Forum - [Afondhil] Tremblez, misérables pourceaux !

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Anastase De Mu | 18/07/17 12:38

Les cloches sonnaient, dans l'église de Mortegoutte. Le tocsin raisonnait toujours, encore et encore, dans cette petite chapelle délabrée d'une abbaye en ruine. Le monde était allé, avait continué sa course, abandonnant ici et là des brides du passé. Et quelqu'un sonnait pourtant encore les cloches.

Un reniflement retentit sous la voûte vérolée de la nef ; on toussota, annonçant sa présence, d'une certaine délicatesse qui se voudrait noble et, quelque peu, cavalière. Personne ne répondit. Il fallait croire que le sonneur s'était échappé. Pourtant, toujours, là haut, sous la jupe d'une dame de cuivre, la boule de frappe faisait encore son office.

L'homme se tint là, le port de tête altier ; la caboche ciselée de traits délicieusement androgyne. Un museau fin et rectiligne venait surplomber audacieusement de fines lèvres pincées, elles-mêmes chevauchant, sans aucune retenue, une barbiche postiche taillée en pointe. Sa chevelure était tondue rase, sur les contreforts de son crane, dévoilant sans état d'âme une pair d'oreilles aussi affûtées que le surin d'un Rieur ; mais les cimes de son auguste calotte faisaient étalage d'une exubérante, et compensatrice, crinière aux teintes ébènes.

Il était fait mâle, quoi qu'on en dise ; du moins, il ne possèdait pas l'une de ces lourdes poitrines que les naines arboraient fièrement une fois un peu trop pintées. Un foulard de cachemire chatoyant, noué savamment autour du collet, venait s'appesantir sur un torse plat, emprisonné dans un court gilet nacré. Un queue de pie marin, à col large et double rangées de boutons de cuivre, parfaisait sa mise en pli et camouflait avec dignité un arrière train fort bien installé dans un pantalon beige aux rayures verticales, bien trop fines pour faire la distinction entre leur bleu-nuit d'un gris anthracite.

« Hum. »

L'individu si bien apprêté s'impatientait visiblement. Il châtia d'un regard méprisant les pauvres fresques délavées du sanctuaire, déversant un flot dédaigneux et glacé. Il avança de quelques pas, tapotant, du bout de sa canne au pommeau lascif, les dalles poussiéreuses du coeur.

« Toc, Toc, toc. »

Nulle réponse, si ce n'était le léger écho, et le vol d'un couple de corbeaux apeurés. Ici, rien ne vivait, et pourtant, les cloches sonnaient toujours.

« Le Prince m'avait pourtant dit de venir ici. Electre ? ELEEEEEEEEECTRE ? Bon sang, ELEEEEEEEECTRE ! »

Un hennissement insolent parvint jusqu'à l'impérieux visiteur. Un sabot battit nerveusement la tourbe du cimetière qui ceinturait l'édifice. L'aristocrate souffla, rouspéta. Il attrapa un mouchoir de soie pour s'en tamponner les tempes, et essuyer une perle de sueur allégorique, avant de reprendre le chemin de la sortie, et constater par lui-même de l'indigence de sa suite.

« ELEEEEEEEEEECTRE ! Je déteste attendre ! »

Un centaure caparaçonné bufflait de fureur. Bien qu'il dominait le gentilhomme de deux bonnes mesures, il inclina difficilement le chef. Il lui en coûtait, mais l'obéissance était un des quatre points cardinaux du sortilège de soumission que lui avait administré son prétentieux petit maître.

« Ah, tu fais la forte tête, à ce que je vois. Non, non, oui, je sais. La magie, ici, tout le toutim, ça te met les nerfs en pelote. Mais je vais te dire, Electre, si tu continues à être mauvais joueur, tu finiras par te jeter d'une falaise. Un an, tu me dois. Un an. Quelle idée de parier ta liberté avec un tricheur comme moi. Tu ne pouvais pas le savoir ? Et bien, il fallait te méfier. Enfin, qu'importe. Il n'y a personne. »

La créature cabra et agita les bras en tout sens. Il se percuta le le poitrail du point, y laissant la marque rouge de ses doigts crevassés. Sa bouche s'ouvrit et se referma benoîtement, comme un poisson hors de l'eau. Le second point cardinal était le silence.

« Quelle mouche te pique, à la fin ? Des forces obscures ? Enfin, plus obscures que moi ? Les profondeurs des ténèbres et du désespoir ? Allons, j'y suis déjà passé, et comme tu le vois, je me porte comme un charme. Calme toi. Tant que tu restes près de moi, tu ne risques rien... »

L'elfe tapota l'encolure de son serviteur, avant de bondir sur son dos, avec une étonnante agilité. A califourchon, bien calé sur les reins de la bête, un sourire macabre vint rider comiquement son menton. Il écarta les bras, et commença les incantations.

« Debout, les damnés de la terre, Debout, les forçats de la faim, La raison tonne en son cratère, C'est l'éruption de la faim. Du passé faisons table rase, Foule esclave, debout, debout, Le monde va changer de base, Nous ne sommes rien, soyons tout. »

La terre tremblait, se fendait. Des hurlements montèrent jusqu'aux cieux qui se noircissaient d'encre à vue d'oeil. Un vautour se posa sur une stèle, suivi d'une demi-douzaine d'autres ; et voila que les rats rampaient jusqu'aux pieds du cavalier, quand une pluie de grenouilles détrempa le sol du petit cimetière. Et là, tout à coup, une première main squelettique émergea de la terre meuble. Les vents se levèrent, emportant avec eux une odeur de putréfaction divine. Le monde serait au courant du retour du Marquis de Mu.

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Anastase de Mù, le marquis.

"Mon cher ami, ce crâne de gobelin siamois est magnifique ! Votre prix sera le mien."

Neige II | 18/07/17 14:15

:o

(bon retour à vous :) )

Neige II ,Prince De La Couronne Des Spliffs Sacrés De Gitanie

Anastase De Mu | 09/08/17 09:43

Terre morte sur la moitié du continent; rien que cela. Cela serait amplement suffisant. Les archers elfes, coincés sur des plateformes articulées autour de montagnes d'ossements, passaient le temps en décochant une flèche dans l'un ou l'autres des morts-vivants qui traînaient dans les parages. Quelques uns, de la garde rapprochée du Marquis, avaient l'immense privilège de l'accompagner dans ses déplacements. Ceux là, moins bravaches, n'en menaient pas large. Si leur seigneur avait une amulette qui lui permettait d'éloigner les zombis comme de vulgaire moustique (L'amulette "Dégats des Os" ! Chasse la pourriture là où elle se réfugie ! En vente chez tout marchand digne de ce nom.), la horde de vampires qui manifestaient laissait présager un futur carnage dans les rangs de ceux qui seraient laissés en faction ici.

"Du sang ! Du sang ! Du rouge ou du bleu, nous voulons du sang ! De la pourpre, du vermeille, du sang !"

Bien entendu, le marquis ne resterait pas, lui, dans sa forteresse continentale. Il en avait fini avec ces lieux. Il repartait fièrement, avec, dans ses bagages, un bâton étonnamment sculpté: très plat, à la tête arrondie et au fondement carré, encombrant et affûté sur les côtés. Les plus avisés, les fins connaisseurs, seront certains que le sceptre du nécromant Touchousse serait, à présent, entre de très mauvaises mains.

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Anastase de Mù, le marquis.

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Edité par Anastase De Mu le 09/08/17 à 09:44

Dread Bob | 09/08/17 10:28

Je préférais croiser vos danseuses de guerre quand même, mais joli retour ! :D

Vivement que vous croisiez la Brume, si vous cherchez un peu de divertissement !

Bob Dread, petit frère de Ryuk :o
Hordeux un jour, ......
Ben hordeux le lendemain toujours :D

Edité par Dread Bob le 09/08/17 à 10:29

Anastase De Mu | 09/08/17 10:55

Tout le mérite revient au pépé. Et aux gobs. Moi, j'ai fait ce que je sais le mieux faire. Me plaindre.

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Pépé Narvalho | 09/08/17 12:18

Ca pue ce retour, moi je vous le dis ! ;)

-- Memento mori --
Pépé Narvalho, pourfendeur de 2 clans... malgré lui

Anastase De Mu | 09/08/17 20:01

Pour le savoir, 3615 aladhilcommaladhil ! Il y aura du sang, des éviscérations, des vols, du pillage, des explosions... Je le pressens !

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Pépé Narvalho | 10/08/17 07:29

Je m'y rends de ce pas !

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Bart Abba | 10/08/17 18:03

GOBS POWAAAAAAAAAAAAAH !!!

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Bart Of Ze Horde
Nul n'est censé ignorer la Horde.

Anastase De Mu | 10/08/17 18:21

Ca serait bien, un continent spécial, du type gobelins, squelettes, salamandre, adepte... koala...

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Pépé Narvalho | 11/08/17 18:40

Je peux me charger des pantins, mais ils ne viendront jamais seuls. :(

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