Forum - Zombardhil, l'Éveil de Baldric

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Baldric | 18/03/25 15:11

L'Éveil de Baldric

Le fracas des armes s'était tu. Le dernier cri d'agonie s'était éteint dans la nuit glacée. Autour de Baldric, les cadavres des Guerriers de l'Effroi gisaient dans la boue souillée de sang. Ces seigneurs s'étaient crus invincibles, portés par leur nombre et leur réputation de conquérants impitoyables. Mais ils n'avaient pas prévu le retour d'un véritable prédateur.

Baldric se redressa lentement, observant le champ de bataille. À ses côtés, l'Orc Shoumikao essuyait sa hache encore dégoulinante, un rictus satisfait tordu sur son visage bestial. Purple Noise, quant à lui, restait silencieux, contemplant les ruines fumantes des camps ennemis. Ils avaient frappé vite, fort, sans laisser le temps à l'ennemi de se regrouper. Un par un, ils avaient traqué ces seigneurs trop sûrs d'eux, leur offrant une fin brutale.

Baldric ne ressentait ni fierté ni gloire. Seule l'ombre d'un objectif inachevé pesait sur lui.

Zombardhil n'était pas encore pacifié.

Il laissa son regard errer vers l'horizon déchiré de cette terre maudite. Le vent charriait les murmures de ceux qui restaient encore. Des seigneurs éparpillés, certains survivants, d'autres errants sans but, incapables de raviver les flammes de leur propre grandeur. L'un d'eux attira son attention. Un nom lui revint, soufflé par sa mémoire brisée. Phaeril.

Ce nom lui était familier, comme un écho d'une vie passée. Mais pourquoi ? Était-ce un ancien allié, un ennemi juré ? Impossible de s'en souvenir clairement. Tout ce qu'il savait, c'était que cet homme avait autrefois pesé dans les conflits d'antan... mais aujourd'hui, il n'était plus que l'ombre de ce qu'il avait été.

Baldric serra le poing. Ces terres n'étaient qu'un tombeau pour les gloires d'autrefois. Il n'y avait plus ici de véritable puissance, plus d'Ordre capable de raviver la flamme d'une conquête digne de ce nom. Il avait espéré trouver un étendard sous lequel rallier sa renaissance. Mais ce n'était pas ici qu'il le trouverait.

Pour l'instant, il lui restait un dernier devoir : achever la pacification de Zombardhil. Il se tourna vers ses compagnons.

-- Nous avons encore du travail, grogna-t-il. Ce Dhil n'est pas encore à genoux.

Shoumikao ricana, resserrant sa prise sur son arme. Purple Noise hocha lentement la tête.

Baldric ignorait encore où le mèneraient ses pas une fois cette campagne achevée. Mais il sentait dans l'air un frémissement, une menace latente, un appel silencieux qui résonnait à travers les Dhil. Quelque chose se préparait... et il comptait bien en être l'architecte.

Baldric, le Seigneur Déchu

Noir-feu | 20/03/25 21:20

Hrp : sympa ! Je lirai avec beaucoup de plaisir toute suite éventuelle à ce rp ! ;)

Agra Forge-acier | 20/03/25 23:08

Hrp : Je vous souhaites une bonne continuation, au plaisir de vous lire :D

"Un vrai Nain ne rompt jamais un serment ! Ta parole est ton bien le plus précieux. Reviens dessus une seule fois et ta réputation est ternie à tout jamais !"

Phaeril | 15/04/25 22:10

Bientôt cinq heures que le jeune guerrier errait dans les ruines du royaume de Phaeril sans trop savoir au juste ce qu'il cherchait vraiment. « Rigald, va et constate ! » lui avait-on commandé, « Sir Uriah veut tout savoir à propos de ce qui est encore capable de se bouger là-bas ». Il était tard maintenant. Seule la faible lumière de la lune l'aidait encore à distinguer quelque chose de ce décor lugubre, fait d'éboulis de bâtiments aussi vite construits que détruits, de corps de toutes sortes pour certains déjà en décomposition, et de végétation incongrue, trop présente, trop vite, semblant vouloir engloutir toute la zone, comme pour s'en nourrir.

Il était temps de faire une pause avant de songer à repartir. Située à l'entrée d'un édifice qui devait être un temple encore très récemment, une colonnade, brisée à hauteur de genou, ferait un bon tabouret. Juste devant celle-ci, étendu sur le sol froid et marbré, un homme. Son visage pâle, presque translucide sous la lumière blafarde, semblait sculpté dans la cire la plus délicate. Ses traits fins étaient figés dans une expression de mort. Ses cheveux sombres, semblables à du velours noir, s'étalaient autour de lui en une auréole d'ébène. Ses vêtements luxueux contrastaient vivement avec la rudesse de la scène. Il était vêtu d'une chemise en soie écarlate richement brodée d'arabesques argentées, dont les boutons finement ouvragés reflétaient à peine la lueur ambiante. Son veston d'un noir profond aux reflets presque violacés épousait parfaitement sa silhouette élancée, surmonté d'une cape de velours sombre qui s'étendait en plis élégants autour de son corps. Le pantalon ajusté, accompagné de bottes de cuir impeccablement cirées, complétait ce tableau raffiné.

Un observateur avisé et connaissant la nature de ses créatures, aurait peut-être pu percevoir la ruse subtile, la respiration imperceptible, et la menace latente derrière cette mise en scène parfaite. La posture du vampire était savamment orchestrée : paupières closes, bras gracieusement disposés à ses côtés, paumes ouvertes en signe de vulnérabilité factice. Chaque détail respirait l'élégance, même dans cette immobilité simulée. Rien que ne put remarquer le jeune novice, qui ne vu là qu'un corps sans vie, étrangement beau, baigné par la lumière froide de la lune comme sous un projecteur spectral. Dans ce qui sera son dernier choix, Rigald enjamba alors le vampire, puis lui tourna le dos pour s'assoir.

D'un geste étrangement vif et d'une force surnaturelle, Vladimir pris Rigald à revers, lui saisissant le bras et la nuque : « Surprise ! Rien ne ressemble plus à un cadavre qu'un mort ! » Son souffle se coupa net, paralysé par une terreur glaciale, il sentit son cœur s'arrêter un instant, incapable du moindre geste, ses yeux écarquillés d'effroi.
« Ne sois pas si stressé mon garçon, ton destin est déjà scellé. La veille c'était un espion, il n'a pas fait beaucoup mieux. » Un os qui craque. Des crocs dans la chair. Un voile sombre se posa définitivement sur cette nuit de labeur.

--- Quelques heures plus tard ---

A peine entré dans une petite grotte à flanc de montagne, Vladimir rouvre sa cape, fumante d'un long périple, vulnérable en pleine lumière du jour. Devant lui, un elfe noir, élégant, arbore des vêtements somptueux et raffinés. Le drow, très légèrement à l'extérieur de la grotte, se détourne brièvement du panorama sur Zombardhil que lui offre la falaise, pour saluer son maître espion.

Phaeril : « Tu as déjà mangé ? »

Vladimir : « Hum, oui. Un jeune guerrier. Toujours Uriah. Je n'ai pas pris le temps de me nettoyer. J'en ai tant que ça ? »

Phaeril : « Ce n'est rien, et puis j'aime bien, ça te donne un air sauvage. Je te tendrais bien ma gourde et mon miroir, mais je crains que ce dernier ne puisse pas beaucoup t'aider. Tu es seul ? »

Vladimir : « Malheureusement oui. En chemin, j'ai repéré des éclaireurs. Deux armées. Alors j'ai libéré nos deux derniers amis. Ils ont préféré rentrer et mourir au combat, en défendant leurs propres terres. »

Phaeril : « La vie contre l'honneur. Résignation surtout. Quelle drôle d'idée. Alors comme ça nous somme perdus pour Zombardhil. Je n'aime pas partir de manière précipitée, j'ai le mal de mer. »

Vladimir : « Je croyais les drows plus costauds que les elfes. Vous êtes tous un peu fragi... »

Phaeril : « Je suis délicat ! Je n'aime pas tanguer sans avoir bu. Ni ces inévitables chansons de marins qui chantent faux. Mais je ne suis pas aussi doué pour l'invocation que pour la nécromancie. Je n'aurai pas le temps de nous téléporter. Bref, nous sommes pourtant venus à bout de nos ennemis. Alors qui sont-ils ? »

Vladimir : « Un elfe, Elifhin. Un Nelrk, PFE. »

Phaeril : « Ce sale rapace d'Elifhin. Toujours à point nommé pour récupérer les miettes. Accompagné de l'irascible gamin du N. C'est comique. »

Vladimir : « Le N ? Tu es sûr ? »

Phaeril : « Non. Je ne suis plus sûr de rien, cela fait bien trop longtemps... mais je semble lui être désagréable en tout cas. »

Vladimir : « Comme c'est étonnant ! » *sourire espiègle* « ça a donné quoi chez Purple Noise ? Mal apparemment. Je vois que tu es seul toi aussi. »

Phaeril : « Non pas tant. C'était distrayant. Des Paladins chargeant en invoquant leur Dieu, plein d'assurance. Des grands cornus. Des Paladins fuyants maladroitement, encombrés par leurs armures. Tu vois le tableau. Quelques-uns ont réussi à se faufiler et percer, très légèrement. Mais ils n'ont plus d'endroit où aller. Uriah n'a plus de royaume, il est parti rejoindre ses frères d'armes sur leurs beaux galions. »

Vladimir : « Un bel adversaire tout de même. Et ils sont nombreux. Si tu veux éviter la mer, il va nous falloir plus d'alliés. »

Phaeril : « Tu n'es pas content de mes récentes amitiés ? Pamelon est fiable et volontaire. On a déjà fait de belles choses ! Et puis mon vieil ami Firkgrug est de retour, et il semble parti pour rester. Un certain Glandhil lui aurait transmis l'amour pour l'élevage de chèvres... ou peut être que ce sont des vaches ? Je ne sais plus. Enfin, si cette fantaisie le fait rester, il peut bien devenir membre éminent d'un gang de hippies paysans créé par un lutin bâtard. »

Vladimir : « Tu as bien été membre de la fée Sthinière souviens toi, qui l'eut cru à l'époque ! »

Phaeril : « et j'en garde bon souvenir. J'y ai appris certaines choses sur moi-même. La Fée a encore quelques membres actifs d'ailleurs, mais ce n'est pas toujours un long fleuve tranquille. Qu'as-tu en tête ? »

Vladimir : « Un sursaut de l'Invictus ? »

Phaeril : « J'ai du mal à y croire. Nous nous sommes trop enrichis. Le goût pour la déprave a dépassé celui de l'aventure. Xiom n'est jamais très loin, mais Ze Pequeno, Karvec vont être difficile à convaincre. Quant à Kaleb et Grumbar, ils semblent avoir trouvé le bonheur éternel dans les plaisirs obscurs de notre fief, à Zèbredhil. Quand je les vois, c'est pour se noyer dans le vin et forniquer avec des succubes. Firkgrug est bel et bien là, mais accompagné de ses récentes lubies. A voir ce que cela donne. »

Vladimir : « Et les déesses démoniaques ? Après tout, ce récent Cassus Belli vaut aussi bien prétexte pour les invoquer. Il n'en avait pas fallu beaucoup plus à l'époque, de la part du Clan et de l'Ordre de l'éclipse Noire. »

Phaeril : « Hum... oui c'est vrai. Mais c'est à double tranchants. Une fois leur haine ravivée, elles sont difficiles à apaiser. Peut-être pour les envoyer chasser là où je ne peux pas être moi-même... »

L'elfe noir semble perdu dans ses pensées, partagé entre l'excitation, promesse des conflits futurs comme réminiscences d'un passé peut être en partie retrouvé, et mélancholie de moments d'amitiés passées qui ne seront surement jamais renouvelés. Un long instant passe en silence.

Phaeril « Je vais y réfléchir. En attendant, je vais marquer le coup en embarquant avec la famille. Cela leur fera du bien. » * sourire carnassier * « Je vais aussi te donner plus de moyens sur la prochaine conquête Vladimir. La guerre, c'est l'information. Je veux plus d'espions. Vers où embarquons nous ? »

Vladimir : « Rueducherchedhil. »

Kalguz | 16/04/25 13:56

*Clap clap clap*

Très beau texte, que de noms plaisants à ré-entendre que ces membres de l'Invictus aux sonorités aussi élégantes que tranchantes!

Bonne chance à vous pour votre prochaine destination.

Kalguz.

Noir-feu | 23/04/25 05:33

Hrp : excellent, et très bien écrit ! On en redemande ! :) :b :b :b

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