Forum - [RP] Récit d'Iviste 05 : La révolution

Drak Steelfury | 27/03/07 12:06

Deux ans s'étaient écoulés depuis notre dernière escale à la crique du Boîteux. La tentative d'assassinat de Drak n'était plus qu'un mauvais souvenir et Latombe et moi nous étions avec le temps convaincus que l'organisme de Drak avait détruit le venin de l'araignèe au lieu de l'assimiler. Nous avions tort, et c'est a nouveau un funeste épisode de l'histoire du Pandemonium qui allait nous l'apprendre.
Nous faisions route vers la crique, sur ordre de Crève-Coeur qui avait décidé de revoir sa putain. Durant deux annèes, il n'avait cessé de ruminer, cherchant un moyen de se voir accorder l'exclusivité des faveurs de cette femme. Il semblait avoir trouvé et nous assurait que notre escale a la crique ne serait pas longue. Sa folie me donnait maintenant des frissons dans le dos, et je pense qu'il faisait peur a une bonne partie de l'équipage.

Nous jetâmes l'ancre dans la crique. Je pensais que Drak se montrerait réticent à l'idèe de rester là oû il faillit jadis laisser la vie, mais, au contraire, il exprimait clairement le souhait de mettre pied à terre. Crève-coeur en avait décidé autrement, tout le monde reçut l'ordre de rester à bord :
- J'en ai pour quelques heures tout au plus, et je ne compte pas me casser le cul à chercher mon équipage dans tous les bordels de la crique lorsqu'il faudra lever l'ancre, alors tout le monde reste là !
L'enfoiré. Il était devenu insupportable.

Mais il avait dit vrai, il fut très rapide.

Trois heures après son départ, il revint, un énorme sac sur l'épaule. Il monta à bord, hurla un "on s'arrache" des plus indiscutables et partit s'enfermer dans sa cabine. Nous levâmes l'ancre.

Deux heures plus tard, la crique n'était déjà plus visible à l'horizon, nous étions nombreux sur le pont, vacquant à nos occupations, lorsque un cri s'échappa de la cabine de Crève-Coeur. Mais c'était un cri de femme. Nous nous tournâmes tous vers la cabine et vîmes une femme d'une trentaine d'annèes, habillèe et maquillèe comme une fille de joie, en sortir histérique, suivie par un Crève-Coeur fou de rage, l'arcade en sang :
- Reviens ici, putain ! Tu es à moi maintenant !
La femme était en pleurs, cherchant de l'aide, ne trouvant que des pirates. Jackar la saisit fermement par la taille et la souleva :
- Vous l'avez achetèe capitaine?
Crève-Coeur fulimnait, le sang coulant doucement le long de sa joue :
- Un pirate ne s'abaisse pas à acheter, il se sert !
La fille se débattait comme une damnèe, et la surprise se lit sur ses traits lorsque Jackar la reposa au sol en répondant à son capitaine :
- C'est valable pour l'or et les pierres, mais là c'est d'une femme qu'il s'agit et...
Il ne put terminer sa phrase, Crève-Coeur lui envoyant un violent crochet en pleine machoire .
- Silence, traître !
Puis, saisissant la fille par un bras, il la jeta au sol et sortit sa lame :
- Tu ne veux pas être avec moi garce !? Et bien tu ne seras plus avec personne !
Nous nous attendions tous à le voir l'embrocher, au lieu de cela, nous le vîmes voltiger sur le côté, propulsé par un violent coup d'épaule de Drak :
- Ca suffit vieux sénile! Il est temps de brider ta folie, ou d'y mettre un terme...
Crève-Coeur était aussi surpris que les reste des témoins de la scène, mais il se ressaisit :
- De quoi gamin ? Tu veux me tuer ? C'est bien celà ? Tu veux tuer ton capitaine ? Mais essaies donc!
Sur ces mots il se jeta violemment sur Drak, pourfendant l'air de son épèe. Drak évita facilement le coup et, désarmé qu'il était, lui assèna un violent coup de poing dans le ventre, suivit d'un autre en pleine face. Crève-Coeur vascilla tout juste, puis se releva en affichant un sourire démoniaque :
- Tu vas apprendre pourquoi on m'apelle Crève-Coeur petiot !
Nous, nous savions pourquoi nombre de pirates lui avaient donnés ce nom. Il possédait l'une des bottes les plus efficaces, plongeant sa lame dans la poitrine de son adversaire jusqu'à la garde.
Il exécuta sa botte.
Drak évita à nouveau la lame avec maladresse, mais se ressaisit et frappa à nouveau, ce qui fit reculer Crève-Coeur, qui repartit aussitôt à la charge.

C'était un combat innégal qui se déroulait devant nous, un escrimeur de talent armé, contre un jeune fougueux désarmé. Mais personne n'osa tendre une arme à Drak, craignant la punission à venir du capitaine.

Puis, Crève-Coeur blessa Drak au bras, pas une blessure profonde, mais assez douloureuse pour l'handicaper davantage, puis une nouvelle fois, et une autre, et encore une autre. Crève-Coeur l'affaiblissait pour le mettre à sa merci, puis l'exécuter devant nous, comme un exemple.

Drak se retrouva piégé contre des tonneaux, agenouillé, taillé de partout, ruisselant de sang, grandement affaiblit, mais on lisait la haine et la colère dans ses yeux. Crève-Coeur se tenait face à lui, théâtral :
- Et ainsi s'achève la misérable vie du larbin qui voulut tenir tête à son capitaine, ce même capitaine qui l'acceuillit, lui laissant la vie sauve, l'éduquant, lui apprenant les bonnes manières de pirate... C'est à cela que l'on reconnait les mauvais bâtards, ce sont ceux qui mordent la main qui les nourrit, qui montrent les dents lorsque on veut les caresser. Et bien maintenant, bâtard, tu ne montreras plus les dents, car tu vas crever...
- C'est toi qui va crever...
C'était Drak qui avait parlé, il se relevait lentement, le corps pris de tremblements, puis de convulsions. Ses muscles semblaiet grossir à vu d'oeil sous l'effet de la contraction. De la sueur se mêlait maintenant au sang qui coulait le long de son visage. Sa machoire était crispèe. La haine qui irradiait de son être était maintenant remplacèe par une sorte d'aura de puissance impalpable, mais qui nous affectait tous, nous nous trouvâmes incapables du moindre mouvement tant notre stupeur était grande.
Et Crève-Coeur ne cessait de jacasser :
- Voilà que tu te relèves infidèle ! Tu vas tater de ma lame pour de bon ! Les autres auront fort à faire pour nettoyer ton sang du pont de mon vaisseau !
Il tenta de lui porter un violent coup d'épèe, mais Drak fut bien plus rapide que lui. Bien trop rapide pour une personne aussi meurtrie, c'est là que j'ai compris que rien n'allait plus. Il saisit le poignet de Crève-Coeur et le tordit violemment. Nous entendîmes tous le poignet se démettre, comme le bruit d'articulations que l'on fait craquer, mais en bien plus douloureux à en voir le visage du capitaine. Le capitaine qui ne résista pas et lâcha aussitôt son épèe. Drak le frappa violemment au ventre, avec la force d'un troll. Crève-Coeur roula en arrière et mis plusieurs secondes à se relever, crachant du sang. Alors qu'il allait insulter Drak, celui-ci lui saisit le haut du crâne à pleine main et le souleva du pont. Le visage de Crève-Coeur n'était pas beau à voir, sa souffrance s'y lisait.
Drak le contemplait d'un air détaché, c'est alors que je vis à quel point ses pupilles s'étaient dilatèes, elles cachaient presque entièrement l'iris, chaque muscle de son être semblait être contracté à cet instant même. Il ne siffla qu'un seul mot entre ses dents :
- Crève !
Le crâne de Crève-Coeur éclata alors violemment, faisant gicler du sang et son contenu sur les plupart des témoins, y compris la femme, prostrèe au sol, traumatisèe, qui pleurait alors toutes les larmes de son corps.

Aucun de nous ne réagit durant plusieurs secondes, Drak contemplait le corps du défunt capitaine à ses pieds, comme perdu dans ses pensèes. Le Puria brisa le silence en échappant un de ces "bordel !" qui lui étaient coutumiers. Drak releva alors la tête et nous contempla tous, ses pupilles avaient repris leur taille normale et ses muscles s'étaient relachés. Il ruisselait de sueur, non plus de sang. Latombe lui avait appris à ne jamais perdre la face, et ses cours avaient portés leurs fruits :
- Hé bien, messieurs, je prends le commandement de ce navire... Nettoyez moi ça et faites demi-tour, on ramène cette dame à la crique.

Il s'écroula aussitôt, inconscient.

Edité par Drak Steelfury le 27/03/07 à 12:09

Baramir Kenzën | 30/03/07 21:54

et bien que dire ?
c'est vraiment très bien écrit