par les troupes adverses, mais la pluie de feu qui suit laisse deviner la nature du commandement. Les premiers projectiles touchent les oiseaux de mauvais augures et percent le corps insensible des zombies. Les Initiés se crispent à chaque perte de leurs enfants, de leurs servants. Ils les ont fait naître à la lumière du néant, ils sont le fruit de leur folie et de leur haine. Pourtant, le masque de la peine ne se peint pas sur leurs visages pâles, seulement un sourire qui présage de leur colère plus grande à chaque deuil. Les Vampires, immobiles, fixent la silhouette petite et trapue du seigneur Dalmatin avec une lueur d'amusement sauvage dans leurs prunelles dilatées. Il se bat valeureusement, hurle des ordres, mais cela suffira-t-il...
Le choc des premiers combattant est assourdissant, les blessures aigues pour les vivants. Les damnées ne ressentent aucune peine à la perte de leurs frères, juste de la haine pour ces nains à l'âme puante d'espoir. Le parfum de leur peur et de leur douleur leur est plus doux quand leur chair est lacérée, l'effluve enivre cette armée de mort-vivants de souffrance. Les squelettes, les goules, les zombies répondent à l'ordre qui s'est imprimé dans leur esprit. Leur fixation fanatique les empêche de percevoir la jouissance des vampires qui aspirent les brides d'humanité en même temps que le sang des ennemis. Le sang nain est fétide mais leur Soif est grande, les Infants se régalent de leurs nouveaux pouvoirs. Les boulets enflammés s'écrasent dans un fracas de terres et de membres disloqués, les cris de panique se mélangent à ceux des harpies happant les corps en vol qui gigotent comme de vulgaire poupée de chiffon avant de retomber sans vie au sol. Quelques dernières flèches isolées tombent comme les larmes de la défaite. La désolation est la maîtresse des lieux, les silhouettes dégingandées errent sans but, leur mission est accomplie, les Infants lèvent les bras vers les cieux dans un état d'extase. La Lune s'est levée à l'horizon, rougit par le sang qui baigne la terre, son éclat est masqué de temps à autre par les ballets aériens des harpies qui encerclent le Seigneur Dalmatin, isolé, unique survivant . Son visage, maculé de sang et de poussière, fixe les ruines de sa forteresse qui crache la fumée des multiples foyers, qui la rongent sans répit.
Des terres désolées à perte de vue.... pas un bruit... pas un sanglot... pas un choc.... nul cri... des corps... que des corps... enfin... ce qu'il en reste... des bras... des doigts... des têtes de forgerons... paysans... le ciel gronde et clame son esprit vengeur sans pour autant accorder au sol les larmes purificatrices.... au centre de cette vallée, Dalmatin : petitesse devant l'immensité du désert de poussière qui s'offre à ses pieds.
Les heures passent, les jours, il est seul... oublié !
Soudain !
Le Vent Sombre prend en force, tourne et aspire les âmes en peine des guerriers nains qui hantent la plaine. Les cris irréels s'amplifient dans cette brise maudite. Les bras déployés, les mains tremblantes, les Initiés captent l'énergie qui s'en dégage, ils savourent et s'approchent lentement vers le Seigneur Nain. Le bas de leur visage uniquement visible par les rayons lunaires, les mêmes qui éclairent leurs lèvres dévoilant des canines mortelles. Le Vent aux âmes perdues réveille les frères d'âme, ils supplient de l'aide, les doigts des spectres s'accrochent dans un tourbillon de terreur. Le Vent Sombre parle pour eux, des milliers de voix égrènent lentement chaque mot dans une langue inconnue mais dont le sens, tatouage imaginaire, s'inscrit dans chaque gène encore vivant :
« La Lune Pourpre éclairera le Nouveau Règne. »
Un long silence angoissant s'installe, chassant enfin le petit intrus sur une planche afin qu'il soit le témoin mémorial de cette ascension.
Une lave épaisse, fumante de sang, débris et déchets de l'humanité creusent les vergetures irréparables de Terre Mère. Le réseau de millier de sillons se rejoint à l'embouchure principale, le gouffre craquelé dévale la vallée de la Mort. Les roulis s'accélèrent, les tambours annoncent le règne véridique. Ne l'attendant plus, comme à chaque fois l'aïeule à la faux, la voile marine porte l'étendard du croissant Pourpre. Le trois mât, fière allure, au sommet dévoile les féroces soldats squelettiques brassant sans fin le liquide brunâtre et coagulant. A la barre, l'impressionnante carrure du capitaine maintient le cap sans émotion, impassible face à la victoire. La plume de son chapeau chatouille le gris hiboux posé sur son épaule athlétique. La bourrasque répond aux litanies.
Les mélopées s'envolent et jouent à la mesure des trois sorcières. Tantôt les unes s'attirent tandis que l'autre les repousse, brûlante ou frissonnante danse portée par leur soeur, celle qui les maintient élevées toutes trois dans des courants éphémères afin qu'elles accomplissent le rite. La colère est froide, déchire les entrailles, cette spirale de serpents langoureux ne trouve de trêve que dans la révélation de l'évidence.
La voix profonde et hynoptique grave l'histoire de la Nouvelle Ere sur le continent Zoodhil, terre d'accueil de la Race Ultime, les sacrifices voués à l'être supérieur y seront alimentés par le bétail asservis pour le Pouvoir du Sang, trop oublié depuis les Anciens Temps.
La Lune Pourpre.
Celimbrimbor | 09/03/07 20:24
J'aime bien.
Y'a des aspects à revoir, mais j'aime bien.
Enfin, je dis ça, hein, je dis rien. 
Baramir Kenzën | 11/03/07 09:33
Et bien. je suis tout de m^me content d'avoir perdu contre un adversaire tel que toi. J'espère sincèrement que nous pourront nous revoir à nouveau
Orcan Tueur De Squig | 11/03/07 12:22
Beau rp
