Forum - [RP] Inquiétudes.
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Duc De L'uto | 07/04/07 23:38
La jeune femme pleure. Elle m'implore de changer d'avis. Elle est à genoux, j'ai un marteau sur son épaule, que je peux lever puis rabaisser à chaque instant.
« J'ai les meilleurs parents du monde... Un fiancé formidable... Notre mariage est dans deux mois... Je suis enceinte Sire... » Sa vie est un conte de fée. Elle est adorable, belle comme un coeur, respire le bien-être et la vie dont il faut profiter.
A tel point que j'hésite.
Qu'elle se taise... Ses mots me pénètrent comme une feuille. Son regard me tue. Je me sens nu, à la merci du monde. Ses joues rougies, ses mains jointes... Tue-là... Tue-là avant qu'elle ne le fasse...
Son visage n'est que purée. Ses épaules soutiennent la lourde pierre gravée formant la tête de mon arme. Les morceaux craquelés de crâne humain se dispersent autour de nous, accompagnés par de fins filets de sang. Ses cheveux tombent en arrière, retenus par un scalp décomposé. J'ai les yeux fermés, le visage crispé, les dents serrées. La manche destinée à effacer mes pleurs est sanguinolente. Mon expression en devient démente, rougie et dégoulinante.
J'ai douté. Quelle horrible scène. Je tremble, je frissonne. J'ai les mains fixement agrippées à ce manche à moitié enfoncé dans la chair de cet ancien corps de rêve, les jambes chancelantes. Mon être tout entier est branlant, ne tenant debout que par la force d'une partie de ma volonté, peut-être aussi par Son désir. Peut-être qu'Elle tire les ficelles. Que je ne suis qu'un pantin. C'est cela, une marionnette destructrice, un objet sans coeur...
Ce n'est pas la vérité ! ! !
Je suis à genoux. J'ai crié et seuls les morts m'ont entendus. Je suis à nouveau seul. Je veux me persuader qu'il me reste un coeur. Pas celui qui me maintient en vie, celui-là n'existe plus que je sache, puisque c'est Elle qui me fait tenir bon. Mais celui qui anime mes sentiments. S'il m'en reste d'autres que la haine ou la pitié. Celui qui survit au fin fond de mon moi. Celui qui m'a fait aimer, qui m'a fait regarder le monde aux travers d'autres yeux. Un jour. Il y a longtemps.
Il faut que je me contrôle, la situation devient préoccupante.
Je suis à la tête d'une centaine de mes hommes. En train de penser à la guerre qui va bientôt faire rage entre les Extrémistes et l'Uto. Et le visage de cette femme implanté dans mon esprit. Ne pas montrer mon désarroi devant la vermine. Je déballe un joli discours plein d'entrain et plein de menaces dirigés vers ceux qui ne me suivraient pas. Je leur déverse ma haine au visage. Et ils comprennent qu'il mourront tous pour moi sur le champ de bataille, sans honneur ni gloire aucune. Simplement parce que sans ça, c'est moi qui les tuerais. Et mon coeur bat, m'appelle.
Je suis à la Tour. J'exécute la neuvième victime. Toujours neuf morts pour Elle. Ce rituel devient routine. Le sang coule comme de l'eau. Les morts sont comme les vivants, presque aussi présents le long de mon existence. La cérémonie se termine. A la sortie je lis la même peur sur tous les visages de mes gardes. Vermine.
Je crois que j'ai peur. J'ai peur de ce qu'il peut m'arriver. De ce que je peux devenir. Mais il ne faut pas douter. Je la servirais toujours, quoique je pense, quoique je décide. Je suis son serviteur.
Mais j'ai un coeur.
J'en suis sûr...
Je crois...
Baron Hector Iii | 08/04/07 00:23
seul les faibles doute; et vous n'en êtes pas un, j'en suis sur.
